Le crush de la semaine : Terraformars
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Quand on fait un crush, on doit s'interroger, quelle série sort du lot et dont j'ai envie de parler ? Aujourd'hui, je vous mets dans un vaisseau aller simple pour Mars, retour possible si vous survivez aux cancrelats qui y logent !
J'ai en effet opté pour la facilité car cette série c'est du lourd. Je vous parle bien entendu de Terra Formars, ce seinen futuriste qui nous plonge dans un univers où les terriens doivent trouver une solution pour coloniser d'autres planètes. Cette série est publiée depuis février 2013 en France par Kazé et le douzième tome est sorti en novembre dernier. Tout ça pour dire qu'on talonne de près la version japonaise et ça ne nous suffit pas puisqu'à la fin de chacun des derniers volumes on maudit que les sorties n'aillent pas plus vite. (la version japonaise nous devançant seulement de trois petits volumes).
Tout commence lorsqu'on se rend compte que notre planète Terre n'est plus assez forte, elle peut tenir encore quelques siècles mais la population humaine est trop nombreuse. Les États mondiaux trouvent alors une solution, il faut rendre Mars habitable, et comment faire cela ? Il faut y envoyer des spécimens pouvant transformer l'atmosphère et rendre ainsi la planète viable. C'est la terraformation. 500 ans plus tard, la collaboration internationale envoie une équipe sur Mars qui se fait exterminer. Il y a une menace là-haut, ainsi une seconde équipe de 15 individus est envoyée. Il y a de nombreuses nationalités, et chacun des individus a subis une opération très spéciale leur permettant un accroissement de leurs capacités. Ce petit plus c'est une sorte de sérum permettant une transformation des personnages. Ils ont été physiquement modifiés, ils ne sont plus tout à fait humain et partagent des gênes avec chacun une bestiole différente, cela leur donne les facultés de ces animaux ou insectes.
Arrivé sur Mars, ou presque, l'équipe découvre bien rapidement que l'expérience n'a pas échoué mais a permis le développement d'autre chose. En effet, les scientifiques avaient envoyé sur Mars des cafards pour permettre la terraformation, or ces cafards ont évolué dans une forme humanoïde. Ils ont une force surhumaine, ne ressentent pas la douleur et semblent n'avoir qu'une obsession, se débarrasser des humains envahisseurs.
C'est un premier volume qui nous met dans le bain, on comprend très rapidement que c'est un manga où il faut éviter de s'attacher à un personnage, car vous voyez là, le type cool dont vous vous dites qu'il ne peut que s'en sortir, ben c'est faux. Je parle en général bien évidemment, tous les personnages ne meurent pas (encore), mais ils sont bien rapidement éliminés les uns après les autres.
Avec le premier volume simplement on peut croire que le scénario est trop facile, mais non, ce manga cache bien son jeu, car en plus de surfer sur de la science-fiction pur et dur, il mélange avec succès les règles du survival mais également les enjeux politiques et sociaux.
Et c'est le cas, la mission étant un échec, on retrouve la mobilisation mondiale un peu plus de 20 ans plus tard après une préparation de longue haleine pour envoyer une nouvelle équipe sur Mars. L'objectif, exterminer les colonisateurs de l'espace mais aussi rapporter sur Terre de quoi soigner la maladie que l'équipe précédente avait ramené avec elle.
Cette fois c'est une centaine de personnages qui sont envoyés, loin de tout, loin de l'humanité, ils sont engagés dans cette bataille afin de trouver l'antidote et pour cela ils vont risque leur vie.
Dans ce cadre, on peut avoir une drôle d'impression, ces éléments sont-ils vraiment unis ? Pourquoi sont-ils là ? Ont-ils une autre volonté que sauver l'humanité ? Le manga nous en parle, on ne survole pas les personnages bien qu'ils soient multiples. Bon nombre vont se faire exterminer rapidement c'est certain, mais en général, on a le droit à connaître un peu de leur passé, de leur motivation. Ce n'est pas toujours par choix, ni par une volonté humaniste, il y a des obligés, de rebuts de la société, une sortie de la misère, un sacrifice.
Même avec un ennemi commun, l'orgueil des origines est toujours présent et c'est assez impressionnant. Les enjeux politiques derrières ces soldats sont énormes, et il est très intéressant d'observer ce qu'il se passe entre les grandes pontes qui dirigent la mission. Il y a des alliances et des volontés supérieurs qu'à trouver l'antidote. Chacun réfléchi à plus loin, les cancrelats ne sont qu'une petite pierre sur le chemin pour ces personnes bien tranquillement assises dans leur fauteuil et qui jouent avec leurs pions.
Comme on l'a dit, il y a différentes intrigues dans ce manga et parfois ça peut être un peu compliqué surtout si on achète le manga lentement. Il y a de nombreux personnages (une équipe de 100!), de nombreux point de vu (oui on ne reste pas collé à une équipe), de nombreux lieux. Il y a franchement un travail titanesque derrière le scénario et plus on avance plus on remarque les détails et ce qui fait que beaucoup d'éléments ont été intelligemment réfléchis.
Il ne faut surtout pas hésiter à garder quelques volumes d'avance, ou les relire lorsqu'un nouveau tome sort, déjà pour se remettre dans le contexte politique et se souvenir des intrigues mais également pour se faire un petit rafraîchissement au niveau des personnages et des survivants.
Et outre ces intrigues plus fines, il ne faut pas non plus oublier la menace qu'on se mange quand même au premier plan : celle des cancrelats. Ces derniers ne sont pas rester de pauvres humanoïdes dénués de volonté et d'intelligence, plus on avance dans les volumes plus on découvre que leur évolution en font une vraie menace pour l'humanité terrestre et que la barrière entre eux et la Terre semble de plus en plus fine. Ils se développent très rapidement et profitent des évolutions et recherches humaines. Ils ont une intelligence et l'utilise, ils ont également pour eux une force physique supérieur à celle des humains même si certains membres de l'équipe ont les capacités pour se battre à force égale contre eux, si on oublie le nombre qu'ils sont.
Les strates du manga sont nombreuses et dans les derniers volumes l'intrigue se redonne un coup de jus. On est en phase pour continuer sur une lancer assez extraordinaire qui promet des combats qui nous feront frémir.
Comme cela a été dit, on est dans un genre de survival, c'est une guerre que les humains mènent contre les cancrelats, donc il y a des pertes et je pense que le nombre élevé d'éléments envoyés sur Mars est bien pour permettre une perte non-négligeable de personnages. Mais bien sûr, on peut quand même observer des personnages qui sortent du lot et qui eux survivront peut-être plus que d'autres.
Il faut l'avouer tout de suite, tous les personnages ne brillent pas par leur originalité, on retrouve des caractères traditionnels de ce genre de mangas et c'est normal, mais certaines personnalités sont quand même très charismatiques. Il y a toute un panel de caractère et avec le nombre de personnages c'est tout à fait faisable. Il y a les gentils guerriers, les plus pernicieux, ceux ne pensant qu'à eux, d'autres qui se donnent pour leur mission, qui ont de l’espoir.
Cela nous donne alors parfois des répliques niaises, des scènes de bons sentiments qu'on aurait pas vraiment imaginé dans les circonstances, mais c'est plaisant. Ca adoucit l'ambiance générale qui est tout de même souvent sous tension. En plus de nombreux personnages, même secondaire, sont développés, même s'ils meurent après, on essaye de nous montrer ce qu'ils ont été, pourquoi ils sont là, et qu'ils ne sont pas que de la chaire à canon. Ca leur donne de la profondeur, des excuses pour leur choix et montre leur motivation. Ils n'ont pas vécu les mêmes choses et ne viennent pas tous des mêmes milieux, certains pensent à l'avenir et d'autres non.
Malgré ce qu'on sait, on ne peut pas s'empêcher à certains personnages. Qu'ils soient méchant, gentil, ou simplement là par qu'ils en sont obligés, certains nous touchent plus que d'autres et cela sans raison particulière (ou simplement une classe magistrale).
Il est particulier, ça on ne peut pas le nier, les visages sont assez pointus, les traits également, mais c'est d'un propre. Les cases sont niquels, le découpage est ultra-dynamique et les effets de styles sont réussis.
Bien qu'on peut reprocher que certains personnages se ressembles un peu trop (certains ont des visuels ultra-classique, faut pas se mentir), il y a un effort qui est fourni. Vu le nombre de personnages et le fait qu'on pioche ici sur de multiples nationalités, on pioche dans ces caractéristiques.
Terra formas a un coup de crayon qui ne s'apprécie pas forcément du premier coup d’œil, mais une fois qu'on est plongé dans l'univers qu'on nous a crée, on ne peut pas en imaginer un autre, ça serait étrange, ça n'irait pas avec le tranchant des situations. Il y a une certaine maturité, on n'échappe pas à quelques poitrines dénudées ou des formes très avantageuses, mais on en a pour tous les goûts. Il faut bien un peu de fan-service dans ce monde de brut et on ne nous donne pas non plus l'impression qu'il n'y a que ça. Les touches sont assez légères pour être cohérentes avec l'ensemble de la série.
De l'autre côté, il y a également les transformations des personnages et les cancrelats.
Les transformations sont elles en générales assez réussi, on retrouve les attributs des animaux ou insectes qui se mélangent à l'humain. De plus sur ce point, on en apprend des choses, on découvre des races animales mais on a également des informations sur leurs compétences respectives. C'est passionnant à lire, de comprendre pourquoi ce choix, qu'est-ce que cet animal peut apporte à une mission aussi importante.
Et les cancrelats, qui eux ne sont pas très intéressant au début, mais plus on avance dans le manga, plus ils évoluent aussi. Ils ne restent pas ces grands machins au regard vide, ils nous effrayent de plus en plus et développent des caractéristiques qui nous font frémir d'avance sur leur confrontation avec les humains.
Cela, on ne peut pas encore le dire, il y a tellement de possibilité qu'on ne peut que suivre la série avec impatience. C'est un seinen futuriste alors il ne faut pas s'imaginer à un happy end avec des petites fleurs, et pour l'instant c'est très mal parti pour nos humains préférés. Mais ça avance, ça ne tourne pas en rond, certains combats sont un peu long mais c'est un plaisir pour les yeux.
En tout cas une chose est sûre, on ne verra plus ces insectes de la même manière, c'est franchement increvable.
Il y a également à savoir qu'en plus du manga, l'anime est édité en France (2 saisons) et qu'un film live se prépare pour milieu 2016 au Japon. Qu'est-ce que ça va donner ? Ca on ne le sait pas encore, mais je suis très curieuse d'en voir le résultat (ouai, je fais partie du groupe qui aime mater des adaptations à la noix, m'en fiche, ch'ui pas une puriste *sors).