Les lectures mangas de la semaine S12E11

Hello les loustics, on se retrouve pour une nouvelle semaine, avec quelques reviews manga. Je vous propose trois lancements, dont l'inévitable #Frieren qui débarque chez Ki-oon. Pour le reste il s'agira d'avoir l'estomac bien accroché puisqu'on parlera horreur avec #Shigahime et #LesChefsDOeuvreDeJunjiITO chez #Mangetsu !!

"Frieren" Vol.1&2, ABE & YAMADA, chez Ki-oon.

On va démarrer fort cette semaine, avec l'un des plus gros lancements des éditions Ki-oon sur 2022 à savoir Frieren de Kaneshiro YAMADA et Tsukada ABE ! Je crois qu'il faudrait vivre en ermite dans une grotte pour avoir manquer la compagne de publicité incroyable mise en place par l'éditeur autour du titre !! Outre le traditionnel kit presse qui accompagne désormais régulièrement les grosses sorties des éditeurs (et celui-ci est un petit bijou, photo à voir sur les réseaux), on parle d'affichage publicitaire à grande échelle et même de "trailer" au cinéma (perso j'ai vu ça en allant voir #TheBatman), bref l'éditeur a mis le paquet pour que la France soit au courant de la parution du titre et le mettre dans les meilleures conditions possible pour son lancement. Par ailleurs en sus de la parution simultanée des deux premiers opus, l'éditeur propose une version coffret collector du premier volume, avec une jaquette alternative, ainsi qu'un mini artbook (10.95€). Bon au-delà de ça, le titre vit plus que bien au Japon, primé et acclamé par la critique et couronné de ventes plus que correct, le titre est en cours de parution et compte pour l'heure sept volumes (l'édition du dernier tomes en date est de plus incroyable, avec un jeu de cartes inédit), autant dire qu'un bel avenir est promis à la série. Maintenant qu'en est-il vraiment après lecture ?! Tout d'abord, parlons du pitch, qui nous propose de suivre les héros Himmel, Eisen, Heiter, ainsi que l'elfe Frieren, qui reviennent victorieux d'une campagne contre le roi des démons. Dix ans auront été nécessaire pour ramener la paix dans le monde et ils peuvent désormais profiter d'un repos bien mérité. Non, je ne vous spoile pas la fin du manga, mais bien le début !! Le titre part sur un postulat assez dépaysant, puisqu'il va tenter de répondre à une question que l'on s'est tous déjà posés une fois au moins, "qu'arrive-t-il une fois le boss de fin vaincu ?!". C'est via le prisme de l'elfe Frieren que l'on suivra l'histoire, elle sur qui l'empreinte du temps à assez peu d'emprise et qui sera donc l’héroïne principal du titre. Un choix culotté, mais relativement bien pensé, puisque si le temps n'a pas la même poigne sur elle que sur les humains, c'est aussi l'une des raisons qui fait qu'elle s'intéresse au final assez peu à tisser des liens avec autrui à commencer par ses propres compagnons d'armes. Car effectivement, ce que l'éditeur décrit comme renouveau du genre est dans un sens bien réel. Outre le côté atypique de la narration et le partie pris de l'histoire qui commence par la fin, le titre propose bien plus en s'intéressant vraiment à l'aspect émotionnel et laisse donc l'action et dans une moindre mesure l'aventure, en retrait (puisque tout ceci à déjà eu lieu, vous suivez ?). On  peut pratiquement parler de manga d'heroic-fantasy, tranche de vie, puisqu'au fil des chapitres nous suivons donc Frieren qui vaque à ses occupations et constate (parfois très  amèrement) ce qu'il advient de ses anciens compagnons d'armes, mais aussi du monde dans lequel elle évolue avec un regard autrement différent. C'est la disparition de l'un d'eux (je ne vous spoile pas hein, c'est l'un des élèments déclencheur du titre) qui lui fait prendre conscience que sa façon de vivre distante et dilettante n'est pas forcément la meilleure. Dès lors, la "jeune" elfe va tenter de tisser des liens et rattraper le temps perdu. La galerie de personnage est assez bien faite, le quatuor d'héros "originel" est bien écrit (avec des noms germanique et une signification en rapport), outre Frieren que l'on suivra tout du long, on constate assez rapidement l'impact de personnage comme Himmel ou Heiter qui auront des rôles aussi différents qu'important dans le lancement de l'histoire. Une nouvelle génération de héros sera aussi présenté, deux personnages assez différent là aussi, mais que l'on va se plaire à voir évoluer au fil du temps. Vous l'aurez bien compris, Frieren est un titre à part aussi parce que l'action est très souvent mise en retrait, quelques passages sont développés, mais la plupart seront résumé en quelques cases, concentrant plutôt les efforts sur la construction des personnages et laissant parler les sentiments ce qui lui confère une aura qui semble casser les codes. On retrouve plusieurs questionnement habituels comment le sens de la vie, la définition de l'amitié, des sujets que assez communs, mais aborder via un prisme différent. Maintenant si j'ai été plutôt charmé par le type de récit et son originalité, je peux aussi concevoir que ça ne plaira pas à tous et que cela peut parfois manquer de patate (et d'action). La partie graphique est plus que satisfaisante, il y a assez peu à redire, le trait hyper fin fait des merveilles et colle parfaitement au genre, le chara-design est bien typé, les décors travaillés, il y a de la recherche sur la retransmission des émotions et expressions, pis il faut bien reconnaître que le découpage est plutôt efficace et offre de bien belles planches. A noter aussi l'absence de fan-service, ce qui est un plus à mon sens. 

Scénario : 4.5/5

Graphisme : 4.5/5

Ma note : 9/10

🌟

Un récit plus qu'original de par son approche, écrit avec beaucoup de douceur et de justesse et qui clairement apporte un vent de fraîcheur sur le genre. Je valide !

"Shigahime" Vol.1, de Sato HIROHISA, chez Mangetsu. 

Aller, on va maintenant basculer dans l'horreur chez Mangetsu, avec le premier opus de Shigahime, qui fera office de "première partie" avant de vous parler de Junji ITO. On retrouve Sato HIROHISA, que l'on avait déjà eu l'occasion de suivre via son titre Assassins paru il y a quelques temps en France, qui cette fois signe un titre un poil plus long, puisqu'il comptera cinq volumes. L’immortelle vampire Sawako est en quête d'un nouveau "familier", alors que le jeune Tachibana lui semble dévoué et prêt à tout pour elle, la consommatrice d’hémoglobine pourrait bien jeter son dévolue sur un autre lycéen du nom d'Hirota. Une descente aux enfers pour un ado qui n'avait rien demandé à personne ! Voilà en gros le pitch du titre d'HIROHISA qui devrait parfaitement tenir en haleine le lecteur le temps des cinq volumes qui le composent. Un récit qui va tenter de reprendre le mythe du vampire et le remettre un peu au gout du jour, avec une histoire visant avant tout à mettre en avant l'aspect maître(sse)/familier. C'est plutôt bien gratté, le personnage de Sawako résonne plutôt bien, un charisme envoûtant (et quelques passages cul nu), du sadisme et à la fois un côté distant et observateur du monde des humains. Concernant les "candidats" au poste de familier, Tachibana et Hirota sont deux profils très opposés, mais sur lesquels le mangaka à bien travaillé pour les rendre attractifs. Le titre tend clairement vers l'horreur et l'action, avec plusieurs scènes assez sanglantes et tapageuses. On pourra lui trouver un air rapide de Tokyo Ghoul (chez Glénat), mais vraiment ça serait pousser le vice vraiment loin que d'oser une comparaison entre les deux titres tant ils ne vont pas dans la même direction et ne cherchent pas à proposer la même chose aux lecteurs. Le premier tome reste bien équilibré, le décors est planté, les personnages introduit, on parvient à attiser l'intérêt du lecteur, tout en répondant régulièrement à ses questions, non, franchement c'est carré comme un Kiri. Pour la partie graphique, le chara-design est bon, j'apprécie le style, c'est expressif, beau, les cases bien fournit, l'ensemble rend vraiment bien. Par ailleurs on louera forcément le travail et les efforts fait sur la retranscription des ambiances visant juste à chaque fois pour provoquer l'angoisse chez le lecteur.  On pourra peut-être reproché le fait de switcher parfois rapidement d'une scène à l'autre, mais encore une fois, dans l'ensemble, je n'ai pas trop de commentaire négatif à faire sur ce côté-là. L'édition c'est du propre comme toujours avec Mangetsu, qui propose d'ailleurs une jaquette avec un effet métallique qui rend plutôt bien sur l'illustration qui s'étale sur l'intégralité de la couverture (à apprécier entièrement déplié). Moi je veux bien découvrir la suite !

Scénario : 3.5/5

Graphisme : 4/5

Ma note : 7.5/10

Un titre horrifique qui démarre plutôt bien, on est rapidement mis dans le bain (de sang) et le développement proposé dans ces premiers chapitres annoncent une short série de qualité pour les fans du genre ! 

"Les chefs-d'oeuvre de Junji ITO" Vol.1&2, de Junji ITO, chez Mangetsu. 

Pour boucler cette semaine, on reste avec les éditions Mangetsu et l'on va s'intéresser aux deux recueils d'histoires de Junji ITO, que l'éditeur publie sous le nom très sobre des chefs-d'oeuvre de Junji ITO ! On ne peut que félicité l'éditeur pour avoir remis sur le devant de la scène le maître de l'horreur et surtout d'offrir une pareille qualité d'édition sur cette collection. Un format qui sied parfaitement aux récits horrifique du mangaka et qui sont du plus bel effet une fois dans vos étagères, avec de plus, une dorure sur jaquette, du hardcover et j'en passe. Par ailleurs, c'est l'inévitable Black Studio qui est à la manoeuvre et qui une fois n'est pas coutume rend un produit top. Comme c'était déjà le cas sur les précédent titres proposés dans cette collection, l'éditeur propose des postface par Morolian, qui sont aussi instructif que bien écrit. Vous aurez aussi le droit à des préfaces le premier d'Alt236 (plutôt intéressant aussi), le second de Maghla (que j'ai trouvé assez inutile et bateau en revanche). Le petit reproche que j'avais à ce niveau (et que j'ai partagé via twitter pour ceux qui suivent), concernait le manque d'information sur les intervenants en question. Là où cela avait été fait concernant AJA et KOJIMA (qui eux pour le coup sont des gros poissons), ici pour des intervenants plus "modestes", aucun moyen de les situer et je dois bien avouer (#Inculte) m'être demandé, "mais qui sont-ce?!". Un détail, mais bon, j'aime bien savoir resituer un peu les gens quand même, brefouille! Du coup, comme je l'ai dit, nous avons entre les mains deux recueils d'histoires courtes du maître et je dois bien avouer avoir été surpris par la qualité générale de celle-ci qui est plutôt sur une tendance assez haute qualitativement. On le sait, sur ce genre de recueil, il y a souvent dans la sélection des histoires un peu plus basique que l'auteur ou l'éditeur sélectionne car c'est "les débuts" etc...mais ici, c'est vraiment très qualitatif. Avec respectivement neuf et dix histoires (plus ou moins) courtes, ces deux pavés vous promettent bien des frissons, de la réflexion (à l'image d'un rêve sans fin), du dégoût (lipidémie) ou quelques souvenirs (le retour express de l’envoûtante Tomie). Clairement il y en a pour tous les goûts et cela démontre aussi la capacité du mangaka à diversifier ses histoires et surtout extrapolé avec une facilité déconcertante autour d'idées sommes toutes anodines. Oui, c'est aussi l'un des petits plus sympa de ce recueil, puisque l'auteur fait un petit commentaire (et nous partage quelques notes) sur la création de chacune des histoires en question, ce qui bien évidemment est une vrai plus value d'après lecture (et redonne même l'envie parfois d'opérer une relecture). Si j'avais eu du mal à la lecture de Sensor, j'avoue avoir pris pas mal de plaisir à découvrir ces histoires encore inédites jusqu'ici et s'il le fallait encore, le mangaka démontre qu'il est actuellement le maître de l'horreur, ni plus ni moins. Visuellement, c'est une fois encore réussi, malgré que certaines histoires soient datées, c'est toujours très bon, il faut dire que le mangaka à le doit de capturer les bons détails et de parvenir à les mettre en image pour en tirer le maximum pour terrifier ou apporter le malaise chez ses lecteurs. Je suis toujours très admiratif d'ailleurs du rendu des émotions et des ambiances qu'ils parvient à faire transparaître de ses planches. 

Scénario : 5/5

Graphisme : 4/5

Ma note : 9/10

❤️

Fan de la première heure ou néophytes avides de connaitre les premiers frissons, inutile de chercher plus loin. Voici un point d'entrée parfait dans l'univers terrifiant du génialissime Junji ITO !!