Chronique : Otaku Girls Vol.3

Type : Seinen
Auteurs : Natsumi KONJOH

Editeur : Doki Doki
Prix de vente : 6.95€
Nombre de tomes France : 7 (terminé)
Nombre de tomes Japon :  7 (terminé)
Date de parution : 13 janvier 2010

Pitch :

C’est la rentrée et Abe se morfond toujours autant devant celle qu’il aime : Asai, l’otakette au taquet, le verrait mieux dans une histoire yaoi avec Chiba le playboy. Ce dernier en prend aussi pour son grade : avec son corps d’éphèbe, son visage parfait et ses tétons rouges, il n’est même pas fichu de conclure avec la sculpturale Matsui, pourtant « open de chez open ». Et voilà qu’un problème de taille se présente à lui : Tsukamoto, une montagne de muscles au service du judo, rejoint le club d'arts plastiques… surtout pour la plastique de Chiba d’ailleurs ! Amourettes, quiproquos et humour déjanté dans un manga pour et sur les fans de manga !

Chronique :

Rien qu'en saisissant le tome 3, le lecteur moyen s'avère rempli d'appréhension : toujours moins de blagues ? Toujours plus de fan-service ? Toujours plus de romance ? Toujours plus de repompe pas subtile de Genshiken ?

Niveau fan-service, aucun souci, puisqu'on nous gratifie d'un chapitre entier de triturage de nichons au bain en compagnie de nos deux héroïnes. Quant aux blagues, indéniablement, le filon s'est tari. Et ce n'est pas le nouveau personnage, un homo douloureusement caricatural doté d'un caractère de fille mièvre et d'un physique de David Douillet, qui va sauver le titre du naufrage. Si encore, c'était assumé à 100%, et poussé jusqu'à l'absurde...

Pour le reste, certes, l'auteur se calme quant aux emprunts à notre autre série d'otakus (Genshiken), mais ne parvient vraiment pas pour autant à se renouveler. D'où le choix d'accélérer très rapidement les amourettes entre nos deux couples. Heureusement, il se passe donc quelque chose, au milieu de ce marasme narratif.

Le graphisme, quant à lui, ne se bonifie que très peu, et si la scène du bain s'avère étrangement détaillée, le reste est toujours fade et sans relief, proche de l'amateurisme. Il est très probable que notre auteur vienne de la mouvance doujinshi, avec ce que cela implique de parachutage brutal dans le monde du manga professionnel. Et ne parlons pas du découpage, toujours aussi raté. Certes, un effort est fait sur les trames, et on voit un peu plus d'ombres sur certains protagonistes, mais en contrepartie, le nombre de super-deformed et de visages bâclés ne faiblit pas, ce qui contribue à placer le titre dans la rubrique des mangas les plus maladroits du marché, graphiquement parlant.

Oui, le début de cette série était rigolo, et le postulat de base plutôt bon. Mais la désillusion est complète, désormais. Délayer la sauce sans avoir prévu de substitut ne sert qu'à gâcher le tout. Alors, certes, foutre du fan-service et de la romance à tout-va permet de combler les vides, mais à quel prix ?