Chroniques : Inspecteur Kurokôchi Vol.1 & 2

Type : Seinen
Auteurs :  Kôji KÔNO (dessins) / Takashi NAGASAKI (scénario)

Editeur : Komikku
Prix de vente : 8.50€
Nombre de tomes France : 2 (en cours)
Nombre de tomes Japon :  8 (en cours)
Date de parution : 19 mars 2015

 

Pitch :

Keita Kurokôchi est membre de la deuxième brigade d’investigation. C’est un inspecteur corrompu dont la connaissance des pires secrets des politiciens et hommes d’affaires de la préfecture lui confère un pouvoir énorme. Ce flic fait horreur au novice Shingo Seike, officier envoyé par l’agence de la police nationale. Mais le jeune policier découvre bientôt chez le vieux ripou un objectif colossal que nul ne soupçonne ! Découvrez un polar haletant qui vous entraînera dans les mystères enfouis du Japon contemporain !

Chronique :

Je l'avais annoncé la semaine dernière, j'étais en pleine phase polar et j'ai entamé "Montage" (qui sera l'objet d'une autre chronique), mais surtout "Inspecteur Kurokôchi" qui est la cinquième nouveautés 2015 des éditions Komikku. Un début d'année plutôt réussi puisque j'ai bien apprécié le one-shot "Snow Illusion" et les débuts de "6000", j'ai en revanche été assez déçu de "Prisoner and paper plane" (j'ai fait l'impasse sur "Minuscule" n'était pas du tout la cible, mais vu le buzz autour de la série je pense qu'on est pas mal).

C'est donc un polar qui nous est proposé avec "Inspecteur Kurokôchi", mené tambour battant par un binôme de feu avec au dessins, Kôki KONO (Gewalt chez Doki Doki)et derrière le scénario Takashi NAGASAKI (Billy Bat chez Pika). Une paire prometteuse sur le papier et qui l'est tout autant en action !! Bien loin de la droiture de Navarro et autres Derrick, Kurokôchi est ce qu'on peut appeler un flic corrompu et pour l'être il l'est même jusqu'à la moelle. Il sera amené à croiser la route de Seike, un rookie fraichement débarqué et pour qui même un "I" n'est jamais assez droit. Deux caractères opposés, deux styles ô combien différent et pourtant ils seront amené à travailler ensemble s'ils veulent faire éclater la vérité et accessoirement sauver leurs peaux.

* Salut, c'est nous, c'est Derrick !! *

Dit comme ça, il est clair que ça ne paie pas forcément de mine, combien de fois l'on a déjà gouté à la sauce "good cop/bad cop", ou au tandem "flic ripou/flic justicier" ?! Mais c'était sans compter sur Takashi NAGASAKI les amis !!! Le scénariste nous propose pas un simple inspecteur détestable, non !! Kurokôchi c'est une "gueule", du charisme, du bagout, un ton sarcastique et la plupart du temps un égoïsme sans nom. Pas étonnant que le titre de la série soit du coup au nom de son héros ! A côté de ça, Seike fait plus pâle figure, mais reste un exemple de droiture et d'hommes croyant en la justice, mais qui verra ses "croyances" remise en question par les méthodes de son "binôme". Si l'on s'attend peu (ou pas du tout) à voir Kurokôchi évoluer, le personnage de Seike est plus intéressant de ce point de vu en revanche. En effet, il découvrira aux travers des enquêtes, qu'il faut parfois faire des choses moralement injuste, pour pouvoir justement faire triompher la justice. Il est d'ailleurs étonnant de voir la facilité avec laquelle NAGASAKI parvient à rendre intéressant des personnages extrémement stéréotypé (autant les principaux que les secondaires). Je ne m'étalerais pas sur les personnages secondaires afin de ne pas en dire trop au risque de spoiler.

* Une gueule je vous dit !!! *

 Concernant les enquêtes, le premier volumes propose son lot d'investigation, de prime abord anodines, l'ensemble prend forme par la suite et s'annonce comme les pièces d'un immense puzzle qui sera plus qu'une toile de fond. Assez ancrés dans la réalités (notamment un rattachement avec la fameuse affaire des 300 millions de yens volés) on retrouvera des sujets parlant à la majorité des lecteurs. Si à la base, l'on s'intéresse surtout aux pirouettes effectué par Kurokôchi pour s'en sortir (parfois de justesse), l'avancée de l'histoire fait naitre un réel intérêt chez le lecteur pris dans la spirale aux côtés de Seike. Un véritable panier de crabes dans lequel on sera bien content de ne pas être !

Passons à la partie dessins, qui offre l'occasion à Kôji KÔNO de revenir sur le devant de la scène et d'enchainer un second succès en seulement deux séries. Après le court, mais très correct "Gewalt", le mangaka revient poser son style très particulier qui fait la part belle aux personnages et aux expressions. Je parlais de "gueule" tout à l'heure concernant Kurokôchi, c'est un peu la marque de fabrique de l'auteur qui use et abuse des expressions faciales et propose un chara-design très variés. Je pose une véritable mention spéciale sur les expressions vraiment réussis que ce soit la peur, l'étonnement etc etc... Concernant les décors, l'auteur en propose un peu plus qu'à l'époque de "Gewalt", après le contexte de la série propose peut-être plus de possibilité à ce niveau.

* Toujours ranger avant de recevoir de la visite. *

Concernant l'édition, souvent devenue une tradition, le fait de sortir deux volumes simultanément est ici un véritable atout. En effet, le premier tome fait office d'amuse-bouche et de présentation, avant d'entrer dans le vif du sujet. Pas de pages en couleurs, ni de bonus, on reste néanmoins sur une des meilleure édition du marché actuel et qui propose un ratio qualité/prix toujours aussi cohérent.

S'il fallait faire un classement des nouveautés Komikku depuis le début de l'année, "Inspecteur Kurokôchi" serait premier haut la main. On retrouve un univers 100% polar, qui transpire de réalisme et nous entraine dans un univers emprunt de corruption. Le scénario est extrémement bien ficelé jusqu'ici, aidé par des graphisme du tonnerre. Non, mais sérieusement tu prend un cigare, un verre de whisky, tu met un trenchcoat, tu te pose sur ton canapé et t'es dans le thème. Les States ont Columbo, l'Allemagne a Derrick, le Japon a désormais Kurokôchi !!!

* J'étais un peu comme ça en écrivant cette chronique *

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