Le Rei Lion !

Sayé les amis !!!! "Sangatsu no Lion" débarque enfin en France sous le doux (et compliqué) nom de "March comes in like a lion" qu'on raccourcira en "MCILAL" pour cet article. Certainement le manga que j'attendais le plus en ce début d'année, alors que je n'avais même pas lu "Honey & Clover", la précédente série de Chica UMINO. En même temps, il faut dire que le thème est tellement à l'opposé que bon... On ne compte pu les prix obtenu par la série depuis sa publication, l'anime est en route et marche fort bien et un film-live est même prévu le mois prochain au Japon. Alors du coup, ai-je été charmé ? Le titre n'a-t-il pas été survendu partout ?

Inutile de faire du suspens, "MCILAL" est une bombe à tout les niveaux ! La série nous narre la vie solitaire de Rei, un ado ayant perdu sa famille et qui s'est réfugié depuis dans le shogi. Un jeu devenue son travail et son seul but dans la vie, son uniquement raison de vivre. La vie nous réserve cependant bien des surprises et la rencontre de trois soeurs et d'un "meilleur ami" pourrait bien bousculer violemment son quotidien. Les pitchs les plus simple, sont parfois les meilleurs. La force principale du récit, c'est qu'à aucun moment UMINO ne tombe dans le pathos. Combien d'auteurs ont succomber à l'appel du pathos ? C'est tellement facile de vouloir faire pleurer dans les chaumière. En revanche, c'est nettement plus compliqué quand il s'agit d'y parvenir, sans en faire des tonnes et surtout sans donner l'impression au lecteur que c'est le but recherché. Ici, le constat est simple, un jeune ado est livré à lui-même après la mort de ses parents et sa petite soeur, il fini dans une famille où il ne s'intègre pas vraiment et se plonge corps et âme dans le shogi. Alors certes, le destin de Rei n'est pas des plus jovial, mais l'auteure parvient à ne pas trop en faire, juste ce qu'il faut pour mettre en place son histoire et nous mener où elle le souhaite. Le lecteur est donc spectateur de cette quête de réponse, face au deuil, à la solitude, les doutes, les peines, ainsi que les difficultés que lui mettra sur son chemin le "shogi".

Alors, vous allez me dire, c'est super sombre, ya pas de fun et pourtant !! L'incursion faites par les soeurs apporte énormément puisqu'elles viennent montrer un mode de vie totalement à l'opposé de celui de Rei et ce malgré un passé aux multiples similitudes. Une autre façon d'aborder la vie, plus vivantes, plus énergiques, l'occasion pour Rei, d'apprendre et de ce construire lui aussi à leur contact. Elles ne sont pas les seuls, puisqu'on retrouve aussi dans une moindre mesure Nikaido, le "rival slash meilleur ami (autoproclamé). Pour lui non plus tout n'est pas au vert, l'occasion peut-être dans le futur d'appréhender d'autres problématiques. Quand on regarde l'ensemble, Rei, les soeurettes, Nikaido, la demi-soeur de Rei, chacun ont des expériences, différentes, difficiles et on peut avoir une impression de pathos, sauf que non ! Qui dans son entourage à des gens heureux à 100% et sans aucun problème ?! L'auteure flirte gentiment avec la limite, sans jamais la franchir et sans jamais donner au lecteur une impression de "trop". Je pourrais aller plus loin, mais ce n'est pas le lieu et le moment je pense. Sur bien des aspects, "MCILAL" est vraiment intéressante et l'évolution possible des différents personnages me fait juste baver en attendant la suite. De plus, malgré tout, on retrouve énormément d'humour qui tombe toujours au bon moment que ce soit par l'action direct où en fond (j'adore les interventions des chats par exemple).

"MCILAL" parle de la vie, mais aussi de shogi les chéris. Alors que Rei se referme sur lui-même, il s'ouvre en revanche sur l'unique chose qu'il connait le shogi, alors petit rappel, le shogi est un jeu de plateau semblable aux échecs. On ne suit pas de partie endiablé comme dans "Hikaru no Go", mais ce n'est pas le propos du manga en même temps. Dans le récit, c'est des bribes de partie que l'on voit, où quelques problèmes, voir des explications. La petite UMINO est maline, puisqu'elle s'accompagne de Manabu SENZAKI, 8éme dan de shogi qui supervise le manga et qui fait des interventions juste excellentes entre chaque chapitre. Ses petits "blabla" sont vraiment pertinents, il revient plus en détail sur le shogi aux travers d'explications en rapport avec les pages précédentes. Pour moi, les apartés de SENZAKI font partie intégrante du manga et apporte de façon pédagogique et instructive des compléments sur le shogi.

Visuellement, je dois reconnaitre que la patte shojo n'a jamais été ma tasse de thé. C'est souvent trop épuré à mon gout et voir des cases et des cases sans fond, moi j'ai juste envie de chialer. Chica UMINO fait partie de ces auteures shojo, qui parviennent à bonifier le genre. On retrouve finalement très peu de case "vide" et quand elles sont présentes ce n'est que pour servir le récit et concentré l'attention du lecteur sur ce qu'elle essaie de dégager. "MCILAL" est un seinen, ok, ce qui joue aussi peut-être sur le style graphique de l'auteure (je peux pas me prononcer n'ayant pas lu sa série précédente). Quoi qu'il en soit, on retrouve des planches magnifiques, parfois contemplatives (les scènes au bord du fleuve j'adore), parfois bourré de détails.

On parle de l'édition de Kana ? On reste sur une édition standard dans la pure tradition de l'éditeur. Je trouve dommage de ne pas avoirs de pages en couleurs car certaines illustrations sont vraiment très belles. Autrement, chacun jugera le choix de l'éditeur concernant les covers qui ne sont pas celles de la VO. Perso, je trouve l'idée du "polaroid", épuré sympa, mais ce sera peut-être trop pour certain.

Clairement pour moi, "March comes in like a lion" est le manga à retenir de ce mois de février et je pense que fin 2017 à l'heure des bilans, il figurera dans pas mal de classement. Chica UMINO signe avec "March comes in like a lion" un seinen plus qu'aboutis, complet, une leçon de vie, un constat réel et sincère des relations humaines, doté de graphismes frais et énergique et de beaucoup d'humour malgré tout. J'ai lu beaucoup de mangas dans ma vie et pourtant cette série ne ressemble en rien aux autres et ce classe parmi les meilleurs seinen que j'ai eu l'occasion de lire. Kana a tiré le gros lot d'après moi avec "March comes in like a lion", un indispensable dans une mangathèque les amis !!