Chronique : Emma Vol.9
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Type : Seinen
Auteurs : Kaoru MORI
Editeur : Kurokawa
Prix de vente : 6.90€
Nombre de tomes France : 10 (terminé)
Nombre de tomes Japon : 10 (terminé)
Date de parution : 10 décembre 2009
Pitch :
Nous nous attarderons cette fois tout particulièrement sur le couple Mölders et leurs enfants, puis nous assisterons à la naissance de l'amitié singulière qui lie William à son ami le prince Hakim. Puis Kaoru Mori nous présentera une tranche de vie des jeunes domestiques de la famille Mölders à travers l'espiègle Polly et l'imperturbable Alma. Nous découvrirons aussi quelques anecdotes sur la troupe jouant la pièce « Le barbier de Séville » déjà aperçue dans un précédent volume.
Chronique :
Deuxième tome des digressions de l'auteur d'Emma qui, une fois son récit principal clôt, s'évertue à nous dépeindre la vie de l'Angleterre époque victorienne, par le biais de récits secondaires
traitant des personnages, anecdotiques ou non, qui ont pavés la trame des sept premiers volumes.
On parcourt ce volume avec une délectation indéniable. Plusieurs récits sortent d'ailleurs du lot : celui de l'écureuil, par sa maestria graphique, mais aussi celui du couple d'aristocrates
allemands, terriblement attachant et sensuel dans un chapitre très bien amené, simple et touchant. Ce tome se clôt sur un double chapitre pudique et délicat sur les relations amoureuses d'un trio
de comédiens entraperçus dans la série principale. Seul le chapitre traitant des emplettes des femmes de chambres du manoir où travaillait Emma s'avère sans réel intérêt et ne parvient pas à
passionner. Un quasi sans-faute scénaristique.
Le trait en lui-même passe un cap en regard aux précédents tomes. Le premier chapitre, récit d'une courte aventure de l'écureuil Théo en milieu naturel, est habillé par un graphisme qui n'a
jamais été aussi détaillé et tramé avec une délicatesse absolue. Ce passage est particulièrement spectaculaire et immerge parfaitement au sein de cette escapade forestière. Idem, dans le chapitre
suivant, où le trait se veut sensuel et indolent, une franche réussite. Parcourir ces planches est donc un réel plaisir, malgré des visages très mangas et parfois un peu ressemblants, en terme de
personnages masculins. Mais qu'importe, car Kaoru Mori a indéniablement acquis un style personnel, et un niveau graphique particulièrement appréciable et adapté à son récit.
L'immersion dans cette Angleterre victorienne n'a jamais été aussi réussie, et l'on est surpris de prendre presque plus de plaisir avec ces histoires courtes qu'avec la trame principale, pourtant
qualitative. Un volume extrêmement plaisant, et qui démontre sans faille toutes les qualités de cette auteur à suivre de près.