The Newbie and The Geek S01E02 : Love & Family

Nous revoilà pour un nouvel article à quatre mains! Comme je vous l'avais annoncé la dernière fois, on essaie de diversifier un peu ce que l'on propose, ça prend un peu de temps à s'installer, mais on va y arriver tranquillement. Pour cet article on va vous parler de deux bédés qui abordent des thèmes divers et variés, mais qui s'articulent autour de deux éléments communs à savoir, la famille et l'amour (sous ses différentes formes). Pour l'occasion, nous sommes tombés sur "Ne m'oublie pas" de Alix GARIN, ainsi que "Toutes les princesses meurent après minuit" de Quentin ZUTTION, deux one-shots publiés chez Le Lombard. Deux jeunes pousses aux manettes de titres très intimistes et tout en justesse. 

 

 

On va démarrer avec "Ne m'oublie pas" d'Alix GARIN, une jeune autrice qui après avoir remporter le concours jeunes talents au festival Quai des Bulles, s'est mise sur son premier ouvrage que voici et qui nous narre le road-trip peu commun de Clémence et sa grand-mère atteinte d'Alzheimer, voilà pour la version courte. Pour entrer un peu détail Clémence n'approuve pas les choix de sa mère concernant le fait de mettre sous "camisole chimique" sa grand-mère atteinte d'Alzheimer. Elle décide alors sur un coup de s'enfuir avec et de retourner dans la maison de son enfance, mais cela s'avère bien plus compliqué que prévus! Un récit un peu inspiré et fantasmé par l'autrice dont la grand-mère était elle aussi atteinte du même mal. 

 

 

L'avis de J :

"Ne m'oublie pas", d’Alix Garin, m’a de suite tapé dans l’œil. La couverture attise la curiosité. On y voit deux femmes qui s’étreignent, au bord de la mer. L’une d’entre elle est très âgée. Cette image fait ressentir cette sorte d’amour inconditionnel, que l’on ne connaît que lorsque l’on devient parent. Cette BD va traiter de sujets peu abordés dont la vieillesse et les démences. Au fil des pages, on va suivre le road trip d’une femme et de sa grand-mère atteinte de la maladie d’Alzheimer. On s’identifie forcément à la « petite fille » devenue adulte, qui voit sa grand- mère s’éteindre un peu plus chaque jour et qui souhaite lui redonner un élan de vie.

L’histoire est touchante, on ressent un petit air de nostalgie en le lisant. On ressent la forte personnalité de Clémence, très déterminée même si maladroite dans sa façon d’agir ce qui donne une touche d’humour lors de la lecture. Les planches sont dessinées avec intelligence, on y voit le corps vieillissant sans être caché mais tout en pudeur. Les planches, dont celle de la couverture sont très agréables à regarder.

 

 

 

L'avis de B : 

Pour ma part, j'ai été vraiment charmé par ce titre qui possède une aura bien particulière. Alors, je n'ai pas de situation similaire dans ma famille (pour l'heure), mais je dois avouer que c'est tellement bien écrit qu'on se sent concerné comme peuvent l'être Clémence, sa mère et sa grand-mère. Une histoire intergénérationnelle qui vient décrypter trois femmes, avec trois visions de la vie très différente. Bien évidemment, ses visions de la vie, de la maladie, des actions à avoir s'affrontent, se clashent et qui sait peut-être se réconcilieront.

J'imagine que l'expérience de l'autrice aide à proposer une histoire qui sonne juste, on est rapidement pris dans le tourbillon qu'offre ce road-trip et l'on ne lâche pas le titre d'un bout à l'autre. Je pensais avoir un peu plus de mal avec la patte graphique de GARIN, mais finalement, je lui ai trouvé beaucoup de charme, une belle colorisation des planches et un chara-design qui vient bien mettre en avant le fort caractère de ses personnages. Une lecture touchante et criante de vérité.

 

 

On va poursuivre avec le second titre du jour à savoir "Toutes les princesses meurent après minuit" de Quentin ZUTTION qui lui va s'ancrer au sein d'une famille en pleine crise. On s'intéressera tout particulièrement à Lulu, un jeune garçon de huit ans qui se sent "différent", sa sœur Cam, en pleine adolescence et qui fait connaissance avec les premiers amours et la maman dont l'histoire d'amour parentale s'étiole et touche à sa fin. Un titre qui va bien mettre en avant et à l'épreuve l'amour sous différentes formes et parvient à créer une famille en pleine crise, mais qui on l'espère au fil des pages parviendra à se relever! Là encore, l'auteur intègre un peu de lui au travers du personnage de Lulu, rendant l'ensemble plus crédible encore. 

 

 

L'avis de J :

Passons à "Toutes les princesses meurent après minuit", de Quentin ZUTTION, qui m’a également intriguée au premier regard. Il s’agit d’une histoire qui va aborder la thématique familiale. On retrouve le petit Lulu en recherche d’identité, une adolescente, Cam, en plein tourment amoureux, une mère dévouée à ses enfants alors que sa vie de femme éclate lorsque son mari la quitte.

Une histoire somme toute courante, dans une famille où les liens sont très forts entre une mère et ses enfants et dont le père est absent. Les sujets sont pourtant abordés avec douceur, comme les planches dont la dernière notamment qui résume finalement très bien l’histoire de cette famille.

 

 

L'avis de B : 

Je suis un peu plus nuancé sur ce titre que j'ai perçus de manière différente. Pourtant, avant lecture c'était celui qui me bottait le plus, déjà parce que j'ai grandement apprécié le trait de l'auteur et notamment son boulot de colorisation qui fleur bon l'été et qui vient apporter beaucoup de contraste avec l'histoire et les thématiques qu'il narre. Si j'ai dans l'ensemble apprécié les problématiques mises en place concernant la mère, la sœur, le personnage de Lulu m'a un peu plus interrogé. Je m'explique, j'ai bien saisi le côté quête identitaire du personnage, j'ai cependant eu le sentiment qu'il était un poil jeune pour avoir ce genre de préoccupation notamment sur l'orientation sexuel. Maintenant, il est vrai qu'avec un peu de recul, c'est l'âge des premières amourettes et cela va de paire. 

J'ai apprécié aussi de voir des personnages aux âges différents et qui forcément démontre que l'amour n'est pas vécu de la même façon en fonction de notre âge. On voit bien que Lulu est plus dans l'innocence, Cam elle passe par la passion (avec le bon et le mauvais), alors que la mère est déjà passé par là et qu'elle vit très différemment son "amour" et ce qui en découle. 

 

 

En résumé, une conclusion qui s’applique parfaitement pour ces deux BD: une très belle découverte pour ces deux BD et auteurs qui méritent d’être connus. Ce fût une lecture agréable, douce, émouvante avec des touches d’humour.

 

Deux auteurs qui nous embarquent, plein de sensibilité, comme on les aime !

 

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