Les lectures mangas de la semaine S08E19
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Décidément on aime bien bosser les jours féries faut croire ! Nouvelle rafale de titre, dont trois lancements cette semaine !

"La courtisane d'Edo" Vol.1, de Kanoko SAKURAKOUJI, chez Pika.
Première nouveauté sur le banc d'essai cette semaine la nouvelle série de SAKURAKOUJI ("Black Bird" et "Last Notes" chez Pika aussi), un nouveau shojo qui vient inaugurer la collection Red Light du département Shojo Addict et qui ce veut avoir un contenue plus "pimenté" d'après le communiqué de l'éditeur. Alors, on va pas se mentir, c'était le titre qui me parlait le plus dans les trois premiers annoncés, "La courtisane d'Edo" qui devait nous introduire l'histoire d'Akane une jeune orpheline qui fait ses débuts dans une maison close de luxe. L'histoire prenant évidemment place à l'époque d'Edo (d'où le titre) et s'annonçait bien différent des shojo que l'on pouvait lire habituellement. Je n'ai pas eu la chance de lire les précédents séries de la mangaka, mais j'en ai toujours entendu le plus grands bien, j'avais du coup assez confiance en cette nouveauté printanière et très fleurit. Bon, sur ce premier tome, le côté "pimenté" est pas flagrant hormis l'univers dans lequel on évolue, autant vous le dire vous n'aurez pas de scène de sexes. Par contre, le fait de suivre une jeune fille qui risque visiblement de faire ses premiers pas sur ce plan, m'a fait me demandé si il n'aurait pas un petit côté pédagogique intéressant par la suite. Il faudra patienter pour le savoir, mais je pense que si cet aspect est développé, on devrait pouvoir rajouter un atout supplémentaire à la série. Des atouts la série n'en manque pas, tout d'abord de par sa thématique atypique qui nous fait découvrir un monde différent, c'est instructif et ça permet d'en apprendre plus sur les courtisanes, les maisons closes, les coutumes en rapport, sans avoir ce côté lourd que pourrait apporter une oeuvre plus adultes. Ce premier volume m'a vraiment convaincu, notamment grâce à ses personnages, la jeune Akane, mais aussi ses "collègues" où ses prétendants. Les personnages sont bien écrits, jusqu'ici celui d'Akane est celui dont on découvre le plus de chose (en même temps elle est le personnage centrale), mais nul doute que les autres auront droit à un background fouillé. SAKURAKOUJI parvient aussi a bien moduler son trait pour coller au genre, on découvre de beaux décors, un travail impeccable sur les tenues vestimentaires et accessoire et les personnages eux-même sont très réussis. L'histoire mise en place est prenante, pour le moment c'est surtout les bases qui sont posées, avec l'introduction à l'univers, ses personnages leurs histoires, les relations entre eux, c'est une solide introduction.
Tellement dépaysant, "La courtisane d'Edo" vient nous entraîner dans le quartier des plaisirs, sans pour autant faire dans le vulgaire. On découvre un univers à part entière, instructif, frais et avec des personnages plutôt attachants et qu'on prend plaisir à voir évoluer. C'est pour le moment une grosse satisfaction de voir ce titre débarquer en France !

"Kuhime" Vol.2, de Hideo TAKENAKA, chez Panini.
Second volume de la saga horrifique de TAKENAKA, le premier volume m'avait plutôt bien botté, il fallait maintenant transformer l'essai. Qu'en est-il après la lecture ?! Ma foi, je suis plutôt dans la confirmation, ce nouveau tome m'a semblé tout aussi efficace que le premier et pourtant, quelque part la direction m'a semblé différente. Il faut dire que l'effet de surprise principal est maintenant passé, on sait à quoi nous avons à faire dans les grandes lignes et c'est justement les petits lignes que viennent détaillés ces nouveaux chapitres. Le face à face avec Neneh prend une direction assez imprévus et permet d'introduire quelques nouveaux personnages, plus ou moins important pour la suite des événements. Car oui, l'histoire prend de l'ampleur et nouvelle tournure qui va s'orienter vers de la traque probablement dans les tomes à venir. Jusqu'ici, je trouve que TAKENAKA parvient à s'en sortir vraiment bien, continuant de monter son spectacle macabre et d'étirer son univers avec de nouveaux éléments. J'éviterais de vous spoiler, je trouve juste que cette direction est bien trouvé, non seulement le volume apporte pas mal de réponses aux interrogations du premier tome, mais parvient aussi à justifier sans problème des sujets épineux. En un sens, je trouve que ce volume était aussi surprend, mais sur d'autres niveaux que la fameuse identité des "monstres". Côté dessin, le mangaka continue de faire le job, on reste sur les même bases, il n'hésite pas à faire dans le sanglants et glauque et j'ai envie de dire que c'est le minimum quand on propose un récit de ce genre là non ?!
Confirmation faite avec succès pour "Kuhime" dont le second opus démonter que TAKENAKA compte bien nous sortir une saga horrifique comme on en fait plus beaucoup de nos jours (et encore moins en manga) !

"Re:Load" Vol.2, de Takumaru SASAKI, chez Doki Doki.
Petit éditeur de la scène manga en France, les éditions Doki-Doki ne manquent pourtant pas de ressources quand il s'agit de dénicher de nouvelles séries à nous faire connaitre. Souvent des titres plutôt courts, parfois ça passe, parfois ça casse, quoi qu'il en soit avec "Re:Load" ça passe plus que bien, puisque le premier volume proposait une entrée en matière fracassante et le second opus reste dans la même lignée. Nous avions laissé Inui en bien mauvaise posture, s'il s'en sort à moitié, n'allez pas croire que la partie est gagné, puisqu'une fois encore ça va être mené tambour battant sur un rythme frénétique et détonnant. Ce second opus est aussi bien maîtrisé que le premier, peu de temps morts à son crédit et allant à l'essentiel sans s'embourber dans d'éventuelles passages mièvres. SASAKI est vraiment efficace, je l'avais déjà dit sur le premier tome, il n'y a pourtant rien de bien fabuleux sur le titre en lui-même, c'est vraiment très classique, mais tellement bien exécuter bordel. L'histoire continue son bonhomme de chemin, les retournements de situations pleuvent, trahisons, mais aussi moment d’héroïsme pour Inui bien décidé à protéger Makoto jusqu'au bout. Le twist à propos de Makoto est assez perturbant d'ailleurs, je n'ai pas vraiment su quoi en penser sur le moment et je vais attendre de lire la conclusion pour vraiment savoir si c'est une bonne chose ou non. Quoi qu'il en soit, nous sommes bien partie pour avoir une trilogie très chouette !
On peut dire ce qu'on veut de Doki-Doki, mais l'éditeur avec les moyens du bord parvient tout de même à trouver des séries intéressantes et différentes. Alors oui, ça ne fait pas autant de bruit que d'autres, ça ne vend pas autant, mais cela ne veut pas dire pour autant que le titre est mauvais. "Re:Load" est plus qu'efficace et je regrette qu'on entende pas plus parler de ce titre qui vaut vraiment le coup d’œil et qui est très bon dans son genre !

"Prisonnier Riku" Vol.26, de Shinobu SEGUCHI, chez Akata.
Il serait temps de prendre la poudre d'escampette non ?! Il reste une dizaine de volume avant le clap de fin, autant dire que Riku et sa bande on du pain sur la planche et vont devoir cravacher pour atteindre leur but. Alors que c'était mal embarqué, les détenus vont avoir une aide plutôt inattendu presque tombé du ciel, l'auteur qui continue de jongler avec les émotions des personnages et poursuit ses ascenseurs émotionnels, passant de la joie à la déception, du rire aux larmes. Des nouveaux éléments viennent donc s'ajouter à ce que nous avions déjà, certains positifs, certains plus sur le long terme, alors que d'autres viendront faire pencher la balance dans le mauvais sens malheureusement. Cela étant, je pense qu'après vingt-six volumes, le lecteur est rôdé et l'on commence à temporiser un peu mieux ce genre de passages, sans pour autant qu'ils en deviennent prévisible et c'est l'une des forces du titres. Je trouve aussi intéressant le fait que l'auteur utilisent toujours l'ensemble de ses personnages, à chaque fois que je me dis qu'on ne voit plus beaucoup X ou Y, c'est justement le moment que choisis SEGUCHI pour le remettre sur le devant de la scènes et c'est encore une fois le cas sur ce volume. En outre, le côté shonen et les valeurs qui l'accompagnent me gavaient un peu à une certaine époque sur le série (trop de bons sentiments tuent les bons sentiments), je trouve que c'est un peu plus distillé dorénavant où du moins pas surexposé comme c'était le cas quelques tomes en arrière.
Nouvelles solutions, nouvelles problématiques pour Riku et ses camarades, je crois qu'on a pas fini d'être surpris pendant les tomes qu'il reste à paraître. "Prisonnier Riku", c'est typiquement le genre de série qui te donne l'impression d'être très schématisée, mais qui parvient toujours à te retourner le cerveau avec des feintes inédites. Il faut bien s'accrocher quand même, par qu'avec les ascenseurs émotionnels du mangaka, on a pas fini de monter et descendre et ça à grande vitesse !

"Black Clover" Vol. 11, de Yuki TABATA, chez Kazé.
Sortant à intervalle régulier, j'ai l'impression d'avoir lu le tome précédent il y a seulement quelques jours, c'était pourtant il y a déjà deux mois ! "Black Clover" nous revient donc pour un onzième opus qui s'annonce comme détonnant. J'avais fait un bilan plus que positif pour la sortie du dixième tome, inutile de dire que la série continue avec l'énergie qu'on lui connait depuis le départ. Plusieurs gros affrontements en perspective, j'adore vraiment ce shonen que je trouve tellement pêchu, j'ai rarement vu un mangaka insuffler autant de patate dans une série et surtout que ce soit aussi flagrant que ça lors de la lecture. L'occasion pour la série aussi d'avancer dans sa trame et d'imposer de nouveaux mystères aux lecteurs, notamment au sujet de son héros et de son grimoire. Pas forcément surprenant, on ce doutait bien que tôt ou tard il y aurait anguille sous roches concernant Asta et son grimoire, maintenant reste à savoir comme l'auteur compte gérer ça. Les prochains tomes seront très certainement décisif à ce niveau-là et vont permettre de prendre la température, voir si TABATA proposera un angle classique, où s'il tentera une approche plus inédite (ce que j'aimerais bien). Quand je fais un petit point sur l'univers de la série, je me dis qu'il y a encore pas mal de possibilités, nous avons encore deux royaumes à découvrir probablement, les grands méchants, l'origine des pouvoirs du grimoire d'Asta... l'auteur à vraiment bien géré son univers, la mise en place aura été efficace et le travail paie maintenant avec bon nombre de pistes à explorer ce qui pourrait permettre à la série une bonne durée de vie (tant que l'intrigue reste efficace). Graphiquement j'ai trouvé ce tome très réussi comme bien souvent, l'auteur nous gratifie de plusieurs planches de hautes volées, il parvient vraiment à rendre l'ensemble très dynamique et dès qu'on entre sur des phases d'action c'est encore pire.
"Black Clover" poursuit son ascension, une montée en puissance constante et qui débouche sur des pistes encore plus alléchantes. Ce onzième tome sera probablement un tome charnière pour la série, le manga devrait prendre un nouvelle élan en s'intéressant notamment à son personnage principal et son mystérieux grimoire. Bref, hâte de l'avoir entre les mains !

"Dark Grimoire" Vol.1, de Sakurana HARU, chez Kana.
On termine la semaine avec une double dose de lancement chez Kana, la première étant "Dark Grimoire". Signée par Sakurana HARU, une nouvelle tête en France, qui après être passé par la case yaoi et josei, s'essaie ici pour la première fois au shonen sur cette petite quadrilogie. D'ailleurs après lecture, il faut reconnaître qu'on navigue en eaux troubles, on est vraiment entre shonen et seinen, le manga étant finalement assez sombre sous ses apparences. L'histoire prend place dans une école de sorcellerie, où Atli et Léon les meilleurs ennemis apprennent la magie. Tout bascule le jour ou Atli découvre un mystérieux grimoire renfermant des sort de magie interdite. Manque de bol, alors qu'il décide de s'en débarrasser il est obligé de s'en servir pour sauver la vie de Léon, débute alors une bien mystérieuse enquête à propos de ce grimoire. A dire vrai, je n'attendais pas grand chose de ce titre, j'en avait même oublié son lancement avant de le recevoir. Non pas que le pitch ne me branchait pas, simplement l'histoire me semblait trop ambitieuse pour tenir sur un si petit nombre de volume, des craintes confirmées lors de la lecture de ce premier opus. L'auteure ne perd pas de temps, après une rapide présentation de l'univers et des personnages, elle embraye pourtant directement sur son intrigue centrale, l'apparition du grimoire, l'obligation de l'utiliser, puis les interrogations liées. Plus l'on avance dans la lecture et plus le mystère s’épaissit et si on départ je me suis dit que ça pourrait être intéressant, rapidement la tâche s'avère plus que compliqué en seulement trois volumes restant. Je trouve ça plutôt dommage parce que l'intrigue n'est pas inintéressante, simplement quand on voit les l'étendu de la trame, on sent déjà que tôt ou tard il y aura des coupes sur certains points. Après, je suis influencé par le fait de connaitre le nombre de volume définitif, sans ça, ma vision aurait probablement été différente, car encore une fois, c'est plaisant à suivre, l'univers proposés est cohérent et avec de bonnes idées, les personnages sont bien écrit et même si pas révolutionnaires, ils restent que la relation entre eux et leurs parcours sont intéressants. L'histoire est elle-même est plutôt sombre, plusieurs passages ne font pas dans la dentelles, le titre s’intègre très bien dans la collection Dark de l'éditeur. Graphiquement, j'ai trouvé ça plutôt efficace, on retrouve des planches bien foutues, le chara-design n'est pas fou mais fait le boulot, cela n'empêche pas d'avoir quelques planches vraiment belles.
Mon avis est un peu biaisé par le nombre de tome de la série, je le reconnais. "Dark Grimoire" possède des qualités c'est certains, à mi-chemin entre shonen et seinen, un univers bien construit, une intrigue prometteuse, malheureusement, on ne peut qu'avoir peur quand à la tournure des événements sur les trois volumes restants et l'auteure aura fort à faire pour boucler dignement son histoire.

"Otaku Otaku" Vol.1, de FUJITA, chez Kana.
Quel bande de filou chez Kana, à peine viennent-ils de sortir le premier volume, que la série à droit à son adaptation en anime. "Otaku Otaku", lors de l'annonce j'ai directement senti qu'il faudrait tester la série et qu'on aurait peut-être l'occasion d'avoir une sacrée surprise comme ce fût le cas avec "Après la pluie" et son succès en 2017. Il faut dire que le titre a tout pour lui, il nous narre le quotidien amoureux d'une bande d'otaku (femmes et hommes), comment conjuguer leur passion et relation amoureuse ? C'est ce qu'essaie de nous faire découvrir FUJITA aux travers de sa série. On a tous eu à un moment donné, une relation amoureuse compliqué à cause de notre côté otaku non ?! Jeux-vidéos, mangas, animes, drama, maquette, cosplay et encore ce ne sont là que les sujets liés à l'univers nippon...Cette passion dévorante qui un jour à fait que c'est partie en vrille avec X ou Y personne "normale". C'est aussi le quotidien des personnages de la série, qui trouve le bon compromis en devenant un couple d'otaku. Evidemment, tout n'est pas évident et c'est avec énormément d'humour et de justesse que FUJITA nous propose de suivre ça sous forme de petites histoires. Les personnages sont vraiment attachants en quelques pages seulement, de plus l'auteur injecte rapidement de la diversité avec d'autres personnages (dont un couple d'otaku "confirmé") apportant chacun son lot de bizarreries, tout en collant pas mal au réel et sans trop exagérer les traits. Le format l'obligerait presque, on retrouve un maximum d'humour, allant du premier au second degré, visuel ou non, il y en aura pour tout les goûts. C'est aussi l'occasion de parler d'un groupe d'individus parfois perçu de façon péjorative au Japon (ailleurs aussi cela dit), l'occasion de montrer une autre facette, mais aussi des difficultés que peuvent rencontrer ses personnes. Alors après le titre reste très feel good vous l'aurez compris, il ne s'agit pas de plomber le moral de tout le monde ou d'avoir un discours moralisateur. On va pas se mentir, je suis à 100% sous le charme de la série et j'étais pas loin d'en faire un grand format, si il n'y avait pas eu un petit détail m'aillant fait tiquer. Je trouve que le format façon petites histoires pénalise tout de même la lecture en hachant un peu la lecture, on trouve une certaine continuité, mais ça manque un peu de liant. Si nous avions un format standard, je pense qu'on aurait eu l'un des hits de 2018 (ce qu'il sera probablement de toute façon), car c'est ce dont je raffole perso. J'ai bien compris que la façon dont est née la série fait qu'on ce retrouve avec ce format, je ne critique pas au final, l'histoire est même géniale en elle-même je trouve, mais quand on arrive sur des tomes relié, je trouve que ça perd de son charme et que c'est nettement moins fluide à découvrir. Tient d'ailleurs, un point graphique, car je trouve un vrai charme au titre, j'adore le style, c'est détaillé sans l'être juste ce qu'il faut et surtout j'accroche totalement au chara-design. Petit point sur l'édition, Kana fait le job comme bien souvent, le travail sur la traduction et l'adaptation est très bon. Une seule remarque concernant les annotations qu'on trouve à certains sujets, mais pas à d'autres. Je ne sais pas trop ce qui justifie qu'on explique "sprite" mais pas "farmer" par exemple ?
On est passé à ça du coup de coeur (ok cette phrase est marche mieux de visu) !! Mon seul reproche concernant "Otaku Otaku" reste sont format façon histoires courtes, qui rend la lecture moins fluide à mon sens, j'en suis pas super fan. En dehors de ça, c'est bien pensé, les personnages sont attachants, on accroche rapidement, on ce retrouvera forcément à certains moments dans l'un où l'autre personnage. Les relations sont traités de façon plus adultes (forcément), sans pour autant mettre de côté l'humour qui est omniprésent. Le titre devrait convaincre une grande partie du lectorat visé d'après moi. En tout cas, voilà une bonne surprise et j'attends avec impatience le prochain opus pour un bon moment de rigolade !