Les lectures Mangas de la semaine S08E03
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Nouvelle semaine les amis, en attente du flot de nouveautés de janvier, j'ai profiter du calme pour refaire mon retard sur quelques séries, certaines plus anciennes que d'autres.

"L'attaque des Titans" Vol.23, de Hajime ISAYAMA, chez Pika.
Est-ce qu'on ne serait pas entré dans la seconde partie de l'histoire ? Avec un saut de quatre ans dans le futur, après toutes les révélations des derniers opus, qui aurait cru que le récit prendrait cette tournure ?! Je pense que personne ne l'avait vu venir en lisant les premiers tomes de la série. Il va être très difficile de ne pas vous spoiler, mais je vais faire de mon mieux, Eren et sa bande son totalement absent de ce volume, pour la simple et bonne raison que l'action prend place ailleurs et que l'on suit des personnages pour la plupart inconnus aux bataillons. Je n'en doutais pas, mais ISAYAMA prouve une fois de plus qu'il est un grand mangaka et qu'il signe avec "L'attaque des Titans" une très très belle oeuvre ! Je n'entrerais pas plus en détail pour ne pas spoiler, mais c'est vraiment prometteur pour la suite et maintenant que l'on connait l'envers du décor, je pense que ça va être encore plus prometteur. L'éditeur propose une version collector à 10€ de ce vingt-troisième opus, avec une couverture réversible, ainsi que 9 marques-pages (vraiment chouette en plus).
Je ne peux que vous dire de vous jeter sur ce nouvel opus si ce n'est pas déjà fait !

"GE - Good Ending" Vol.9 & 10, de Kei SASUGA, chez Kana.
Série que j'avais mise de côté involontairement et qui est dans ma PAL, depuis des années. Pourtant, "GE" est une série que je trouve vraiment agréable à suivre et qui avait un peu renouvelé le genre "comédie harem" qui dépérissait depuis quelques temps déjà. Malgré le grand hiatus sur la série, j'ai vite retrouvé mes marques et retrouvé ce qui me plaisait dans la série à savoir les amourettes de jeunesse dans toutes leurs splendeurs. C'est vrai qu'avec le recule, passé un certain âge on ce dit que c'est "gniangnian", mais je me rappel avoir été dans ce genre de situation pendant mon adolescence. Maintenant j'en rigole, mais à l'époque ça avait un vrai sens pour moi et je trouve qu'à ce niveau-là SASUGA parvient vraiment à bien faire ressortir les émotions et sentiments de ses personnages. Même si certaines situations semblent rocambolesques, on y trouve toujours du vrai et c'est toujours traité avec beaucoup de bienveillance envers ses personnages. L'histoire avance, les couples se fond et se défont, à l'image de la vie réel ce n'est jamais un long fleuve tranquille en amour (je le sais je vis dans des eaux troubles lol).
Il faudra que je songe à boucler la série et reprendre la lecture de "GE - Good Ending" puisqu'il me reste encore six volumes à boulotter. Quoi qu'il en soit, on retrouve toujours de l'humour, de l'émotion, et surtout de l'amour dans la série, narré avec beaucoup de soin par son auteure !

"Space Travelers" Vol.3 à 5 (FIN), de Kazue KATO, chez Kazé.
Raaaah que c'est rageant quand une série qu'on trouve bonne, ne trouve pas son public. C'est le cas de "Space Travelers", première série de la talentueuse Kazue KATO (maman de "Blue Exorcist" aussi chez Kazé), qui s'achève sèchement après seulement cinq volumes. J'adore cette auteure, mais vraiment, je trouve qu'elle fait vraiment du très bon travail et qu'elle parvient comme beaucoup de mangaka féminine à injecter plus d'émotion et un autre regard dès lors qu'il s'agit de shonen. Alors "Space Travelers" est né avant "Blue Exorcist" et cela ce ressent. Si au niveau du scénario on retrouve quelques similitudes, notamment sur le héros et sa dualité, l'histoire est dans un trip totalement différent puisqu'on est en plein space-opera, un genre finalement peu répandu en manga. L'auteure parvient à conclure sur un premier pan de l'histoire (laissant une porte ouverte à une éventuelle reprise un jour), elle limite la casse et parvient tout de même à créer un univers original, des personnages attachants et drôles, le rythme est bon, on retrouve de l'action, de l'humour, de l'émotion, quelques codes shonen, bref c'est bien ficelé. Dans le fond je ne sais pas trop ce qui fait que la série n'a pas trouvé son public, parce que je trouve qu'il y avait un vrai potentiel. Après, c'est vrai qu'on ne retrouve pas des masses de mangas prenant place dans l'espace, peut-être une question de goût du lectorat. Graphiquement, la réflexion s'applique aussi, on sent que l'auteure maîtrise moins bien son trait, ce n'est pas encore assuré, plus simpliste, plus brouillons, sans pour autant être repoussant.
"Space Travelers" à tout de la petite série courte sympa, qui ne paie pas de mine mais qui est tout de même efficace. Le trait est moins assuré que sur "Blue Exorcist", mais c'est loin d'être moche pour autant. Le seul point noir finalement, c'est que la série n'est pas totalement achevée. J'ai en tout cas passé un bon moment pour ma part !

"Kenichi - Saison 2" Vol.7 à 11, de Shun MATSUENA, chez Kurokawa.
Probablement la seule série du genre que je fais, une série d'arts-martiaux et qui dure depuis maintenant belle lurette (61 tomes au total). La longévité d'une série est en général synonyme de succès, si c'était le cas au Japon, ça l'est nettement moins en France, où Kurokawa a dû adapter son édition (tomes double et sans couverture) pour poursuivre l'édition. Est-ce une baisse de qualité de la série ? Où bien une lassitude du lectorat français ? J'opterais plutôt pour la seconde option, on sait que plus une série est longue, plus le lecteur à des chances d'être lassé. Il faut alors compter sur les qualités propres à la série, et dans ce domaine là, "Kenichi" n'est ni devenue plus mauvais, mais il n'y a pas eu non plus d'améliorations. Vous prenez les premiers volumes et les derniers, grosso modo, vous retrouvez la même chose, de la baston, de l'humour et du fan-service. Malgré l'évolution des personnages, comme Kenichi justement, et malgré le fait que l'histoire avance, le schéma narratif de l'auteur connait trop peu de variations et au bout d'une quarantaine de volume, c'est forcément pénalisant pour le titre. C'est étrangement et malgré le fan-service constant, l'une des séries où cela ne me dérange pas, en fait comme c'est l'unique série du genre que j'ai, j'ai beaucoup d'affection pour celle-ci. Elle mélange un peu les même ingrédients que "Noritaka" (chez Glénat pour ceux qui s'en rappel), le héros, le parcours initiatique, la montée en puissance, la succession d'adversaire, le fan-service, l'humour, c'est les même produits, mais travaillé autrement et avec un assaisonnement différent. Du coup je prend toujours plaisir à suivre l'évolution de Kenichi, ses entraînements farfelus, ses adversaires divers et variés et son "histoire d'amour". Il faut de plus reconnaître que MATSUENA est tout de même très doué dans l'art du découpage et de la mise en scènes, les combats sont très bons, très vifs, fluide et c'est ce qui prime quand il y a de la baston.
Série que je compte bien poursuivre jusqu'à son terme, car c'est la seule dans son genre et parce que même si je n'attends pas chaque nouveaux tomes avec impatience, j'aime m'en enfiler 3 ou 4 d'affilé. Si on aime la baston et qu'on tolère le fan-service" Kenichi" s'impose comme choix !

"Iris Zero" Vol.6 & 7, de Takana HOTARU & Shiki PIRO, chez Doki Doki.
Une série que j'avais plutôt bien apprécié, mais que j'avais mise entre parenthèses suite aux problèmes de santé d'un des auteurs. La série ayant repris un rythme normale de parution, c'est aussi le cas en France où nous devrions avoir un tome par an. Pas le genre de manga où l'on ce perd dans la lecture entre deux tomes (et ceux même après plusieurs années), je me suis vite retrouvé dans ce school manga, nous présentant des personnages avec des pouvoirs hors du commun, mais qui n'en font pas pour autant des supers-héros. J'ai toujours trouvé cette série vraiment maline puisqu'elle mélange deux genres (school manga et super pouvoirs), tout en cassant habilement les codes. On ne retrouve pas de castagnes ici, simplement des étudiants qui apprennent à vivre pour le meilleur et le pire avec des dons. Les problématiques restent à l'échelle d'adolescent, pas question de sauver le monde, simplement de dénouer des sentiments, amicaux ou amoureux. En revanche, j'ai trouvé ces deux volumes un peu faiblard, on retrouve finalement une seule histoire, même si les thématiques sont intéressantes et plutôt bien traitées, je trouve qu'on tire tout de même un poil en longueur pour pas grand chose. Ca reste cependant bien fait, le duo d'auteurs essai d'aborder des sujets différents (notamment ici le deuil et surtout l'après) et on voit que bien que les "iris" n'aident pas toujours. Peut-être que parfois certaines réactions sont tirées par les cheveux, mais dans l'ensemble c'est très satisfaisant.
Un retour de qualité pour "Iris Zero", malgré quelques longueurs, ça reste un genre à part et les auteurs font le maximum pour traiter des sujets intéressants d'une façon inédite.

"Perfect Crime" Vol.5, de Arata MIYATSUKI & Yuya KANZAKI, chez Delcourt/Tonkam.
L'une des bonnes surprises de l'année 2017 revient pour un cinquième opus. L'occasion pour le lecteur d'en apprendre peut-être plus sur Usobuki ?! Il aura fallut attendre quelques tomes, mais on s'intéresse enfin de plus prêt à Usobuki, même si au final on apprend très peu de chose sur sa personne propre. Son mode de vie est en revanche plus clair, on sait désormais comment il procède pour ce fournir un appartement tout en restant discret. Pour l'intrigue en elle-même, les auteurs nous sortent un petit lapin de leur chapeau, j'avoue n'avoir mordu qu'à moitié. Petit spoiler à venir * SPOILER * l'arrivée de la soeur quasiment jumelle et qui vient avec comme motif la vengeance * SPOILER * , perso j'ai trouvé ça un peu gros, même si dans le fond cela apporte un plus à l'histoire. On devrait faire face désormais à plusieurs personnes recherchant Usobuki, mais ne souhaitant pas la même "finalité". Je pensais que les auteurs tentait de créer un héros avec l'inspecteur, mais finalement, la tournure des événements dans ce volume me laisse dubitatif. Je me demande vraiment ce que la suite va nous proposer, en tout cas après cinq tomes, j'accroche toujours autant au récit.
Un récit hypnotique, c'est le cas de le dire "Perfect Crime", n'est pas un blockbuster en puissance, la série possède même quelques défauts, pourtant le récit est clivant on veut savoir si Usobuki va ce faire choper, combien de temps durera encore ce jeu du chat et de la souris. Quel sera la finalité ? L'hypnotiseur a-t-il un secret paranormal qui explique ses capacités ? Bref, j'en suis !

"Ubel Blatt" Vol.20, de Etorouji SHIONO, chez Ki-oon.
Plus on avance dans la série et que l'on s'approche de la conclusion, plus j'ai l'impression que SHIONO n'a plus l'oeil du tigre. Cela expliquerait le fait que l'auteur tente d'autres trucs sur d'autres séries en même temps et que le rythme ralentisse grandement, alors qu'il ne reste que deux ennemis à abattre. Je ne dirais pas que les derniers volumes m'ont ennuyés, mais je trouve que ça reste sans trop de surprises, on avance dans la trame, les combats ne sont plus aussi haletant qu'avant, on dirait un vieux couple qui se pécho 1 fois par an, parce qu'il le faut, il n'y a plus la même envie. Du coup, bien qu'expliquant plusieurs choses, c'est pas fifou et ça lancerait presque de nouvelles pistes, sur lesquelles je doute que nous ayons un jour l'occasion d'aller. Je suis un peu amer, j'avoue, parce que la série s'impose comme un modèle dans la dark-fantasy, mais si on commence à enchaîner les tomes "sans âmes", ça risque de vite me gaver. Même visuellement, je trouve que ça devient lisse, on ne perd pas en qualité, j'ai juste le sentiment que l'auteur n'est plus dedans et qu'il préfère essayer d'autres trucs (ouai métaphore pour rester dans le délire couple/maîtresse toussa toussa).
On est proche de la fin, donc j'espère que l'auteur compte donner un bon coup de collier pour boucler l'affaire en beauté et rendre de sa superbe à cette petite bombe qu'était "Übel Blatt" dans sa grande époque !