On l'appelait le Pacificateur !
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Je ne m'en étais même pas rendu compte, mais voilà que j'ai entre les mains le dernier tome de cette fresque façon Western, "Peacemaker". Le moment de revenir sur cette série car oui, la série de Ryuji MINAGAWA arrive à son terme, alors bonne ou mauvaise fin ?!
"Peacemaker" c'est l'exemple type de la série qui démarre tranquillement et qui monte en puissance au fil du récit jusqu'à son final des plus explosif (c'est le cas de le dire). MINAGAWA n'est pas un débutant et cela se ressent lors de la lecture, c'est carré, maîtrisé du début à la fin et l'on sent vraiment qu'il sait la direction à suivre jusqu'à dans les plus petits détails. Divisé en deux parties, la quête de Peace Emerson (puis de Nicola) trouve enfin sa finalité. Un récit que l'auteur aura su densifier au fil des tomes apportant toujours plus de consistance, dans l'histoire, les personnages, les détails. MINAGAWA propose vraiment à récit à "tiroirs", chaque nouvel événement apportant un plus à la série. Si j'avais le temps, j'aurais été tenté de relire toute la série d'une traite, car depuis ses débuts en 2011, j'avoue ne plus avoir tout en détails dans la tête. Quoi qu'il en soit, l'évolution des personnages est assez bluffante (et quel charisme pour certain), ma foi, d'un côté rien d'étonnant puisque pour quiconque ayant déjà lu d'autres séries de l'auteur il est vraiment doué sur ça. Que ce soit Peace, Nicola ou Cole, chacun atteint un degré de maturation, l'aboutissement d'un destin, simplement top. Les personnages secondaires ne sont pas en restent, puisque durant toute la série, on en croise beaucoup et le moins que l'on puisse dire c'est qu'aucun n'est laissé de côté, tous semblent être travaillé avec le même soin. Bien entendu derrière tout ça, on retrouve aussi une vraie réflexion sur les armes, le marché qui l'accompagne et bien entendu a guerre. En opposant plusieurs visions tout au long de l'aventure, on retrouve des idéaux, des déceptions, des revirements, sans être moralisateur et laissant au lecteur l'occasion de ce faire son propre avis.
Quoi, je n'ai pas rappeler le pitch ?! Ok, "Peacemaker" nous narre l'histoire de Peace Emerson, fils du célèbre Hope Emerson, il est naturellement considéré comme le meilleur tireur de l'Ouest. Alors qu'il est la cible de beaucoup de monde, il part à la recherche de son frère Cole Emerson. Cependant, pas sur que les retrouvailles soit joyeuses ! On retrouve un cadre digne des meilleurs western, duel aux pistolets en tête, de quoi donner lieu à bon nombre de séquences purement et simplement épique. L'un des autres point fort de la série, la diversité des affrontements que propose l'auteur. Il est clair que de simple duel de "pistoleros" à la Clint Eastwood auraient surement lassé sur la durée, c'est pourquoi MINAGAWA rivalise d'ingéniosité pour proposé de la nouveauté à ses lecteurs. On retrouve donc des duels simple, à plusieurs, en arènes, dans le noir, avec tout type d'armes. Ce qui nous amène tout naturellement à la mise en image de ces affrontements (mais aussi plus globalement). La encore, le trait de MINAGAWA est assuré, ferme, maîtrisé au fur et à mesure que l'on avance dans l'histoire. On trouvera à redire un peu sur les premiers tomes qui propose quelques planches parfois inégales, mais une fois dans le bain, c'est vraiment de bonne facture. Le découpage et la mise en page restent assez basiques, mais s'emballent dès que l'on aborde des scènes d'actions. Le mangaka laisse alors parler son talent et nous propose des plans souvent assez originaux et promettant au lecteur de vrais bon moments ! Car du suspens, nous y aurons droit tout du long de ces dix-septs tomes !
Que retenir de "Peacemaker" ? Les mangas de MINAGAWA peine toujours à trouver public, pourtant ils sont tous géniaux (je me demande si un éditeur tentera "Adamas" qui à l'air génial aussi ?!) ! On retrouve une véritable quête situé en plein Far West, un drame familiale, des destins croisés, une véritable réflexion sur la course à l'armement et le marché qui l'accompagne, des personnages charismatique, avec du background, une évolution et un véritable but. Des scènes de combats dantesques, servit par des graphismes aussi originaux, qu'expressifs. Je valide à fond !