Cicatrices

  • L'équipage Nakamanga
  • Labulledej

Aujourd’hui je vous emmène de l’autre côté de l’Océan Atlantique, pour faire la connaissance de Brandon Arias, un mangaka chilien, et découvrir son seinen Cicatrices, que l’on retrouve aux éditions Vega Dupuis. Alors, est-ce que les billets d’avion vont être rentabilisés ? C’est ce qu’on va voir.

 

 

On suivra ici Kyonosuke, un jeune homme qui porte une très grande cicatrice sur son visage. Il subit les moqueries, harcèlement et insultes de ses camarades. Il va alors rencontrer Akira, une jeune fille bien différente des autres, qui va défendre Kyonosuke et avec qui il va nouer une forte relation.

 

La couverture est très douce, on a l’impression d’avoir une aquarelle sur papier canson. On y découvre Kyonosuke, en uniforme de collégien, le visage balafré et le regard interpellant, le tout en couleur pastel.

 

 

L’auteur nous emmène très rapidement dans l’histoire de Kyonosuke, qui est obligé de retourner à l’école, alors qu’il suivait depuis son accident des cours particuliers au domicile, afin de ne plus aller en cours et subir le regard des autres. Comme prévu, ce dernier se fait très rapidement après son retour en cours, harceler, moquer et brimer par ses camarades de classe. C’est alors qu’il tente de se cacher des autres, qu’il va rencontrer Akira.

 

L’auteur arrive parfaitement à transmettre la relation qui se noue entre nos deux personnages. Ces derniers vont se lier rapidement, car rejetés par leurs camarades mais également parce qu’ils semblent porter des blessures bien plus profondes que celles que l’on peut voir à l’œil nu.

 

 

Akira porte un très lourd secret, elle ne se reconnait pas dans un corps de garçon. L’auteur aborde le sujet de la transsexualité et transidentité avec une grande pudeur. Les deux adolescents vont finir rejetés par leurs familles et cette situation va les amener à fuguer pour vivre leur amour librement.

 

Je trouve très intéressant que l’auteur développe chacun des personnages de son manga. On s’aperçoit vraiment qu’il se cache parfois bien des choses derrière les apparences.

 

Mon seul étonnement vient de la rapidité avec laquelle Kyonosuke intègre le fait qu’Akira soit en plein changement de genre. Il ne questionne finalement pas, n’a aucun moment d’hésitation ou de déception du fait qu’Akira ne lui ai pas dévoilé son secret de suite. Ceci dit, cela montre aussi la personnalité de Kyonosuke, très doux, et acceptant l’autre de manière entière.

 

Il est difficile d’exprimer son avis sans spoiler, tant il y a d’éléments qui arrivent dans ce premier tome.

 

 

D’autres personnages comme Kenta, un des harceleurs de Kyonosuke et Akira, cachent de lourds secrets.

 

J’ai trouvé l’installation du scénario et le développement de l’histoire très intéressants, surtout avec tous ces éléments réunis dans un premier tome.

 

Au niveau du graphisme c’est joliment dessiné. Les personnages sont expressifs, les scènes de violence très bien dessinées. Les regards sont « vivants », je trouve que beaucoup d’émotions passent par les regards. Il y a quelques planches dont j’ai eu un coup de cœur, notamment les doubles pages offrant un focus sur les personnages principaux (62- 63, 106-107).

 

 

Concernant l’édition, le papier est de bonne qualité, il y a quatre pages couleur au début du tome, un élément agréable à découvrir.

 

Au final, Kyonosuke n’est pas le seul à porter une cicatrice d’où le nom du manga au pluriel. Je me demande quelle va être l’évolution de l’histoire. Brandon Arias réussi un très joli premier tome en abordant des sujets riches et tout en pudeur. C’est validé pour ma part avec cette œuvre très joliment traitée. Je vais continuer de suivre cette série dont le tome deux n’a pas de date de sortie pour le moment à ma connaissance.

❤️❤️❤️❤️❤️

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Equipage en place depuis 2011  -  Hébergé par Overblog