Les lectures mangas de la semaine S13E30

Démarrons le week-end du bon pied avec quelques nouvelles reviews bien fraiches. Au programme je vous propose la version manga du light-novel "Mynoghra" chez Delcourt/Tonkam, un tour chez Vega pour le one-shot haut en couleur "Samura" et l'on terminera chez Mangetsu avec un autre one-shot "Short Peace" par l'auteur de "Ao Ashi" et "Fermat Kitchen" qui revient. Mais tout de suite, est-ce qu'on pencherait pas pour une dose d'horreur chez Akata avec "Mes cents contes mortels" ?!

"Mes cent contes mortels" Vol.1, de Anji MATONO, chez Akata.

Petit tour chez Akata pour la parution de "Mes cent contes mortesl" d'Anji MATONO, un titre en cours de parution au Japon et qui compte dores et déjà six volumes! De quoi s'agit-il? On est sur un recueil d'histoires horrifiques qui m'a un peu rappelé "Les contes de la crypte" voir "Le manoir de l'horreur" (une vieillerie qui n'est plus disponible qu'uniquement sur le circuit de l'occasion) et moi, ça m'a manqué! Oui, on est fournit par Mangetsu et Junji ITO assez régulièrement, mais je pense qu'il y a d'autres auteurs et d'autres titres horrifiques qui méritent de voir le jour en France, c'est donc avec impatience que j'attendais de pouvoir lire ce premier opus. Une légende raconte que si vous lisez les cent contes jusqu'au dernier, un esprit vengeur viendra s'en prendre à vous. Pour Yuma, un jeune garçon aux tendances suicidaires, c'est donc du pain bénit et ce dernier va chapitre après chapitre nous faire découvrir ses fameuses histoires horrifiques. Le pitch de départ est hyper basique, semble aussi directement acter une fin (une fois les cent histoires racontées), mais il va nous permettre de raconter diverses histoires horrifiques sans avoir à trop s'embêter du liant. En effet, le petit Yuma qui est le narrateur à le droit à un intro et conclusion en fin de chapitre, un peu comme c'était le cas du gardien de la crypte. C'est simple, ça fait le job, même si cela rend moins bien sur une planche, d'autant que le côté redondant du truc apparait assez rapidement, j'entend qu'il n'y pas non plus un millions de façon de lancer une histoire en peu de case et en utilisant en permanence le même décors et même personnages. C'est à mon sens, le petit défaut du titre, car du côté des fameux contes mortels, j'ai trouvé que c'était vraiment bien écrit pour des histoires très courtes, celle-ci ne s'étalant jamais au-delà d'un chapitre et en tenant compte comme je le disais de la place laissée au narrateur. Pas besoin d'être un génie pour comprendre que plus le nombre de page est restreint, plus il sera compliqué d'étoffer de façon efficace le background de personnage, voir même tout simplement parfois même de donner de l'épaisseur à une histoire. Le défi est plutôt bien réussi à mon sens, évidemment parfois c'est plus impactant que d'autres, mais dans la globalité, j'ai été assez charmé par ce premier opus et les diverses histoires qui nous y sont contés. Il y en a vraiment pour tous les gouts, on va du malaisant, à l'étrange en passant par le gore, donc de quoi faire plaisir à tout le monde. Au-delà de ça, j'ai aussi trouvé sympa que l'auteur s'intéresse à des légendes urbaines, c'est toujours un petit plus. Le rythme est assez bon, on perd pas de temps en fioritures et j'ai trouvé le rendu vraiment bon, ce qui n'était pourtant pas gagné. D'un point de vue visuel, c'est aussi bon, simple et efficace, ce que j'apprécie sur ce genre de titre c'est toujours le travail fait autour des expressions et du soin apporté aux ambiances, ici c'est réussi! Lezgooooo! 

Scénario : 4/5

Graphisme : 4/5

Ma note : 8/10

❤️

Bien séduit par ce titre qui offre un format plutôt rare, avec des petites histoires indépendantes façon "Contes de la Crypte". J'ai bien apprécié ce tome d'introduction, hormis la redondance de la "présentation", les histoires offrent de la variété et graphiquement c'est correct. Je dis oui! 

"Mynoghra" Vol.1, de MIDORIHANA & KAZUNO, chez Delcourt/Tonkam.

Je ne vous lâcherais pas!! Je continuerais à jeter un œil régulièrement aux isekai que j'aurais l'occasion de lire, en quête d'une bonne surprise, est ce que "Mynoghra" l'est?! Ahahah, je vais être relou, mais c'est un poil tôt pour le dire. Sachez tout d'abord qu'il s'agit de l'adaptation d'un light-novel (comme souvent), qui est d'ailleurs disponible en France chez les copains de Maho Edition. L'adaptation manga est en cours de parution au Japon avec trois volumes et c'est Delcourt/Tonkam qui se charge de l'édition par chez nous. Côté histoire, bon vous connaissez un peu le topo, Takuto Ira est un "top player" du jeu de stratégie "Eternal Nation", ce dernier meurt tragiquement et se retrouve comme par hasard au cœur dudit jeu. Aucun soucis pour lui, il décide de bâtir une nation comme il en avait l'habitude, mais la petite difficulté à laquelle il devra faire face, c'est sur un terrain défavorable et du côté des vilains qu'il va devoir faire son trou. Une tâche peu aisée, fort heureusement il pourra compter sur Ato, avec qui il jouait énormément et qui va l'épauler au maximum. Vous l'aurez bien compris, dans les grandes lignes c'est déjà-vu, la base est sensiblement la même d'un titre à l'autre, difficile donc de sauter de joie sur la lecture de ce premier volume. Cependant, j'ai tout de même laissé sa chance au titre et je dois bien avouer que c'est bien écrit, avec un aspect stratégique que j'espère vraiment voir développer par la suite. Bon, j'ai bien compris qu'il ne faudrait pas être trop exigeant du côté des personnages, c'est ultra plat, mais je compte sur l'intrigue centrale et son développement pour apporter au titre plus de consistance. Car en effet, outre l'aspect "stratégique" de la construction d'une nation, on parle pas d'ouvrir un kebab au coin de la rue, notre héros aura moult points sur lesquels il devra travailler, le bonheur de son peuple, la conquête etc etc...pour ceux qui ont déjà joués à des jeux du genre, vous avez bien compris les tenants et les aboutissants de ce type d'entreprise. C'est assez intéressant à suivre bien évidemment pour peu que les auteurs se donne la peine de faire quelque chose de cohérent, ce qui semble ici être le cas. L'autre point qui me semble intéressant (et qui apporte une difficulté supplémentaire au défi), c'est que l'on est du côté "obscur" en effet, le personnage principal tombe dans le camp des vilains et je suis assez curieux de voir le développement que les auteurs donneront de ce côté. Ce n'est pas courant, les quelques fois où cela est fait, j'ai toujours trouvé que cela montrait vite ses limites, les auteurs ne pouvant pas forcément s'amuser à pousser le curseur trop loin et vraiment faire basculer un "héros" dans des massacres etc etc...à voir ici comme cela sera géré. Graphiquement j'ai pas trouvé ça incroyable, mais bon, ce n'est pas un genre qui propose des graphismes incroyables de manière générale, donc... Côté édition, c'est dans les standards de l'éditeur, on notera le soin apporté tout de même à la couverture avec son effet spécial qui rend plutôt bien. 

Scénario : 3/5

Graphisme : 3/5

Ma note : 6/10

Encore de l'isekai, j'ai beau ne plus pouvoir saquer ce genre, il faut reconnaitre que c'est bien écrit et qu'on part d'un postulat un poil différent puisqu'on est dans le camp des "méchants". Ca permet d'aborder d'autres thématiques donc pourquoi pas, à voir le développement qui en sera fait comme je le disais plus haut. 

"Samura" OS, de OKU, chez Vega. 

Petit saut chez Vega et plus particulièrement dans sa collection Alpha, pour jeter un oeil au one-shot "Samura" de l'illustrateur OKU. Un grand format, entièrement en couleurs et le moins que l'on puisse dire c'est que ça en jette pas mal visuellement! Il y a énormément de soin apporté au chara-design, aux décors, la colorisation est vraiment excellente avec notamment une utilisation des couleurs toujours bien pensée pour mettre en valeur au maximum les planches. Des planches qui sont souvent doubles et qui sont juste insane! Si le titre est un véritable régal pour les yeux, du côté de l'histoire et son scénario, c'est un poil plus délicat. Nous allons suivre les pérégrinations d'un samurai dans un monde onirique et dans lequel, il n'est par exemple, pas impossible de croiser un dragon au détour d'une rue. Dit comme ça, c'est assez accrocheur, mais dans les faits, j'ai trouvé que le récit était assez flou et assez décousu par moment. On comprend évidemment l'histoire et son intrigue dans les grandes lignes, mais même parfois dans les dialogues, j'ai trouvé ça assez poussif pas toujours évident à suivre (heureusement les planches aident). Alors, peut-être que c'est moi hein, mais du coup, j'ai trouvé qu'il s'agissait plus d'une lecteur pour le plaisir des yeux, plutôt qu'une totale réussite. On va pas se mentir à 20€ l'ouvrage, ça fait réfléchir. Je ne remet pas en cause l'édition qui est très bonne, il s'agit d'un grand format, hardcover, entièrement en couleur, donc je conçois que cela a un cout, d'autant que pour vraiment se délecter des planches, il fallait au moins cela, maintenant, j'y réfléchirais à deux fois, vu la construction narrative un peu poussive, quand bien même il s'agit d'un one-shot. 

Scénario : 2.5/5

Graphisme : 5/5

Ma note : 7.5/10

C'est beau très beau même, on voit qu'on a affaire à un petit génie du dessin, en revanche du côté du scénario, c'est brouillon et très flou. Un titre qui en met plein les yeux, mais qui est ne brille pas par la clarté de ses histoires, malgré un univers qui semble regorger de bonnes idées. 

"Short Peace" OS, de Yugo KOBAYASHI, chez Mangetsu.

On boucle la semaine avec le one-shot "Short Peace" chez Mangetsu avec la star de l'éditeur, Yugo KOBAYASHI qui après le football, la cuisine et les mathématiques, nous parle cinéma...mais pas que! On le sait désormais, si le mangaka aime bien tenter des choses bien différentes, le facteur commun à ses titres reste tout de même le soin qu'il apporte à la construction de ses personnages et aux thématiques qu'il développe dans ses histoires. Ici, nous allons suivre la vie mouvementé d'un club de cinéma, avec une galerie de personnages haut en couleur a commencer par Kiyoharu, passionné de cinéma (on s'en doute) et véritable génie. Qu'il s'agisse d'un groupe de musique à la peine, le fils d'un photographe mondialement reconnu ou une ancienne "enfant star", tous seront passés à la moulinette par Kiyoharu et son oeil de lynx! Honnêtement, j'ai été très déçu en refermant mon tome de savoir qu'il n'y aura pas de nouvelles aventures pour lui et sa bande, parce que j'ai trouvé ce tome et les histoires qui le compose vraiment géniales! Le sujet central est bien évidemment le cinéma, l'auteur prend le temps de s'intéresser aux divers métiers liés à cette art, cadreur, scénariste, réalisateur, acteur, chaque nouvelle histoire met tel ou tel métier en avant et j'ai trouvé ça vraiment chouette. Au delà de ça, la galerie de personnages est vraiment très bien écrite, des caractères bien marqués, différents, avec des backgrounds solidement écrit et des histoires très touchantes. Au milieu de ça, Kiyoharu semble surnagé, génie décalé, aussi lucide que cru dans ses paroles. On aborde pas mal de thématiques, je ne saurais même pas vous dire laquelle des histoires présentées j'ai préféré, puisque je les trouve vraiment toutes très bien pensées, abordant des thématiques très différentes et surtout avec beaucoup de justesse. Le développement du titre aurait pu être assez incroyable à mon avis, tant qu'il y avait de matière à exploiter pour la suite. Côté visuel, on a désormais l'habitude de retrouver le très du mangaka, c'est percutant, fin, nerveux et le rendu des émotions frappe toujours aussi bien la rétine. Côté édition c'est propre, on notera en bonus un mot de l'auteur sur la création du titre ainsi que "Ao Ashi". 

Scénario : 4.5/5

Graphisme : 4.5/5

Ma note : 9/10

❤️

J'aime et j'adore, je ne sais pas si c'est parce que l'univers cinématographique m'intéresse beaucoup, mais j'ai vraiment adoré ce one-shot. Au-delà même du sujet central, je trouve qu'on aborde divers sujets, les personnages sont bien écrit, bien développés et pis bon, le coup de crayon de KOBAYASHI fait toujours aussi plaisir par sa pureté et son expressivité!