Le crush de la semaine : Princess Princess

Pour aujourd'hui, je me demandais de quoi j'allais vous parler, puis j'ai décidé de revenir à un manga un peu particulier dont les codes rentrent dans mes goûts personnels. Mon choix s'est donc arrêté sur « Princess Princess » ainsi que les autres séries liées à cet univers, c'est à dire « The day of Revolution » et « Family Complex ».

Ces trois séries ont été dessinées par Mikiyo Tsuda (aussi connue dans le milieu par le pseudonyme « Taishi Zaou ») une grande amie de Eiki Eiki (elles sont co-auteurs de Love Stage). « The day of Revolution » a été publié en 1999 au Japon, suivis de « Family Complex » en 2000 puis enfin de « Princess Princess » en 2002 qui s'est terminé en 2006 avec la publication de « Princess Princess + ».

« PxP » est cependant la série qui a vu la première le jour ici en France grâce aux éditions Kami qui sont actuellement fermées. C'est ensuite Kaze manga qui nous a permis de découvrir ce qu'on pourrait appeler des spin-off avec les deux autres séries. « PxP » compte 5 volumes et « PxP+ » est un volume bonus, « Family Complex » est lui un One shot et « The Day of Revolution » est complet en 2 tomes. Si l'on considère les trois séries nous avons donc 9 volumes, mais 9 volumes qui se concentrent sur des thèmes intéressant comme le travestissement ou le transgenre ! Attention à vos mirettes, ça va être du joli !!

- Alors d'abord de quoi on cause -

Dans « PxP » on commence par découvrir Tôru Kôno qui se fait transférer dans le pensionnat du lycée pour garçon Fujimori. On observe se dernier un peu triste de n'être qu'entouré de garçons mais il espère que son intégration se fera sans heurt. Cependant, l'accueil qui lui est réservé est assez étrange. On chuchote dans son dos, on le regarde, il n'est pas très à l'aise mais il lie rapidement connaissance avec deux personnages de sa classe qui ne semblent pas être comme les autres. Il y a d'abord Akira Sakamoto, le délégué de la classe, qui a une aura de douceur et que tous les élèves, toutes années confondues, respectent. De l'autre côté, c'est son voisin de classe qui le surprend, Yûjiro Shinôdani, un garçon à la beauté saisissante, il pense même avoir une hallucination et avoir une fille devant lui. Il faut un bon moment pour quoi tout soit expliqué au héros, mais ce dernier a été sélectionné pour rejoindre le clan très fermé des « Princesses  qui est également composé de Mikoto Yutaka, un jeune homme farouche).

Les « Princesses » sont donc des jeunes hommes de premières années du lycée (ils changent tous les ans) qui possèdent de nombreux privilèges (douche, chambre à part, tickets de repas gratuit, etc), c'est un statut particulier qui demande du travail. Ces jeunes hommes sont beaux, mais d'une beauté douce, ils sont là pour s'habiller en fille et encourager l'école afin que les lycéens donnent le meilleur d'eux-mêmes. Tous savent que ce sont des garçons mais la beauté de ces derniers créée une illusion parfaite que les « Princesses » doivent entretenir même lorsqu'ils sont habillés avec leur uniforme de lycéen.

Donc ok le pitch de départ est complètement n'importe quoi et je vois déjà les gens s'insurger, mais franchement c'est un divertissement super sympa. Les personnages ont tous leur raison pour accepter le fait d'être une Princesse et des fois mêmes ils sont obligés. Mais ces derniers restent très humains et ont leur propre sentiment. On le voit parfaitement dans les échecs de Yûjiro et Tôru lorsqu'ils essayent de draguer pendant les vacances. De nombreux personnages sont aussi fourbes et manipulateurs mais on s'y attaque. On peut dire qu'il n'y a vraiment qu'un naïf dans le lot (Mikoto on te vise là). Mais ils ont tous ce petit quelque chose d'attachant, c'est vraiment un petit groupe qu'on n'a pas envie de quitter et qu'on a envie de suivre, d'en découvrir plus sur chacun. Yûjiro et Tôru sont clairement les deux personnages principaux, ces derniers sont toujours ensemble (très souvent), sont colocataires et deviennent deux grands copains.

Mais pas d'inquiétude pour les fans de Mikoto et Akira ! Comme cela a été dit par Mikiyo Tsuda à la fin du volume 1 de « PxP », ces derniers sont deux personnages empruntés et réutilisés de deux séries différentes qui sont bien évidemment « The Day of Revolution » pour Mikoto et « Family Complex » pour Akira.

 

Dans « The Day of Revolution » on se concentre sur Kei, un jeune homme qui découvre qu'il est biologiquement une fille et il va accepter de le devenir. Bon, le choix étant décisif on peut se retrouver déçu de la tournure des événements mais nous sommes dans une comédie et tout va très vite pour retrouver Kei 1 an plus tard sous les traits d'une jeune fille. Ce manga en deux volumes traite assez facilement du changement de sexe et de la compréhension de l'entourage ainsi que de l'acceptation de par la personne même. On se dit que dans nos sociétés ce changement doit être un coup psychologique mais ici non, c'est certes un peu étrange mais ça arrange beaucoup des personnages masculins. C'est vraiment plus un divertissement qu'une question sociale qui est posé. Mikoto n'est qu'un personnage secondaire qui arrive dans le second tome, mais encore là, on comprend la raison de l'auteur d'avoir repris son personnage. Et cela nous permet de revoir Kei/Megumi dans « PxP ».
 

Et enfin dans « Family Complex » comme peut le montrer le titre, nous avons le droit à un one shot où on découvre un peu de la vie de chacun des membres. La première histoire étant celle de Akira Sakamoto, le troisième enfant d'une fratrie de quatre qui ne se sent pas à sa place dans sa famille car il est relativement « normal ». Il se retrouve entouré d'une famille dont tous les membres sont beaux et intemporels. Ce one shot est vraiment sympa et amusant, c'est une recherche identitaire mais aussi qui met en avant les complexes de tous les membres de cette famille. Ils se posent tous des questions sur ce qu'ils sont et la vision que les autres ont d'eux. C'est amusant car on comprend comment la réputation des Sakamoto a été construite dans le lycée. Et dans « PxP » l'auteur ne se prive pas de réutiliser la famille d'Akira et c'est très plaisant. Comme « PxP » se passe quelques années après « Family Complex », on a le plaisir de les voir grandir et changé, et on ne se prive pas de jouer avec l'androgynie de plusieurs personnages.

 


 

- Pourquoi on aime -

Alors vous l'avez compris, dans ces mangas, Mikiyo Tsuda joue avec ce qu'elle aime, le travestissement, le transgenre, l'androgynie, mais également les nombreuses questions que cela peut poser, comme la sexualité et comment les personnages se positionnent face à leur complexe mais aussi face au rôle. Il y a ceux qui assument à 100 % et qui ne se gênent pas de rappeler que ce ne sont que des vêtements, c'est un travail et qu'est-ce qu'ils en ont à faire de ce qu'on pense d'eux ? Ils apportent de la gaîté et un peu de fraîcheur à ce monde de brute. Il est un peu dommage que outre Mikoto nous n'ayons pas affaire à des personnages réellement contre ce que chaque personnage est ou fait. Cela aurait pu permettre d'ouvrir un peu le débat. Mais au fond qu'est-ce qu'on s'en fiche ? C'est un divertissement et même si cela ne l'était pas, créer le débat ne veut-il pas dire qu'il y a un « problème » ? Ici l'auteur prend parti du fait que pas vraiment, ils font ce qu'ils veulent et ne se perdent pas de vu, ils savent ce qu'ils sont alors l'image qu'on leur donne, eh bien ils s'en fichent. Ils sont parfois confrontés à des situations qui ne vont pas dans leur sens mais ils grandissent et ne se laisse pas marcher dessus.

 

De plus ce sont des mangas qui peuvent parfaitement lu par tout le monde car dans « PxP » on s'y pose tout de même des questions. Ce sont des adolescents et donc en pleine puberté, ils grandissent et s'interrogent (sur les genre, les sexes, la sexualité, etc). Mais c'est avant tout une comédie devant laquelle on rigole bien tellement certaines situations sont rocambolesque. Et surtout, nous ne sommes pas qu'en présence des princesses, il y a de nombreux personnages secondaires qui gravitent autour de nos héros, ils sont manipulateurs et fourbes mais également très amusant et montrent qu'on ne fait pas ce qu'on veut. On rajoutera aussi que l'excuse des princesses, et donc du pitch, est ancrée dans le temps, c'est une tradition qui a ses raisons et on peut les comprendre, surtout que ce lycée est aussi un pensionnat. Mais le tout reste très gentillet et mignon, on ne part pas dans des situations hyper glauques qui auraient rendre le manga presque malsain (et dire que ça aurait été facile n'est que trop juste).

Ce sont des mangas pour s'amuser et profiter de jeunes éphèbes en jupette ! Ou bien dans des situations qu'ils ne maîtrisent pas forcément.

(Et nous l'avons, « PxP+ » permet juste de faire tenir le plaisir un peu plus longtemps mais également dé découvrir le dur entraînement des Princesses, que l'on avait pas vu dans la série d'origine puisque Tôru arrive en cours de route et qu'il semble avoir un don inné pour jouer à la princesse)
 


 

- Du côté du coup de crayon -

Pour les personnes qui me connaissent un peu, vous savez que j'en suis fan, je suis amoureuse du coup de crayon de Mikiyo Tsuda, je le reconnaîtrais entre mille et rien que pour ce dernier, même si l'histoire est complètement naze je pourrais acheter l'oeuvre. Le coup de crayon est précis, beau et travailler .

Les personnages sont assez nombreux (il y a toujours des groupes de beaux gosses ou de belles gosses), l'auteur est donc obligée de se montrer recherchée. Certes parfois certains garçons se ressemblent un peu mais c'est assez rare et c'est encore plus rarement du côté des héros que ça se passe. Et cela c'est plutôt cool, les personnages sont nombreux et attractifs. De plus les vêtements sont très travaillés, on sent la recherche derrière les vêtements des princesses.

En ce qui concerne les décors, ces derniers sont assez peu nombreux et nous avons souvent affaire à de la lumière et des fleurs, mais c'est le côté un peu kitch qui est ici exploité à fond. Le sourire des princesses changent le décors morne et ennuyeux du quotidien de ces adolescents, c'est une image forte du manga qui ressort ici. C'est un parfois un peu dommage, mais les personnages prennent toute la place et sont très expressifs alors le manque de décors ne gêne pas plus que ça.
 


 

- Et un dernier mot pour la fin -


 

Alors oui dans ces mangas vous allez avoir de nombreuses scènes ambiguës, des situations dans lesquelles les personnages ne seront pas à leur avantage mais bon, ces mangas c'est du fanservice en or. On rigole, on s'amuse, on compatit, c'est amusant car c'est un manga qui nous donne envie d'en voir plus sur cet univers, on en redemande.

Malheureusement, « Princess Princess » n'est plus édité car Kami a coulé, mais bon, n'hésitez surtout pas à essayer ce manga si vous en avez l'occasion, vous pouvez vous rabattre en attendant sur les deux autres petites séries pour commencer à découvrir l'univers. En plus ces deux séries ont été publiées avant « PxP » alors ce n'est pas grave si vous commencez par elles.

Vous pouvez également découvrir « Princess Princess » en anime (disponible chez Kaze) et en drama sous le nom de « Princess Princess D » (mais le drama vous pouvez l'oublier, il n'est vraiment pas super…).

Pour finir je vous avoue que j'adore le gender bender et ces séries en sont un bon exemple, surtout qu'ils sont très réussis visuellement. Après tous les goûts sont dans la nature mais j'espère que cet article vous aura rendu un peu curieux !


 

PS : Princess Princess Premium est un artbook non licencié en France

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