Chronique Avant-Première : Les misérables (one-shot)
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Type : Seinen
Auteurs : Victor HUGO (scénario)/Collectif (dessin)
Editeur : Soleil Manga
Prix de vente : 6,95€
Nombre de tomes France : 1 (terminé)
Nombre de tomes Japon : 1 (terminé)
Date de parution : 25 mai 2011
Pitch :
Octobre 1815, Jean Valjean, après 19 années de bagne, revient en France, plein de rancunes contre la société. Mais une rencontre va changer sa vie et le transformer en homme de bien. Pourtant, en ces années-là, difficile de fuir son passé...
Chronique :
Après le Capital, première série inaugurant la collection des "classiques" de Soleil, voilà qu'arrive de par chez nous Les Misérables. Démarche intéressante que nous présente l'éditeur Soleil, car s'inscrivant à contre-courant de ses tendances éditorialistes habituelles.
La préface nous informe d'entrée de jeu que l'auteur souhaite avant tout donner envie de se plonger dans l'oeuvre originelle, et que ce one-shot ne se prêtant aucunement être un substitut de celle-ci. Il aurait effectivement été délicat de prétendre le contraire, lorsque l'on se confronte à un classique si imposant. L'histoire contient donc un certain nombre de raccourcis et de scènes survolées, mais n'en demeure pas moins plutôt intéressante, matériau de base oblige. Le tout est dans l'ensemble plutôt correctement construit et assez fluide, bien que l'on sente aisément les limites du format et du style de l'auteur. Hormis une ou deux scènes, les propos sont par contre plutôt édulcorés. Ou plutôt, c'est la mise en scène qui atténue très largement leur portée.
Ainsi, le découpage, rapide et correctement mené bien que parfois un peu léger, possède un point faible assez gênant : l'auteur ne valorise que peu les scènes importantes (comme la mort de certains personnages) et expédie nombre d'autres scènes sur lesquelles il aurait été judicieux de s'attarder. Couplé à cela, nous avons un graphisme correct mais passe-partout qui n'aide pas non plus à rendre l'oeuvre singulière. Tout est plutôt banal, bien que les trames et les noirs soient correctement utilisés, évitant d'aboutir à quelque chose de trop fade. Le trait a néanmoins une qualité évidente : sa grande lisibilité, qui permettra à tout un chacun de s'essayer à la lecture.
Cette adaptation des Misérables, bien que loin d'être déplaisante, demeure au final plutôt banale pour un habitué du manga. Pour d'autres, et en particulier les plus jeunes, cela peut néanmoins être une excellente introduction à la littérature classique, ou encore un moyen de découvrir lesdits mangas en douceur.