Chronique : Sans même nous dire au revoir (one-shot)
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Type : Seinen
Auteurs : Kentarô UENO
Editeur : Kana
Prix de vente : 12.70€
Nombre de tomes France : 1 (terminée)
Nombre de tomes Japon : 1 (terminée)
Date de parution : 4 novembre 2011
Pitch :
Kentarô Inoue est mangaka. Il habite, avec sa femme et sa fille de 10 ans, dans une petite maison qui lui sert aussi d’atelier. C’est une famille heureuse. Certes, sa femme souffre de dépression mais, elle suit un traitement et tout a l’air de bien se passer. Jusqu’au jour où, alors qu’il s’apprête à se coucher, il la retrouve allongée face contre sol, inerte. « Sans même nous dire au revoir » raconte ce qui s’est passé ensuite dans la vie de l’auteur jusqu’à aujourd’hui.
Chronique :
Le titre de l'ouvrage indique clairement et explicitement le propos, "Sans même nous dire au revoir" sera le récit poignant, à chaud, d'un mangaka vivant un deuil.
Encore une œuvre surprenante publiée par Kana, qui multiplie décidément les initiatives en ce sens. C'est un vrai plaisir de suivre cette politique éditoriale, et ce n'est pas cet ouvrage
qui contredira cette impression. Car certes, indéniablement, le titre possède des défauts, mais il a été écrit et dessiné avec une telle sincérité, que la démarche n'en est que louable. L'auteur
aborde crûment les circonstances du décès de son épouse, et ce qui s'est ensuivi, tout en utilisant son médium de sorte à transmettre ses ressentis via quelques planches spectaculaires. Le récit
en lui-même n'a d'ailleurs que peu d'importance : il s'agit d'un melting-pot à chaud de ce qu'a vécu et pensé notre auteur. Difficile dans ces circonstances de critiquer quoi que ce soit, puisque
ce n'est ni plus ni moins que son ressenti qui nous est présenté sans fard.
Le graphisme, atypique, s'avère plutôt adéquat car flexible, bien qu'il rebutera au premier abord une large majorité de lecteurs. La base est plutôt crue, proche du réalisme tout en étant
sans concession. Typiquement, quelques planches sur sa femme sont loin de la stylisation habituelle du manga, et plus proche du croquis sans ambages. D'autres planches, en particulier celles qui
illustrent son ressenti, sont extrêmement réussies, et sont le résultat d'une excellente maitrise du médium, clairement. Les émotions sont palpables dans ces moments là, au contraire d'autres
passages bien plus neutres, plus proches de l’introspection et tout aussi adéquats.
En bref, voilà clairement une œuvre atypique et difficile à critiquer. La démarche est très intéressante, et le propos plutôt dur, sans équivoque. À essayer pour tout lecteur en quête d'un
one-shot sortant des sentiers battus.