Heart of a Lion !

Aujourd'hui on sort le feutre rouge pour faire une grosse croix sur le calendrier les amis. Allez, plus vite que ça, pendant ce temps je m'occupe de faire retentir l'alerte coup de keur dans le navire de la Nakamanga corp. A la base il n'était pas question que je parle d'un titre ayant déjà été chroniqué par B.Allen il y a quelques semaines de cela, mais ce dernier m'ayant supplié de tout de même le faire.... de bonne grâce comme à mon habitude et ne pouvant rien refuser à des yeux remplis de larmes, j'ai donc accepté la requête de ce petit homme (aïe arrête avec tes coups de bâton Capitaine). So please welcooooooome March Comes in Like a Lion!!!

 

 

La série nous narre la vie solitaire de Rei, un ado ayant perdu sa famille et qui s'est réfugié depuis dans le shôgi. Un jeu devenue son métier et son seul but dans la vie, son unique raison de vivre. La vie nous réserve cependant bien des surprises et la rencontre de trois soeurs et d'un "meilleur ami" pourrait bien bousculer violemment son quotidien. Comment ça c'était le pitch de B.Allen?! Bah oui mais on est comme ça chez Nakamanga, le recyclage c'est une cause qui nous tient à coeur. Trêves de pitreries, j'annonce le jeu : je suis tout à fait d'accord avec mon camarade, MCILAL (pour faire plus court) c'est de la bombe; je dirais même un OVNI! Et si t'as pas encore lu l'avis de B.Allen tu peux cliquer ici.

 

Pourquoi est-ce que je le qualifie d'OVNI? Et bien c'est très simple, tout comme le fameux rappeur marseillais à l'autotune discrète, Chica Umino débarque dans le game depuis nulle part et te retourne le cerveau façon Tchikita, mais contrairement à du JUL pour ne pas le citer, tu finis l'expérience le sourire aux lèvres et le coeur bien rempli. Pour dire vrai la mangaka ne sort pas de nulle part puisqu'elle a déjà à son actif un josei en 10 volumes, "Honey & Clover", dispo lui aussi aux éditions Kana, même s'il faut avouer que la série ne lui a pas apporté la célébrité. Elle revient donc avec MCILAL, un manga hors des carcans et débuté il y a maintenant dix ans au Japon (vous avez foutu quoi pendant tout ce temps Kana?!) qui s'amuse à piocher des idées dans tous les genres pour nous offrir un gaspacho de kiff. La première chose frappante dans ce seinen tient à sa narration très orientée shôjo dans la forme avec des cases se chevauchant et une place importante faits aux commentaires à la première personne. Pour ce qui est du contenu, MCILAL ne déroge pas à la règle d'originalité qu'il s'est posée et se dévoile comme un manga "sportif" au scénario tranche de vie. Malgré ce qu'on pourrait attendre d'une série axée autour d'un jeu, le shôgi ici ne semble qu'être un prétexte, un outil. La victoire n'est à aucun moment glorifiée et ne se pose pas comme un but pour le héros. Nous nous plairons plutôt à suivre son rapport conflictuel au shôgi et l'introspection qu'il nous propose.

 

 

A l'occasion des interludes entre les chapitres, Manabu Senzaki, 8e dan de shôgi, (le cherche pas il te pète la gueule en deux mouvements) vient se taper l'incrust' pour nous fournir des infos croustillantes sur son métier. Ces infos pour le moins importantes et même quasiment indispensables à la compréhension de l'histoire occupent une place particulière dans le manga. Ces dernières, ajoutées à la quantité importante de texte que présente le manga, obligent le lecteur à être posé et détendu au moment de sa lecture, rendant impossible le squattage debout dans le coin manga de ta Fnac (déjà qu'est-ce que tu fous à la Fnac?!). Mais au delà de ça, le joueur professionnel nous offre des explications essentielles à la compréhension de l'oeuvre dans toute sa partie shôgi tout en nous faisant découvrir la place qu'occupe ce sport dans la société japonaise. Mais comme dit précédemment, le shôgi n'est ici qu'un moyen; et pour dire, les règles du jeu ne sont qu'introduite au cour du deuxième volume. Nous ne suivons pour l'instant aucune partie de A à Z en mode Hikaru no Go. Pour autant, les rencontres sont toujours fortes en enjeux, en challenges humains plus que sportifs et en confrontations avec des personnages tenant un rapport à la fois fort et complexe à ce jeu. Pourtant une certaine approche sportive est parfois abordée à travers l'introduction de classements, ajoutant un peu de piquant à l'oeuvre et un côté intriguant quant au chemin qu'elle compte suivre.

 

*"prépare toi à prendre cher"!*

 

Graphiquement c'est magnifique! A vrai dire c'est la première chose qui m'a frappé en commençant ma lecture, et pour dire j'ai directement envoyé un SMS euphorique à B.Allen alors que j'en étais qu'au premier chapitre. Le trait est fin, soigné et propre; le genre de dessin qui ne laisse pas indemne. On regrettera tout de même les quelques paillettes par-ci par-là et un côté parfois un peu trop expressif par moment. Néanmoins nul doute que beaucoup de monde y trouvera son compte, sans compter le fait que cela permet d'introduire un humour simple, peu élaboré mais efficace à base d'exagérations et de décalage qui ajoutent un aspect "humour" aux multiples cartes que possède déjà le manga.

 

March Comes In Like A Lion c'est ce que j'appellerais un manga transgenre. Délicat mélange entre du shôjo et du seinen, entre un scénario sportif et tanche de vie, le tout agrémenté d'un humour qui tâche. En plus de prouver à des personnes peu coutumières de ce type de narration que l'on peut faire du très bon ainsi, la série se réserve déjà une place bien au chaud dans mon top 5 de fin d'année (oui oui j'annonce, sans pression). Une OVNI dans le paysage manga qu'il faudra suivre de près.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Equipage en place depuis 2011  -  Hébergé par Overblog