Les lectures mangas de la semaine S08E31

De retour de vacances les amis !! C'était court, mais intense, du coup, on va directement ce remettre dans le bain, avec pas moins de trois lancements et quelques suites qui permettront de confirmer ou non les démarrages. 

 

"Diver" Vol.1, de Shuntaro OHSAWA, chez Delcourt/Tonkam.

L'annonce m'avait fait tiquer, le pitch et la couverture aussi, "Diver" avait tout de la bonne série et pouvait peut-être démontrer que Delcourt/Tonkam est encore capable de sortir des bons titres et que son catalogue ne ce résume pas aux bouses que sont "Deadtube" ou "No Control". L'histoire est plutôt simple, nous suivons les missions d'infiltrations d'agents chargés de démanteler des gangs et autres. Pour cela l'élément le plus prometteur n'est autre que Hyogo, un jeune homme que rien n'arrête, pourri jusqu'à la moelle il est prêt à tout pour mener ses missions à bien. Je n'ai pas vraiment été surpris par la qualité de ce premier volume, ça avait l'air prometteur et après lecture ça l'est d'autant plus. L'histoire tient bien la route, on est plongé d'entrée dans le grand bain et cela à le mérite de montrer une autre facette du Japon que l'on ne connait que très peu. C'est assez intéressant à suivre, pis il faut dire qu'OHSAWA fait un bon travail pour bien établir la situation et apporter des explications à ses lecteurs, sans être trop lourd. J'ai été un peu moins séduit par le personnage d'Hyogo, que j'ai trouvé un peu trop surfait, dans le sens où il colle tellement bien au rôle que s'en est presque trop facile pour lui. Après, c'est le jeu on va dire et c'est aussi intéressant de voir ce genre de raclure à l'oeuvre. Non, en vrai la seule ombre au tableau, c'est qu'après avoir découvert une série sympa, je me suis donc intéressé au nombre de volume et là....c'est le drame, puisqu'il s'agit d'une toute petite duologie. Surpris dans un premier temps par la brièveté de la série, qui semblait bien démarrer et pouvait déboucher sur quelque chose d'intéressant sur le long terme. Surtout que visuellement aussi, c'est plutôt bien foutu, on retrouve un bon coup de crayon, la narration et le découpage sont fluide, c'est efficace et c'est tout ce que l'on attend à ce niveau-là. 

Il faudra attendre la sortie du second et dernier volume pour voir la tournure des événements, mais pour le moment c'est vrai que la déception prend le pas sur les qualités de la série. "Diver" démarre plutôt bien, l'histoire est intéressante à suivre, le personnage de Hyogo est détestable au possible, graphiquement c'est bien géré, c'est vraiment dommage de devoir déjà conclure au prochain opus. 

 

"Magical Girl Holy Shit" Vol.1, de SOURYU, chez Akata.

Akata nous revient avec une nouvelle série avec comme sujet les magicals girls, tel un gag de répétition, la blague parviendra-t-elle encore à nous faire rire ? Il faut dire que l'éditeur à le don pour dénicher des séries vraiment WTF, ce qui n'est pas plus mal, vu que c'est dans cette collection que s'inscrit la nouvelle trouvaille, "Magical Girl Holy Shit" ! Le ton est donné, aucun suspens, de part le titre et la couverture, on sait qu'on va mettre les pieds dans une série totalement décalé et qui va amener le what the fuck à un autre level. Le destin de Kayo change du tout au tout, le jour cette dernière à l'immense privilège de pouvoir devenir une magical girl et défendre la terre contre les terribles "stremons". Seul problème, Kayo n'en a strictement rien à carrer de devenir une magical girl, ni même de sauver la planète, elle veut juste pouvoir glander peinard et avoir sa dose de nicotine. Je crois que rien qu'avec le pitch tout les éléments sont présent pour assurer le spectacle et partir dans le grand n'importe quoi le plus total. Kayo est parfaite en anti-héroine, ne voulait absolument pas de cette nouvelle "vocation", le pire est donc à craindre pour l'avenir de la planète. Si dans l'ensemble, c'est plutôt amusant à suivre, la situation, les personnages et aussi l'adaptation qui joue beaucoup, il est vrai que côté histoire, ça n'est en revanche pas aussi renversant. Le genre de titre qui peut me faire rire sur un ou deux volumes, mais qui risque de me laisser assez rapidement, alors oui, le but ce n'est pas d'avoir du fond à outrance, c'est plus du divertissement, histoire de se vider la tête avec un gros bordel. Perso, je commence un peu à avoir du mal avec ce genre de titre, j'aime bien les découvrir, mais c'est rare que j'accroche sur la durée et c'est un peu ce qui s'est passé avec "MGHS", je trouvais déjà une certaine redondance dans la narration alors que nous venons à peine de démarrer la série. Dommage, car je trouve vraiment sympa l'idée de départ et avec une intrigue de fond, ça pourrait me tenir, mais là, c'est paradoxalement trop classique dans la construction. Concernant le graphisme, c'est peut-être aussi en partie ce qui fait que je n'ai pas adhéré à 100%, je reconnais que SOURYU fait des merveilles sur le découpage et redouble d'ingéniosité sur les différents point de vue utilisé. En revanche, je ne trouve pas son trait très exceptionnel, j'ai pas senti la vibe on dira. Gros, gros big up pour l'adaptation, magnifique, vraiment dans l'air du temps, avec les mots et expressions qui collent, vraiment rien à redire.

Du coup, verdict en demie-teinte concernant ce premier volume de "Magical Girl Holy Shit". Oui, j'aime l'idée de départ, c'est bien exécuté, l'auteur y va au culot, l'adaptation est parfaite et il y a vraiment des planches originales. En revanche, ça manque de fond et la narration est finalement assez basique et peut surprenante, je me vois pas lire ça sur plusieurs volumes, c'est sympa sur un volume ou deux, ensuite, vu le marché actuel il faut proposer plus, ce qui pour le moment ne semble pas être le cas. J'attends donc la sortie du second opus pour vraiment trancher. 

 

"Dr. Stone" Vol.2, de Riichiro INAGAKI & BOICHI, chez Glénat.

Le premier tome était bien sans non plus être transcendant, j'avais même pour le coup trouvé "Origins" (de BOICHI chez Pika) plus sympathique dans son entame. Cela dit, le démarrage de "Dr.Stone" n'était pas inintéressant et le titre avait le mérite d'avoir de grosses capacités de développement pour faire une histoire avec un grand H ! Qu'en est-il après la lecture du second opus ? Les auteurs poursuivent tout simplement sur les même bases, je regrette en revanche que l'on avance aussi peu durant la lecture. On connait le talent de BOICHI, on sait qu'il aime aussi beaucoup s'étaler et offrir des planches qui claquent, des planches que l'on déguste finalement assez rapidement et qu'on arrive tout aussi vite à la dernière page sans avoir vu l'histoire avancer des masses. Cela dit, ce tome compose aussi avec un flashback revenant sur le réveil de Senku et son parcours jusqu'au réveil de Taiju. Une parenthèse qui était la bienvenue, même si il n'était pas nécessaire de la faire intervenir dans l'immédiat, j'aurais préféré que les auteurs prennent plus le temps d'installer le présent avant de revenir sur le passé. Pour le reste, on prend beaucoup de temps pour découvrir qu'il y a d'autres survivants, un twist intéressant est proposé à ce sujet là, j'ai hâte de voir le développement qu'INAGAKI va offrir de ce côté. La tournure était globalement assez évidente, un tournure que l'on voit souvent dans les mangas de type survival (au sens propre), qui voit souvent des tensions et des divergences de point de vus. Ma crainte, c'est d'y voir quelque chose d'un peu édulcoré par le côté shonen, qui fait qu'on ne trouvera pas la même résonance que sur des titres comme "Survivant", "Suicide Island" ou d'autres titres du genre qui font un boulot remarquable là-dessus. 

L'ensemble se laisse toujours lire, le second tome reprend la même recette, l'histoire avance petit à petit, je trouve quelques défauts à la série, pourtant, je suis certain d'être au rendez-vous pour le troisième opus. J'ai envie de voir jusqu'où les auteurs peuvent aller en proposant du survival à la sauce shonen. 

 

"Horion" Vol.2, de AIENKEI & ENAIBI, chez Glénat.

Clairement des créations originales française depuis le début 2018, "Horion" est celle qui m'impressionne le plus. Je trouve qu'AIENKEI et ENAIBI ont parfaitement compris comment faire une série qui dépote et ce n'est pas ce second volume qui viendra me contredire. Nous avions laissé Koza et Valyu dans une posture plutôt délicate, suite à l'éveil de leurs "talents latent" les deux garçons vont devoir apprendre à apprivoiser ces nouvelles capacités. Alors que l'histoire continue d'avancer, j'ai énormément apprécié le fait que les auteurs continuent de prendre le temps d'expliquer les choses et c'est finalement l'air de rien, que l'on en apprend plus, chapitre après chapitre sans bloquer la narration. C'est assez malin, on nous évite les discussions à rallonges autour d'une table pendant plusieurs chapitres avec du blabla visant à nous faire comprendre de quoi retournent ses fameux "talents latent" (qui s'approche pas mal du "nen" dans "Hunter X Hunter"). Non, on fait quelques épreuves, des pirouettes et en même temps on balance à petite dose des informations qui forme un tout en fin de volume. C'est une fois de plus très dynamique, ya vraiment une bonne vibe, de la patate dans la narration à l'instar de "Black Clover" qui est vraiment très pêchue. Je n'ai pas pour habitudes de faire du name dropping, mais pour le coup, c'est plus facile pour imaginer. L'autre point positif, c'est le fait que le récit bien qu'ayant de grosses bases shonen, flirt beaucoup avec le seinen en proposant des thèmes et des passages plutôt costauds. Ce n'est pas forcément gage de qualité, sauf qu'ici c'est bien exécuté et que le métissage obtenue est assez efficace. En fond, on voit déjà une intrigue plus importante prendre forme, je pense que les prochains volumes devraient être vraiment pas mal, si les auteurs continuent à bien gérer le scénario. Visuellement, la maîtrise d'ENAIBI m'impressionne toujours autant, pour le coup si le chara-design n'est pas le même, je trouve que ça rejoint vraiment ce que propose TABATA l'auteur de "Black Clover". J'aime beaucoup, le découpage, le travail sur les émotions, l'énergie, ça donne beaucoup de peps à l'ensemble, je suis assez fan. J'ai en revanche un peu plus de mal avec les illustrations des couvertures, que je trouve correctes sans plus. 

Pour moi, "Horion" s'approche vraiment d'un "Hunter X Hunter" dans la construction, on reste sur une base shonen, tout en abordant tout de même des sujets réservés habituellement aux seinen. Le mix est vraiment efficace on retrouve un récit avec beaucoup d'énergie, de l'humour, de l'action, mais aussi du fond et des passages somme toute assez dur quand on y regarde de plus prêt. Maintenant que l'introduction est faite, la trame de fond devrait prendre forme et je pense qu'on peut avoir quelque chose de vraiment très très bon si c'est bien géré !

 

"Everdark" Vol.1, de Romain LEMAIRE, chez Pika.

Je n'ai jamais été un grand fan de "Dreamland", j'ai néanmoins tenu à tester "Everdark" puisque le lien de parenté des auteurs ne devrait pas entrer en ligne de compte. J'avais cependant un peu peur de retrouver le même genre d'ambiance sur le titre de Romain LEMAIRE, le fait d'avoir été pendant un moment assistant pour son cousin jouant probablement un rôle. Mes craintes ont rapidement été confirmées, puisque bien que différent sur le chara-design, l'approche, le découpage, l'humour, tout m'a semblé "proche". Attention, je ne parle pas de plagiat, rien avoir, simplement, quand on apprend et qu'on travail avec X, il est fort probable que la méthodologie de travail de X déteigne (volontairement ou non) sur vous. Sur ce premier volume, ça m'a vraiment sauté aux yeux, alors certes, ce n'est pas un défaut permanent, il ne tient qu'à l'auteur de s'en affranchir justement en travaillant de son côté et en engrangeant de l'expérience. Mon autre soucis, c'est que sur l'ensemble, j'ai l'impression de lire un global manga, ça ne fait pas de doute, mais surtout j'ai l'impression de lire un global manga (quel terme de merde au passage) mais d'il y a plusieurs années en arrière. Quand tu fais un rapide comparatif avec la production depuis le début 2018 du genre, désolé mais pour moi "Everdark" arrive en queue de peloton tant j'ai l'impression d'un retour en arrière. Alors ce n'est pas nécessairement mauvais, c'est juste pas à mon gout du tout, le chara-design que je trouve trop lisse, les personnages trop caricaturaux, l'humour trop enfantins.... En revanche, je reconnais que l'univers est charmeur, il offre clairement pas mal de possibilités à LEMAIRE, idem concernant les différents artefacts et objets qu'il a mis en place pour faire vivre son univers. 

Peut-être que je suis trop dur, c'est un premier volume et une première expérience que LEMAIRE fait avec "Everdark". Il faudrait voir sur la durée si l'auteur reste dans le même registre, auquel cas je passerais mon tour. Maintenant, par les temps qui courent, je n'ai ni le temps, ni la volonté de poursuivre la série qui s'apparente malheureusement trop à "Dreamland" dans le fond et la forme.

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