The Newbie and the Geek S02E01: Clown Doctor

Nous voilà de retour en 2024 en binôme pour de folles aventures, des découvertes et du rire.

Bon tout ça pour dire que l’on continue sur notre lancée et que cette première double review sera consacrée à un manhua (attention à l’orthographe, sinon c’est pas la même chose, comme dirait B), bref, un manhua très touchant, Clown Doctor, que l’on retrouve aux éditions Nazca. Il s’agit d’un one shot sorti en France en 2023.

Nous suivrons ici Xiao Han, une jeune fille qui a perdu sa sœur des suites d’une longue maladie. Elle n’a pas eu la force d’aller lui dire au revoir et se retrouve rongée par les remords et inconsolable. C’est en errant dans les couloirs de l’hôpital où elle retourne régulièrement, qu’elle va rencontrer un « Clown Doctor » qui va lui proposer d’intégrer son groupe.

Cette œuvre est crée par Feng Shi pour le scénario et Cory pour l’adaptation et les dessins.

L’avis de J :

L’histoire est très touchante. L’auteur aborde de nombreux sujets : le deuil, la perte d’un être cher et la peur de la mort, les souffrances à l’hôpital, la maladie des enfants. Tous ces thèmes sont traités avec une grande pudeur et beaucoup de douceur.

On oscille entre moments tristes et touchants et d’autres plus légers. Il y a un fond de romance dans l’histoire qui permet d’adoucir un peu les thématiques abordées.

Je trouve que le sujet de la reconstruction après la perte d’un proche est bien mené. On voit le personnage de Xiao Han se relever de cette épreuve si douloureuse pour elle et réussir à se projeter et investir à nouveau sa propre vie. Comme dans beaucoup de décès, l’ensemble de la dynamique familiale est impactée, on a une sorte d’espoir qui est transmis via cette histoire puisque Xiao Han arrive à renouer avec ses parents, qui bien sûr ont été totalement détruits par la longue maladie et la perte de leur enfant.

On découvre également le métier de clown à l’hôpital qui ne s’improvise pas, loin de là. Les auteurs se sont bien renseignés sur le sujet et arrivent à transmettre finalement l’importance de la place de ces clowns en milieu pédiatrique puisqu’ils permettent aux enfants de garder l’espoir et parfois d’apaiser certaines situations extrêmement difficiles avec le rire.

En préface, nous retrouvons un mot de la fédération française des associations de clowns hospitaliers ainsi que quelques explications des auteurs, ce qui nous permet de savoir comment est né ce projet.

Au niveau du graphisme, les dessins sont beaux, les émotions bien transmises.

L’édition est soignée, la couverture agréable avec des effets de surbrillances. La qualité du papier est correcte, l’édition est dans les normes standard.

Au final j’ai trouvé que c’était un moment de lecture agréable, mais bien sûr il faut s’attendre à ce que ce ne soit pas une des lectures les plus joyeuses de l’année. C’est cependant une œuvre qui est accessible assez tôt finalement puisque bien expliquée et présentant des personnages jeunes auxquels les adolescents pourraient s’identifier .

L'avis de B :

Parce que oui, j'ai aussi un avis! Si je rejoint complètement J sur son avis, on a peut-être eu une lecture différente du fait qu'elle travaille en milieu hospitalier et aussi car elle n'a pas de cœur (je plaisante). Le sujet m'intriguait pas mal puisque c'est assez rare d'entendre parler des clowns hospitaliers et ce peu importe le support (je vous recommande néanmoins l'excellent film "Dr.Patch" avec le monstre Robin WILLIAMS), j'étais donc très content de pouvoir me pencher sur un ouvrage les mettant à l'honneur. Un métier que je trouve fascinant et contrairement à ce que l'on pourrait croire loin d'être évident. Perso, je suis trop faible pour faire ça par exemple, faire le clown surement, mais même avec les meilleures intentions du monde, je serais trop faible face à des enfants malades. Les auteurs sont évidemment hyper bien documentés sur le sujet, on notera l'intervention en préface de la fédé française des associations de clown hospitaliers et même les quelques notes des auteurs que l'on peut retrouver et qui sont assez enrichissantes à lire je dois dire. 

Concernant le titre à proprement parler, c'est un one-shot, c'est très (trop?!) court, mais l'essentiel est fait et dit. On va bien évidemment traiter de sujet hyper lourd, le décès, la maladie, la peur de la mort, la solitude et l'on va le voir via le prisme de notre héroïne (mais pas uniquement elle) qui après avoir perdue sa petite sœur se lance dans cette voie un peu malgré elle. L'on va découvrir les coulisses du métier et même si c'est probablement édulcoré et simplifié face à la réalité, j'ai trouvé que c'était bien fichue et qu'on était rapidement dedans. 

Bon, je vais pas mentir (de toute façon J m'aurait balancé sinon), j'ai été piqué lors de la lecture et notamment sur le passage dans lequel Xiao découvre le petit carnet de dessins de sa défunte sœur. Partant de là, je pense que le titre à dores et déjà gagné de ce point de vue là. C'est appréciable car on ne tend pas non plus vers le patho, l'ensemble est fluide à la lecture et on ne sûrjoue pas. Si la lecture est riche en émotion, on retrouve aussi des moments de douceur, d'humour et même une petite amourette en toile de fond ce qui permet d'alléger un peu l'ensemble. 

Graphiquement j'ai trouvé ça plutôt convainquant, c'est assez expressif au niveau des faciès, un peu moins dans les regards qui comme J me l'a fait remarqué semblent un peu figés. 

L'édition est vraiment qualitative, avec un grand format qui permet de bien apprécier es dessins, de beaux effets avec vernis sur la couverture. Mon petit regret concerne les parties à texte que j'ai trouvé peu mise en valeur avec un police et mise en page qui manquaient un peu d'âme. C'était au passage mon premier titre chez Nazca. 

Au final, pour moi un one-shot de qualité, qui permet de mettre un métier incroyable en avant, c'est bien documenté, bien écrit, bien dessiné. Honnêtement, je pense que ça vaut le coup d'œil et qu'il n'y aura pas de regret sur cet achat!