Les lectures mangas de la semaine S08E27

De retour pour une nouvelle semaine de manga, deux lancements cette semaine et une fin, parsemé de quelques suites. 

 

"Platinum End" Vol.8, de Takeshi OBATA & Tsugumi OHBA, chez Kazé.

"Platinum End" est de retour chez nos libraires pour une huitième fournée de chapitre. Une série qui divise autant, je n'avais pas vu ça depuis un bon moment, c'est le septième volume qui m'a ouvert les yeux (oui je suis un peu plus lent à la détente que d'autres). J'ai bien cru que ce huitième tome serait fait du même bois d'ailleurs, puisqu'une bonne moitié continue sur la suite et fin de ce duel avec Metropoliman. Il était temps que quelqu'un sonne le glas, parce que c'était vraiment très statique et surtout les dialogues étaient insipides. Alors, était-ce fait exprès de la part des auteurs, on trouve une petite pique en ce sens dans ce volume, mais je doute que c'était vraiment voulu. Quoi qu'il en soit l'histoire reprend sa route, doucement mais surement, puisqu'on arrive rapidement en fin de volume, c'est d'ailleurs l'un des volumes que j'ai lu le plus vite depuis un bon moment, il faut dire que le découpage graphique opéré par OBATA est très présent et bouffe énormément de place, si bien que les planches défilent à un vitesse folle. C'est un défaut et une qualité, j'ai l'impression que le côté graphique prend souvent toute la lumière, l'histoire avançant plus lentement que prévu. Alors, quand c'est un mangaka aussi talentueux aux manettes, c'est pas forcément dérangeant, simplement, il serait préférable de trouver un juste milieu comme sur les précédentes séries. Néanmoins, l'histoire va prendre un virage dans le prochain volume visiblement, avec des changements conséquent, il ne reste plus beaucoup de prétendants au trône et je suis curieux de voir ce que vont nous proposer les auteurs. Pour le reste, ce n'est pas une grosse surprise, l'un des personnages prend l'arme à gauche, l'occasion de faire redescendre la tension et d'offrir un beau final à ce personnage. J'ai plutôt bien apprécié la façon dont cela avait été amené, l'occasion aussi pour nos "héros" de ce remettre en question et probablement d'évoluer. 

Plus efficace que le précédent, ce huitième volume vient refermer la partie Metropoliman. J'aimerais bien que les auteurs trouvent un équilibre comme ils savent si bien le faire, entre les graphismes et l'histoire. Pour le moment, OBATA prend beaucoup de place et j'ai le sentiment que parfois l'histoire en pâti. J'ai cependant toujours autant envie de lire la suite !

 

"Tenjin" Vol.6, de Tsubasa SUGIE / Yoichi KOMORI / Muneaki TAOKA, chez Kana.

Je crois que mes avis sur cette série se suivent et se ressemblent. Sixième opus déjà pour le virevoltant "Tenjin", toujours sympa à lire, en revanche je ne parvient toujours pas à me projeter plus loin dans le récit et ça m'embête vraiment, j'ai du mal à continuer des séries sur lesquelles j'ai des doutes trop important. Ici, c'est le cas, la lecture est toujours fluide, j'aime beaucoup l'univers et les personnages, mais le fait d'avoir pour seul enjeu de voir le héros "fendre le ciel", c'est trop maigre. Alors, je reconnais qu'on voit une évolution chez la plupart des personnages, l'histoire avance bien, mais pour aller où ? C'est bien ça la question, qu'elle est la finalité ? Voir une guerre ? Parce que c'est bien beau de voir des entraînements, les personnages gravir les échelons, mais si c'est pour ne voir que ça, j'avoue que c'est pas fifou. Ce nouveau tome voit l'heure de l'examen final avoir lieu, l'occasion d'avoir un nouvelle affrontement dantesque entre notre héros et son mentor, c'est admirablement mis en valeur par des planches très efficaces, repoussant à chaque fois les limites. Maintenant, j'aimerais bien savoir si nous allons continuer juste dans cette voie, ou si quelque chose de plus important aura lieu par la suite. 

Je pense que le prochain volume sera décisif pour moi sur la série, "Tenjin" aborde le thème de l'aviation avec brio, on voit l'aventure avancer, les personnages évoluer, mais il est clair que ça manque un peu d'enjeux pour vraiment titiller le lecteur. 

 

"Ranma 1/2" Vol.3 et 4, de Rumiko TAKAHASHI, chez Glénat.

Double ratio de l'ami "Ranma 1/2" pour moi cette semaine, c'est vieux et pourtant tellement frais ! Ranma et toute la bande sont de retour pour de nouvelles aventures au programme, des affrontements dantesques et farfelus, des nouveaux personnages qui débarquent, de l'humour à gogo et des gens qui se transforment en tout et n'importe quoi. Ranma, son père et Ryoga ne sont plus les seuls à avoir chuté dans une source d'eau chinoise, puisque Shampoo et Mousse sont désormais de la partie. L'auteure n'hésite pas d'ailleurs à s'amuser de voir cette prolifération de personnage "transformiste", s'auto vannant dans l'histoire. C'est aussi l'occasion de voir les vieux débarqués, des personnages surpuissants et qui feront désormais office de grands maîtres pour faire évoluer un ou plusieurs protagonistes aux besoins. La prolifération des personnages, fait bien évidemment partie du plan de l'auteur qui peut multiplié à foison les amourettes à sens unique (bien souvent) et forcément les quiproquo sont légions à partir de là. Même si c'est très linéaire dans la construction, j'apprécie vraiment l'originalité et l'inventivité dont fait preuves l'autrice, proposant toujours de nouveaux défis, de nouvelles idées, des façons de combattre improbable, ce qui fait que malgré un schéma assez prévisible, on prend toujours du plaisir lors de la lecture. 

Toujours un grand plaisir que de lire cette série, je suis vraiment content de cette réédition après tant d'année à l'attendre. Jusqu'ici j'ai souvenirs d'avoir lu il y a très longtemps, mais la redécouverte est quand même efficace. Je crois que d'ici un ou deux tomes je serais en terrain inconnu et donc, la donne sera peut-être différente. 

 

"Malédiction finale" Vol.1, de Jun WATANABE, chez Komikku.

Bon, on va parler directement de ce titre, digne des meilleurs nanards cinématographique !! Komikku, what the fuck ?! "Malédiction finale" on dirait vaguement le titre d'un téléfilm avec 50€ de budget, de plus après lecture j'ai eu l'impression que c'était pour s'approcher un peu de "Destination finale" (la saga de film) qui s'inscrit un peu dans la même veine, mais sérieusement, il n'y avait pas mieux comme titre ? C'est moche, ça sonne faux et même la typographie du titre c'est non, c'est des CM2 qui bossent sur les maquettes des couvertures ? Ouai, c'est dur, mais ça m'énerve désolé. D'autant que le titre est plutôt bon et démarre bien ! Bon, hormis ça, c'est déjà un vrai plaisir de retrouver Jun WATANABE, l'auteur de "Montage" (chez Kana), un auteur que je pensais ne plus revoir de sitôt en France. Alors style totalement différent, puisqu'on passe d'un polar sombre à une histoire horrifique. On nous propose de suivre un groupe de sept étudiant, qui revenant d'un voyage prennent une route secondaire. Tout vas pour le mieux jusqu'au moment où ils percutent une vache..ou presque puisqu'elle possède un visage humain. Pris de peur, ils achèvent la pauvre bête avant de s'enfuir. Ils sont bien vite rattrapé par d'étranges visions prophétiques, leur annonçant qu'ils n'ont plus que sept jours à vivre ! Une course contre la mort débute alors ! L'occasion de mettre en avant un yokai très connu au Japon, le Kudan, une vache avec un visage humain, son apparition coïncide souvent avec des catastrophes naturelles. Ce yokai annonce aussi des prophéties à venir, chose que WATANABE utilise ici de façon bien mystérieuse pour annoncer la mort à venir de petit groupe d'étudiant. La série s'étalera sur six volumes, de quoi bien développer ce genre d'histoire, sans pour autant avoir trop de rallonge, voilà de quoi déjà rassurez le lecteur. Ce premier volume installe donc un climat et une ambiance assez mystérieuse et macabre, tout d'abord aux travers des apparitions du Kudan, puis avec le début des hostilités. A noter que le mangaka ne s'en tient pas juste à ça, il n'hésite pas à déboussoler le lecteur dans les dernières pages avec des rebondissements vraiment bien trouvé et qui auront vite fait de nous perturbé jusqu'à la parution du second opus. Visuellement, c'est vraiment cool de retrouver cet auteur, tout d'abord parce qu'il a un sacré coup de crayon et parce qu'il sait installer à merveille des ambiances très sombres. Dans un même temps, la palette de personnage est vraiment plaisante, divers et variés, de quoi bien différencier chaque protagoniste. Le découpage est ma foi efficace, ça fait le job, c'est fluide, tout en accrochant bien l’œil du lecteur, avec des planches angoissantes. 

Hormis un titre affreux, "Malédiction finale" démarre bien, on retrouve WATANABE très en forme, sur un genre totalement différent. Graphiquement, le mangaka est à l'aise, avec un chara design varié, l'histoire est intrigante à souhait, sur six tome au total, je pense qu'on devrait passer un bon moment de lecture. Jusqu'ici en tout cas le contrat est rempli et ce premier volume aura su piquer ma curiosité !

 

"Talentless" Vol.1, de Furuya IORI & LOOSEBOY, chez Doki Doki.

BIM, voilà que Doki Doki nous ressort encore une nouveauté en cette année 2018. Il s'agit cette fois de "Talentless", dont le second opus sort cette semaine logiquement. Curieux choix d'ailleurs de sortir à un mois d'écart les deux uniques tomes disponibles d'une série, ça permet un délai court entre les deux premiers, mais un nettement plus long quand à l'arrivée du troisième opus, pas sûr que ce soit très judicieux surtout sur un démarrage. Néanmoins, l'histoire nous propose de suivre la vie de plusieurs enfants dotés de pouvoirs, tous réunis sur une île pour apprendre à maîtriser leur pouvoir et faire face à une menace mondiale. Tout roule pour eux, jusqu'au jour où les élèves commencent à disparaître mystérieusement les uns après les autres. Dans les faits, l'histoire est plus dense que ça, mais je vais éviter de trop entrer dans les détails pour laisser de la surprise lors de la lecture. L'histoire est très maline, LOOSEBOY fait un bon boulot au scénario, proposant vraiment des rebondissements qu'on attend pas. Bon la galerie de personnage est peut-être trop cliché, difficile cela dit de faire dans l'innovation sur ce genre. De même, quelques réactions peuvent laisser le lecteur un peu dubitatif, certains élèves disparaissent les uns après les autres, mais ça ne semble pas perturber la majeure partie du corps enseignants, ni même des autres élèves (outre quelques exceptions). Plus globalement, l'ensemble est un peu fouillis par moment, les explications venant un peu au compte goutte et de plusieurs sources, si bien que le lecteur ne sait plus trop sur quel pieds danser (ce qui n'est pas négatif pour autant soit dit en passant). Il sera intéressant de voir la tournure des événements dans le second opus justement, mais l'amorce n'est pas mauvaise du tout. Visuellement, j'ai eu un peu plus de mal, pas forcément le genre de trait que j'aime sur ce type de manga. On colle plus à de la comédie, qu'à de la SF ou du survival. Après c'est question d'habitude j'imagine puisque j'ai tout de même bouclé le volume sans trop de soucis. 

J'aime bien ce genre de manga avec des personnages retords. "Talentless" fait un bon démarrage, c'est prenant, beaucoup de rebondissements, une histoire tentaculaire. Même si les dessins sont un peu en dessous, on passe un bon moment de lecture. 

 

"Dolly kill kill" Vol.11 (FIN), de Yukiaki KURANDO & Yusuke NOMURA, chez Pika.

Sayé, c'est la fin pour "Dolly Kill Kill", je ne vous cache pas que j'étais un peu triste de voir déjà le bout du tunnel. On le savait depuis un moment déjà, pis l'histoire elle-même ne laissait pas beaucoup de suspens quand à une conclusion dans ce onzième opus. La bataille finale fait rage et trouve sa conclusion après un ultime sursaut d’héroïsme dans le camp des gentils. Est-ce la fin de tout ?! Pas sur, dans l'ombre des forces obscures grouillent encore, le moment pour nous d'avoir des réponses à nos questions. KURANDO profite de ce dernier tome pour faire la lumière sur presque toute l'histoire, les zones d'ombres restantes sont enfin éclairées, ce qui est toujours important pour ne pas frustrer le lecteur. En parlant de frustration, la fin reste très ouverte, mais c'est fait de manière intelligente, ne donnant pas cette impression de bâclage, on sent que la fin est ouverte volontairement et peut laisser planer le doute sur une éventuelle suite. Ce qui atténue grandement l'effet, vient en partie du fait que les personnages arrivent en bout de courses, certes il y aurait encore matière à dire (il y a toujours matière à dire), mais la boucle est bouclé en quelque sorte. J'ai pris vraiment beaucoup de plaisir à voir la galerie de personnage présente évoluer, jusqu'à sauver la terre. Visuellement, ce volume est une fois de plus une petite merveille, les planches sont magnifiques pour certaines, on retrouve énormément d'énergie, de vitesse, d'émotion, ce qui aura été du début à la fin un vrai atout pour la série. 

J'aurais bien pris encore un ou deux volumes avec plaisir, cela dit le binôme d'auteur parvient à faire un final de qualité, ouvert, sans pour autant donner l'impression aux lecteurs d'être lésés. Graphiquement, je trouve encore et toujours ça très fort, les planches sont vraiment géniales. Côté histoire beaucoup avaient criés au scandale, perso j'ai toujours défendu le titre, un univers original, des personnages charismatiques, de bonnes scènes d'actions, d'émotions aussi et de l'humour. Une série assez complété et que j'ai pris plaisir à suivre. Merci. 

 

"L'atelier des sorciers" Vol.2, de Kamome SHIRAHAMA, chez Pika.

On termine la semaine avec le retour de l'un de coups de cœur 2018 pour beaucoup de lecteur je pense (j'ai lu quand même la race d'avis dans ce sens). Retour donc de "L'atelier des sorciers" qui nous propose de retrouver nos petites sorcières en herbes, qui étaient dans le pétrin, dans un endroit mystérieux, aux prises avec un dragon, autant dire que ça sentait le sapin. J'ai une fois encore été conquis par ce que propose SHIRAHAMA avec ce nouvel opus, on reste dans la même lignée que pour le premier, c'est malin, c'est frais, agréable à lire. On prend vraiment du plaisir à voir évoluer les filles, s'entraider, ce brouiller, rigoler, pleurer, ensemble. On retrouve toujours ce côté magique de l'univers l'autrice n'hésite pas à nous montrer de nouvelles façons inventive d'utiliser la magie, sur ce point je trouve qu'on est vraiment à la même hauteur que "Harry Potter" (qui joue dans le même registre). L'histoire suit son cours elle aussi, on voit certaines menaces devenir plus précise, alors que de nouveaux personnages apparaissent et parviennent rapidement à trouver leur place. Il y a une vraie alchimie sur cette série, qui fait qu'on accroche rapidement et qu'on s'immerge totalement dans cet univers. Graphiquement, c'est une fois de plus très beau, je l'avais déjà dit la première fois, c'est toujours vrai (forcément). Fédoua fait toujours des merveilles à la traduction en trouvant toujours le bon ton et le bon langage. 

Comment ne pas succomber à cette série ? C'est vraiment difficile, la mangaka maîtrise vraiment bien son univers, ses personnages, son crayon et se montre très inventive pour émerveiller le lecteur. L'attente sera longue avant la suite...snif !

 

 

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