Les lectures comics de la semaine S09E11

Je ne voudrais pas dire, mais en ce moment, j'ai l'impression de tomber sur des meilleurs titres rayon bédé/comics, que manga. Je vous propose donc plein de nouveautés cette semaine et certaines frôle la perfection !

 

"KidZ" Vol.1, de DUCOUDRAY & JORET, chez Glénat.

 

Oooooh qu'il est étrange ce titre "KidZ", une nouveauté de chez Glénat que j'ai eu du mal à jauger de prime abord. Notamment de part les graphismes qui font assez enfantins et qui pour autant n'en font pas un titre qu'on peut mettre entre n'importe quelles paires de mains. L'histoire prend place après l'apparition de zombies, un groupe d'ado/enfants tentent de survivre jour après jour livrés à eux-même. On parle du coup rapidement des graphismes qui brille notamment par un découpage des plus efficace et qui donne une vraie identité au titre, accompagné de ce chara-design qui flirt avec le comics.  Pitch simple, mais efficace, une histoire comme on peut se dire en avoir vu des tonnes, pourtant les auteurs font un choix assez audacieux de ne pas centraliser le récit sur les zombies, mais plutôt sur les relations interne du groupe et la façon dont ils survivent. C'est marrant parce qu'on a presque un titre tranche de vie, mais en pleine apocalypse zombie. Généralement, les titres zombies s'orientent rapidement vers du survival où au final les personnages sont mis en avant par leurs actions et sur la durée, là la construction est totalement différente. Il y a assez peu d'action et la caractérisation des personnages ainsi que le background n'est dû qu'au interaction entre les personnages et pas forcément par des moments de bravoure. Même s'ils sont parfois caricaturaux, je trouve qu'on a vraiment une bonne galerie de personnage et j'ai envie de les suivre dans leur "train-train quotidien", clairement l'un des points forts! Le titre est vraiment à part aussi parce qu'il s'adresse à un lectorat finalement assez restreint, parce que justement il sort des sentiers battus et essai de proposer autre chose qu'un simple énième récit de zombie. Bon, inutile de dire que le titre surfe aussi un peu sur la vague "revival" des films 80'/90' en montant une équipe à base d'enfants/ados façon "Goonies" ou la série instigatrice de ce retour "Stranger Things". Je suis assez fan du genre donc j'y trouve largement mon compte, maintenant, j'avoue que pour conseiller ce titre à d'autres, je ne le ferais qu'en connaissant bien les goûts de ladite personne. L'édition est de bonne facture, on retrouve en bonus un petit jeu de société pour ceux dont c'est le délire. A noter que j'ai chopé l'édition limité du réseau Canal BD, avec une couverture inédite !

 

Scénario : 4/5

Graphismes : 4/5

Ma note : 8/10

 

Comme quoi, le genre zombie à encore de beaux jours devant lui. Le pire c'est que "KidZ" n'en fait même pas des masses, simplement un titre bien travaillé, avec des personnages soignés, une ambiance prenante dans la lignée des films des années 80/90. On ne sait pas encore où l'histoire va nous mener, mais je me joint à la horde de lecteurs/zombies qui attendra la sortie du deuxième opus !

 

 

"Predator : Chasseurs" OS, de WARNER & RUIZ VELASCO, chez Vestron. 

Ils sont de retour, les créatures qui n'ont pas une gueule de porte-bonheur sont là dans un nouveau one-shot intitulé "Chasseurs". Le titre parait d'ailleurs chez Vestron qui reprend le flambeau de Wetta et qui va s’atteler à nous fournir sur divers licences comics issue du cinéma. Ce one-shot nous narre l'histoire, une fois n'est pas coutume d'une unité badass ayant été formé pour "chasser" (vous le voyez le rapport avec le titre ? subtil hein ?) les fameux prédateurs (#Translate). Une équipe composé de personnage ayant déjà eu affaire aux extra-terrestre et ayant (survécus certes) une dent contre ces vilains-pas-beau ! La première mission les mène donc sur une île paradisiaque isolé de tout, devenue visiblement le terrain de chasse d'un Predator....enfin, en apparence. Ce qui saute aux yeux durant la lecture (hormis le sang) c'est la puissance graphique du titre qui littéralement amène le titre à un autre niveau. Non seulement le découpage est vraiment efficace, apporte beaucoup de fluidité et d'impact lors de la lecture, mais surtout la colo fait plus que le job et pose une ambiance digne des premiers films (on va pas parler des derniers pour ne pas se fâcher et garder notre bonne humeur). Je n'étais pas du tout familier du coup de crayon de Francisco RUIZ VELASCO, mais merde, c'est très, très bon, il faut dire la vérité ! En revanche le scénariste Chris WARNER...bon je connaissais pas non plus, mais il a rapidement su me convaincre par une histoire qu'il ne m'aurait pas trouvé indigne de voir sur grand écran. Alors, c'est vrai au rayon des personnages, ce n'est pas inoubliable et la galerie fait le job sans vraiment innover, on retrouve des perso (féminin ou masculin) bien badass et toujours d'une grande richesse (et finesse) dans l'art de la punchline. Des personnages dont le background sera agrémenté d'autres récit additionnel (comme celui juste dessous) qui participent à la cohérence et l'agrandissement de l'univers. Pour autant, c'est un peu ce qu'on attend quand on vient sur la licence et je ne boude pas mon plaisir non plus devant les phases de castagnes entre eux et les Predators. Le scénariste s'est quand même cassé un minimum la tête pour pondre un scénario qui sort un peu de l'ordinaire et proposer des retournements de situation efficace. Je ne vais pas dire que c'est du grand art, mais il tente au moins de se démarquer. Ça tient la route, ça amorce quelque chose avec du potentiel pour la licence, maintenant il faudra voir la suite (prévu en juin) si on reste sur cette lancée.

 

Scénario : 4/5

Graphismes : 4/5

Ma note : 8/10

 

Une bien bonne pioche que ce one-shot "Predator : Chasseurs". Un titre efficace, avec une histoire qui aurait pu être celle du dernier film de la licence (malheureusement ça n'a pas été le cas). Les personnages font le job, les prédateurs sont en places, mais ne sont peut-être pas ceux qu'on pense. Visuellement c'est très réussi, fluide, pêchu et la colo apporte un vrai plus ! Rendez-vous en juin pour la suite !

 

"Predator : Intouchable" OS, de DORKIN/THOMPSON/WARNER/AIKEN, chez Vestron.

 

Second one-shot de la licence proposé par Vestron, il s'agit cette fois-ci d'un titre plutôt ancien puisqu'il a plus d'une vingtaine d'années. Une édition très spéciale est proposée pour l'occasion avec la version longue du titre qui ajoute 24 pages à ce one-shot. Concernant l'histoire, nous découvrons celle de l'une des personnages retrouvé dans "Chasseurs" à savoir Mandy. Outre un affrontement humains/Predator, le titre développe la mythologie des créatures avec l'apparition de plusieurs types (comme mentionné sur la couverture). On retrouve donc un "Bad Blood" qui est l'équivalent de tueur en série chez eux et "Enforcer" qui est l'équivalent de la police. J'ai trouvé intéressant ce développement avec justement la narration qui se met au diapason et qui l'air de rien vient éclaircir la situation aux lecteurs. Maintenant j'ai trouvé qu'hormis cette narration du plus bel effet, c'était assez classique dans le déroulement et qu'il manquait peut-être un petit truc en plus pour vraiment faire décoller l'histoire. C'est peut-être aussi du côté des perso que l'on pêche un peu, il faut dire qu'ils ne sortent pas spécialement du lot et manque d'épaisseur à mon gout (même Mandy dont au final on apprend pas spécialement grand chose de plus). Ce qui pénalise véritablement ce one-shot, sont les graphismes qui sont extrêmement détaillés, mais trop de détail tue le détail dira-t-on ! Au final, les planches sont trop surchargées et alors clairement le fait d'avoir du noir et blanc assombrit encore plus l'ensemble rendant la lecture peu évidente et fluide. 

 

Scénario : 3/5

Graphismes : 2.5/5

Ma note : 5.5/10

 

Avis nettement plus mitigé ici, comme expliqué plus haut, il y a du bon et du moins bon dans ce one-shot. Je retiens la narration ingénieuse, les perso pas trop mauvais (et l'on vient renforcer la mythologie de certain perso) et le coup du Predator "Bad Blood". Graphiquement en revanche c'est compliqué, en NB les nombreux détails font qu'on a des planches surchargées et difficilement lisibles. 

 

"Gung Ho" Vol.1 à 4, de VON KUMMANT & VON ECKARTSBERG, chez Paquet. 

 

Voilà un titre qui m'avait complètement échappé jusqu'ici et que j'ai eu l'occasion de découvrir notamment grâce à un starter pack plutôt sympa proposé par le réseau Canal BD. On retrouve ainsi les deux premiers tomes pour 19€ (sachant qu'un seul est affiché à 17€), j'ai donc succombé et j'ai dans la foulée chopé les deux suivants (à l'unité cette fois). Le titre est prévu en cinq opus, autant dire qu'on est quasiment sur la fin, mais il faudra être patient au minimum jusqu'à 2020 pour la conclusion. Le titre nous propose de suivre un groupe d'ados dans un univers post-apocalyptique où la seule vie humaine qui subsiste est bouclée dans des villes fortifié. Pourquoi me direz-vous ?! Tout simplement pour ne pas finir entre les mâchoires de sordides créatures ! C'est deux auteurs allemands qui sont sur le dossier et qui démontrent qu'ils sont loin d'être des manchots et propose du lourd. Tout d'abord parlons des visuels qui sont tout bonnement bluffants et qui offrent des planches top niveau !! On est sûr une autre planète franchement, Je ne sais même pas par où commencer ?! Les couleurs sont bien sélectionnées, les différentes textures et effets (comme les reflets du soleil) sont extrêmement bien retranscrits et rien que ça déjà c'est ouf. Le chara-design est sublime, là encore que se soit sur les personnages ou dans les décors c'est détaillés comme il faut, sans jamais en faire trop. Par ailleurs le découpage est juste très ingénieux, alternant différents cadrages et surtout la variation des différents plans apporte une autre dimension au titre. Pour moi, graphiquement il n'y a rien à redire ! Maintenant quid de l'histoire ?! Sans suspens, je vous le dit c'est fait du même bois. Alors le titre mise beaucoup sur sa galerie de personnage (à raison) avec un travail de qualité sans pourtant détaillé le passé de chacun, on accroche très vite et la diversité présente et les échanges font le reste. Pour autant, ce n'est pas uniquement cela qui fait qu'on accroche au titre, mais l'histoire elle-même qui est judicieusement ficelée pour le moment et dont j'attends énormément du final. Chaque tome marque une progression dans le récit en suivant scrupuleusement le schéma narratif connu de tous (situation initiale, éléments perturbateur, péripéties, éléments de résolution et situation finale) et comme par hasard cela fait cinq...comme le nombre de tome prévu...coïncidence ?! Je ne pense pas ! Chaque opus à son rôle et le fait avec beaucoup de succès, parfois je me disait que c'était trop peu, mais finalement avec du recule, je doit admettre que c'est parfaitement dosé. Quand un titre bénéficie d'autant de fluidité de lecture et de qualité, pourquoi venir le plomber avec du background (pas dérangeant) qui viendrait alourdir et rallonger le récit (dérangeant) ? Perso, je pense que parfois, il ne faut pas être trop gourmand et que même si je trouverais ça géniale d'approfondir plein d’éléments, de personnages...je me dis que ce n'est pas non plus une nécessité sur ce titre qui est très bien comme ça déjà !

 

Scénario : 4.5/5

Graphismes : 5/5

Ma note : 9.5/10

 

Titre qui fait un quasi sans fautes, je ne met pas la note maximale uniquement car j'attends de voir la qualité de la conclusion. Le travail effectué sur les personnages et l'histoire est au top autrement et concernant les graphismes c'est juste de toute beauté, fracture de la rétine assurée !

 

"PTSD" OS, de Guillaume SINGELIN, chez Ankama.

 

Voilà, nous terminons la semaine avec une touche française, on retrouve SINGELIN pour son tout dernier titre "PTSD" un one-shot dont la couverture et le pitch m'avaient fait saliver. On nous narre le quotidien pas rose de Jun une ancienne tireuse d'élite laissée livrée à elle-même par le gouvernement après son retour de la guerre. Sans aides, la jeune fille vit au jour le jour, sdf et ayant développé une addiction à certain médoc, elle devra aussi composer avec les fantômes du passé. Inutile de dire que ça ne respire pas la joie et la bonne humeur de prime abord. Cependant, je trouve bien au contraire que le titre de l'auteur français délivre vraiment un beau message et essai de véhiculer de bonnes idées. En dehors du cliché "la guerre c'est pas bien", on découvre surtout un message d’entraide visant à nous souder les uns les autres, plutôt que nous déchirer. Chacun peut participer à son échelle comme le démontre le titre, alors pourquoi se priver ? Alors, comme dit ça peut paraître cliché, mais ce genre de message reste nécessaire et quand il est bien fait, je n'y vois aucun inconvénients. J'ai bien apprécié la place faites aux animaux dans le récit et qui vient nous rappeler aussi à quel point ces derniers rendent service à l'être humain mine de rien (et c'est trop souvent occulté).  C'est un personnage féminin qui incarne tout cela dans "PTSD", Jun, avec une caractérisation au top, montrant une femme d'action forte, mais qui garde pour autant une part de fragilité, j'ai trouvé son personnage extrêmement touchant. Bon, au rayon des personnages j'avoue que les secondaires sont aussi bien lotit, mon préféré restant Grey qui est vraiment bien écrit et qui a failli me faire lâcher une petite larmounette. En outre, le titre aborde évidemment divers sujets comme le PTSD (d'où le titre), l'exclusion sociale et les addictions. Autant de sujets compliqués, mais traité avec justesse et sans jamais tomber dans le pathos. Cette partie étant plus que réussie, il fallait voir si l'aspect graphique allait suivre ? Eh bien oui, avec son trait rondouillard aux multiples inspirations (on sent bien qu'il y a de tout manga, comics, bédé) SINGELIN nous propose vraiment de belles planches et parvient à mettre en valeur son histoire, ses personnages et le message qu'il souhaite passer. Sa diversité est rapidement mise en avant avec notamment une ville multiculturelle, on retrouve des éléments de plusieurs coin du monde et plus que ça même il mixe habilement modernité et ancien pour un rendu du plus bel effet. Si je loue souvent la capacité de BABLET à faire dans le détail, SINGELIN n'est pas en reste de son côté. On retrouve énormément de détails, de richesses dans ses cases sans pour autant surcharger l'ensemble. 

 

Scénario :  4.5/5

Graphismes : 4/5

Ma note :  8.5/10

 

Encore un titre hautement efficace du Label 619 ! On retrouve un SINGELIN très en forme autant sur sa partie graphique que du côté de l'histoire et de la narration. Le message est beau, dur, mais beau et ne tombe à aucun moment dans le pathos. Merci beaucoup pour ce moment de lecture intense m'sieur ! 

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