Il était une fois...
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Hello (is it me you're looking for), la compagnie !! Aujourd'hui je vais vous parler d'un manga assez spécial puisqu'il dégage une aura assez mystérieuse et ce depuis l'annonce d'acquisition faite par Komikku. "L'Enfant et le Maudit", voilà qui aura presque pu être le titre d'une fable non ?! Vous ne croyez pas si bien dire !
Il y a très longtemps, dans une contrée lointaine, existaient deux pays… “L’intérieur” où vivaient les humains, et “l’extérieur”, où habitaient des créatures monstrueuses qu’il ne fallait surtout pas toucher, sous peine de subir la malédiction. Cette histoire commence le jour où se sont rencontrés deux êtres qui n’auraient jamais dû se croiser. Je te jure sur la tête d'un chat que je n'invente rien ! Rien que le résumé déjà te donne l'impression que ça ne sera pas un manga standard, mais plutôt une lecture envoutante et semblable à un conte pour enfant. Parce que stoppons cet article quelques instants pour faire un petit rappel de français, quelle est la définition d'un "conte" ? C'est...là où tu vas déposer ton argent ?... Hum... Serge, dégage moi cet inculte immédiatement, merci. Donc, un "conte", c'est un récit court posant un regard sur le réel par le biais du fantastique, du "merveilleux". Un conte est censé être aussi instructif que distrayant. Il me semble, que c'est la définition plus ou moins. Pour moi, "L'enfant et le Maudit" en est un ! NAGABE construit son récit en ce sens, l'histoire, la narration, le style graphique, ainsi que la mise en page, tout va dans cette direction.
C'est un monde emprunt de fantasy et de poésie que nous fait découvrir NAGABE par le biais de la petite Sheeva et du Professeur. Deux êtres que tout sépare, aussi bien sur l'apparence, que sur la condition propre, la race, l'âge... et pourtant, le binôme tend à apprendre l'un de l'autre. Sheeva se nourrissant des connaissances du Professeur et se dernier de l'innocence de la petite fille. Quelle sera la morale là-dedans ? Il est encore trop tôt pour le savoir, ce premier volume prend tout simplement son temps pour nous dépeindre l'univers de la série, nous attacher à ses personnages en suivant leurs quotidien. Alors on sait que l'éditeur affectionne les tandems de l'étrange ("The ancient magus bride", "Somali et l'esprit de la forêt"), mais ici, c'est vraiment très différent, on ne retrouve pas énormément d'action, beaucoup de passage font l'impasse sur le texte, prenant le partie de rester contemplatif. On est vraiment sur quelque chose de doux, d'enchanteur, avec tout de même un côté très dur (abandon, mensonge...). L'auteur essaie déjà de véhiculer quelques idées et valeurs, notamment via les mensonges que fait le Professeur dans le but de "protéger" Sheeva et qui la pousseront à se mettre en danger bien au contraire. Beaucoup de questions viennent à l'esprit lors de cette première lecture et très peu trouvent déjà réponse, mais après tout c'est le but. L'intrigue ne me semble pas faite pour tenir sur la durée (au vue des éléments de ce premier volume), mais sur ce type de récit j'avoue que c'est assez logique et cohérent. Ce n'est d'ailleurs pas le propre de NAGABE, qui jusqu'ici a plutôt tendu vers des OS, voir duologie.
On parle un peu du style graphique du mangaka justement ? Non, parce que c'est assez bluffant. Pas "bluffant" dans le sens le mec est technique de ouf, il te sort des planches détaillé, minutieuse etc.. Bluffant déjà par l'aura que ses dessins dégage, pour tout vous dire j'ai eu l'impression de lire (toutes proportions gardées) "Le petit Prince" par moment. Clairement un style atypique dans le circuit du manga, c'est fin, soigné, le découpage et la mise en page sont intélligents et diversifiés. Je le disais plus haut, mais NAGABE nous propose aussi du contemplatif, avec certaines scènes se passant tout simplement de dialogue, les planches parlant d'elles-même. J'aimerais tellement voir d'autres séries de l'auteur en France, si un éditeur est chaud.
Que retenir de "L'Enfant et le Maudit" ? Les mangas de ce genre sont de véritable bouffées d'air frais, on en a besoin clairement. Car ce n'est pas "One Piece" ou "Naruto" (et vous savez à quel point je surkiffe OP) qui servent de vitrine aux mangas, pour moi ce sont des titres comme "L'Enfant et le Maudit", qui vont chercher un autre public d'ailleurs et qui justement prouvent que le manga ce n'est pas juste un mec avec des cheveux jaune qui tape sur un gros Malabar rose. Ce titre touche par son ambiance, son aura, son côté conte, ça plaira aussi bien aux petits qu'aux plus grand, proposant différents niveaux de lecture et laissant à chacun le soin d'appréhender et d'apprécier cette lecture comme il le souhaite. "L'Enfant et le Maudit" ce n'est pas un simple manga...c'est autre chose.