Les lectures mangas de la semaine S08E22
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Une nouvelle semaine qui viendra clore un mois de mai chargé mais chaotique et pour cela trois lancements seront de la partie !

"Lost Children" Vol.1, de Tomomi SUMIYAMA, chez Ki-oon.
On le sait, ce n'est pas nouveau mais les éditions Ki-oon aiment bien proposer des titres originaux, "Lost Children" n'est pas le premier et encore moins le dernier puisque l'éditeur semble bien décidé à passer à la vitesse supérieur. Un premier volume qui contiendra trois chapitres (mais bien imposants) et qui nous narrera les destins de deux personnages Ran (issue d'un quartier pauvre) et Yuri (issue de la noblesse) dont l'action prend place en pleine guerre civile. Deux destins que tout oppose et qui pourtant sont étroitement liés. figurez-vous que ce démarrage me pose beaucoup de soucis, notamment au niveau de l'histoire que j'ai trouvé vraiment vu et revus avec le garçon pauvre et le riche qui ce lient d'amitié etc etc... J'ai trouvé ça assez poussif au final, il faut dire par la même occasion que le rythme n'est pas fifou, un premier chapitre sur l'un, le second sur l'autre et le dernier sur leurs rencontre. Alors peut-être que cela met bien en place les protagonistes, mais en revanche, on referme le tome sans trop savoir dans quoi nous nous engageons, j'ai donc eu beaucoup de mal à me faire un avis tranché sur la série. Alors oui le thème de base est intéressant, oui cela peut-être passionnant si bien traité, sauf qu'après un tome entier on ne sait pas vraiment dans quelles proportions cela sera dosé. Graphiquement le coup de crayon de SUMIYAMA m'a en revanche convaincu, je n'ai pas de reproches en particulier, c'est efficace, un bon et beau boulot est effectué sur les décors, les personnages et surtout sur les expressions de ces derniers.
En l'état il manque clairement quelque chose à la série, c'est un démarrage moyen à mon sens et j'aurais aimé un déroulement différent, le flashback ne s'imposait peut-être pas tout de suite et il aurait été plus judicieux d'avancer dans le présent et la trame. Si les personnages sont bien travaillés, le fait est que l'on a souper encore et encore de ce genre d'oppositions de style et même si la thématique principale me plait bien, je ne suis pas suffisamment charmé. Je testerais le second opus avec plaisir cependant, un volume qui sera décisif dans mon choix de poursuivre ou non "Lost Children".

"I love you so I kill you" Vol.2, de Soso SAKAKIBARA & Majuro KANAME, chez Soleil.
C'est avec plaisir que je retrouve "I love you so I kill you" chez Soleil, puisque j'avais trouvé le premier volume excellent. La série était prometteuse, j'avais donc grande hâte de voir si les auteurs confirmeraient avec ce second essai. Nous avions laissé notre personnage principal en proie à un profond désespoir, c'est sans grand suspens que ce dernier ce remet d’aplomb. Ce qui était vraiment intéressant à découvrir, c'était la tournure qu'allait prendre la série, maintenant que l'intrigue était plutôt bien démarrée et il faudra voir jusqu'où le binôme allait pousser le vice. J'ai le sentiment que par moment on s'éloigne pas mal du sujet de base et qu'on entre dans une histoire avec des pouvoirs, ce que les auteurs eux-même soulignent et j'espère que nous reviendrons plutôt sur la première impression. Ce n'est pas mauvais, mais l'ingrédient qui à fait prendre la sauce reste cette réflexion intense sur les sentiments d'amour, de haine et ce que cela pouvait entraîner. A partir du moment où tout le monde commence à avoir des habilités etc.. le niveau d'intérêt baisse un poil, puisqu'on a moult série qui traitent déjà de ça. La série étant toujours en cours de parution au Japon, j'imagine que les choses doivent forcément ce décanter au fur et à mesure de l'avancée, c'est pourquoi je vais continuer de faire confiance au binôme qui après tout ne nous propose pas un volume catastrophique, simplement différent du premier et s'éloignant un peu (trop) du thème de base qui me bottait bien.
Curieux de connaitre la suite des événements, curieux de savoir si les auteurs vous plutôt continuer dans cette voie, ou revenir sur les débuts. Reste que "I love you so I kill you" continue de m'interpeller et j'aimerais bien voir le développement de la série encore quelques tomes.

"Firefly" Vol.1, de Nokuto KOIKE & RYUKISHI07, chez Komikku.
Second lancement que l'on vous propose de découvrir cette semaine, celui de "Firefly" chez Komikku. Une série qui marque le retour d'un mangaka fétiche de l'éditeur Nokuto KOIKE (6000, Mushroom, Scary Town, Les oubliés, tous disponible chez Komikku), auteur alternant le bon et le moins bon, c'est donc prudemment que j'ai attaqué la lecture de cette nouvelle série. Cette dernière nous narre l'histoire d'une famille venue rendre un dernier hommage à un membre mort de la famille, sans savoir qu'il sera ensuite pris au piège et isolé dans ce petit village perdu entre deux montagnes. Généralement les premiers volumes de ses séries sont plutôt sympa, mais plonge par la suite et sont finalement de qualités moyennes. Avec "Firefly" il n'y aura je pense pas ce problème, puisque ce premier volume est déjà lui-même moyen et vient nous resservir des éléments que l'on connait par cœur pour peu que l'on aime ce genre, c'est vu et revu sur de multiples support et l’enchaînement des clichés est assez plat. La famille pas désunie qui devrait surmonter les querelles internes pour survivre, les membres de cette famille eux-même étant des clichés ambulants, le décors du village perdu au fin fond du trou du cul du monde, pour être coupé de tout en cas de pépins (pépin qui arrive rapidement forcément)... Alors tout n'est pas à jeter, le pourquoi du comment intrigue, beaucoup de mystères à éclaircirent, mais ce n'est pas suffisant quand l'ensemble peine un peu à être crédible. Si certains titres précédents comme "Mushroom" ou "Scary Town" partaient d'idées intéressantes, ici ce n'est hélas pas le cas, on retrouve donc un récit assez plat, qui ne parvient pas vraiment à décoller, ni même à faire frisonner, ce qui est un peu dommage vu la catégorisation du titre, nous en conviendrons. Visuellement, je trouve le trait de KOIKE intéressant, sans être transcendant, ça reste agréable à l’œil et l'auteur possède un grande capacité à retranscrire les émotions de ses personnages. Concernant l'édition, Komikku reste sur ses acquis, je suis un peu déçu de l'éditeur dernièrement qui semble un peu tirer à vu, genre tient peut-être que ce titre-là va bien passer, où celui-ci, mais sans trop y croire, il n'y a qu'à voir le peu de promotion autour des lancements, pour tout vous dire, avant de recevoir "Firefly" dans ma boite aux lettres, je n'étais même pas au courant de sa parution. Attention les gars, on s'approche doucement de Panini là et c'est tout sauf un compliment.
KOIKE c'est un peu l'auteur de milieu de gamme, qui a de bonnes idées, mais qui a du mal encore à vraiment bien les mettre en valeur. Avec "Firefly", le mangaka n'y arrive pas, c'est vu et revus et perso je n'ai plus la patience d'aller constamment aller chercher un second voir troisième opus pour être fixé. Je passe !

"Black Torch" Vol.2, de Tsuyoshi TAKAKI, chez Ki-oon.
Je sais, on pourrait croire que je me suis levé du pied gauche ce matin vu les premiers avis en demi-teinte, mais cela devrait changer avec le retour de "Black Torch". J'en avais fait un grand format lors de son lancement, restait à savoir si la série parviendrait à maintenir le cap pour la suite des aventures de ces ninjas 2.0 ?! Qu'il est fort ce TAKAKI, un sacré chenapan, car il a bien réussi à cerner ce qui fait le succès du genre et parvient parfaitement à l'appliquer avec pas mal de talent, par moment j'ai l'impression de lire une sorte de "Naruto" mais plus costaud, plus sombre, plus percutant graphiquement. Le rapprochement est lointain rassurez-vous, en revanche les codes du genre sont très présent et c'est donc sans trop de surprise que notre ninja va devoir apprendre les bases et subir quelques entraînements et missions de réglages. J'ai d'ailleurs remarqué lors de la lecture de ce second opus que l'histoire n'est pas tellement originale au final, simplement c'est bien exécuté et ça fait une grosse différence. Le mangaka parvient vraiment bien à gérer l'équilibre entre sérieux, ce côté sombre, mais aussi l'humour et surtout l'action. On ajoute à cela un putain de coup de crayon et forcément ça casse tout sur son chemin, il y a une telle puissance dans les planches de cette série, franchement c'est assez impressionnant encore plus lors des phases d'actions qui claquent vraiment bien. Ce second opus lance plusieurs nouvelles pistes, on en apprend beaucoup sur les nouveaux venues, mais aussi sur Rago, les circonstances de sa libération, les méchants ce dévoilent un peu (mais pas trop) et c'était prévisible mais Jiro/Rago devront faire face à un dualité interne.
Comme dit des éléments assez basiques, mais finalement de par la bonne exécution et l'injection à petite dose de nouveautés, on ressort avec un excellent second volume qui confirme que "Black Torch" sera un manga à ne pas quitter des yeux comme le lait sur le feu. Clairement une série qui en a beaucoup sous le pied et qui devrait monter en puissance encore dans les prochains volumes, je serais donc de la partie baby !

"Mushoku Tensei" Vol.6, de Yuka FUJIKAWA & RIFUJIN NA MAGONOTE, chez Doki Doki.
Sixième volume déjà pour "Mushoku Tensei" la série d'héroic-fantasy qui m'avait agréablement surpris lors de son démarrage l'année dernière. L'avancée est maintenant régulière, mon reproche principal concernait l'évolution des personnages qui je trouve stagnait pas mal physiquement. Il faut croire que les auteurs ont vu la même chose, puisqu'on remarque désormais une légère différence (même si minime) et que Rudeus ne manque pas de souligner via les formes plus développées de sa camarade. J'apprécie beaucoup le fait que la série ne bascule pas plus que ça dans le fan-service, on reste sur le même niveau depuis le premier volume, là où d'autre n'aurait pas attendu pour s'engouffrer dans la brèches, je trouve les auteurs plus que corrects à ce niveau-là. Est-ce peut être parce que l'on trouve une autrice au commandes de la série ? Mystère, le fait est qu'on en fait pas plus que de raison et que ça sert surtout de ressort comique dans l'histoire. Pour le reste, l'heure est enfin venue pour la troupe de regagner le continent, même si évidemment tout ne ce passe pas comme prévu. Un volume intéressant, qui propose plusieurs étapes d'ailleurs la première offrant une nouvelle capacité à notre héros et qui de part ce fait, rejoint un peu aussi le fil de la mystérieuse voix qui parle à notre geek et qui le guide, tout reste encore à faire à ce niveau-là, ça reste cependant aussi l'occasion de découvrir de nouveaux personnages que nous recroiserons probablement par la suite. Un gros morceau du volume s'intéresse à l'esclavage, sujet toujours important, même si traité en surface, ce genre d'initiative est toujours plaisante. La fin du volume s'achève sur un twist assez énorme, puisqu'elle revient dans la ville de départ avec les personnages survivants et je crois que le septième opus sera juste énorme.
Très honnête c'est la série du genre la plus efficace en ce moment, "Mushoku tensei" continue sur une très bonne lancée. Les auteurs alternent entre action, quête, humour, ainsi qu'une part de réflexion de temps à autre. De plus la conclusion de ce volume est prometteuse, il faudra maintenant patienter jusqu'à l'été pour découvrir la suite.

"Blue Exorcist" Vol.20, de Kazue KATO, chez Kazé.
Elle l'a fait !! Kazue KATO atteint la vingtaine de volume pour "Blue Exorcist" plus de huit ans après le démarrage de celle-ci, félicitations donc puisque c'est amplement mérité. Ce vingtième opus rassemble d'ailleurs tout ce qui fait le succès de la série, on y retrouve de l'action, de la tranche de vie, de l'humour et cette grosse part de fantastique que l'on a appris à aimer depuis les premiers volumes. Certains diront que la série piétine un peu dernièrement, je n'irais pas jusque là, mais c'est vrai que la progression de la trame est un poil plus lente depuis quelques chapitres. Perso, ça me ne dérange pas dans le sens où ce que l'autrice nous propose est quand même de qualité et que ça reste agréable à lire. En gros, ça avance moins vite, mais ça ne fait pas perdre en intérêt ou en qualité à la série. Ce volume fait la part belle à la tranche de vie, puisque nous avons au programme un noël/anniversaire, un mariage, ce qui apporte de la douceur et de la bonne humeur à la série comme souvent, mais qui permet aussi de resserrer les liens de l'équipe ou à contrario de faire ressortir quelques tensions. C'est le cas depuis quelques chapitres maintenant, la tension entre Rin et Yukio, les frères semblent s'éloigner toujours un peu plus dans le fond et la relation entre eux est donc d'autant plus intéressante à suivre. Pour le reste la trame principale avance tout de même, on découvre enfin le visage de la "maman", ainsi que d'autres réponses qui risque de bouleversé pas mal l'ordre des choses. Graphiquement, je reste totalement fan du trait de la mangaka, non mais sérieusement c'est juste sublime, le chara-design, les décors, les détails et on ne perd pas en qualité durant les scènes d'actions c'est encore un plus.
On dira ce qu'on veut, chaque nouveau volume est toujours excellent et un bon moment de lecture. Huit ans déjà que "Blue Exorcist" existe et pourtant, le niveau ne baisse pas KATO continue de m'émerveiller à chaque nouveau volume, que ce soit graphiquement ou scénaristiquement. Juste merci m'dame !

"Aromantic (love) Story" Vol.1, de Haruka ONO, chez Akata.
Pas franchement emballé sur cette série de prime abord, "Whispering" (dont on parlera semaine prochaine) me bottait plus par exemple, cependant la curiosité étant un excellent défaut, "Aromantic (love) Story" est arrivée entre mes paluches. Petite nouvelle sur le marché français, Haruka ONO va donc tenter de faire son trou avec cette série qui tiendra en cinq volumes, promettant déjà de ne pas s'étaler ad vitam aeternam et de barber le lecteur. La série nous fait découvrir le quotidien d'une mangaka en charge d'un manga "harem" à succès. Tout semble rouler pour le mieux à l'exception prêt que c'est un choix qui lui a été imposé et que Futaba n'y connait strictement rien en amour et tout ce qui tourne autour. Comment faire alors pour s'en sortir, doit-elle s'essayer malgré elle a ce sentiment inconnu (pour le bien de ses lecteurs) ?! Les gens, un pitch comme celui-ci vous n'en trouverez pas mille, c'est clair et net. Clairement le point fort de la série, c'est la façon d'aborder l'amour et sa place dans la société actuelle, par l'autrice. Une thématique aussi vaste qu'intéressante, mais qui peut s’avérer rapidement lourde si traité avec trop de sérieux (alors qu'un manga reste avant tout un moyen de détente pour ma part). ONO est suffisamment maline pour ne pas attaquer le sujet de front, du moins pas totalement, c'est souvent aux travers de remarques et de trait d'humeur qu'elle aborde le sujet et pousse ensuite le lecteur à la réflexion en même temps que les divers protagonistes eux-même s'interrogent. Au rayon des personnages il y en a pour tout les goûts, ce qui justement permet d'aborder le sujet sous divers angles et de vraiment couvrir un maximum de terrain. Outre son sujet de base, c'est aussi l'humour qui est très présent et qui permet de faire de ce shojo l'un des plus drôles que j'ai eu l'occasion de lire depuis...."Switch Girl"(Delcourt) je pense (de mémoire). Visuellement on reste sur ce qui ce fait habituellement dans le genre, le boulot reste cependant soigné et on fait défiler les pages avec plaisir. Concernant l'édition, on reste sur la moyenne de l'éditeur, la traduction est de qualité, je ne parlerais pas de la promo autour du titre puisque je n'y fait plus du tout attention (pour les raisons évoquées il y a quelques temps) et j'ai raison parce que j'apprécie mieux les titres sans qu'on me bourre le crâne et qu'on en fasse des caisses.
J'ai bien failli en faire un grand format, puisque la série m'a vraiment pris au dépourvu. Je ne m'attendais pas à tomber sur un récit aussi intéressant et apportant vraiment une bonne réflexion sur la place de la femme (où celle qu'on lui impose) dans la société actuelle. Même si les traits sont parfois grossis, je trouve que ça reste vraiment juste. De plus, le récit est ponctué de beaucoup de touches d'humour et l'évolution de la série sera clairement intéressante à suivre. C'est finalement quelques détails qui n'ont pas fait basculer dans le coup de cœur, mais ça reste un excellent démarrage quoi qu'il en soit pour "Aromantic (love) story" !