Les lectures mangas de la semaine S14E11
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Quoi de beau en cette fin de semaine? Quelques reviews ça vous dit? Je vous propose, "Anna et le Prince d'Albion" chez naBan, "Yan" et la réédition de "Rave" chez Glénat, ainsi que "C'est une belle journée pour un labyrinthe" chez Mangetsu!
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"Anna et le Prince d'Albion" Vol.1&2, de An OGURA, chez naBan.
On attaque chez naBan pour la parution de "Anna et le prince d'Albion", un titre de An OGURA en cours de parution au Japon avec six volumes et dont l'éditeur VF nous propose simultanément les deux premiers volumes (ce qui est toujours appréciable)! En terme de qualité d'édition, naBan fait vraiment du bon job, on rappel que c'est une petite maison d'édition, mais, ils prennent vraiment soin des titres de leur catalogue et les chouchoutent au maximum. Du côté de l'histoire, alors qu'il part en guerre, le père d'Anna perd la vie et son frère est quant à lui fait prisonnier. Comment faire pour le récupérer?! Rien de plus simple que de proposer un mariage arrangé avec l'une de ses sœurs et c'est Anna qui est choisit. La jeune femme au caractère bien trempé compte bien profiter de cette mission de sauvetage pour venger son père et détruire de l'intérieur le pays d'Albion! Cependant, la tâche ne sera pas si simple! Voilà pour le pitch de départ et une lecture qui m'a un peu rappelée celle de "Nina du royaume aux étoiles" (chez Kazoku). Bien que l'histoire soit assez différente, le personnage principal qu'est Anna, fait écho. Une jeune femme forte, qui ne se laisse pas marcher sur les pieds, tirailler entre plusieurs choses (famille/ami/amour/pays/justice) et que l'autrice s'applique à bien caractériser pour en faire un personnage fort. D'ailleurs si l'on regarde la galerie de personnage dans son ensemble, c'est plutôt bien écrit, avec quelques curiosité comme Kenneth dont le personnage reste encore bien mystérieux. Côté histoire, on le sait, le style est en vogue et il faut donc redoubler d'énergie pour se démarquer au milieu de ses titres qui mêlent drame et romance "à la cour". An OGURA y parvient plutôt bien, puisqu'on ne s'ennuie pas durant la lecture des deux premiers volumes, notamment grâce à une narration assez dynamique et des évènements qui s'enchainent à la perfection sans temps morts. C'est d'ailleurs plutôt fort car quand on décortique un peu l'histoire, la trame est assez simpliste et il y a moult éléments que l'on aura déjà eu l'impression d'avoir déjà vus ça et là. Qu'il s'agisse des personnages (la princesse au tempérament de feu ou le prince d'une autre contrée froid comme la glace, mais pas insensible), le côté romance (avec deux personnages que tout oppose), ainsi que le côté dramatique (les manœuvres politiques, les problèmes auxquels sera confrontée Anna), bref, autant de ficelle que l'on connait dores et déjà, pourtant, la mangaka parvient à capter l'attention du lecteur. Outre la narration fluide, on le doit aussi à des péripéties qui sortent un peu du lot et l'on en découvre dans le second opus, avec l'intégration d'Anna dans l'école Saint Ur, car oui, Anna va devoir apprendre à être une dame (ce qui n'est pas gagné), l'occasion d'intégrer quelques phases humoristiques, mais aussi et surtout de voir surgir de nouveaux personnages à compter autant parmi les alliés que les ennemis. Côté graphisme, pour une premier essai, c'est fort bien réussi, un trait fait, un chara-design séduisant et une mise en scène tout terrain qui n'a pas à rougir même lors des quelques phases d'action que l'on peut avoir.
Scénario : 4/5
Graphisme : 4/5
Ma note : 8/10
🌟
Je crois qu'on va passer de bons moments aux côtés de la jeune Anna qui semble avoir mis le pied dans un beau panier de crabes. Un démarrage de qualité, avec des personnages charismatiques, une histoire à tiroirs et des graphismes pas mauvais du tout. Voilà qui devrait ratisser large et convaincre pas mal de monde!
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"Yan" Vol.1, de Sheng CHANG, chez Glénat.
Filons chez Glénat pour la dégustation d'un manhua avec "Yan", une trilogie de Sheng CHANG dont la couverture est immanquable autant par sa beauté que par son éclat (c'est moins flagrant là, mais elle est rose fluo). Côté édition, on est sur un grand format, le papier et l'impression sont de bonne qualité, si l'on reste en dessous des quinze euros, ça reste tout de même un investissement. Je dois vous avouer que je n'étais pas forcément convaincu au moment de démarrer ma lecture et je dirais même que les premières pages m'ont interloquées et je me suis demandé dans quoi j'avais mis les pieds. Fort heureusement bien vite, la lecture est prenante et l'on va bien vite devenir accro. La famille de Yan fait partie d'un grand troupe de l'Opéra de Pékin, alors que survient un terrible drame, la jeune Yan se retrouve accusée et fini par atterrir dans une prison top secrète. Alors qu'elle fini par être déclaré morte, cette dernière revient parmi nous bien décidée à faire éclater la vérité et à faire sauter quelques tête par la même occasion. Alors oui, raconté comme ça, vous devez avoir l'impression à un énième récit "revenge", une sorte de John Wick au féminin et vous avez à moitié raison! En effet, si la base de l'histoire est effectivement motivée par une revanche de Yan, le titre va aller un peu plus loin et mêler finalement beaucoup de genre à commencer par celui des super-héros. Je vais essayer de ne pas trop spoiler (parce que c'est d'autant plus important pour cette histoire), mais on se retrouve à la croisée des genres, avec ce titre qui parvient vraiment bien à mixer les genres. On retrouve bien évidemment énormément d'action, des touches d'humour, du drame, du suspens, un pointe de scifi, un chouilla de wtf et le tout en gardant un bon équilibre. C'est plutôt rare pour être souligné! La lecture s'avère aussi addictive que plaisante au fur et à mesure que l'on tourne les pages et je ne peut que confier ma déception devant l'attente qui sera longue jusqu'en juillet (si je ne dis pas de bêtises). Outre son histoire très prenante, la partie graphique apporte énormément à la lecture, c'est très fluide, il y a un gros travail sur la mise en scène, les scènes d'action sont très dynamique et de qualité. On a vraiment de belles planches, avec des compositions tantôt surprenantes, tantôt saisissantes, mais toujours équilibré et qui en fond un titre vraiment à part. Clairement ça ne ressemble pas à une autre, ce qui en fait aussi une lecture d'autant plus prenante, puisqu'on à l'impression de lire quelque chose d'unique en son genre. Le suspens est parfaitement géré, ce qui nous prend dans les filets du début à la fin et qui donne tout simplement envie de poursuivre la lecture. On rappel que le titre ne comptera que trois volumes, ce qui me semble assez cohérent pour boucler l'intrigue sans trop en faire.
Scénario : 4/5
Graphisme : 4/5
Ma note : 8/10
🌟
Un titre bien singulier et qui semble dans un premier temps partir dans tout les sens, avant de bien s'ancrer et de nous proposer une histoire de "super héros" pas comme les autres! C'est beau, bien écrit et ça mélange les genres, le type de récit qu'on aime forcément découvrir!
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"C'est une belle journée pour un labyrinthe" OS, de Akihito YOSHITOMI, chez Mangetsu.
On va aller maintenant chez Mangetsu pour le retour d'un mangaka qu'on avait pas eu l'occasion de lire depuis belle lurette, Akihito YOSHITOMI à qui l'on doit notamment pas mal de titre, mais qui est finalement assez peu publié en France et ce malgré sa grande carrière. Mangetsu tente le coup avec le one-shot "C'est une belle journée pour un labyrinthe", un titre qui vient compiler plusieurs chapitres de tranche de vie et qui aura mis pratiquement cinq ans avant de pouvoir surgir en tome relié au Japon. L'histoire prend place dans un étrange monde souterrain semble-t-il dans lequel personne n'a jamais vu la lumière du jour et où d'étrange machine continuent encore et encore à construire, formant un dédale dans lequel il est aisé de se perdre. C'est dans ce labyrinthe qu'une petite bande d'adolescents vit des aventures aussi diverses que variées. Voilà pour le pitch. Alors, si ma joie de retrouver YOSHITOMI était assez grande, je dois bien avouer qu'elle s'est aussi très rapidement éteinte au fil des chapitres qui sont ici proposés. Je vous dois des explications, si au départ on peut-être emballé la découverte de ce nouvel univers via le prisme du groupe d'ado, on s'aperçoit bien rapidement que l'auteur ne semble pas avoir de fil conducteurs et que les quelques éléments d'intrigues que l'on peut y trouver ne trouverons potentiellement réponse que dans le dernier chapitre. Je ne vous spoilerais rien, mais sachez que les réponses apportées par l'auteur sont finalement assez décevantes et très succinctes. Chacun interprétera à sa façon les quelques réponses, perso je suis vraiment resté sur ma faim. Ce qui nous fait donc revenir à la tranche de vie et là, j'ai un autre soucis, c'est le côté non exploité à fond de cette carte. Car en effet, si tu veux la jouer tranche de vie, autant aller au bout des chose et malheureusement, sur plusieurs chapitres, j'ai eu le sentiment que le mangaka avait l'idée de base (l'avion de papier, la baignade à la mer, halloween etc...), mais qu'il était souvent incapable de vraiment pousser derrière pour en faire quelque chose d'aboutit. C'est d'autant plus dommage que la petite bande d'ados est très hétéroclite, mais qu'on reste très en surface. Je sais bien que sur le format one-shot ce n'est pas évident de toujours bien développer tout les éléments, mais quand même, je pense qu'il y a un minimum et ici il n'est clairement pas atteint et cela en dépit d'un univers que j'aurais aimé découvrir (et puis putain, il y a un kangourou quoi!!). Si le contrat n'est pas remplit jusqu'ici en revanche, graphiquement, le mangaka ne se fout pas de notre gueule et fait un boulot d'enfer! Chaque planche est une petite merveille aussi soignée que détaillée! On connait l'auteur pour son chara-design fin que l'on retrouve ici, mais il se défend plus que bien aussi sur des décors et designs qui sont à tomber. Vraiment les planches sont toutes aussi réussites les unes que les autres, ça donne presque l'impression permanente d'avoir un artbook entre les mains. J'ai vraiment adoré laisser mes yeux portés dans ce dédale d'architecture, de bâtiments, de machines, de tuyaux (et puis putain, il y a un kangourou quoi!!). Côté édition, on est sous la barre des dix euros pour ce grand format, qui n'a cependant pas de pages en couleurs. L'édition est de qualité et pour le coup le grand format totalement justifié pour profiter au maximum de la richesse visuelles que nous propose le mangaka aux travers de ses planches.
Scénario : 1.5/5
Graphismes : 5/5
Ma note : 6.5/10
Un one-shot tranche de vie d'un autre genre, c'est très très beau, en revanche du côté histoire, j'ai trouvé que ça manquait peut-être de peps et d'une vraie direction vers laquelle aller. Sans être déçu par ce titre de YOSHITOMI, clairement j'en attendais beaucoup plus qu'un titre à la belle esthétique (même si putain, il y a un kangourou!!).
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"Rave (réédition)" Vol.1, de Hiro MASHIMA, chez Glénat.
Aller, on termine en revenant chez Glénat, pour la réédition de "Rave", le touuuuuuut premier titre de Hiro MASHIMA. Une réédition en grand format qui comptera dix-huit volumes, mais qui s'appuie très étrangement sur l'édition bunko du Japon. Cela explique donc le fait qu'il n'y a pas de page en couleur et on sait que les ayant droit sont relous dès lors que tu veux faire des modifications qui n'existent pas. Côté édition, on a le droit à une nouvelle traduction réalisée avec succès par Fédoua LAMODIERE, on a pas mal de bonus en fin de tomes (ce qui est toujours appréciable, surtout si ça reste à chaque fin de volume), a noter que bien que très blanc, le papier est un poil transparent. Au final, le prix fait tout de même un peu tiquer quand on voit que pour le même prix l'éditeur parvient à nous sortir une édition "full color" de "Dragon Ball". Bref, revenons à nos moutons et donc au retour de "Rave", un titre de MASHIMA qui me semble trop souvent oublié aux profits de "Fairy Tail" ou "Edens Zero", alors qu'il est pourtant bien mieux réalisé à mes yeux. Alors ok, ça ne saute pas aux yeux graphiquement et il est bon de rappeler aux nouveaux lecteurs qu'il s'agit du premier titre de l'auteur et que surtout il a été démarré en 1999, autant dire qu'il ne faut pas s'attendre à retrouver la patte graphique aussi maitrisée qu'elle ne l'est désormais. En revanche, ça va être un véritable régale que de (re)découvrir son évolution graphique, mais pas que. Du côté de l'histoire, l'on va faire connaissance avec Haru, un jeune garçon qui vit tranquillement sur une petite île avec sa sœur, mais qui va voir son quotidien bouleverser, lorsqu'un vieille homme va faire de lui le nouveau Rave Master, un héro censé combattre le Mal, ici personnaliser par l'organisation Demon Card. Une grande aventure commence alors et le jeune Haru va découvrir le monde aux côtés d'amis qu'il se fera en route. On ne peut pas faire plus classique comme intrigue shonen, vous l'aurez bien compris, MASHIMA tape juste et va s'approprier les codes du genre pour en faire une aventure que l'on n'oubliera pas de si tôt. Ce premier volume bien poser les bases d'un univers qui s'annonce vaste, c'est peut-être maladroit par moment, mais c'est aussi ce qui fait le charme du titre d'autant que cela permet vraiment de suivre de prêt l'évolution de l'auteur car pour moi, "Rave" reste à ce jour encore son meilleur manga, bien loin des caricatures qu'il peut désormais proposer. Bon n'en déplaise à certain, mais l'influence de ODA est omniprésente, personnellement, cela ne m'a jamais dérangé (nettement moins que dire que c'est inexistant) et c'est aussi intéressant à ce niveau là de voir comment l'auteur parviendra à créer sa propre identité au fil du temps (même si graphiquement ça reste très typé ODA). Je le répète, mais graphiquement il faut bien remettre dans son contexte et ne pas s'attendre à quelque chose de très aboutit, c'est vraiment mal dégrossi, même si l'on voit déjà pas mal de bonnes idées très originale et cela s'applique aussi bien aux dessins qu'à l'histoire. On découvre par ailleurs un mangaka plus "chien fou" qui ne se prenait pas au sérieux et proposait des trucs assez loufoques, ce qui n'était pas pour me déplaire. Un titre à grand potentiel, c'est évidemment plus facile d'en parler car on connait la finalité, mais vraiment pour moi, "Rave" c'est un must-have et l'occasion de découvrir les premiers pas d'un grand mangaka (quand bien même je trouve qu'il s'est perdu dans la suite de sa carrière (malgré le succès)).
Scénario : 3.5/5
Graphisme : 3/5
Ma note : 6.5/10
❤️
Les prémices d'une grande aventure et de la carrière d'un grand mangaka. C'est maladroit et imparfait sur bien des points, pourtant "Rave" va progresser d'une manière assez incroyable dans la durée. Si vous n'avez pas encore découvert le titre, c'est l'occasion!