Le "crush" de la semaine : Goyo

Pour mon premier crush, j'ai choisi de vous présenter une série assez peu connue du grand public : Goyô. J'ai découvert ce manga il y a quelques mois de cela grâce à une vidéo de Jefferine et j'ai directement craqué sur les dessins singuliers de la mangaka, qui ne plairont vraiment pas à tout le monde (j'y reviendrai par la suite).

Mais Goyô, qu'est ce que c'est ? Il s'agit d'un seinen de genre historique / samouraï de Natsume Ono, à laquelle on doit également Gente et Ristorante Paradiso (cela dit, si vous ne connaissez déjà pas Goyô, peu de chances que vous connaissiez ces autres séries...). Goyô, achevé en 8 tomes, a été publié au Japon de 2006 à 2010 par Shôgakukan sous le titre original de « Saraiya Goyo » et en France de 2009 à 2011 par Big Kana. La série a eu droit à une adaptation animée de 12 épisodes sous le nom de « House of Five Leaves », que j'ai eu l'occasion de regarder et qui retranscrit parfaitement l'ambiance du manga.

 

Goyô nous raconte l'histoire de Masanosuke Akitsu, un rônin (ou « samouraï sans maître ») qui a été congédié par son damiyô à cause de sa trop grande timidité. Il va très vite faire la rencontre de Yaichi, un homme mystérieux et débauché qui lui propose de l'engager comme garde du corps. Fasciné par cet homme tellement différent de lui, Masa accepte son offre... Il ignore que Yaichi n'est autre que le chef de la bande de brigands : les Goyô, spécialisés dans les enlèvements contre rançon. Petit à petit, Masa s'implique dans les activités illicites de cette bande aux membres tous aussi singuliers mais parviendra t il à mettre sa conscience d'homme « bon » en sourdine ?

Il s'agit d'un manga très particulier, comme je l'ai dit par rapport à ses dessins, mais aussi par son rythme, qui ne plaira pas à tout le monde. En effet, celui ci est lent, très lent ! On suit l'évolution de Masa chez les Goyô, il s'ouvre de plus en plus à eux (et aux gens de manière générale), il s'interroge aussi beaucoup sur ces personnages qui le fascinent tant chacun à sa manière. Masa apparaît comme un rônin timide, naïf, maladroit, parfois même irrespectueux bref il n'a rien du « héros » d'un manga samouraï comme on a l'habitude de voir. Autant se le dire, ce n'est pas lui qui m'a le plus marqué, même s'il prend de l'assurance au cours de l'avancée de l'histoire et que le personnage en lui même reste intéressant, je lui ai clairement préféré Yaichi. Chef énigmatique des Goyô, Yaichi semble cacher un passé des plus sombres qu'il ne veut en aucun cas évoquer. Personnage mystérieux possédant un charisme indéniable, il est craint par beaucoup et il fascine les autres dont Masa qui l'admire pour sa prestance naturelle. Les autres membres des Goyô, que ce soit Ume, O-Take, Matsu etc sont tous bien développés par Natsume Ono, qui donne à chacun un but et des motivations différents qui les « contraints » à travailler pour les Goyô. Même s'ils restent des personnages secondaires, l'auteure leur a donné une certaine profondeur ce qui rend l'histoire d'autant plus prenante, parfois un peu complexe à suivre mais aussi et surtout très réaliste. Le principal but de ce manga consiste à ce que le lecteur s'interroge sur les différents personnages et essaye, au fil de leurs discussions, de comprendre leurs choix de vie. On a donc avec Goyô une œuvre qui se veut psychologique, qu'on appréciera pour son côté « qui mène à réfléchir » et qui nous permettra au passage, de découvrir comment les japonais vivaient à cette époque.

 

Je reviens aux dessins que je qualifiais au début de ce crush de « singuliers ». C'est le moins que l'on puisse dire concernant le coup de crayon de la mangaka. Certains comme moi adoreront son style assez spécial : minimaliste concernant les arrières plans, seuls les visages sont bien détaillés (bien que dans certains cas, ceux ci se ressemblent tellement qu'on en vient à se demander qui est qui). Les autres au contraire feront l'impasse dessus, le trouvant probablement trop vide voir carrément brouillon par moment. L'appréciation des graphismes d'un manga étant très subjective, je vous conseille de vous faire votre propre avis là dessus !

En résumé, si vous cherchez un manga samouraï bourré de combats palpitants... Passez votre chemin. Si vous cherchez un manga d'action avec des rebondissements en pagaille... Ben là encore, passez votre chemin. Non parce que Goyô n'est vraiment pas de cette trempe là : le rythme est (très) lent et posé, il y a peu d'action, ce manga samouraï vraiment à part se veut presque de genre « tranche de vie », nous racontant simplement et avec poésie, le quotidien d'un rônin certes peu ordinaire mais dans ce qu'il a de plus humain et c'est ça finalement qui est beau et inattendu.

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