Vivre, ça doit être une sacrément belle aventure !

"My mommy always said there were no monsters, no real one...but there are."  - Newt -

Je n'ai pas trouvé mieux comme introduction pour "The promised Neverland", LE shonen tant attendu depuis l'annonce de sa parution en France l'année dernière par les éditions Kazé. Il faut dire que l'éditeur a tout fait depuis l'annonce pour entretenir la hype autour du titre, rappelant sans cesse l'approche du débarquement en librairie. Une vaste compagne de publicité, une soirée de lancement en grandes pompes, expositions et kit-presse démentiel (que j'avais partagé sur les réseaux #Pouloulou) et même une variant cover de ce premier opus par Benjamin LACOMBE (auteur et illustrateur de talent pour sûr). Autant dire que si l'année dernière l'éditeur misait gros sur "Fire Punch", cette année sera résolument dévouée au super hits de la Shueisha

 

 

Trois ans, c'est à peut près la durée de gestation que la série à connu à partir du moment où Kaiu SHIRAI à livrer son scénario à la Shueisha. Le temps d'ajuster les détails pour aboutir à un résultat satisfaisant, mais surtout le temps de mettre la main sur la talentueuse Posuka DEMIZU, propulsée sur le devant de la scène depuis. Si la série est toujours en cours de parution au Japon (le huitième tome est disponible depuis début avril), le binôme a dores et déjà annoncé que la série avait atteint la moitié de son existence, aussi nous ne devrions pas dépasser la vingtaine de tome au final. Voilà par la partie "historique" de la série, maintenant entrons dans le vif du sujet ! Tout d'abord déjà de quoi ça parle en fait ?! Emma, Norman et Ray, trois orphelins vivent paisiblement à l'orphelinat Grace Field House. Ils ne manquent de rien, bien nourrit, logé, blanchit, peuvent s'amuser avec les autres enfants et son couvert d'amour par "Maman". Tout est parfait ou presque...leur quotidien basculera le jour où ils découvriront que l'orphelinat n'est que la partie immergé de l'iceberg, une course contre la montre et la mort débute alors ! Typiquement le genre de série qui a tout pour intriguer le lecteur et qui a vite fait de rendre accroc à la lecture. J'avais eu l'occasion de lire le premier chapitre lors du lancement de la série au Japon, j'avais été charmé par l'amorce proposé, la lecture de complété du premier volume aura achevé de me convaincre. J'ai finalement longuement hésité à proposer un avis lors de la réception du kit-presse (il y a quelques mois en arrière), mais j'ai préféré temporiser et vous proposez ce grand format pile pour la sortie en librairie ce qui me semble plus judicieux non ?!

 

 

La version courte de mon avis ? C'est que "The promised Neverland" fait partie de ce genre de shonen hybride qui nagent entre deux eaux à savoir le shonen et le seinen, une catégorie où trône depuis toujours "Death Note" (chez Kana). Bien que les histoires n'ont strictement rien avoir l'une et l'autre, on ne peut que constater et ce réjouir des similitudes inhérentes au genre. Il faut dire que l'univers proposé est teinté de noirceur et possède un aspect psychologique très poussé. En un sens, je dirais même que la série est plus peaufiné dans le sens où l'histoire n'entre pas trop profondément dans le jeu de dupes et ce contente de surprendre le lecteur avec d'autres ressorts. Il faut dire que la série mixe très habillement plusieurs éléments, réflexion, horreur, fantastique, action, humour, suspens, psychologie et autant dire qu'avec autant d'ingrédients il faut faire extrêmement attention à la tenue de route de la série, ce que parvient pour le moment très bien à faire SHIRAI. Ce n'est pourquoi qu'un premier volume, très introductif, posant les bases de l'univers, présentant les personnages et ce qui nous attends grosso modo pour la suite de l'aventure. L'histoire nous propose aussi un trio de personnages hauts en couleurs, une caractérisation vraiment efficace, chacun possédant ses qualités propres, ce complétant un peu, palliant chacun aux défaillances des autres pour ainsi dire. Fait notable, s'agissant d'enfants luttant contre des adultes voir un système entier, inutile de dire que le rapport de force est totalement inégale et c'est là justement l'une des forces majeures du titre ! Les héros doivent s'en sortir par d'autres moyens, rusant, faisant travailler leurs matières grises plutôt que de distribuer des mandales comme dans une grande partie des shonen (mais on aime bien ça aussi cela dit #GomuGomuNo). Clairement SHIRAI valorise l'effort, l'entre aide, la réflexion, la ruse et l’héroïsme et il faut reconnaître que c'est rudement efficace. 

 

 

On parlera aussi des twist et autres artifices qu'utilise le scénariste pour surprendre le lecteur quasiment à chaque nouveau chapitre. J'avoue que je me demande si il parviendra à maintenir longtemps ce degré de suspens qui rend la lecture très addictive. En outre, on retrouve aussi beaucoup d’éléments mystérieux et qui laisse le lecteur dans un brouillard constant sur plusieurs point, les mystérieux numéros, l'autre côté du mur, les démons, Maman etc... Quelques débuts de réponses sont parfois apportés, mais cela reste encore trop vague pour vraiment savoir le fin mot de l'histoire (encore heureux ce n'est que le début). Soit dit en passant, plusieurs niveaux de lecture sont possible, notamment une critique de la société de consommation assez intéressante. Au-delà de ça, même si nous avons entre les mains un shonen, la paire de mangaka n'hésite pas pour autant à frapper fort, instaurant un climat horrifique par moment et n'épargnant rien aux lecteurs avec des scènes brutales et violentes. Transition parfaite puisque si le scénario est aussi bien mis en valeur c'est notamment aussi grâce à la talentueuse DEMIZU ! Plus d'une année pour dénicher cette petite auteure, suite à l'interview dans laquelle on l'apprend, je me suis penché rapidement sur les autres travaux de la mangaka et comment dire...c'était très différent. Comme quoi on peut faire évoluer son trait dans un style dramatiquement différent. Très douée pour la mise en page et le découpage de ses planches, ce qui frappe le plus c'est l'ambiance et les émotions que parvient à faire ressortir la mangaka. J'ai l'impression qu'elle saisit très justement à chaque fois ce qu'il faut transmettre aux lecteurs, rendant parfois la lecture anxiogène à souhait. Elle parvient aussi à créer le bon décalage notamment concernant les enfants et appuyant bien sur ce point-là quand il le faut, offrant un contraste assez saisissant. 

 

 

Je n'entrerais pas plus en détail pour ne pas éventuellement spoiler la lecture et je pense que mon avis est suffisamment clair et étoffé non ?! C'était tellement évident de faire un grand format pour "The promised Neverland" que j'ai bien failli ne pas le faire, je pense que les articles, podcasts et autres, vont fleurir comme neige au soleil (oh wait.... #NonSens) encensant la série. Cela dit, il était compliqué quand même de ne pas piper mot sur ce qui s'annonce comme l'une des sorties majeures de 2018. Vous l'aurez compris, c'est un excellent démarrage, Kazé à fait une très bonne pioche avec un manga intelligent, rythmé, beau, addictif et qui saura assurément vous prendre dans ses filets dès les premières pages !

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