Akatwaouw!!!
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Me voilà de retour après quelques semaines de détente… En pleine forme pour partager avec vous mon avis sur les dernières nouveautés Akata !
Je les attendais depuis longtemps, ces deux jolies sorties… Alors, ai-je été déçue ? Ravie ? Mitigée ? On en parle de suite.
On attaque avec Quand la nuit tombe de Rie Aruga. Le nom de l’autrice vous parle probablement puisqu’elle a écrit Perfect World, une série ayant connu un grand succès, en douze volumes terminée, parue aux éditions Akata également.
Cette fois, l’auteure nous offre un one shot où l’on va suivre Takaomi et Ao, deux lycéens vivant dans une ville industrielle. Takaomi et Ao sont amis depuis le collège et ont une relation très proche. Les autres lycéens n’attendent d’ailleurs qu’une chose : qu’ils se mettent en couple. Leurs vies vont cependant basculer lorsque le père d’Ao, patron d’une usine, viole la mère de Takaomi…
Commençons par le début. Sous la jaquette on retrouve quatre portraits de Takaomi et Ao à différents âges de leur vie. Cela donne une belle esquisse de leur relation. On retrouve deux pages en couleur dès le début du manga, très agréables à regarder.
Dès que l’on débute la lecture, on se rend compte que cette œuvre va être littéralement bouleversante. Bouleversante en tout point puisque Rie Aruga parvient en un one shot à faire passer un million d’émotions au lecteur. Il s’agit d’un exercice extrêmement périlleux qu’elle va réussir haut la main.
L’histoire de nos deux jeunes lycéens est simplement terrible et décrite avec énormément de pudeur. On imagine sans mal le malaise qui habite Ao et Takaomi après ce terrible épisode. Rie Aruga nous montre comment la vie de ces deux familles vole en éclat en une seconde et les répercussions des actes du père d’Ao. Je n’en dirai pas plus afin de ne pas spoiler. Il y a en tout cas énormément de dynamiques analysées par l’auteure dans ce manga, qu’il s’agisse des liens familiaux, de l’inversion des rôles de chacun, de l’abord du devenir suite à un tel traumatisme. Autant de sujets très bien abordés et traités avec beaucoup de sensibilité.
Nos deux personnages sont extrêmement attachants, faisant preuve d’une immense bienveillance l’un envers l’autre. L’autrice nous emmène bien au-delà d’un simple récit. Elle dévoile avec justesse les conséquences sur les vies de chacun, la malveillance dont on peut être victime alors que l’on n’est finalement pas responsable des actes des autres.
Au niveau du graphisme, les dessins sont percutants, on alterne moments présents et passés, la lecture est rendue fluide par un découpage de planches bien réalisé. Les émotions passent parfaitement à travers les expressions des visages. Le trait de crayon est très agréable.
A savoir que dans une note de l’autrice, nous apprenons que cette œuvre a été pré publiée dans le magazine Morning, un magazine principalement destiné aux employés de bureaux masculins, afin de sensibiliser ce public à ce sujet.
Petit plus, le format est un peu plus grand qu’un format classique.
En conclusion, Rie Aruga nous met en apnée à chaque instant. Elle a su traiter le sujet si compliqué du viol de manière extrêmement intelligente et pudique. Il s’agit pour moi d’une œuvre incontournable, traitant d’un sujet peu abordé où l’on va parler essentiellement des victimes collatérales. Il s’agit bien sûr d’un one shot qui n’est pas destiné à un public très jeune, on le retrouve ainsi dans la collection Large chez Akata.
Je ne peux qu’en conseiller la lecture, ce one shot est juste époustouflant!
❤️❤️❤️❤️❤️
On poursuit avec un peu plus de légèreté en lisant Stand Up ! de Aiji Yamakawa, une série terminée en quatre tomes au Japon, dont le premier vient d’être publié en France dans la collection Medium.
L’histoire se déroule auprès d’Utako Furuya, une lycéenne complexée par sa taille (un mètre soixante-douze), mais aussi un peu par ses oreilles. Elle va faire la connaissance d’Harada Naoyuki, un lycéen très franc et direct. Des liens vont se tisser entre eux, va-t-on assister à la naissance d’une histoire d’amour ?
Le premier tome pose l’histoire. On fait la connaissance des personnages principaux, Haruda, dynamique, entreprenant et sociable, face à Utako, plus réservée, complexée et qui doute énormément. On ressent qu’Haruda et Utako ont très rapidement un bon contact.
L’histoire est légère, on est dans une ambiance school life où l’on découvre les premiers émois, les notes en bas de cahier, les premiers échanges. C’est mignon et frais.
La question des complexes est très bien amenée, on découvre les doutes que cela procure et la méfiance envers les autres que cela peut entraîner. On voit qu’Utako est en questionnement perpétuel avec une peur constante de ne pas plaire. Est-ce que quelqu’un d’autre peut vraiment aimer les aspects que l’on aime le moins chez soi ?
On ressent aussi les à priori que cela amène, Utako étant grande, on la prend pour quelqu’un de plus âgée.
A la fin du tome, d’autres personnages entrent en jeu. Est-ce que nous aurons un fameux triangle amoureux ? Mystère… La curiosité est bien piquée.
Au niveau du chara design, c’est très agréable. Les traits sont doux et fins. L’auteure fait très bien passer les émotions notamment la gêne ou la timidité à travers les expressions du visage.
Au final, c’est une œuvre que je continuerai. La question des complexes est bien traitée, le développement des personnages semble aller vers quelque chose d’intéressant même si j’ai trouvé pour le moment les sentiments d’Haruda un peu difficiles à décrypter. J’ai bien envie de savoir comment vont évoluer les relations entre les différents personnages.
❤️❤️❤️❤️🤍