Les lectures mangas de la semaine S08E36

  • B. Allen
  • Chroniques

Hey, pas moins de trois lancements aujourd'hui dont une réédition d'un classique. Pour le reste des suites plus ou moins fructueuses. 

"@Ellie" Vol.1, de FUJIMOMO, chez Kana.

Tient, vu la bonne forme des shojo chez Kana, j'étais quasiment obligé de tenter "@Ellie", l'occasion pour l'éditeur de faire le buzz, avec un compte Twitter créé spécialement pour la parution du titre en France @Ellie_Crazylove pour ceux qui voudrait aller voir. L'histoire narrée est celle de la discrète Eriko, secrètement amoureuse d'Omi, LE tombeur du bahut, beau, gentil, drôle etc etc... pour se défouler la jeune fille balance en 140 caractères ses fantasmes sur Twitter sous le pseudo d'Ellie. Un moyen comme un autre de relâcher la pression, jusqu'au jour où son secret est découvert justement par l'ami, Omi (aller rigole!)! Très honnêtement, le pitch m'avait donné très envie, parce qu'il pouvait donner lieu à plein de situations comiques, tout en abordant des sujets d'actualité. Après lecture, j'ai trouvé que c'était assez sous exploité par FUJIMOMO et que nous avions finalement entre les mains un shojo assez classique en définitive. On aurait pu avoir un titre décalé et vraiment marrant, via justement cette dualité d'Eriko/Ellie et aussi l'opportunité d'intégrer un peu de réflexion concernant les réseaux sociaux. Alors bon, ce n'est peut-être pas la mission première d'intégrer de la réflexion dans un shojo qui vise avant tout à parler d'amour, mais c'est dommage d'avoir manqué le coche concernant l'apport d'humour qu'offrait la situation. Car l'auteure part bien sur ce crédo au départ, mais rentre assez rapidement dans le moule dès lors qu'Omi découvre son secret. S'en suis un déroulement des plus classiques, les deux personnages se tournent autour, on attaque les quiproquo etc etc... J'ai été déçu par le manque de "couilles" (LOL) de l'autrice qui n'exploite pas assez les éléments qu'elle a à sa disposition et cela se voit même sur la caractérisation des personnages. On table de base sur la dualité Eriko/Ellie et même Omi public/Omi privée, mais bien vite ça passe à la trappe et on s'intéresse juste à cette amourette naissante, retranscrit fantasmé via Twitter. Visuellement, j'ai apprécié le boulot effectué par la mangaka, avec quelques planches très agréables à l’œil et une volonté de rendre son titre vivant. 

Frustration que ce premier volume de "@Ellie", alors qu'elle avait le potentiel pour faire quelque chose en total décalage avec la production shojotesque, FUJIMOTO tombe rapidement dans la facilité. C'est vraiment dommage de ne pas exploité plus la dualité de ses personnages et de ne pas plus miser sur justement ce côté en rapport avec les réseaux sociaux. 

 

"Route End" Vol.2, de Kaiji NAKAGAWA, chez Ki-oon.

Avide de thriller, le premier volume de "Route End" m'avait charmé une histoire qui présentait un milieu assez inhabituel et qui été jusqu'ici rondement mené avec surtout un twist final de fou. Ce second volume reprend sur un rythme assez soutenu, avec une confrontation direct avec END. Evidemment, il n'est pas arrêté, c'eut été trop facile autrement, l'enquête reprend donc de plus belle derrière. Il y a parfois des auteurs qui sont doué par tel ou tel genre, c'est le cas de NAKAGAWA, qui a bien compris le système narratif à mettre en place dans un récit avec un sérial killer. Il faut impérativement ne pas tout miser sur l'enquête et rendre la traque vivante, ce qui est carrément le cas ici. La poursuite d'END entraîne nos protagonistes loin de leur zone de confort et pourrait donner lieu à des événements assez improbables. En revanche, je regrette un peu le côté trop connecté qu'on certains personnages entre eux, si par moment cela donne une impression de coïncidences, à d'autres moments c'est un peu trop. Alors que l'intrigue pourrait aisément juste être concentré autour d'END et des deux personnages principaux, l'auteur ne manque pas de travaillé les personnages secondaires (envoyant notamment les collègues de Taji en thérapie). Cela aura-t-il un rôle dans la suite ?! Je ne sais pas, mais je trouve l'initiative intéressante et cela ne rend que le récit plus vivant. Graphiquement, j'ai toujours le même problème avec le chara-design de l'auteur, toujours trop simpliste, cela dit, ce n'est pas ce qui m'empêchera d'être sur la série !

Second volume qui confirme le bon démarrage de la série. "Route End" nous entraine dans une traque infernale, sortant ses personnages principaux de leurs zones de confort et n'hésitant pas à donner de la consistance à ses personnages secondaires. Une très bonne surprise !

 

"Contamination" Vol.1, de AO ACATO, chez Kana.

Petit lancement dans la collection Big Kana, une trilogie dont le titre laisse assez peu de suspens, si tu es hypocondriaque, je te suggère de passer ton chemin. "Contamination" débarque donc par la petite porte, l'éditeur n'ayant pas fait une grosse promo autour du titre, première série en France d'Ao ACATO et dernière en date au Japon (l'auteur bossant majoritairement sur des histoires très courtes). Alors, parlera-t-on de zombie une énième fois ? Eh bien non !! ACATO nous propose bien une histoire de contagion, avec un vrai virus, du réalisme et un auteur qui n'hésite pas à frapper fort pour mettre le lecteur au cœur du récit. Nous suivons la vie déjà bien mouvementé du Dr.TAMAKI, dans la petite ville de Yokobashiri. Son quotidien va devenir encore plus mouvementé dès lors que les malades commencent à affluer dans son hôpital tous présentant les même symptômes. Une course contre la montre et contre la mort débute alors, avec ce qui s'annonce être les prémices d'une épidémie en puissance. Pour tout vous dire, je n'étais pas convaincu des masses par le pitch, la lecture s'est avérée plus prenante que prévue, principalement grâce à son héroïne vraiment très forte et au réalisme qu'intégré l'auteur dans son récit. Parlons d'abord du personnage de TAMAKI, déjà c'est plaisant de voir une héroïne mise à l'honneur, ça l'est encore plus quand elle est aussi bien caractérisé, une femme forte, indépendante, qui n'a peur de rien et qui n'est pas une cruche. Concernant l'histoire en elle-même, j'avais un peu peur de trouver ça sans trop d'intérêt, pour avoir vu le film "Contagion" qui exploitait la même idée, mais c'était à mon gout bien planté dans le développement contrairement à ACATO. Les avancées dans le milieu sont en constante évolution ont peut donc ce questionner sur un éventuelle développement d'une épidémie, pourtant "Contamination" parvient à raviver la flamme et à instaurer une certaine peur au lecteur. Rien n'est infaillible et c'est ce que l'auteur tente de nous démontrer ici, exploitant les failles et mettant les nerfs de TAMAKI a rudes épreuves. Concernant la partie graphique du titre, c'est typiquement le genre de trait que l'on s'attend à retrouver sur ce genre de titre. L'auteur a dû pas mal potasser, car c'est très réaliste, le trait fin accentuant pas mal les émotions, j'ai trouvé que c'était fait avec beaucoup de justesse. 

Bon premier tome pour "Contamination", un titre qui sort du lot, de part son réalisme, le côté pesant de la narration et son héroïne charismatique. Une trilogie catastrophe qui s'annonce vraiment sympathique à lire ! TAMAKI pourra-t-elle endiguer sa progression ?! Mystère !

 

"The Promised Neverland" Vol.3, de Kaiu SHIRAI & Posuka DEMIZU, chez Kazé.

La passe de trois pour "The Promised Neverland" dont on attend avec grande impatience de savoir s'il a déjà vendu ses 100K de tomes un qui avaient été imprimés. L'éditeur est cependant plus que satisfait du lancement de la série, ce qui laisse penser que les chiffres doivent être plus que corrects. Bref, nous retrouvons notre bétails toujours en quête d'une solution pour pouvoir se faire la malle sous le nez de Maman et sœur Krone. Krone qui est d'ailleurs au centre de ce volume, la sœur tentant de jouer sur les deux tableaux pour doubler Maman, ce qui pourrait bien être favorable aux enfants...ou pas. Ils sont bons, ils sont très bon même, l'impression que jusqu'ici le tandem d'auteurs ne laisse rien au hasard et que tout est calculé à la virgule prêt. Le pire c'est que nous n'en somme qu'au troisième opus seulement et qu'on sent bien que nous sommes seulement aux premiers balbutiements de cette grande aventure. C'est assez sidérant de voir autant de maîtrise, aussi rapidement, pour des auteurs qui débutent quasiment leurs carrières avec cette série. Les retournements de situations sont nombreux, certains prévisibles, d'autres nettement moins, le titre n'en est que plus efficace, puisqu'en tant que lecteur on essaiera toujours de deviner la tournure des événements, chose qui n'est (fort heureusement) pas toujours possible. Je pense que l'on est encore loin du bout de nos surprise, clairement l'histoire à vraiment beaucoup, beaucoup de chose à nous montrer encore et je pense qu'on peut désormais le dire sans frémir, le titre est entrée dans la cour des grands. Par ailleurs la dessinatrice en charge du titre est vraiment bonne, bien que le chara-design est parfois inégale, les planches sont vraiment puissantes à l'image des covers qui sont jusqu'ici sublimes !

VROUUUUUUUUUM VROUUUUUUUUUM, c'est le bruit du bolide "The Promised Neverland" qui continue sur son rythme effréné à fermer des bouches et à régaler !! De l'action, des rebondissements et toujours plus de suspens !!

 

"Battle Royale (Ultimate Edition)" Vol.1, de Kushun TAKAMI & Masayuki TAGUCHI, chez Soleil.

C'est les vieux pots qu'on fait les meilleures confitures, parait-il, un dicton que les éditeurs ont bien compris, puisque régulièrement nous retrouvons des rééditions de diverses séries à succès (plus ou moins intéressantes). C'est Soleil qui nous propose une toute nouvelle réédition, que dis-je, il s'agit même d'une "Ultimate Edition" et pas d'une petite série, puisqu'ils nous proposent de (re)découvrir "Battle Royale", série mère du genre "survival". Alors l'avis sera plutôt court, ce qui nous intéresse surtout c'est la qualité de cette réédition, puisque l'histoire en elle-même ne change pas d'un iotas. Nouvelle édition qui comptera donc huit volumes au total et qui sera proposée au prix de 15€ le volume. Un prix assez conséquent, mais on parle d'une édition "ultime" donc, on peut s'attendre à du lourd....ou pas. J'étais très chaud sur le titre, car bien que l'ayant déjà lu, je ne le possède pas dans ma mangathéque, c'était donc une bonne opportunité d'avoir enfin la série. Malheureusement, ce n'est pas une première, ce que l'éditeur nomme "Ultimate Edition" n'est finalement d'une édition double, agrémenté d'une jolie couverture et d'un soit disant marque page (les même que dans l'édition "ultime" de "Gantz). Très honnêtement, Delcourt/Tonkam/Soleil, question édition ils sont capable du pire, comme du meilleur ("RG Veda", "Hikaru no Go", les TEZUKA...), mais depuis quelques temps, je trouve que c'est du foutage de gueule avec des soit disant édition "ultime" qui finalement ne sont que des tomes doubles, ne proposant aucun bonus, ni même de page en couleurs. Là où les autres éditeurs proposent des tomes doubles entre dix et douze euros max, là on nous balance sans scrupule du quinze euros. Surtout que là on va payer 120€ (15€/tome) l'intégrale, d'une série qui en vaut 105€ (6.99€/tome) dans sa version standard et 125€ (25€/tome) dans sa version "perfect" qui elle avait vraiment sous le capot. 

Grosse déception que cette édition "ultime", loin de valoir le prix exorbitant proposé, pour des tomes double et un marque-page. Cela n'enlève en rien à la qualité du titre qui reste un monument du genre, mais honnêtement je suis certain que l'édition standard ou perfect est encore largement trouvable si l'on cherche bien. Si vous souhaitez découvrir la série, prenez le temps de chercher les autres éditions et ne prenez ce choix de facilité qu'en dernier recours ou si vous n'avez pas peur de jeter votre argent par la fenêtre.

 

"Aromantic (love) Story" Vol.2, de Haruka ONO, chez Akata.

Souvent on me demande "Pourquoi tu continue de parler des séries après les lancements ?!", la réponse est très simple, si dans la grande majorité, les titres poursuivent sur la même lancée (bonne ou mauvaise), il y a quelques exception avec des revirements positifs ou négatifs. "Aromantic (love) Story" entre dans cette catégorie puisque après un premier volume très convaincant, j'ai été moins emballé par la lecture de celui-ci. Alors attention, ce n'est pas devenue une merde sans nom tout d'un coup, simplement, j'ai trouvé qu'on rentrait déjà plus dans un moule et je dois dire que je n'ai pas ris durant la lecture de ce volume (contrairement au premier). Le postulat de départ était vraiment bon, marrant et permettant d'aborder pas mal de sujet "différent" de ce que l'on peut trouver dans le genre. Ce second opus, rentre un peu plus dans le moule puisque notre héroïne commence à ressentir et découvrir ce qu'est l'amour, ce qui était couru d'avance. Mon soucis majeur vient de la façon dont est tournée cette découverte, qui s'avère aussi classique que dans un shojo de base, hormis le décalage lié à l'âge de notre héroïne. Ce qui était drôle c'était justement le fait qu'elle n'y connaissait rien et le décalage que cela créait avec son entourage et la gente masculine. Ici, on passe déjà dans un schéma plus conventionnel (à  l'inverse du premier qui déconstruisait cela justement) et je trouve ça un peu dommage de ne pas être rester dans cette veine plus longtemps. Je le disait plus haut, si je me suis moins éclaté sur la lecture du second opus, le titre n'en reste pas moins de qualité et surtout ce second opus aborde via le personnage de Kitamura d'autres problématiques, intéressantes. 

Ce second volume me partage, après ce qu'avait montré le premier volume j'étais très emballé, là j'ai été un peu refroidit. Alors c'est toujours bien ficelé, on découvre d'autres thématiques, en revanche on perd un peu ce côté atypique qui cassait les codes durant les premiers chapitres. "Aromantic (love) Story" rentre plus dans le rang, avec un schéma narratif qui bien qu'ayant des éléments originaux, suit une trame classique. J'attends le troisième opus avec impatience, un tome qui permettra de trancher définitivement. 

 

"Stranger Case" Vol.4, de Kyo SHIRODAIRA & Chashiba KATASE, chez Pika.

Quatre volume déjà pour "Stranger Case" et la série m'emballe de plus en plus, probablement parce que l'histoire continue de prendre forme au fil des chapitres. Il n'y a plus aucun doutes, nous sommes clairement sur un récit d'enquêtes, la preuve avec les derniers chapitres qui démontrent vraiment qu'il ne s'agit pas de basiques histoires de yokais. Bien que sur le même "dossier" depuis maintenant plusieurs tomes, il n'empêche que la trame continue d'avancer et de nouvelles connexions se font durant la lecture. Des points qui seront mis en avant dans le prochain volume, mais qui laisse dores et déjà planer une tournure hautement explosive. L'affrontement avec la Femme d'acier va enfin avoir lieu, notre trio semble avoir trouvé une solution au problème, mais tout ne s'annonce pas si simple pour conclure l'affaire. Mine de rien, je trouve que les personnages sont travaillés de manières vraiment efficace, tour à tour, les auteurs injectent de nouveaux détails qui viennent rendre chacun encore plus vivant. La conclusion devrait avoir lieu dans le prochain volume, ce qui va permettre de voir autre chose, le dossier étant en cours depuis maintenant plusieurs chapitres. Il faut faire attention à ne pas trop rester dans le même cadre trop longtemps et je pense que les auteurs l'on bien compris. Même si c'est une première enquête il ne faut pas pour autant l'étaler sur plus de temps que nécessaire. 

Plus on avance et plus "Stranger Case" dévoile son vrai potentiel à savoir un vrai titre d'enquête sur fond de fantastique. Les personnages sont bien bossés, l'intrigue tient la route, de nouvelles pistes sont crées et on retrouve toujours ses touches d'humour si particulière. Un titre que je vais continuer de soutenir car vraiment à part dans la production actuelle !

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