Le crush de la semaine : Jojo's Bizarre Adventure

J'étais entrain de me dire la dernière fois qu'on avait pas encore fait de crush sur le monument "Jojo's Bizarre Adventure". Les plus chanceux (vieux ?!) d'entre nous, avaient eu l'occasion de découvrir la série il y a bien longtemps avec l'édition (dégueulasse) proposée par le non-regretté éditeur J'ai Lu. Ils avaient édité (si j'ai bonne mémoire) 46 tomes ce qui revient à la quatrième partie de la saga, avant de fermer les portes. Après de nombreuses années en suspend (ce qui avait fait le bonheur de certains pouvant tirer jusqu'à 40€ LE tome dans le circuit de l'occasion), c'est les éditions Tonkam qui ont gracieusement reprit le flambeau. Mais forcément, il était difficile de reprendre une aussi longue série et c'est donc assez intelligemment que l'éditeur à continuer la parution à partir de la cinquième partie "Golden Wind". Fort du succès de la série, ils ont ensuite enchainés avec "Stone Ocean", avant de sortir simultanément la plus récente partie "Steel Ball Run" et la plus appréciée des fans "Stardust Crusaders. Certes, nous ne sommes pas dans l'ordre, mais Tonkam fait de son mieux puisqu'ils viennent tout juste de proposer le premier tome de "Phantom Blood", qui est du coup aussi le premier de toute la série. Certainement que les parties manquantes à savoir la 2 et la 4 (ainsi que la 8éme qui est toujours en cours au Japon) verront elles aussi le jours prochainement. Voilà pour le petit cours "historique" !

Il était une fois...

Jojo (pour faire court), c'est un peu l’œuvre d'une vie pour un mangaka nommé Hirohiko ARAKI. En effet, le premier chapitre de la série est tout simplement aussi vieux que moi puisqu'il date de 1986, autant dire que cela fait un bout de temps. L'histoire de base ne laissant pourtant pas présager une évolution pareil, puisqu'on y narrait une simple histoire entre un enfant de riche dont la vie change radicalement le jour où son père "adopte", un jeune garçon issu d'une famille pauvre et qui sera prêt à tout pour mettre la main sur la fortune de sa famille adoptive. Dit comme ça, c'est sur que c'est pas ultra-vendeur, c'est même plutôt chiant, mais c'est pourtant le constat de base. ARAKI montrera donc l'évolution de deux personnages que tout oppose et qui tenteront chacun de leur côté combattre le destin. J'allais oublié de vous dire qu'il y avait un gros gros gros côté fantastique dans la série. Bha ouai, une histoire de "vampire", "d'ondes", de "stands", bref Dio BRANDO et Jonathan JOESTAR ne sont peut-être que les premiers protagonistes d'une très longue et passionnante histoire !

Depuis 1986 quand même...

Vous vous demander certainement comment une série peut encore être au top après pratiquement 30ans de parution ? En fait, de manière assez simple. ARAKI a eu la bonne idée d'étaler son histoire sur plusieurs génération, chacune avec des personnages différents, mais tout en gardant un fil conducteur les reliant les unes aux autres. Pour chaque partie une nouvelle histoire est présenté, avec de nouveaux personnages, une évolution dans les combats (et forcément dans les "pouvoirs") et ainsi de suite nous pouvons découvrir de nouveaux horizons, sans pour autant que tout reste dans un seul univers cohérent. Nous verrons donc tour à tour la famille JOESTAR (Jonathan, Joseph, Jotaro, Josuke, Giorno, Jolyne et Johnny) et BRANDO (Dio et...Dio....non il n'est pas seul Wamuu, Diavolo, Kira) s'affronter et e déchirer entre eux. Souvent des personnages font des petites (ou grosses) apparition d'une partie à une autre, avec un rôle bien défini, sans pour autant voler la vedette au héros de la partie en cours. ARAKI décrit lui même son œuvre comme "un hymne à la vie" et c'est l'impression que j'en ai lors de la lecture. Dans on ensemble, la série propose des personnages humains, des caractère humains, mais aussi des réflexions et évolution très humaines. La base même des "pouvoirs" reste relié à la vie, la volonté etc etc.... (même si après avec les "stands" on va plus loin). Tout dans Jojo, montre l'envie de l'auteur de mettre en avant la vie et l’humain, on y découvre des personnages de tout pays, toutes religions. Des personnages qui évoluent, créent, inventent et qui au final sont à l'image de l’humain en perpétuelle évolution. 

Toute l'humanité est là !

Jojo's  Bizarre Adventure est d'après moi le "shonen" le plus "seinen" qui existe. Car si on retrouve l'esprit baston, aventure et les codes traditionnels du genre (l'amitié, le courage, l'espoir, le dépassement de soi), il faut reconnaitre que c'est traité de manière assez profonde par moment. On reste tout de même dans quelque chose de sombre, avec notamment la disparition de beaucoup de personnages important et charismatique (forcément chaque partie apportant de nouveaux personnages, il faut des pertes). Si du côté des "héros" on trouve des valeurs nobles, du côté des méchants on retrouve les traits les plus détestable de l'humanité. C'est d'ailleurs l'un des points fort de la série, vu la galerie immense de personnage (et des diverses provenance), il est assez simple de couvrir tout les aspects aussi bon que mauvais de l'être humains. Il y aura forcément à un moment où vous trouverez un personnages vous ressemblant (je ne parle pas physiquement), mais aussi des personnages qui vous rappellerons X ou Y, des personnages que vous adorerez et d'autres que vous détesterez ! Pour en revenir à l'histoire elle-même, elle couvre du coup elle aussi pas mal de terrain, on va de la vengeance, à la famille, l'amour, la confiance, l'amitié etc etc... Des thèmes abordés dans d'autres sérieux, mais de manière plus approfondi et mature dans Jojo.

Mais finalements c'est shonen ou pas ?!

Off course, qui dit shonen dit baston et Jojo fait partie des séries que je classerais dans la catégorie "combat intelligent". La raison est simple, pas de bourrin (enfin rarement), mais plutôt place à la stratégie, l'adaptation, la ruse et l'ingéniosité. C'est d'ailleurs ce qui rend en partie les combats palpitant, alors qu'on a souvent l'habitude de découvrir des combats loyal en 1 contre 1, ici c'est souvent la ruse et la stratégie qui détermine l'issue d'un combat. Autre point qui rend les combats palpitant, c'est bien sûr le fait que tout peut arriver !! Je l'ai déjà dit plus haut, mais ARAKI n'hésite pas du tout à sacrifier l'un de ses personnages phares s'il le faut (et attention ici pas de Dragon Ball pour faire revenir à la vie). Du coup, une fois le "schéma" intégré, on vit vraiment les combats en ayant la boule au ventre de peur de perdre X ou Y lors du combat (je crois que le combat contre Vanilla Ice restera dans les têtes de beaucoup).

Et donc ils combattent comment ?

Si l'auteur ne trahit à aucun moment l'esprit de combat "intelligent", il propose néanmoins une évolution assez intéressante dans la façon de combattre. On part d'un art-martiales appelé l'Onde (énergie du soleil), pour dériver sur les Stands (à partir de la 3éme partie) et qui sont une représentation de l'esprit combatif du personnage dont le pouvoirs varie en fonction de chacun. Tout au long de la série, nous découvrirons divers stands (partant de base simple (comme le feu, le sable...) jusqu'au plus farfelu (un avatar escrimeur, magnétisme, rajeunissement). Les personnages dotés de stands sont pour moi ni plus ni moins que des "super-héros/vilains" à la manière de ceux qu'on retrouve dans les comics, ou dans les séries tv. Les stands ne sont au fond qu'une façon de matérialiser et de donner vie aux "pouvoirs" des personnages. Chaque stands à des propriété qui lui sont propre (puissance, vitesse, distance d'efficacité), toute blessures faites à un stands sera automatiquement répercutée sur son utilisateur. Les stands sont maintenant monnaie courante dans la saga et certaine propriétés ou explications de pouvoirs ne sont pas toujours évidentes à saisir malheureusement (preuve que l'auteur ce casse bien la tête sur certains d'entre eux).

Un style à part ?!

Assurément ARAKI reste (et restera) un mangaka avec un style totalement déjanté ! Les graphismes de base rappelleront forcément ceux de "Hokuto No Ken" , puis peu à peu, l'auteur trouvera son propre style. Car là où ARAKI est vraiment très fort, c'est qu'il évolue avec son temps. On retrouvera toujours sa patte particulière (poses improbable, vêtements et accessoires extravagant, perspective plus qu'étrange, bref un style reconnaissable entre 1000. J'aime beaucoup le coup de crayon de l'auteur, je regrette juste un peu qu'avec le temps la compréhension des combats soit plus délicate (il m'est arrivé plusieurs fois de relire le même passages plusieurs sans au final comprendre ce que voulait faire l'auteur). C'est aussi l'un des rares auteurs à délocaliser l'action en dehors du Japon et à faire énormément de référence à toute sorte de culture.

J'achète ou pas ?!

Dans son ensemble, "Jojo's Bizarre Adventure" reste une série à posséder dans sa mangathéque. Un univers bien à lui, des personnages charismatique à souhait, de la réflexion, des combats intelligents, un style graphique hors-normes.....honnêtement n'hésitez pas à sauter sur l'édition proposée par Tonkam !!!