Les lectures comics de la semaine S08E25

Cette vingt-cinquième semaine de 2018 verra l'article comics/BD prendre plus de poids, puisque j'ai dernièrement plus de titres à passer au crible, ce ne sera donc plus trois, mais quatre titres dont je parlerais chaque semaine (jusqu'à ce que le flux soit moins important). 

 

"Exodus Manhattan" Vol.1, de BANNISTER & NYKKO, chez Glénat.

On démarre la semaine avec le premier volume d'un diptyque futuriste "Exodus Manhattan" pondu par BANNISTER et NYKKO, une paire qui n'est pas à son premier essai, mais qu'on a plutôt l'habitude de voir officier sur des titres pour un lectorat plus jeune ("Les enfants d'ailleurs", "Tib & Tatoum" entre autre). Donc tout d'abord une bonne mention pour les auteurs qui parviennent à basculer sans trop de soucis dans un registre autrement plus différent et adulte pour le coup. L'histoire prend place dans le futur, le monde est flingué et l'on suit deux flics new-yorkais dans une enquête de meurtre qui risque bien de les emmener sur un terrain plus que miné ! Je ne sais pas si j'ai été plus clément envers eux, vu que c'était un genre assez différent, mais NYKKO s'en sort plutôt bien avec un polar-futuriste, les idées sont bonnes, j'ai hésité à attendre la sortie du second opus pour parler sur la globalité, car c'est tout de même important sur un diptyque la conclusion. Ce premier volume pose rapidement les bases, ne laissant pas de temps mort, ce qui est à la fois un point positif et négatif, puisqu'il ne laisse pas beaucoup d'espace pour vraiment installer l'univers dans lequel nous allons passer quelques temps. Les personnages sont plutôt bien travaillé sur un laps de temps assez réduit, rien de bien fifou, mais ça fait le job et on s'attache tout de même à ce binôme qui digne des meilleurs. On prend finalement une bonne partie de ce premier volume pour lancer le récit, si bien que ce n'est que sur la dernière partie qu'on commence à savoir dans quoi on met vraiment les pieds (en même temps que les personnages principaux en fait). Une façon de faire qui ne me déplaît pas, mais qui finalement rend d'autant plus important la qualité du second opus. Du côté de BANNISTER, j'ai été vraiment séduit par le coup de crayon de l'auteur, c'est vif, c'est détaillé, soigné, on sent une volonté de faire du bon job, il y a de la recherche, sur le design des décors, vestimentaire, même par la voiture. C'est d'ailleurs vraiment sympa ce petit "making of" proposé en fin de volume, qui nous montre les coulisses du titre (le genre de truc dont je raffole). C'est fou comme certains auteurs peinent à sortir d'un style graphique, alors que d'autres parviennent à muer leur trait en fonction de l'histoire comme ici. 

Il faudra patienter et attendre la conclusion pour vraiment savoir si c'est un succès où non. Cela dit, "Exodus Manhattan" offre un bon premier volume d'introduction, une trame pas trop complexe sans être niaise, un tandem principal bien huilé et des planches vraiment très belles en prime. Pour le moment, je valide en attendant le second et dernier opus !

 

"Adrastée" OS, de Mathieu BABLET, chez Ankama.

C'était le chaînon manquant sur le blog, après "La belle mort", "Shangri-La" et "Midnight Tales", l'heure était venue de vous parler de "Adrastée", réuni pour l'occasion dans une édition intégrale qui regroupe les deux volumes de base pour un prix tout aussi dérisoire que d'habitude (19.90€). Après avoir passé 1000 ans sur son trône à réfléchir à sa condition d'immortel, un homme décide de parcourir le monde en quête de réponse, quitte à en devoir affronter les Dieux en personne ! Lecture assez troublante, combien de fois a-t-on entendu "Je voudrais être immortel" à la tv, film, bouquin, voir même en vrai (bha quand t'es bourré parfois tu pose des questions connes genre "Si t'avais un vœu tu ferais quoi ?!"), c'est souvent vu de manière très cool, la classe, je vais jamais mourir, traverser les époques etc... BABLET vient ici nous adresser un regard différent et prendre ça sous un angle vraiment différent. Est-ce si bien que ça d'être immortel ? L'occasion pour chacun d'avoir une réflexion sur le sujet et de pouvoir ce laisser aller durant cette lecture. Le récit est mené à la façon d'une fable mythologique, avec une quête, le héros parcours le monde, rencontrant différents personnage, lui apposant épreuves physiques ou psychiques, l'aidant parfois dans sa réflexion, ce dernier allant jusqu'à chercher des réponses auprès des Dieux eux-même.Forcément on retrouve quelques figures plus ou moins connus de la mythologie, ce n'est pas déplaisant, d'autant plus qu'elles ne viennent pas écraser le récit et le héros.  Clairement le récit à un côté poétique, apaisant, aussi bien sur le fond que sur le forme, car une fois de plus visuellement c'est un bon crochet au foie que nous place calmement BABLET. Dios mio !!! Je le dis et redis, mais quel boulot abattu par le frenchy sur ses planches, le soin et le détail apporté à la moindre case, de la bombe visuelle !

Fable mythologique totalement folle, j'ai été bluffé par la puissance graphique de ce titre, en même temps que le message que l'auteur tend à délivrer avec ce récit. C'est, pas juste beau, c'est aussi prenant et puissant, l'un des rares auteurs français qui parvient à me toucher avec ses titres. Merci Monsieur ! Il n'est pas impossible d'ailleurs de voir Mathieu BABLET passer sur La Planche dans les prochains temps, tenez le vous pour dit !

 

"Dans les bois" OS, d'Emily CARROLL, chez Casterman.

Recommandé par une amie, j'ai fait l'acquisition de ce petit ouvrage d'une autrice que je découvre Emily CARROLL, qui nous propose avec "Dans les bois", un recueil d'histoires horrifiques. Casterman fait généralement du bon boulot sur ses ouvrages, c'est d'autant plus le cas sur celui-ci qui est vraiment bien soigné, avec une belle couvertures, de beaux effets visuels, bref ça vaut son prix. Je ne m'étalerais pas de ouf sur les différentes histoires contenues ici, je préfère laisser la surprise, c'est d'autant meilleure sur ce genre de récit non ?! Quoi qu'il en soit, j'ai rapidement compris le point fort des petites histoires que nous propose CARROLL, car elles s'éloignent finalement pas mal des productions habituelles. En effet, ses histoires s'achève constamment sur des fins ouvertes, laissant tout le loisirs aux lecteurs de ce faire les films qu'il veut sur la conclusion. Alors que j'ai l'habitude de pinailler lorsqu'une conclusion est ouverte (peut-importe le support), je trouve que sur ce format c'est tout bonnement génial ! Ouai, je sais, c'est assez contradictoire, mais sur un format court comme celui-ci, le fait de laisser le lecteur s'imaginer la suite et ce faire des films est vraiment un gros plus, donnant encore plus de puissance à ces petites histoires. Au final, ça m'a rappeler l'époque d’antan, quand avec mes amis on ce racontait des histoires "qui font peur", le genre de truc qui n'a pas forcément un gros impact sur le moment, qui mais fait cogiter et fait qu'on ne laissera pas traîner son pied en dehors des couvertures avant de dormir. L'autre point fort de l'ouvrage, c'est le côté graphique qui met un autre petit coup de pression, puisque c'est un peu dessiné avec un côté enfantin, un côté conte qu'on pourrait facilement prendre pour un ouvrage d'enfants...faute grave, tu lis ça à un enfant tu peux être sûr qu'il ne dormira plus pendant quelques jours. 

Un ouvrage bien malin que celui-ci, "Dans les bois", petit recueil d'histoire horrifique, à picorer sans modération. Laissant libre court à l'imagination des lecteurs, à partir du moment où l'on est réceptif et imaginatif, il y a de quoi ce faire frisonner dans ces pages !

 

"Le monde selon Zach" OS, de DJET / ROUSSELOT / MASSARD, chez Grand Angle. 

Depuis la claque mise avec "Croquemitaine" (chez Glénat), j'attendais avec impatience d'avoir l'occasion à nouveau de pouvoir me délecter des planches de DJET. Il n'aura finalement pas fallut attendre très longtemps (une année) pour voir débouler le dessinateur avec un tout nouveau projet, chez Grand Angle cette fois. Il sera pour l'occasion accompagné de deux scénariste de la maison ROUSSELOT et MASSARD qui ont déjà officié sur "Adieu monde cruel", titre que je n'ai pas lu en revanche. Dans la vie il y a les gens pessimiste et qui voient tout en noir, de l'autre côté il y a Zach, qui voit tout en...couleurs ! Que ce passe-t-il quand un personnage comme lui croise son opposé ?! Peut-être bien la plus improbable des histoires d'amour qui se met en marche ! Je n'irais pas dire que c'est un sans faute, mais c'est vraiment une lecture qui fait du bien, encore plus par les temps qui courent. Les scénaristes mettent en place une histoire d'amour sur fond de road-trip, direction mama Corsica ! Alors, il y a certains points que j'aurais souhaité voir plus développé, mais sur un format one-shot, le problème est toujours le même et je ne fais que le redire une énième fois. Partant de là, je trouve qu'on nous propose des personnages attachants, en premier celui de Zach, bien vite rejoint par la sublime Clélia, des opposés qui finalement vont s'attirer, ce repousser et finalement....suspens ! Outre l'histoire d'amour, le comédie rom-com, il y a une vraie réflexion sur la vision de la vie, est-on plus heureux en voyant tout en "rose" ou tout en "noir" ? On nous apporte le matériel de base, au lecteur ensuite de faire sa propre opinion. Le tout est d’ailleurs bouclé de façon très cinématographique, je n'ai eu aucun mal à imaginé ce one-shot porté sur grand écran et je suis sûr que ça cartonnerait en plus. Outre la réflexion, on retrouve pas mal d'humour, souvent au détriment de Zach, en total décalage avec le reste de la société, du monde, de l'univers. Ses échanges avec Clélia sont parfois lunaire et c'est aussi ce qui fait l'un des charmes de cette histoire. DJET a-t-il été à la hauteur graphiquement ? Franchement, je dis oui, j'aime beaucoup son trait passe partout, capable de s'adapter au besoin de l'histoire, tantôt lumineux et coloré, tantôt plus sombre au besoin. Il est épaule par Aurore SIERRO à la couleur et je trouve que les deux font vraiment du bon boulot et viennent clairement insuffler une bonne énergie feel-good à l'ouvrage. 

On ne va pas se mentir, j'ai pris avant tout ce one-shot pour le coup de crayon de DJET que j'apprécie beaucoup et que j'avais envie de retrouver. Grand bien m'en a pris, puisque "Le monde de Zach" est une lecture bien fraîche, feel good à fond et qui nous propose une histoire d'amour aussi inattendu qu'unique. Une histoire rondement mené par ROUSSELOT et MASSARD, qui font le maximum pour qu'on passe vraiment un bon moment de lecture, typiquement le genre d'ouvrage que verrais bien basculer sur le grand écran. 

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