Le crush de la semaine : Assassination Classroom

Assassination Classroom est un shonen écrit et dessiné par Yusei Matsui, publié aux éditions Kana. Compilé à ce jour en 14 tomes au Japon contre 8 tomes en France. Assassination Classroom est un manga à succès qui a donné suite à un film live, 2 OAVs, un jeu vidéo sur 3DS et bien sûr, une adaptation en anime !

Alors autant vous prévenir tout de suite, Assassination Classroom ce n’est pas un manga pour tout le monde. Est-ce qu’il y a des scènes de nu ? Non. Est-ce qu’il  y a des scènes gores ? Non absolument pas ! Ce manga est tous public mais son scénario est tellement déjanté que généralement, soit on adore, soit on déteste et on trouve ça beaucoup trop… WTF ! Une pieuvre jaune professeur et puis quoi encore ? Mais faites place car aujourd’hui, Koro-sensei le meilleur professeur pieuvre jaune est là pour vous donner une leçon sur l’amitié, la confiance en soi et l’art de tuer !

Tout commence avec la classe 3-E du collège Kunugigaoka. La classe 3-E du collège Kunugigaoka est une classe très spéciale. Exilée dans les montagnes et uniquement composée de reclus, les élèves de cette classe « spéciale » ont pour professeur une étrange pieuvre jaune… qu’ils doivent à tout prix tuer.

En effet, cette étrange créature a réussi à détruire 70 % de la Lune et a promis de détruire la planète Terre mais a accepté d’attendre un an avant de réduire à néant l’humanité si le gouvernement l’autorisait à devenir professeur de la classe 3-E du collège Kunugigaoka. Le gouvernement japonais ayant accepté, les élèves ont alors un an pour tuer leur professeur et sauver la Terre, avec à la clé pour celui ou celle qui réussira, la modique somme de 10 milliards de yens! A vos stylos, prêts, feu, tuez !

Les élèves doivent alors jongler entre tentatives d’assassinat et leur scolarité, avec l’aide d’un agent du ministère de la Défense surentraîné et une tueuse à gages qui sont là pour les entraîner et tenter eux-mêmes d’assassiner Koro-sensei.

Mais plus facile à dire qu’à faire car Koro-sensei semble être invincible ; il se régénère et peut se déplacer à la vitesse Mach 20, soit à une vitesse hypersonique. Les élèves de la classe 3-E arriveront-ils à tuer leur professeur à temps?

Alors vous l’aurez sans doute deviné, oui c’est un manga sur l’assassinat rempli de tueurs en tout genre, etc. mais avec une bonne louche de grand n’importe quoi ! La joyeuse présence de Koro-sensei et ses joyeux tentacules ôtent au manga tout le sérieux qu’on aurait pu penser trouver. Cependant, aussi loufoque qu’est le manga, il cache aussi sa part de mystère et d’énigmes... Mais commençons par le commencement : les héros de cette histoire, la classe 3-E.

Cette classe exilée au fin fond des montagnes regroupe tous les élèves du collège Kunugigaoka avec les moins bonnes notes, ceux considérés comme des échecs totaux. On y trouve une multitude d’élèves, de la brute épaisse, à l’intello de classe, en passant par la fashionista. Et quand je dis qu’on trouve de tout je dis bien tout, car on trouve même un… robot ! Mais bon puisque leur professeur principal est une pieuvre jaune, pas de quoi en faire tout un plat n’est-ce pas ?

Moqués par tous et régulièrement humiliés, c’est pourtant aux élèves de la 3-E qu’incombe la tâche de tuer leur professeur pour sauver la Terre. Est-ce parce qu’il s’agit là des plus qualifiés ? Même pas, car à défaut d’avoir des collégiens nuls pour les études mais doués pour tuer, on a des collégiens nuls pour les études et nuls pour tuer. Inquiétant quand on sait qu’ils représentent le dernier espoir de l’humanité contre la menace jaune ! Mais heureusement pour eux, Koro-sensei est toujours prêt à les aider à le tuer. Ils peuvent aussi compter sur Karasuma et Madame Pouffe pour les aider à abattre l’ennemi jaune numéro 1.

Mais l’arrivée de Koro-sensei  ne représente pas pour eux uniquement une chance de prouver au reste du monde qu’ils ne sont pas les déchets que tout  le monde pense qu’ils sont ( et accessoirement devenir riches); c’est aussi une lueur d’espoir car Koro-sensei est le premier professeur à les aider et à les traiter avec considération.

Au cours de l’histoire, on en apprend plus sur chaque élève, comment il ou elle a atterri dans la classe, ses angoisses, etc. et bien sur sa spécialité ! Car il ne faut pas oublier que les élèves sont aussi des tueurs improvisés ! Chaque élève a donc souvent son moment pour briller, exposant son talent dans un tel ou tel domaine, avant d’échouer devant les pouvoirs de Koro-sensei.

Outre le fait que Koro-sensei semble impossible à tuer, un autre problème se pose : les élèves tombent tous irrémédiablement sous le charme de leur professeur. Eux qui n’ont jamais été habitué à être traités de manière aussi « humaine » on beau mettre tout leur cœur à l’ouvrage, et devenir de plus en plus doués, ils n’arrivent pas à être victorieux car ils aiment trop leur professeur et ne veulent pas le perdre.

Mais ce qui fait des élèves de la classe 3-E des anti-héros c’est le fait qu’aucun élève ne ressemble aux héros typiques du genre. De plus, ils ont beau avoir des spécialités, ils ne sont pas particulièrement doués ou super forts, un ou deux élèves mis à part.  Mais les élèves sont aussi des héros. En effet, c’est à eux qu’incombe la tâche de tuer Koro-sensei pour sauver la Terre, malgré le fait que personne à part le gouvernement et le directeur ne soit au courant. C’est eux qui doivent sauver tout le monde, même ceux qui leur font régulièrement du tort. Ce sont des héros anti-héros en quelque sorte.

Entre deux blagues loufoques et tentatives d’assassinats ratées, le manga dénonce aussi le système scolaire japonais qui pousse les élèves à toujours être les meilleurs et où il n’est pas rare de voir des élèves persécutés par les autres élèves, par le biais du machiavélique directeur. En effet, pour assurer un haut taux de réussite, ce dernier a mis en place un système peu conventionnel et discriminatoire : regrouper dans la classe 3-E tous les élèves dits « défaillants » dont les notes sont mauvaises ou qui ne rentrent pas dans le rang. Dans le monde idéal du Directeur, 95 % des élèves « travaillent dur » alors que les les 5 % restants sont des paresseux. Mise en application, son idéologie fait de la classe 3-E les 5 % paresseux que les 95 % ne veulent pas approcher de près ou de loin. La classe 3-E est donc un outil pour motiver les autres élèves à travailler toujours plus au risque de finir dans la classe de la honte et de finir moqué, discriminé et insulté. Car oui, la classe est traitée en vrai pestiférée. Les élèves de la 3-E n’ont pas le droit d’aller sur le campus principal et doivent étudier dans les bois, par exemple. De plus, de nombreux privilèges, comme des tickets de train « première classe », normalement destinés à tous les élèves du collège, leur sont refusés. Ce système barbare portait ses fruits car même les élèves de la 3-E se considéraient comme des déchets. Mais ça c’était avant l’arrivée de Koro-sensei, fervent opposant au système. Plutôt que de traiter ses élèves comme des usines à bonnes notes, il les traite comme des êtres humains et a aménagé le campus de la classe d’une manière à faire rougir d’envie le campus principal. Dans les montagnes de la classe 3-E, on est bien loin du bourrage de crâne du Directeur et de sa recherche d’excellence à tout prix.

Koro-sensei par ci, Koro-sensei par-là, on ne parle que de lui depuis le début du crush, mais qui est vraiment Koro-sensei ?

Koro-sensei est un personnage loufoque qu’on aimerait tous avoir comme prof! Il est super sympa, peut tout faire, change de couleur selon ses humeurs mais surtout, il se préoccupe de ses élèves alors que tout le monde semble avoir perdu foi en eux. Mais aussi bon professeur soit-il, Koro-sensei reste l’homme à abattre pour sauver l’humanité et il le sait bien et est pris d’un enthousiaste plus que suspect vis-à-vis des tentatives d’assassinat de ses élèves, n’hésitant pas à les conseiller ou à les guider afin qu’ils réussissent. Mais rien n’y fait ! La pieuvre jaune se déplace à une vitesse hypersonique et peut se régénérer. Il a beau donner tous les conseils qu’il veut, il semble invincible. Pourtant, il ne désespère pas ; il a foi en ses élèves pour le tuer.

D’ailleurs, son nom est une combinaison du japonais « korosenai » et  « sensei », ce qui donne mot à mot « le professeur impossible à tuer ». Est-ce qie c’est fait exprès ? Oui.

Cependant, derrière ce visage rond et jaune se cache un personnage flou dont on ne connait pas vraiment les motivations, le passé et surtout, la provenance. D’où vient-il ? On ne sait pas d’où il vient, ni pourquoi il a décidé de détruire la Lune car il semble être tout sauf capable d’une telle chose ; il est gentil et prévenant et peut se mettre en colère bien sûr, mais au point de détruire 70 % de la Lune ? Cependant, même si il est le premier à faire rire, c’est vrai qu’il lui arrive de piquer des colères monstres qui font vraiment, mais alors vraiment peur… Puis surtout, pourquoi vouloir enseigner à la classe 3-E ? Pourquoi cette classe en particulier, et même, pourquoi enseigner tout court ? A quoi cela rime de détruire la Lune pour ensuite demander à devenir professeur ? Ça n’a pas de sens.

Au fur et à mesure de l’histoire, on découvre des indices qui laissent sous-entendre que  Koro-sensei a de la famille et qu’il n’a pas toujours été cette pieuvre jaune invincible… Mais alors, qui est-il vraiment ? Et encore une fois, est-ce que les élèves arriveront à trouver la force de le tuer dans les temps ? Toutes ces questions apportent du piment à l’histoire, faisant office de « pauses non-comiques », permettant au lecteur d’alterner entre rires et interrogations suivant une suite logique d’évènements.

C’est un manga très loufoque et WTF qui ne plairait pas forcément à tout le monde mais que je recommande grandement car des mangas comme ça justement, on en trouve peu. Certes, des mangas sur l’amour, l’amitié et l’éduction en on trouve à la pelle (GTO, Beelzebub, etc.) mais honnêtement, vous avez déjà lu un manga où les élèves sont des tueurs qui doivent tuer leur professeur, qui s’avère être une pieuvre jaune qui a détruit 70 % de la Lune ? Ce qui pourrait aussi en étonner plus d’un c’est la facilité avec laquelle le thème du meurtre est abordé ; les élèves et les professeurs en parlent comme de la pluie et du beau temps et on en viendrait même à oublier que c’est une mission de la plus haute importance.

Alors, l’histoire est tordante, le manga rempli de personnages divers et variés, les dessins bons, franchement, je ne vois pas comment vous pouvez hésiter une seconde avant de vous lancer ! Assassination Classroom est une série à suivre qui apporte un vent de fraîcheur dans le catalogue Jump, avec tout ce qu’il y a de moins et de plus original.