Les lectures mangas de la semaine S12E26

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Sayé, on est requinqué, de retour après des vacances bien méritées! J'ouvre la marche cette semaine avec de nouvelles reviews sur des lancements à savoir : #LHabitantDeLInfini qui revient dans une nouvelle édition chez Sakka, la création originale #BSide chez Ki-oon, le comique #MaguGodOfDestruction chez Nobi Nobi et le diptyque #Harasaki chez Omaké! De quoi bien reprendre! Enjoy! 

 

 

L'habitant de l'infini" Vol.1, d'Hiroaki SAMURA, chez Sakka. 

 

Bien que les rééditions soient à la mode, le catalogue des éditions Sakka était jusqu'ici plutôt épargné par le phénomène. Toutefois, l'éditeur va franchir le pas avec l'une des séries mythiques de son catalogue à savoir "L'habitant de l'infini" d'Hiroaki SAMURA. Une série achevée depuis un bon moment et sur laquelle j'avais moi-même jusqu'à présent fait l'impasse. Pourquoi?! Simplement par manque de temps et d'argent. J'en ai toujours entendu le plus grand bien et j'avais eu l'occasion de lire le(s) premier(s) opus il y a fort longtemps. On rappel qu'il s'agit d'un manga qui a pile trente ans cette année, puisqu'il a démarré en 1993 et que l'éditeur l'a dans son catalogue depuis 1995!! L'occasion de lui redonner une seconde jeunesse est trop belle pour ne pas la saisir, voici donc revenir le manga de SAMURA dans une édition double, qui comptera quinze volumes et dans un format réduit cette fois pour en revenir au classique (chose très rare, habituellement on part plutôt du classique vers le grand format). Le titre bénéficie d'un très beau travail sur la couverture, avec non seulement des illustrations aussi belles que sur l'ancienne, mais aussi un bel effort proposé sur les effets de ladite jaquette. A noter que l'éditeur propose désormais la suite intitulée "Bakumatsu", mais dont je ne vous parlerais pas tout de suite, puisque je ne veux pas me spoiler comme un noob. Alors pour ceux qui débarquent comme moi, de quoi parler "L'habitant de l'infini"?! L'on va faire connaissance avec Manji, un samurai errant sur les routes du Japon de jadis. Sa particularité? Il est immortel et ce depuis qu'il porte en lui un étrange ver capable de guérir ses blessures (même les plus graves, genre on parle de membres en moins). Bénédiction ou malédiction, Manji ne pourra retrouver sa mortalité qu'après avoir expié ses pêchés et fait trépasser pas moins de mille âmes obscures. Autant dire que la route sera longue (enfin en 2023 on sait qu'elle durera 15 tomes) et probablement tapissée de sang (ça on le sait après la lecture d'un chapitre). En refermant ce premier volume, la première chose qui me soit venu à l'esprit c'est, "pourquoi ai-je attendu aussi longtemps pour m'y mettre?", la deuxième "parce que tu es pauvre et qu'il te faut rattraper trente tomes". Non, blague à part, je ne comprend pas comment j'ai pu faire l'impasse sur ce titre, alors qu'en plus je sais que Hiroaki SAMURA est un très bon mangaka (car j'ai ses autres titres publiés en France). Ma foi, vieux motard que jamais comme dirait ma mère et c'est donc une bien belle découverte que je peux enfin faire. Alors, bien évidemment graphiquement, il faut remettre dans le contexte d'un titre qui a démarrer alors qu'une bonne partie d'entre vous étiez encore dans les valseuses de vos darons. De plus, c'était le premier titre de l'auteur et forcément il y aura un glow-up entre ce premier opus et ce que l'on pourra voir par la suite. POURTANT, sachant cela, impossible de ne pas voir la puissance du bonhomme, j'en viens presque à me dire qu'il était en avance sur son temps, parce que graphiquement, t'as l'impression de te glisser dans un pyjama en satin, c'est comme revêtir une peau de chinchilla (c'est gore, mais t'as saisi l'idée, et si t'es déjà choqué par cette phrase, ne va pas lire le manga parce que c'est pire, bien qu'il n'y est aucun chinchilla blessé ou trucider dans ce titre). La barre est mise très haute, notamment lorsque l'on parle du découpage et des compositions que propose SAMURA qui n'hésite d'ailleurs pas à s'étaler sur des double pages dès que l'occasion se présente. La chara-design est vraiment bon, on y trouve pas mal de variété, les décors sont de qualité et je ne vous parle même pas des combats qui sont très nerveux, sauvages et qui offrent quelques belles gerbes de sang en souvenirs. Bref, sachant que l'auteur va monter en puissance, c'était vraiment très réjouissant de voir que l'on démarrait avec "ce niveau". Concernant l'histoire, c'est original, alors le traitement de l'immortalité est un peu subjectif ici puisque Manji ne l'est pas depuis des siècles, on évite donc le genre de réflexion qui peut en découler. En revanche, c'est un mécanisme très ingénieux et qui va permettre de pouvoir accoucher de véritables boucheries lors des combats. Ce qui est par ailleurs assez fort, c'est que l'on pourrait perdre de l'intérêt concernant ces fameux affrontements de part l'immortalité de Manji, mais il n'en est finalement rien, la tension est bien présente et l'on s'éclate vraiment devant le spectacle proposé par l'auteur. Il semble assez évident qu'un intrigue de fond sera mise en place au fur et à mesure que l'on avancera, le protagoniste principale ne va pas bêtement occire mille bonhommes. On a déjà pas mal d'interrogations, de zones d'ombre mise en place, ce qui offre un démarrage de qualité. Rayon personnage, la caractérisation est soignée, on étoffe le background rapidement, mais de façon graduelle, ça tient la route et ça donne envie de poursuivre la route aux côtés de Manji et Lin. 

 

Scénario : 4.5/5

Graphisme : 4/5

Ma note : 8.5/10

❤️

 

Le titre de SAMURA n'est pas considéré comme un classique pour rien. La caractérisation des personnages est soignée, l'univers dépeint est convainquant, les affrontements que l'on peut suivre sont épiques et très clairement on va monter en puissance par la suite. L'éditeur à la bonne idée de ressortir la titre dans une nouvelle édition en format classique et je crois que ça va permettre aux derniers résistants aussi bien qu'aux néophytes de pouvoir se plonger dans la découverte de cette petite merveille! 

 

 

"B Side" Vol.1, de Cocoro HIRAI, chez Ki-oon. 

 

C'est désormais monnaie courante, les éditeurs français proposent des créations originales et dans se secteur Ki-oon n'est pas en reste. Preuve encore une fois avec "B-Side" de Cocoro HIRAI que l'on avait déjà pu découvrir en France (déjà chez Ki-oon d'ailleurs), avec les one-shots "Les temps retrouvés" et "Sous un ciel nouveau" sur lesquels l'on avait pu admirer son coup de crayon. Elle opère cette fois-ci en solo et s'occupera donc de la partie graphique, mais aussi de l'histoire. Dans une famille obsédé par l'excellence, Rui et son grand frère sont constamment poussés vers la réussite et tout particulièrement par leur mère qui souhaite qu'il perce dans la musique classique. Pour Rui, plus que jouer c'est composer qui l'intéresse, depuis toujours des mélodies lui viennent en tête et une mystérieuse voix semble le conseiller et le guider. Alors que son grand frère va quitter le domicile familiale pour voler de ses propres ailes, Rui sera plus seul que jamais et la voix qui l'accompagne va petit à petit prendre une forme plus "humaine" et s'il s'agissait de l'ombre d'un compositeur défunt? Voilà en gros l'histoire qui nous est proposée dans ce premier volume. Honnêtement ce que fait Cocoro HIRAI avec "B-Side" est vraiment très fort. La mise en place de l'histoire est bonne, voir très bonne, le décors est planté de manière rapide, mais efficace et la rythme de narration s'avère très juste tout de long de ce premier tome. L'on découvre la vie, pas forcément joyeuse de Rui et son frère, son attirance pour la musique et plus particulièrement l'art de composer des musiques. Le titre nous fait vivre la musique et cela de façon assez intense, c'est très bien mis en image, chose qui n'est pas forcément évident à faire. On relèvera forcément la capacité de l'autrice à nous faire vivre cela aux travers de ses planches par le biais d'astuces graphique comme celle de zappé les onomatopées et de plutôt travailler des partitions qui virevoltent. Cela permet aussi d'appuyer plus sur les expressions des personnages et fait d'autant plus ressortir les émotions lors de la lecture. C'est aussi l'occasion pour HIRAI d'aborder des thématiques importantes et traitées avec justesse, comme la pression familiale, la réussite, mais aussi par le prisme de la musique d'y intégrer une certaine tension. Car oui, le personnage principal va mener des combats sur plusieurs front, essayant de s'émanciper, cela ajoutant évidemment une certaine dramaturgie à la lecture (sans tomber dans la lourdeur). Quid de la petite part de fantastique que l'on découvre dans le titre avec ce "fantôme" du passé?! La encore une astuce scénaristique qui finalement permet d'aller vers d'autres direction et notamment d'apporter du mystère et une intrigue secondaire. Qui est cette mystérieuse ombre? Veut-elle du bien à Rui? Deviendra-t-il un simple outil instrumentalisé? (dernière question qui fait d'ailleurs écho à sa relation avec sa mère) Bref, des questions en pagailles et qui viennent s'ajouter à un récit déjà bien fournit. Côté édition, Ki-oon fait le maximum, on a notamment le droit à une floppée de bonus sur Beethoven, une interview de l'autrice, ainsi qu'une préface de Sofiane PAMART qui s'occupe d'ailleurs de la musique du trailer. On appréciera de retrouver Géraldine OUDIN à la traduction, elle qui officiait déjà sur les précédents titres de l'autrice. Un gros oui pour cette création originale donc et hâte de lire la suite! 

 

Scénario : 4.5/5

Graphisme : 4/5

Ma note : 8.5/10

❤️

 

Une bien belle création originale, un titre qui fait vivre la musique de façon intense et qui propose une histoire intrigante. Un premier volume convainquant et qui s'achève sur un cliffhanger de qualité! 

 

"Magu, God of destruction" Vol.1, de Kei KAMIKI, chez Nobi Nobi.

 

On file chez Nobi Nobi, pour la parution du premier opus de "Magu, God of destruction" de Kei KAMIKI et qui comptera neuf volumes au total. L'histoire nous propose de suivre la jeune Ruru qui part un concours de circonstance va libérer le Dieu de la destruction qui avait jusqu'alors été scellé dans une pierre sacrée. Ce dernier maintenant libéré compte bien assouvir sa soif de pouvoir et de destruction...le problème étant qu'il a un peu (beaucoup) perdu de sa superbe et va devoir patienter le temps de récupérer l'intégralité de ses pouvoir pour conquérir le monde. En attendant, il va vivre avec son "esclave" Ruru et découvrir que le monde a bien changé! Eh bien, voilà un titre qui apporte un peu de fraicheur et d'humour, ça fait plaisir. Alors oui, c'est vrai que la mécanique on l'a connait plutôt bien, avec un ancien vilain ayant perdu ses pouvoirs et qui va devoir composer avec un nouvel environnement et qui n'est finalement pas si méchant que ça. Mais, c'est bien exécuté par KAMIKI et je dois dire que j'ai plutôt été surpris par la qualité du titre qui s'avère non seulement très drôle, mais qui de plus propose des histoires plutôt chouette et véhicule des valeurs intéressantes. Le titre s'adresse clairement a un lectorat plutôt jeune, mais c'est assez plaisant à suivre même pour un adulte, sachant qu'on aura un autre regard sur les histoires proposées ici. Vous l'aurez compris, on part sur de la tranche de vie, ainsi plusieurs chapitres s'enchainent et proposent de suivre le quotidien de Ruru, mais aussi et surtout celui de Magu qui découvre un monde totalement nouveau et bien loin de ce qu'il avait connu. L'auteur joue parfaitement bien avec les contrastes qu'il s'agisse de la "position" de Magu ou justement ce "nouveau" monde pour apporter de l'eau à son moulin. Tout comme il le fait aussi avec l'aspect "kawaii" des créatures qui sont pourtant des véritables dangers ambulants. C'est finement joué et je dois reconnaitre que j'ai été vraiment pris dedans. Graphiquement c'est simple et efficace, c'est très détaillé, dynamique, fluide et ça offre un bon rendu au final. 

 

Scénario : 3.5/5

Graphisme : 3.5/5

Ma note : 7/10

🌟

 

Une mécanique connue, mais qui fonctionne bien. C'est plutôt drôle, avec des valeurs véhiculées plaisantes, c'est plutôt un oui pour ce titre qui plaira clairement qui ratisse large au niveau du lectorat. Je dis oui! 

 

"Harasaki" Vol.1, de NOSHIRO & SAKURA, chez Omaké. 

 

On termine la journée chez Omaké qui vient nous proposer une adaptation d'un roman en manga intitulée "Harasaki" et qui comptera deux petits tomes. Alors qu'elle retourne dans son village natale, Hinata perd connaissance dans le train. A son réveil elle est seule, la nuit et tombée et tout semble avoir une touche lugubre. Elle est en proie à des flashs, à l'impression d'être observé et pire encore, en sortant de la gare elle tombe sur un cadavre. Ce pourrait-il que la sombre légende d'Harasaki soit vraie?! Je ne vais pas tourner autour du pot, j'ai eu du mal avec la lecture de ce premier volume de "Harasaki", c'était peut-être génial en roman (au point de l'adapter en manga), mais là et en seulement deux tomes, j'ai eu le sentiment qu'on ne s'y retrouvais pas, malheureusement. Le lancement est vraiment poussif, les personnages présentés très rapidement ne sont d'ailleurs pas particulièrement attachants, MAIS à la limite sur un récit horrifique, cela peut passer. Le problème c'est que là, on est pas sur un titre horrifique avec une bande et où le lecteur se demande lequel sera le suivant sur la liste, non, Hinata est centrale au récit et donc ça pose tout de même un gros soucis si le lecteur s'en fiche de ce qui peut lui arriver. L'autre point qui m'a dérangé, c'est la narration qui est extrêmement chaotique, j'ai bien compris qu'il s'agissait de mettre une ambiance mystérieuse autour de ce qui arrive etc...mais si tu ne fais qu'empiler des mystères sans apporter de réponse, au final c'est au détriment du lecteur et c'est ce qui arrive ici. L'histoire semble intéressante, mais disons qu'on y est pas vraiment dans la mise en place de l'intrigue, des personnages, ce qui fait qu'on tourne les pages sans trop d'excitation. La partie graphique ne va pas aider à rattraper le coup, si le chara-design est "ok", de même que les décors, ça manque en revanche énormément de fluidité, tout semble statique même les passages plus basé sur l'action et je n'ai pas ressenti d'émotion ressortir des planches. Côté édition, d'habitude Omaké sont plutôt correct, mais sur ce coup-ci, j'ai eu un des soucis d'impressions visiblement, des coquilles et j'ai grandement tiqué sur les polices d'écritures choisies qui m'on semblé vraiment à l'Ouest. Bref, passez votre tour sur ce coup-là. 

 

 

Scénario : 2/5

Graphisme : 2/5

Ma note : 4/10

 

Mise en place assez chaotique, si cela n'est pas dérangeant de ne pas savoir où l'on va, la façon d'y aller à cependant son importance. Par ailleurs, graphiquement on manque d'émotion, de mouvement. Carton jaune pour l'éditeur ce coup-ci pour l'édition au passage. 

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