Les lectures Mangas de la semaine S07E43

Alors quoi de beau dans la sélection de cette semaine ? Pas moins de 4 nouveautés sur le banc d'essai ! On aura aussi du suivis de série et la conclusion d'un thriller. Ouai, des trucs sympa, comme chaque semaine en fait. 

"Isabella Bird" Vol.1, de Taiga SASSA, chez Ki-oon.

Après l'Egypte, c'est la Japon qui sera à l'honneur via les yeux de l'exploratrice Dor.....Isabella BIRD ! On resitue le contexte rapidement, célèbre globe-trotters, Isabella BIRD, s'attaque à un nouveau défi celui de découvrir le Japon fin XIXéme siècle. Véritable immersion dans le Japon d'antan, cette série démarre vraiment très fort. Il faut dire que le caractère d'Isabella y est pour beaucoup, enjouée, curieuse, courage et déterminée, il n'en faut pas moins pour que le lecteur soit à l'aise lors de la lecture et prenne du plaisir à ce documenter l'air de rien. J'ai d'abord eu un doute quand à la "légèreté" du personnage, mais c'est peut-être ce côté là qui rend aussi la lecture fraîche et sans prise de tête, un personnage plus complexe ou tortueux aurait probablement plus attiré la lumière sur lui, au détriment de la découverte du pays. Elle ne part pas à la découverte du pays seule, puisqu'elle devra dénicher un interprète en la personne d'Izo, plus taciturne, il contraste beaucoup avec la jeune femme, ce qui finalement équilibre pas mal à ce niveau-là. C'est aussi par son biais que l'on découvre la majorité des choses, puisque outre le fait de guider Isabella, il sera aussi là pour lui expliquer plusieurs us et coutumes. Je rappel que ce manga parait dans la collection Kizuna de l'éditeur, une collection qui ce veut accessible au plus grand nombre et il faut reconnaître que la série s'inscrit totalement dans cette logique tant c'est rafraîchissant et instructif. D'ailleurs, le manga prend le parti de ne pas forcément être à sens unique, si Isabella découvre une autre civilisation, la réciproque est de mise. Il faut dire qu'à l'époque les étrangers ne sont pas forcément les bienvenue, le Japon s'ouvre lentement au monde et il s'agira de voir aussi le comportement des locaux dans des recoins plus reculés dans la suite du récit. Graphiquement c'est de bon gout, on trouve un trait très serein, avec énormément de détail (forcément sur ce type de récit) et on imagine bien l'auteur s'être grandement documenté pour proposer un maximum de réalisme à son récit. 

"Oh, oh, im an alien, im a legal alien, im an Englishgirl in Japan" (si c'était les paroles de la chanson je te dis) ! "Isabella Bird" démarre de la meilleure façon qu'il soit, un récit dynamique, instructif, amusant, très documenté, accessible à tous et permettant de découvrir le Japon de jadis. Un titre que je valide sans hésitation et je pense que je ne vais pas être le seul !

"Museum" Vol.3 (Standard) / Vol.2 (Graphic) FIN, de Ryosuke TOMOE, chez Pika.

Eh bha voilà, l'histoire touche à sa fin, que l'on est suivi la série sur l'une ou l'autre des éditions, la conclusion tombe en même temps ! Un dernier opus très rythmé (comme les autres) et riche en rebondissement et en suspens (c'est le moins que l'on puisse dire). Avec le recul, je trouve le récit de TOMOE vraiment aboutit, maîtrisé de A à Z, on ressent beaucoup de maturité dans la lecture, il n'y a pas une seule fausse note. Des personnages torturés à souhait, un jeu de chat et de la souris mené de manière efficace, quelques réflexions sur l'être humain, honnêtement c'est une véritable réussite me concernant et il sera obligatoirement dans mon Top10 de 2017. Sans faire de spoile, la fin apporte pas mal de réflexion, elle me semble assez cohérente avec l'ensemble du récit et offre d'ailleurs quelque chose de différent. On parle rapidement des bonus, celui de l'édition standard sera une histoire courte de l'auteur (là encore c'est brillant et rudement efficace), alors que celle de l'édition Graphic sera un chapitre consacré à l'enfance de Killer Frog (un petit plus pour mieux cerné notre "vilain"). Techniquement les deux éditions ce valent, j'ai tendance à conseiller la Graphic, puisque l'objet est du coup un peu plus beau, mais l'essentiel est de ce pencher sur ce titre quoi qu'il arrive !

Assurément l'un des titres qui aura marqué mon année manga et qui vient ici trouver sa conclusion de façon magistrale ! "Museum", fait partie des meilleurs titres du genre et je crois qu'on va entendre parler de Ryosuke TOMOE à l'avenir (je l'espère en tout cas) car c'est vraiment un très bon mangaka qui sait installer le suspens dans son récit. Pour ceux qui sont fan de thriller, de polar, je ne peux que recommander cette lecture !

"Red Dragon" Vol.1, de Masahiro IKENO, chez Glénat.

Il faut croire qu'il y a vraiment un courant spécial en ce moment, beaucoup de titres qui paraissent dans nos librairies surfent sur une vague visant à mettre en avant de grandes batailles, mais aussi un côté stratégique très prononcé (cela va-t-il chauffer un éditeur pour acquérir "Kingdom" ? On aimerait tellement). IKENO n'est pas un inconnu d'ailleurs puisqu'il avait été l'un des premiers auteurs disponible chez Komikku, avec "Malicious Code". Un titre qui était plutôt sympa, malgré quelques défaillances scénaristiques, graphiquement c'était plutôt bon. Alors quid de cette nouvelle série ?! Plutôt convaincante je dirais pour faire court. Les mangas historique sont désormais légion en France, celui-ci propose de nous faire découvrir la "création" de la Chine aux travers d'un binôme des plus efficace. Un tandem de choc diamétralement opposé mais qui finalement sont complémentaire et apporte un vrai plus au récit. Un duo qui nous offre justement ce que l'on attend, de grandes batailles réussies autant sur le plan stratégique, que sur l'action propre. C'est très dynamique, il n'y a pas de temps mort dans ce premier récit, un rythme qui peut paraître déroutant pour une introduction, mais qui finalement reste assez fluide et ne manque pas de nous mettre dans le bain. On parle deux secondes du côté historique, je ne saurais dire si c'est fidèle ou juste inspiré n'ayant pas assez de connaissance sur le sujet. Quoi qu'il en soit, c'est proposé de manière assez intéressante, puis il faut reconnaître qu'on ne s'appuie pas entièrement dessus pour forger le titre, disons plutôt que c'est un contexte pour permettre un récit du genre, mais qui n'en reste pas moins documenté un minimum. Si l'histoire est aussi pêchus, c'est aussi notamment grâce à des graphismes qui le sont tout autant et qui propose des scènes d'actions extrêmement dynamiques et puissantes. C'était déjà l'un des points fort de l'auteur auparavant, désormais le trait est un peu plus maîtrisé, ce qui est évidemment un plus. Un mot sur la traduction, je pense qu'il faut félicité Djamel RABAHI pour son travail sur le titre, je crois que le travail n'a pas du être aisé.

C'est toujours plaisant de voir un nouveau shonen d'aventure débarqué. "Red Dragon" s'inscrit dans cette nouvelle vague de récit n'omettant pas le côté stratégique que l'on peut trouver lors de grands conflits. Le titre démarre fort, ne proposant aucun temps morts, un tandem principal haut en couleurs, des personnages secondaires fort, de l'action, mais aussi de l'humour. Ce premier volume (sur cinq) est très équilibré et offre vraiment au lecteur quelque chose de très rythmé et pêchu. On attend la suite maintenant !

"Ranma 1/2" Vol.1, de Rumiko TAKAHASHI, chez Glénat.

Je pense parler au nom de tous en disant un gros "ENFIN!!!!!!" non ?! Depuis le temps qu'on l'attendais cette réédition, depuis le temps qu'on en entendait parler sans jamais là voir, depuis le temps que j'ai repoussé et repoussé l'acquisition de l'ancienne version en attendant celle-ci justement !!! C'était aussi le moment pour moi de voir si c'était aussi bien que dans mes souvenirs (ma lecture remonte à très loin et l'anime à très très loin) et si j'allais toujours kiffer la série. La réponse est affirmative et pourtant j'ai du mal avec les dernières séries de l'auteure ("Inu Yasha" (chez Kana) et "Rinne" (chez Kazé)), mais "Ranma 1/2" c'est aussi revenir aux sources (ahaha joke inside) en quelques sortes. On retrouve un shonen sauce TAKAHASHI, c'est à dire un shonen qui n'en a pas forcément les propriétés. Ici pas de quête, pas d'affrontement en pirates, entre guildes, entre villages ninja, non, simplement un garçon qui essais d'avoir une vie normale dans un environnement qui ne l'est pas spécialement (et lui non plus d'ailleurs). Alors oui, les arts martiaux tiennent une place importante dans le récit et l'on retrouvera beaucoup de castagne tout du long, mais ce n'est pas le point principal de la série dira-t-on. On notera déjà un ton très décalé (forcément vu la situation), beaucoup de gag et d'humour, mais aussi pas mal de romance. Il faut dire que de tout temps l'auteure à toujours imprégné ses récit de comédie romantique, un genre qu'elle maîtrise plutôt bien, les gags font souvent mouche, les situations ne sont pas "niaises", que demander de plus ? Après il faut toujours garder à l'esprit que c'est un volume d'introduction et que la série s'étale tout de même sur 38 volumes (19 pour cette réédition) et qu'il faudra voir par la suite si l'affaire ne tourne pas en rond. Le trait de TAKAHASHI est peut-être celui dont je trouve l'évolution la plus faible, bien entendu sur les dernières série on retrouve un côté plus mature, plus maîtrisé, mais les anciennes séries comme "Ranma 1/2" ont finalement un ensemble de même qualité. J'apprécie beaucoup la petite inspiration chinoise présente dans la série d'ailleurs. Concernant l'édition, comme dit plus haut, on passera de 38 à 19, des tomes "doubles" auxquels s'ajoutent des illustrations couleurs du plus bel effet, ainsi que quelques bonus en fin de volume, dont des Q/R avec l'auteure !

Pas une découverte me concernant, plutôt une redécouverte d'un titre qui a bercé mon enfance. "Ranma 1/2" est de retour dans nos librairies, l'occasion de ce replonger dans cet univers si particulier, entre récit d'art-martiaux, déconnade, romance et fantastique comme sait si bien le faire la grande Rumiko TAKAHASHI !

"No Guns Life" Vol.4, de Tasuku KARASUMA, chez Kana.

Probablement la plus grande absente de mon Top10 l'année dernière. J'avais trouvé le premier volume de qualité, mais en garder seulement dix avait demandé quelques sacrifices. Cela étant, la série connait une vraie montée en puissance depuis si bien que c'est l'une des lectures que j'attends le plus désormais. Il faut dire que dans le genre le choix est assez restreint, pourtant KARASUMA impose de plus en plus son récit comme un indispensable du genre SF. Plus encore, pour moi le personnage de Juzo est le parfait antihéros et me rappel par son charisme quelques grands noms comme Ryo Saeba ou Cobra. En outre l'univers continue de ce développer, posant de réelles questions sur la société actuelle, notamment sur les libertés de chacun, ainsi que la technologie. Plusieurs trames sont présentes dans ce volume, pour finalement ne faire qu'une (ou presque), le développement est vraiment intéressant et d'autant plus prenant qu'on peut désormais avoir une plus grande image de l'ensemble. L'autre point fort de la série c'est bien sûr le coup de crayon de KARASUMA qui est hallucinant de justesse. On ressent vraiment une impression de puissance, le travail sur les expressions est parfait et les scènes d'action très fluides. 

Depuis ses débuts, "No Guns Life" ne cesse de m'étonner et propose à chaque fois un nouveau tome un cran au-dessus du précédent. Dans un circuit assez pauvre en SF, la série détonne carrément, un récit bien huilé, qui apporte de la réflexion, de l'action et surtout un personnage emblématique qu'est Juzo. La suite arrive tout bientôt donc on va ce régaler les amis !!

"Hanada, le garnement" Vol.1 & 2, de Makoto ISSHIKI, chez Ki-oon.

Après "Yotsuba&" (Kurokawa), "Seki, mon voisin de classe" (Akata), "Shin chan" (Sakka) et j'en passe..."Hanada, le garnement" débarque chez Ki-oon. Je commence à croire que je suis allergique aux enfants avec vos conneries. Je n'arrive tout simplement pas à adhérer au récit, même si je sais que c'est uniquement pour cinq volumes. Encore une fois ce n'est pas mauvais, je reconnais même des qualités à la série, mais perso, j'accroche pas, sur un tome j'ai trouvé ça sympa, mais ensuite j'ai décroché. Je ne sais pas trop ce qui fait que je bug, l'instrumentalisation d'un enfant pour servir le récit ? L'humour trop enfantin ? La répétition du schéma narratif ? Les trois à la fois peut-être... Pourtant Hanada est plutôt attachant dans le genre petite terreur qui fout le bordel avec des idées à la con. L'intégration d’éléments fantastique comme les fantômes est plutôt bien vu et permet d'amener justement diverses aventures. Les propos eux-même ne sont pas inintéressant, vu par le prisme de l'enfance, les thématiques abordé sont pas mauvaises (pis l'on sait le rapport particulier qu'on les japonais avec les morts/la mort), j'ai lu de bonnes choses vraiment, en one-shot j'aurais surement adoré, mais sur cinq tomes je décroche. La lecture est agréable en plus, c'est léger (sans l'être quand on creuse), c'est drôle par moment (parfois trop enfantins à mon gout cela dit), plutôt accessible (encore une fois c'est le but de cette collection Kizuna), mais je bloque, pardon. Visuellement, la palette d'expressions est assez impressionnante et l'auteur est vraiment au top à ce niveau-là. Le style est un poil old-school, pas sur que tout le monde adhère, pour autant ce n'est pas déplaisant, ni pénalisant me concernant. 

"Hanada, le garnement", vous l'aurez compris, un titre pas mauvais en soit, mais un titre sur lequel je n'ai accroché.Pour autant, je pense que si vous avez accroché avec d'autres titres du genre celui-ci vous ravira. On retrouve beaucoup d'humour, c'est léger à la lecture, le petit côté fantastique apporte une petite démarcation avec les autres titres du genre. De plus par le biais des aventures du garnement, certaines thématiques intéressantes sont abordés, même si pas traités en profondeurs.