Les lectures mangas de la semaine S08E47
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Hey bande de fous, ça roule ?! On revient pour une nouvelle semaine de mangasse, cette semaine on a des lancements, des suites, des fins et je me suis même enfilé toute une série entière (#TropFoufou) !! Bon, je fais le malin, mais je suis entrain de tabler sur le Top2018 et c'est chaud, je vais pas vous mentir.

"Fortress of Apocalypse" Vol.1 à 10 (FIN), de Yu KURAISHI & Kazu INABE, chez Pika.
J'étais totalement passé à côté de la série jusqu'ici (à tord ou à raison), mais le dérangeant "Starving Anonymous" m'a poussé à me pencher sur ce qu'avaient déjà pu produire les deux auteurs. "Fortress of Apocalypse" s'est donc imposé à mes yeux et je dois dire que sur l'ensemble, c'est pas mauvais. Alors clairement ce n'est pas le titre du siècle, le récit nous propose de suivre 4 jeunes détenus qui assiste en gros à la fin du monde depuis la prison. Un endroit hermétique qui finalement les sauve, mais pour combien de temps ?! C'est amusant car le titre démarre un peu comme beaucoup d'autres, ça flirte même carrément comme un titre zombie, sauf que dans le détail (et au fur et à mesure de l'avancée), on s'aperçoit que c'est autre chose et c'est un des aspects du titre que j'ai bien aimé. Car si les auteurs usent et abusent de ce qu'on peut déjà voir un peu partout, ils ont essayés de proposer aux lecteurs une explication différente et on part même sur totalement autre chose dans les derniers volumes (tout en restant sur la même trame). Les personnages sont clichés, sans que cela ne devienne agaçant, ce qui est toujours un point positif. Le titre bien qu'étant résolument orienté divertissement parvient tout de même à pousser un peu à la réflexion, avec comme souvent sur ce genre de récit, l'être humain et son comportement. Je le disais plus haut, tout n'est pas parfait, certains points semblent un peu trop "perchés" et certaines réactions pas toujours cohérentes, mais dans l'ensemble ça passe. Visuellement, moi je trouve que le trait de l'auteur n'est pas mauvais, de plus il a cette capacité à mettre en avant l'horreur et la folie assez épatante.
Scénario : 3/5
Graphismes : 3.5/5
Ma note (qui est aussi globale comme j'ai tout lu d'une traite) : 6.5/10
Ca mérite plus que la moyenne, pour un titre qui est plutôt divertissant dans son ensemble. Certains passages sont dérangeant à souhait, les auteurs font le maximum pour proposer du neuf tout en gardant ce qui a déjà été fait. Non, sérieusement, moi, j'ai passé un moment de lecture sympatoche, de plus ce genre de titre est toujours l'occasion de voir jusqu'où la folie humaine peut aller.

"Devil's Relics" Vol.1, de DARCY/MAITRE GIMS/TAMURA/MORVAN, chez Glénat.
Tient, un titre qui avait hautement attisé ma curiosité et plutôt que de cracher dessus sans avoir vu le produit (comme j'ai pu en voir depuis l'annonce du titre), j'avais préférer attendre en silence et me faire ma propre idée. Alors forcément voir Maitre Gims et Darcy proposer un manga, ça peut faire rire, voir même peur, mais rien n'interdit X ou Y de toucher à plusieurs domaines. Si c'était visiblement un rêve d'enfance pour les deux frères, ils ont tout de même été suffisamment lucides pour comprendre que vouloir ne suffit pas toujours et qu'il allait devoir demander de l'aide pour concrétiser ce projet. C'est là que débarquent TAMURA et MORVAN qui sont venus mettre en image pour l'un et en ordre pour l'autre sur les idées de la fratrie DJUNA. Parlons un peu déjà de l'aspect graphique, puisqu'on retrouve aux manette TAMURA, un mangaka pur jus qui vient prêter sa plume à ce projet, le trait est fin, plutôt habile sur les phases d'actions, pour autant je le trouve un peu léger justement et manquant de caractère pour vraiment offrir des planches qui claquent bien. Le chara-design reprend des idées de Darcy justement, pas mauvais, sans pour autant sortir des sentiers battus. En vrai la partie graphique est à bosser, mais possède un potentiel intéressant. Ce qui m'a finalement mis le plus en difficulté c'est du côté scénario, c'est très bien de s'accompagner de gars comme MORVAN qui est un scénariste chevronné, sauf qu'il ne semble pas avoir bien saisi le timing à avoir pour un manga qui demande une narration plus rapide, plus percutante et clairement ce premier volume traîne inutilement, sans pour autant amener le lecteur quelque part. On découvre les personnages principaux, de façon même assez approfondie, en revanche si on parle rapidement de l'univers dans lequel on évolue, ça reste trop, trop survolé, si bien qu'à la fin du volume on connait le personnage de Kaïs, en revanche l'univers et l'histoire elle-même.....peau de zobi comme disait mon père (bon ok pas sûr qu'il a dit ça un jour, mais bon). Ce n'est pas parce qu'on est sur une introduction qu'il faut être mou du gland, bien au contraire, c'est là qu'il faut frapper fort pour captiver le lecteur. J'ai appris avec le temps qu'il faut laisser sa chance aux titres et ne pas trancher directement sur le premier tome, mais beaucoup de monde n'ont pas ma "compassion". J'espère donc que le deuxième aura une narration plus percutante, sans quoi je pense passer mon tour.
Scénario : 2/5
Graphismes : 2.5/5
Ma note : 4.5/10
Potentiel : Ya du boulot...
Clairement le pari n'est pas gagné pour le quatuor en charge de "Devil's Relics". L'histoire n'est pour le moment pas folle, prend beaucoup de temps pour se développer et hélas on arrive en bout de tome avec l'impression d'avoir juste une introduction, laissant le lecteur un peu dubitatif et ne sachant pas vraiment à quoi il a affaire. Ce n'est pas une horreur à lire, mais c'est sûr qu'il va falloir bosser et corriger pas mal de chose pour pouvoir entrer dans la cour des grands.

"Dog end" Vol.1, de YURIKAWA, chez Kana.
C'était l'une des dernières nouveautés de 2018 des éditions Kana, "Dog End" est enfin disponible chez nos libraires. Je vais pas vous l'à jouer genre j'attendais ce titre avec impatience, pour dire vrai je l'avais carrément zappé avant de l'avoir entre les mains. Bon, le manga ayant l'air d'être plutôt correct, je n'ai pas mis bien longtemps avant de me pencher dessus. Chargés de la protection d'une jeune fille, un policier et un tueur vont devoir faire équipe. Au menu castagne et re-castagne, des combats qui claquent entre des tueurs vraiment...fou ! Probablement un coup du hasard, mais ce titre a pratiquement les même défaut que son voisin du dessus. Si les graphismes de YURIKAWA sont plus maîtrisé, plus fluide et claquent plus notamment grâce à des scènes d'actions très réussites, côté développement du scénario j'ai déjà plus de réserves. En effet, "Dog End" propose beaucoup d'action, prend le temps de présenter ses personnages, mais au bout du compte, on ne sait pas vraiment dans quoi nous mettons les pieds. Alors, c'est très bien de prendre le temps de donner de l'épaisseur aux personnages, de bien les présenter et les ancrer dans l'esprit du lecteur, mais si tu ne fais que ça, forcément, c'est la trame principale et la direction de l'histoire qui ne prend pas vraiment forme, ce qui est tout de même pénalisant pour un premier volume. La narration en elle-même est vive et fluide, de plus on retrouve pas mal d'action ce qui amène par défaut beaucoup de rythme durant la lecture et fait qu'on ne s'ennuie pas. En revanche, moi j'ai refermé ce volume avec une bonne impression globale, mais sans savoir vraiment la direction que souhaite prendre l'auteur pour la suite du récit et ce qui nous sera proposé. Là encore je vais jeter un œil au suivant, mais il faudra clairement proposer plus de contenus.
Scénario : 2.5/5
Graphismes : 3/5
Ma note : 5.5/10
Potentiel : On reste aux abois !
Vous savez quoi, je lui trouve presque les même défauts qu'à son voisin du dessus. Les graphismes sont plus réussis et la narration est plus percutante, avec plus d'action notamment. Pourtant, j'ai posé mon tome une fois encore en ayant une bonne connaissance des personnages, mais sans savoir ce que voulait me proposer l'auteur avec son titre....

"Birdcage Castle" Vol.4 (FIN), de Toutarou MINAMI, chez Doki Doki.
C'est déjà la fin pour "Birdcage Castle" aux éditions Doki Doki, un survival qui m'aura bien botté depuis ses débuts et dont j'attendais tout de même d'avoir la conclusion avant de vraiment "classer" le titre. Que nous a donc réservé le mangaka pour clore son récit ? Eh bien ma foi, je suis mi-figue, mi-raisin sur ce coup-là. La conclusion m'a surpris notamment lorsque les masques tombent et que l'on découvre l'instigateur de tout ça, ainsi que ses motivations. Les explications apportées ont du sens, c'est bien amené et monté par l'auteur, avec toujours du suspens et même quelques flashbacks pour appuyer tout ça, pour autant j'aurais aimé retrouver autre chose qu'une histoire de vengeance derrière tout ça. Deuxième effet kisscool cependant, avec un binôme de coupable que là encore on aurait eu du mal à déceler avant ce coup de théâtre. C'est aussi bien mené, cependant ce dernier volume manque quand même d'un peu de rythme, c'est très bavard (mais riche en révélations) et forcément j'aurais apprécié un peu plus de folie tout. Par ailleurs, la découverte du coupable tombe quand même un peu comme un cheveux sur la soupe, sachant que les raisonnements du groupe pour le démasquer sortent parfois un peu de nul part. Le titre reste vraiment très agréable à lire, notamment parce qu'il propose une approche différente, mais l'ensemble manque un peu de perfection pour vraiment marqué sur le long terme.
Scénario : 3/5
Graphismes : 3/5
Ma note : 6/10
Ma note globale : 7/10
Dans son ensemble "Birdcage Castle" est plutôt surprenant, notamment pour son côté casse-tête et survival "non-bourrin". C'est principalement ce qui le fait sortir du long à mon avis, puisqu'on va au-delà de ce qu'on peut retrouver habituellement, où tout du moins l'approche proposée est différente. Bon la conclusion n'est ni bonne, ni mauvaise, je lui trouve des points positifs et négatifs, mais je trouve que MINAMI est allé au bout de ses idées et ça j'approuve. Un petit survival bien sympa, pour ceux qui voudrait découvrir un peu autre chose que la soupe habituelle.

"Mushoku Tensei" Vol.7 & 8, de Yuka FUJIKAWA & RIFUJIN NA MAGONOTE, chez Doki Doki.
"Mushoku Tensei" de retour, j'en ai profité pour m'enfiler tranquillement deux volumes et ce qui est d'habitude un vrai plaisir c'est rapidement transformé en tannasse cette fois. Impossible de mettre la moyenne au titre sur ces deux volumes là, notamment sur le scénario qui m'a semblé inexistant et ne proposant que du vide ou presque. En vrai j'ai mis un sur cinq tout simplement pour les retrouvailles entre Rudeus et son père et pour les quelques bons passages développés autour de ça. Le reste est d'un rare ennui et m'a donné l'impression que les auteurs ne savaient pas trop quoi faire ou tout du moins comment poursuivre leur histoire. C'est ouf quand même de voir pratiquement deux volumes de remplissage insipide qui n'apporte rien à l'histoire, ni aux personnages d'ailleurs... j'espère que les prochains volumes vont rehausser le niveau parce que là c'était pas ça du tout, je me suis même demander si j'étais bien sûr la même série qu'auparavant. Bref...les coups de mou ça arrive, espérons que le neuvième opus sera parce que là si on parle "ratio", sur huit volumes ça représente un quart quand même.
Scénario : 1/5
Graphismes : 3/5
Ma note : 4/10
J'ai défendu le titre depuis le début, mais j'avoue que sur ces deux tomes c'est proche du vide sidéral. Vous savez ces épisodes dans les animes qui ne servent à rien, juste à faire du remplissage et tirer en longueur ?! Bha j'ai eu l'impression de lire ça en manga.

"Détonations" Vol.1, de Tsutomu TAKAHASHI, chez Pika.
Probablement l'un des mangaka les plus sous-estimé du marché, Tsutomu TAKAHASHI ("Bakuon Retto", "Sidooh", "Soul Keeper"....) est de retour et c'est avec une joie non feinte qu'on avait appris que le titre sortirais sous la bannière des éditions Pika et plus précisément dans sa collection graphic. Deux bons gros pavés nous serons proposés l'occasion de voir ce mangaka hors du commun et à la puissance graphique ultime dépeindre une toute nouvelle histoire. Le jeune Satoru mène une vie très basique, vivant au jour le jour, sans trop savoir quoi faire pour s'en sortir. Son voisin Genji est un vieil homme proche de la mort, alors qu'ils discutent, il lui avoue être un ex-yakuza et lui propose une grosse somme d'argent contre deux services. D'abord réticent, le jeune homme fini par accepter le marché et découvre avec stupeur les "tâches" qu'il devrait opérer. La première, tuer le vieil homme, aller brûler de l'encens sur les tombes des victimes de l'ex-yakuza. Tomber tête la première dans un univers violent et impitoyable, Satoru va devoir se transcender pour s'en sortir ! Bon, tu le sens déjà rien qu'avec le pitch, TAKAHASHI va probablement nous mettre bien encore une fois et ça rajoute encore plus à l'incompréhension que j'ai vis à vis des ventes de cet auteur qui sont minimalistes. Est-ce les pitch qui ne parlent pas aux lectorats français ? Les dessins trop sombres ? Où bien le fait que l'essentiel de ses séries sont publiés par Panini (éditeur que tout le monde adore) ? Peut-être un mixe des trois ? Je ne serais pas l'expliquer, en tout cas sache lectorat français que tu me déçois de ne pas foncer sur les pépites qu'offre ce mangaka. Quoi qu'il en soit, on a la chance de voir le titre paraître dans un grand format et laissez moi vous dire que c'est un vrai bonheur de voir la puissance graphique de TAKAHASHI prendre tant d'ampleur. Non, mais c'est un vrai kiffe de pouvoir se délecter des planches de l'auteur en grand format, ça permet d'apprécier encore mieux son trait, ses détails, le boulot qu'il opère pour nous proposer vraiment quelque chose de fort et comme toujours chargés en émotions. Concernant l'histoire, l'auteur nous propose une road-trip dans les bas-fond, permettant comme il adore le faire de décrypter l'être humain et ses côtés sombres. Le titre est d'ailleurs très malin puisqu'il marque l'importance de chaque coup de feu que tire Satoru, j'ai trouvé ça bien vu. Chaque choix qu'il fait apporte son lot de conséquence et l'amène donc à vivre "l'aventure" que le mangaka nous narre avec beaucoup de justesse, de violence et d'émotions. Les personnages sont très bien écrit, comme souvent avec cet auteur j'ai envie de vous dire, l'évolution est plaisante à suivre et je suis sûr qu'au final on débouchera sur quelque chose de très bien si l'auteur ne se loupe pas sur la conclusion.
Scénario : 3.5/5
Graphismes : 4.5/5
Ma note : 8/10
Potentiel : Détonnant !
Rohlalala...qu'est-ce qu'il nous fait ce diable de TAKAHASHI ?!! "Détonations" frappe fort, avec une première moitié de récit aussi efficace que cruelle de réalisme. Le mangaka est toujours aussi talentueux et parvient à aller là où beaucoup rebrousse chemin, de plus cette édition grand format permet de mettre en avant les planches qui sont magnifiques et rendent justice au coup de crayon surpuissant du mangaka !

"L'atelier des sorciers" Vol.3, de Kamome SHIRAHAMA, chez Pika.
Je vous rappel en passant que l'intégral des films "Harry Potter" est disponible chez notre ami commun Netflix. Totalement hors sujet (ou presque), revenons maintenant sur ce troisième opus de "L'atelier des sorciers", un titre qui n'a rien a envier à l'univers du petit magicien à lunette. Clairement je l'ai déjà dit mais c'était ma crainte première, que l'autrice propose un récit trop proche de cette licence et qu'on constate en permanence que tel ou tel truc était pompé dessus. Il n'en est rien et c'est avec beaucoup de plaisir que je me délecte de chaque nouvel opus, SHIRAHAMA a quand même su créer un univers à part entière. C'est avec beaucoup d'ingéniosité et en reprenant quelques codes classiques qu'elle est parvenue à proposer aux lecteurs un vrai univers aussi vaste que riche sur bien des niveaux. Sa galerie de personnage est diverse et variée, l'utilisation faite de la magie dans son univers est excellente et même si la trame de fond avance à pas feutrés, ça défile rapidement et on ne s'ennuie pas une minute lors de la lecture. Faut-il ajouter que graphiquement elle ferme des bouches les doigts dans le nez ?! Je crois que c'était Edith Piaf qui a dit un jour "Si votre ramage se rapporte à votre plumage" (#Inculte) et c'est un peu le cas ici "Si l'intérieur se rapporte à l'extérieur" autant dire que ça va claquer. Certains titres ont parfois de belles illustrations en couvertures, puis à l'intérieur c'est un peu moins le cas...ici c'est vraiment du même niveau, certaines planches sont vraiment magnifiques et on ne peut que s'extasier devant elles !! On poke l'ami Fédoua LAMODIERE qui fait un bon travail d'adaptation et se creuse la tête pour proposer des termes qui collent et qui sont vraiment bien trouvés !
Scénario : 4/5
Graphismes : 5/5
Ma note : 9/10
Troisième opus seulement et pourtant "L'atelier des sorciers" fait presque déjà parti des grands! SHIRAHAMA est vraiment une excellente dessinatrice et elle ne manque pas d'ingéniosité pour son univers et sa narration. Je prend beaucoup de plaisir à lire ce titre et vous savez quoi, j'ai l'impression que la parution espacée ajoute encore plus à la découverte de chaque nouvel opus. Vraiment l'une des très bonne surprise de 2018 !