Chronique avant-première : Last Hero Inuyashiki Vol.1

Type : Seinen
Auteurs :  Hiroya OKU

Ceux qui était présent lors de la Japan Expo, ont pu en faire l'acquisition depuis un moment déjà, mais rappelons que la sortie officielle est prévu pour le 10 septembre prochain. Autant dire que c'est une demie avant-première qu'on vous propose, avec une chronique sur l'une des grosses nouveautés Ki-oon de la rentrée, "Last Hero Inuyashiki" pondu par l'un des maitres de la SF en manga, Hiroya OKU. Après "Gantz" que nous réserve cette nouvelle série, visiblement tout aussi orienté SF ?!

Un titre que j'attendais chez un tout autre éditeur (puisque Tonkam avait déjà "Gantz" dans son catalogue), mais une joie non dissimulée de voir cette série arrivée dans le catalogue Ki-oon. Je suis globalement un fan de "Gantz" (même si certains choix scénaristique m'ont parfois déroutés) et il faut reconnaitre que le mangaka avait à l'époque amené dans ses bagages pas mal de nouvelles techniques de travail (notamment via l'ordinateur et utilisant la 3D). Si j'ai plutôt bien apprécié "Gantz", j'attendais pour sa nouvelle série un peu plus de profondeur, est-ce que "Last Hero Inuyashiki" tient le pari ?!

Il est peut-être trop tôt pour poser un avis définitif, mais ce que j'ai vu dans ce premier opus est tout simplement très bon et extrémement prometteur. On fait connaissance avec Ichiro Inuyashiki (comme dans le titre ouai voilà c'est ça....t'es vif toi dis donc), un père de famille de 58ans, dénigré par sa propre famille, simple employé de bureau et qui n'a aucun ami. Alors qu'il apprend qu'il est atteint d'un cancer, sa vie va basculer une nuit dans un parc lorsqu'il sera percuté par un étrange lumière. A son réveil, plus rien ne sera jamais pareil...transformé en ce qu'il semble être un cyborg surpuissant, que fera-t-il de ses nouveaux pouvoirs, de cette nouvelle vie qui s'offre à lui ?! (je vous spoile pas, c'est dans le résumé de l'éditeur, donc...)

S'il y a bien un truc que le mangaka gère parfaitement, c'est le suspens et la façon parfaite de prendre à contre-pied ce qu'attend le lecteur. Un héros super-classe, beau gosse et poseur ? Non, un vieillard loser et atteint du cancers. Des interventions et sauvetages classe à la Superman ou Batman ? Non, même dans ses interventions Ichiro est lamentable et se fait tabasser. On casse les clichés et on essaie au maximum de proposer du suspens et de surprendre le lecteur. On ne part pas avec un méchant connu de base, mais l'on voit sa "naissance", son passage du côté obscur (qui sera plus présent au prochain tome à ne pas en douter). Autre point sympa, le mystère, alors certes notre ami Ichiro devient un cyborg, mais comment, pourquoi, qui ? Ce genre d’interrogations, oublient-les à tout jamais (ou presque). Sur ces points-là OKU était déjà assez balaise, mais là il est monter d'un cran.

Je l'avais dit plus haut, mais j'attendais surtout l'auteur au tournant, concernant, l'immersion dans son univers, un peu de profondeur, de la critique etc etc... Bon, c'est vrai qu'à la fin de "Gantz", j'ai pris mon tél pour lui toucher deux mots et je lui avait clairement dit "Hiroya, man, tu sais "Gantz" c'est de la bombe, mais la prochaine fois va pas me ressortir à nouveau des vaches à lait en combinaison de latex. A un moment faut montrer une autre facette, t'es un bon gars je le sais." Bon, la légende dit que deux heures après il avait pondu le premier chapitre de "Last Hero Inuyashiki", mais là n'est pas la question. Le point important, c'est qu'à un moment donné, le mec à haussé son niveau et là on est proche du parfait. Parce qu'on retrouve une vraie critique de la société actuelle japonaise (surtout japonaise faut le dire).

Dans un premier temps c'est la vie métropolitaine qui en prend un coup, une vie ou l'individualisme prime, le mépris envers les plus faibles (donc t'imagine que le vioque s'en prend plein la tronche), l'indifférence (des inconnus comme de sa propre famille), de la violence (qui si elle n'est pas physique est mentale) et au final une critique assez juste qui mène vers une sorte de solitude malgré le nombre de personne autour. Ça balance aussi sur le mépris envers les travailleurs moyens (souvent les employés de bureau au Japon) qui cravachent sans vraiment de reconnaissance. On en "dédicace" aussi pour le système scolaire et tout simplement la nature humaine. Honnêtement, là c'est la vraie vie, c'est pas Oliver Queen le fils de riche qui devient Green Arrow hein ?! Non, c'est Ichiro le cinquantenaire qu'à galéré à construire une baraque et à qui sa famille crache à la gueule !! BAM, là t'as de l'impact mon gars !!

Franchement, ce début de série sans rudement bon. L'auteur ce permet au passage une dédicace assez sympathique au mangaka le plus vendeurs du moment Eiichiro ODA et la célèbre série "One Piece". On retrouve des touches d'humour par moment, mais l'on reste surtout dans un constat assez triste de la vie actuelle pour beaucoup de monde. C'est touchant par moment, perso j'ai bien accroché à la scène où il tente d'annoncer son cancer à sa famille.

Graphiquement, je l'avais dit plus haut, on reste sur le style de l'auteur qui mélange dessins crayons et utilisation d'ordinateur et de 3D. C'est toujours bien vivant, détaillé et surtout très fluide !

Concernant l'édition, Ki-oon propose déjà une cover avec un effet que je qualifierais de SF. Début en couleurs, papier toujours de qualité et ce qui est le plus marrant de meilleure éditions que "Gantz", mais moins cher (7.90 contre 9.35 si ma mémoire est bonne). Bref que du bon !

Je l'attendais de pied ferme sur certains points et Hiroya OKU m'a répondu par un sublime premier tome de "Last Hero Inuyashiji". On a le fond, la forme, le suspens, les contres-pieds, l'action, l'émotion et c'est beau en plus !! Honnêtement, si la série continue sur cette voie et que la suite est du même acabit, il ne faudra pas longtemps avant qu'elle surpasse "Gantz" et chipe le titre de meilleure seine SF-Action !