La mise au point de la semaine Episode 2 : Fuuto Pi 💚💜
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Cela fait maintenant plusieurs semaines, que j'avais (je me demande même si ça date pas de décembre) prévu de faire cette mise au point sur le titre "Fuuto Pi" disponible en manga chez Kazoku et en anime via Crunchyroll. Le soucis? Un manque cruel de temps et à l'approche de la parution du septième opus, je me suis dit aller on va attendre pour l'inclure dans cette review. On parle de mise au point, mais c'est surtout un gros rattrapage lecture pour moi puisque j'avais complétement oublié de parler de ce titre (c'était le seul du catalogue de l'éditeur que je n'avais pas lu). Fan de la licence "Kamen Rider" ou pas, on va se plonger dans cette aventure ensemble!
Donc comme je le disais, "Fuuto Pi" vient s'inscrire dans la continuité de la licence "Kamen Rider", véritable phénomène au Japon (adapté sous moult supports et de nombreuses fois), la percée en France est un peu plus compliquée il faut le dire. En manga les rares incursions que l'on a eu été du côté de chez Isan, aussi j'avais trouvé très couillu de la part de Kazoku de se lancer sur "Fuuto Pi", d'autant qu'il s'agit de l'un des premiers titres de l'éditeur. Dernière série en date de la licence, "Fuuto Pi" est en cours de parution au Japon avec maintenant quatorze volumes, aux manettes l'on retrouve Riku SANJO ("Dragon Quest, la quête de Daï" et "Beet the Vandel Buster") qui s'occupe du scénario et pour la partie graphique Masaki SATO ("Yakuza love theory"). Une paire de mangakas dont l'alliance a attisée ma curiosité pour finalement un résultat très satisfaisant.
Prenons cependant les choses dans l'ordre, déjà de quoi ça cause? L'action prend place dans la ville de Fuuto, où l'agence de détective privée Narumi, enquête sur les crimes commis par les "dopants", des humains transformés en monstre. Lorsqu'ils ne sont pas en mesure de résoudre le problème simplement, Shotaro et Philip forment alors le super-héros, Kamen Rider W! Voilà pour le pitch de départ et j'imagine que comme moi, vos premières craintes concernent la possibilité de prendre le train en cours de route et de ne pas être perdu dans le récit. Soyez rassurez, le titre est abordable même pour des néophyte de l'univers (dont je fais parti). Mettre le pied dans ce genre de licence n'est jamais chose aisée, cependant les auteurs ont bien travaillés sur cet aspect là pour pouvoir faciliter au maximum l'intégration à ce nouvel univers pour les lecteurs néophytes. On ne revient aucunement sur les "bases" de l'univers ou son fonctionnement dans le détail, mais, par le bien de flashbacks, on reviendra sur certains points et cela répondra majoritairement aux questions que l'on peut avoir en tête. Attention toutefois, certaines explications n'arrivent pas dès les premiers chapitres. En effet, concernant le scénario SANJO préfère démarrer en installant ses personnages et son intrigue centrale, c'est par la suite qu'il développe le reste.
J'étais plutôt curieux de découvrir ce titre, puisqu'il me permettait enfin de mettre les pieds dans une licence hautement mythique et sur laquelle il faut bien l'avouer, il est difficile de se pencher lorsque l'on est un lecteur français. Je le disais plus haut, mais le seul éditeur a avoir tenté quelque chose c'était Isan et bon, ce n'est pas l'éditeur aux prix les plus abordables, ni aux ouvrages les plus faciles à dénicher (même si on peut toujours passer par la commande). Pis bon, c'est quand même bien agréable d'avoir un titre "récent" et qui va plus s'inscrire dans l'air du temps, avec de plus une équipe créative qui elle aussi m'intriguait pas mal. Si SANJO est plutôt un mangaka que je connais pour ses travaux précédent qui s'ils sont dans un autre genre restent très correct. Lui qui est un habitué de la fantasy et du shonen, j'étais curieux de voir s'il parviendrait à s'affranchir de ce carcan et s'il serait en mesure de s'adapter au seinen et à créer quelque chose de solide. Pour SATO, c'est encore différent puisque le seul titre que j'ai eu l'occasion de lire est une comédie teintée d'ecchi, autant dire qu'on est sur quelque chose de radicalement différent ici. J'avais plutôt trouvé chouette son coup de crayon à l'époque, mais ici, il s'agit d'aller sur de l'action, donc, j'étais assez curieux du résultat. Sans faire durer le suspens, ça fonctionne plutôt bien, même si tout n'est pas parfait, la lecture est fluide et agréable. Pour le moment, après sept volumes, je suis toujours aussi accroché.
Il faut dire que le scénariste donne son maximum pour tenir le lecteur en haleine, après une rapide présentation de l'univers et des personnages, le titre oscille entre petites enquêtes, scènes d'action et passage à vocation humoristique tout en opérant une avancée dans l'intrigue principale. La galerie des personnages est attachantes, on appréciera rapidement Shotaro, Phillip et même Tokime qui s'intègre parfaitement au groupe. Si les personnages ne ressortent pas autant que dans d'autres titres, on ne peut pas dire pour autant qu'ils manquent de charisme, bien au contraire. Même du côté des vilains, les apparitions sont toujours soignées et apportent vraiment quelque chose au récit à chaque fois. Concernant la narration de manière plus générale, c'est bien maitrisé, SANJO ayant visiblement bien cerné les codes du genre, il s'applique à les mettre en pratique et ne manque pas une occasion de montrer aux lecteurs que nous sommes bel et bien sur un seinen et qu'il faudra s'attendre à quelques scènes un poil dénudées, mais aussi quelques passages sanglants. Si l'ensemble est homogène et fluide, c'est peut-être un peu dommage de ne pas pouvoir inclure un peu plus le lecteur dans la partie enquête, bien souvent, il est impossible de pouvoir la mener soi-même, même si ce n'est pas non plus très dérangeant. Par ailleurs, on ne peut pas échapper à une certaine redondance avec l'enchainement de nouveaux dopants qui viennent à chaque fois relancer une nouvelle histoire (pour le coup une ficelle très shonen), même si je trouve que SANJO redouble d'ingéniosité pour apporter de la variété dans sa trame. Le titre est mené sur un rythme très soutenu, aussi vous aurez assez peu de temps morts, ce qui est plutôt une bonne chose sur ce type de récit. L'intrigue de fond prend le temps de se mettre en place, ne ce dévoilant que petit à petit via des touches que je trouve toujours très efficace qui et viennent toujours apporter une certaine hype.
On en vient maintenant à la partie graphique qui a été confiée à Masaki SATO et je vous l'ai dit plus haut, bascule sur un genre radicalement différent de ce qu'il avait pour habitude de faire avant. Le résultat pourrait bien vous étonner! Ce n'est pas parfait (pour des raisons que je vais vous donner), mais j'ai été très agréablement surpris pour le trait de l'auteur et ce qu'il parvient à obtenir comme résultat au final. Bon, le point qui me turlupinait le moins, c'était bien évidemment le chara-design. D'après mes souvenirs (une bonne dizaine d'années donc excuse me), SATO avait un chara-design assez plaisant, bien évidemment sur son autre titre les femmes avaient la vedette et l'on voit que dès qu'il en a l'occasion il s'en donne à cœur joie, mais même de façon plus générale, c'était assez agréable à l'œil, avec un rendu très mainstream qui doit plaire à un grande partie du lectorat. L'auteur nous démontre aussi qu'il n'est pas en reste lorsqu'il s'agit de pondre de somptueux décors urbains, ça fourmille de détail, il ne rechigne pas à balancer des doubles-pages, ni a casser sa mise en page pour faire dans l'originalité et apporter plus d'impact et de fluidité. On retrouve aussi énormément de soin sur les différentes transformations de Kamen Rider, aux divers gadgets et véhicules mais aussi la variété apportée sur les différents dopants même si pour le coup, il est aidé par Katsuya TERADA qui s'occupe du design de ces derniers. Plus haut je vous disais que tout n'étais pas parfait, en effet, comme je le craignait un peu, c'est du côté des scènes d'action que l'auteur bute un peu. Alors attention, je fais peut-être un peu le difficile, mais j'ai trouvé que par moment on manquait peut-être de lisibilité sur certain passage et que ça gagnerait à avoir plus de détails dans le découpage de l'action. Néanmoins, il est à noter qu'après sept tomes, j'ai l'impression que SATO est de plus en plus à l'aise et cela est aussi aidé par le fait que l'on a plus de scènes d'action.
Je ne peux malheureusement pas comparer à la série mère ou vous apporter plus de détail parce que mes connaissances sur le sujet ne me le permettent pas. Par contre, en cas de besoin, je vous invite à vous rapprocher sur X de @vvmmrrcc qui en plus d'être un traducteur en connaît long sur le sujet. Moi en tout cas de mon point de vu de néophyte, j'ai rapidement été mis dans le bain et je dois dire que je prend beaucoup de plaisir à suivre les aventures du cabinet Narumi.
Côté édition, Kazoku propose un manga dans les standards, on est à 7.95€ le tome, des tomes qui sont assez balaise, un papier épais et des bonus en fin de tomes qui sont toujours présents (notamment sur la création design des dopants).
J'en profite aussi pour faire d'une pierre, deux coups, autant aller au fond du sujet, puisque la version anime de "Fuuto Pi" existe et est disponible via Crunchyroll! Pour le moment une saison de douze épisodes et qui adapte en gros jusqu'au tome 5. Un anime qui rend justice au manga et à la licence, avec des visuels très travaillés et qui offre vraiment un bon rendu. La cerise sur le gâteau concerne bien évidemment la partie action qui ici gagne en fluidité et en impact car très bien exécuté. L'OST est par ailleurs efficace, avec un opening et ending de qualité, ainsi qu'un doublage vraiment très qualitatif et qui fonctionne bien. Dans l'ensemble cette première saison se binge aisément, tout comme le manga le rythme est assez soutenue, on notera tout de même la légère censure sur les passages ecchi qui sont ici grandement édulcorés. En outre l'anime apporte une autre touche puisqu'en couleur, celui-ci permet d'en mettre plein la vue pour un titre qui vous l'aurez compris mis fortement l'accent dessus.
Au final, "Fuuto Pi" permet à mon gout de parfaitement découvrir l'univers mythique de "Kamen Rider"! La partie graphique même si elle a de légères lacunes offre un rendu plus que correct et du côté de l'histoire on ne peut qu'être pris dans les filets charmeurs de la ville de Fuuto et de ses intrépides défenseurs!
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