Kanapêche 🎣
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Bon allez, il est temps de s’y remettre et de partir à l’aventure ! Pour ce faire, je vous emmène à la découverte de deux titres de chez Kana !
Suivez-moi, c’est par ici, non, par-là, mais vous faites n’importe quoi à vous diriger toujours n’importe où ! On dirait B qui se dissipe ! Bref, suivez-moi j’ai dit, je connais le chemin.
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On commence par se pencher sur un manga que l’on a tous (sûrement) vu passer, L’Enfant en moi d’Aoi Mamoru. On connait l’autrice pour sa série Lovely Friend (zone), toujours en cours chez Kana avec sept tomes. (pas bien, je n’ai lu que le premier, j’ai du retard. Spoiler alerte, cette fin de phrase n’a aucun rapport avec le titre dont je vous parle).
Bref, nous allons suivre Sachi, une adolescente, qui sort avec Takara, son ami d’enfance. Ils vivent dans l’insouciance, connaissent les premiers émois et premières fois ensemble. Un beau jour, Sachi se sent nauséeuse. Elle se rappelle alors que le préservatif utilisé lors de ses ébats avec Takara a craqué. Elle décide d’aller chercher un test de grossesse qui s’avère… positif (non je ne spoile pas, tu as compris le titre non ?). S’ensuit une longue route pour Sachi, qui va devoir, en plus d’accepter cette nouvelle, faire des choix qui seront tous très compliqués.
L’autrice aborde ce sujet très important avec énormément de pudeur et bienveillance. On s’imagine facilement à la place de Sachi à quinze ans et surtout le malaise qu’elle doit ressentir. Elle est complètement perdue, perd de son insouciance et va devoir faire des choix d’adultes. Elle se questionne énormément. Takara se montre mature, il est présent et n’est pas relégué au simple « second rôle ». Il soutient Sachi et n’est pas dans la fuite. Les personnages sont bien développés et travaillés.
Aoi Mamoru nous emmène avec elle suivre le parcours médical de Sachi, les difficultés qu’elle doit affronter, les questionnements et surtout les différentes phases par lesquelles passe Sachi, qu’il s’agisse de doutes, de peur, d’angoisse, de la crainte du regard des autres, de la projection dans l’avenir.
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J’ai trouvé le premier tome un tout petit peu lent au niveau du rythme. Le second tome est cependant bien équilibré et donne vraiment envie de continuer la série. On y aborde dans ce second tome la phase d’annonce aux familles, et ce qui est intéressant c’est que les deux familles ne vivent pas l’évènement de la même manière. En plus d’être agréable à lire en tant qu’adulte, je trouve que la lecture de ce manga par un adolescent, peut être une manière intéressante d’aborder le sujet de la prévention.
Petit bonus à la fin du tome deux, deux doubles pages d’entretien entre l’autrice et Shiorine, une sage-femme « youtubeuse en éducation sexuelle », qui vont échanger sur la sexualité des adolescents.
Au niveau du chara design, c’est soigné. Les personnages sont bien réalisés. Les traits sont doux. On a beaucoup de jolies planches, notamment celles où Sachi et Tanaka s’enlacent. On vient bien que quand l’un va moins bien, l’autre le soutien et ce de manière mutuelle. Les émotions passent bien. Le doute, les peurs, la tristesse, la colère se lisent facilement sur les visages.
En résumé, l’Enfant en moi est une œuvre très jolie, pleine de douceur et de pudeur, qui traite cependant un sujet très important et questionnant. Que ferait-on si l’on tombait enceinte à quinze ou seize ans ? Une question très difficile, très personnelle et traitée avec une grande intelligence. Le manga est en cours au Japon avec huit tomes. L’histoire s’emballe à partir du tome deux, impossible de ne pas en connaître la suite. La lecture est conseillée à partir de treize ans.
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On s’enfuit maintenant dans un monde de princesse et de paillettes avec Myrtis d’Elsa Brants. Nous connaissons l’autrice pour sa précédente œuvre, notamment, Save me Pythie, parue en 2014. La série était parue en cinq tomes, aux éditions Kana également. Cocorico, Elsa Brants est une autrice française, alors, est-ce que son œuvre va se déguster comme un bon vin ? On va voir ça.
Nous voilà partis suivre Myrtis, princesse adorée par ses parents, capricieuse, son entourage accédant à tout ce qu’elle souhaite, au moment où elle le veut. Cette vie risque de prendre fin car ses parents, malgré tout l’amour qu’ils portent à leur fille, décident de marier Myrtis. Cette dernière choisie de s’enfuir et de trouver une échappatoire à ce mariage, quitte à devenir une fée, ou pourquoi pas même… une sorcière !
J’ai trouvé ce tome déjanté. Elsa Brants nous emmène très rapidement dans un univers complètement fou, à un rythme effréné. J’ai trouvé hallucinant la dose d’imagination de l’autrice, qui passe d’une scène à une autre en un quart de seconde. L’univers est génial, on se retrouve dans un mélange entre Raiponce et personnages d’Astérix et Obélix, on passe d’un château à une taverne, en passant par une prison. J’ai trouvé le scénario très original et les péripéties pleines d’humour.
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Le caractère de Myrtis est très marqué, le personnage donne énormément de peps à l’histoire. On suit cette jeune femme qui va être obligée de trouver de l’argent pour survivre et donc travailler… Vous imaginez facilement ce que cela donne de mettre une princesse, qui n’a jamais fait quoi que ce soit, au turbin ! L’ensemble des personnages est bien construit, on retrouve un panel d’intervenants très divers, qui participent à une course poursuite exaltée. J’ai adoré la fin du tome (la dernière double page est pépite) et donne envie de connaître la suite.
Concernant les graphismes, c’est très réussi. Les scènes sont très dynamiques, l’humour du scénario est accentué par le chara design. Les expressions des visages sont très marquées, les planches très détaillées et les personnages dessinés en rapport avec leur dynamique et personnalité.
Petit jeu à la fin du tome, quelques questions sont posées pour savoir si vous ressemblez plus à une princesse, un roi, un soldat, une fée, un malfrat, une sorcière, un poulet divin (oui je vous ai dit c’est déjanté !). Je suis évidemment une petite princesse (gare à celui qui dit le contraire).
Au final, très bonne lecture, je me suis littéralement laissée embarquer dans cette aventure. J’ai trouvé ça fou, punchy, déjanté, et j’adhère totalement à ce genre d’œuvre où l’imagination est ultra développée.
On m’y retrouvera pour la suite !
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