C'est l'heure de passer à la caisse !
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Ok, le grand format aura tardé à venir, l'excuse ? Je n'en ai pas vraiment, simplement j'ai repoussé et repoussé son écriture par manque de temps. Cela dit, c'est bon je suis lancé et prêt pour vous faire découvrir cette petite merveille !

"Renato Jones" de Kaare Kyle ANDREWS dont je ne connaissais pas encore le travail, mais que mon libraire m'avait chaudement recommandé. Etant très influençable, après avoir décliné une fois, puis deux, j'ai fini par l'acheter, de toute façon on me l'aura vendu de force (pour mon propre bien) ! Disponible chez Akileos, ce premier opus nous propose de découvrir la vie trépidante de Renato Jones, un riche héritier, qui aidé par son majordome mène la vie dur aux fameux "UN%" de la population, ceux qui détiennent toutes les richesses du monde. Le pitch est simple, clair, net et sans bavure, j'étais même sceptique, mais au bout de seulement deux, trois pages, j'ai vite compris que j'allais adoré cette série. Tout d'abord, il faut dire que les planches font un effet pas possible, c'est beau, c'est inventif, original et surtout géré d'une main de maître par l'auteur. C'est rare, mais j'adore quand un auteur tente des trucs, qu'il a les couilles de faire des compositions originales, des découpages audacieux, atypiques, des trucs qu'on ne voit pas souvent et qui font que les planches te tape à l'oeil. Maintenant, c'est à double tranchant, puisque ça peut rapidement partir dans le grand n'importe quoi, cela étant, c'est vraiment très, très bien gérer et on retrouve un travail impeccable. C'est bien pensé, dans les détails, les flashbacks, la narration, l'intensité, les contrastes, bref. Perso, j'ai trouvé ça non seulement agréable à suivre, mais très fluide et on comprend toujours l'action en cours.
Sous ses airs de défouloir, le titre concocté par ANDREWS est très engagé et apportera forcément de la réflexion au lecteur, impossible de passer à côté. Une grosse réflexion sur la société actuelle, le partage des richesses, la politique et bien d'autres choses en rapport. N'allez pas croire pour autant qu'il s'agit d'une simple chasse aux riches, évidemment que l'auteur à pensé ça autrement et c'est au travers de son héros justement qu'il propose aussi de nuancer les choses. Car son personnage principale est lui-même très bien construit à ce niveau, propulser dans la peau d'un riche héritier alors qu'il vivait dans la rue, le côté revanchard l'emportant souvent, mais sans pour autant aller dans la caricature, l'ami Renato essai de faire le bien où tout de moins ce que lui pense juste et cela l'amène lui-même à divers questionnement et dilemmes. En outre, l'auteur n'hésite pas à faire intervenir plusieurs personnages secondaires, qui l'air de rien auront eux aussi une certaine importance dans la suite de l'histoire, c'est pourquoi il apporte grand soin au background de chacun.

Pour le reste, c'est un véritable festival que propose l'auteur, les répliques décapantes, digne des meilleurs et qui font mouches presque à chaque fois. Si l'humour est très présent, il ne faut pas oublier que le récit démontre clairement une certaine violence que ce soit visuel ou écrite, il n'y a qu'à voir les pages d'ouvertures qui donnent clairement le ton pour la suite de l'aventure. Cela dit on ne fait pas dans le trash pour faire du trash, ça sert bien souvent le récit et permet aussi d'être percutant voir inquiétant par moment. Je ne sais pas d'ailleurs si parfois la violence verbale n'est pas plus criante que le visuel ? Il faut dire que sur ce plan ANDREWS met vraiment le paquet et ne ce met aucune barrière pour réussir à nous pondre ce premier tome.
Très sincèrement "Renato Jones" est un véritable ovni dans le monde du comics. Ce premier volume de la série est vraiment l'une des grosses satisfactions des sorties de cette première moitié de 2018. La récit est percutant, les personnages intéressants, le contexte et la réflexion tout autant et pis c'est bourré d'humour, d'action, le mélange est totalement détonant mais vraiment. Si on rajoute à cela des graphismes de ouf, inventif et sans limite, on touche le jackpot !