"Mourir ou ne pas Mourir telle est la question" (quote Shakespeare je crois)
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Hey lecteur de Nakamanga, tu vas bien ? Ça fait longtemps qu'on avait pas fait un grand format sur le blog, j'avais promis d'en faire pour les coups de cœur et bien figure toi que ce n'est même pas pour un manga. Truc de ouf, je sais, mais en fait il s'agira d'un comics et pas n'importe lequel puisqu'il est tenue d'une main de fer par un binôme habitué au succès à savoir Ed BRUBAKER et Sean PHILLIPS (Criminal ou Fatale chez Delcourt aussi d'ailleurs). La paire est donc de retour pour une toute nouvelle série, intitulée "Kill or be Killed" et c'est disponible depuis l'anniversaire de ma maman....ouai le 24 janvier, faut suivre les mecs !

Donc "Tuer ou être tué" (on est en France ici #PUTAIN) de quoi ça cause ? C'est en fait l'histoire de Dylan, un mec au bout de sa life, sa vie c'est une tartine de Nut....merde et il décide de mettre fin à ses jours. Il aurait pu mourir, c'est vrai, seulement ça n'aurait fait qu'une dizaine de page et BRUBAKER c'est pas un lapin de six semaines, donc il a bossé derrière. Dylan ne meurt finalement pas, puisqu'un mystérieux démon tout noir avec des dents blanches (#Colgate) le sauve. Enfin quand un démon te sauve t'as bien compris que c'est pas pour le kiffe, non en fait il propose à Dylan un marché très simple, chaque mois il devrait tuer un "vilain" (à petite ou grande échelle) pour pouvoir rester en vie. Sauf que Dylan bha c'est un bon gars, c'est pas un tueur, tu ferais quoi toi ? Bon toi le psychopathe au fond j'ai bien compris vu ton regard que tu zigouillerais tout le monde, mais quelqu'un de "normal", il serait en galère et c'est le cas de ce bon vieux Dylan. On rajoute à ça le fait qu'il essai de garder ça secret et de ne pas en parler à son entourage (normal), ça donne un bon point de départ et qui ouvre la voie à des développement multiples et variés !

Le scénario ne paie pas de mine, mais quand on creuse c'est superbement bien trouvé de la part de BRUBAKER. Tout d'abord puisque ce "pacte" avec le démons n'est pas vraiment voulu, mais surtout car ça vient mettre sur le tapis la notion de vie ou de mort. Serait-on prêt à tuer un inconnu (mauvais) pour sauver notre vie ? Notre vie vaut-elle plus que celle d'un autre, même mal intentionné ? Et surtout, peut-on vivre avec ça sur la conscience ? Réflexion intense sur le sens de la justice, mais aussi de sa place dans la société actuelle. Les développement vont pouvoir être nombreux et on sent déjà dans ce premier volume que le scénariste est bien inspiré. La narration est efficace, narré par Dylan lui-même la plupart du temps, nous racontant justement sa descente aux enfers et partageant avec nous ses états d'âmes. J'aime d'ailleurs le fait que le narrateur digresse par moment du récit central pour nous mener vers des points anodins mais qui renforce la cohésion global de l'histoire. Outre le côté "tuer ou non", le personnage principal est aussi en proie avec sa vie "ordinaire", études, amours, amitié, un dilemme digne des plus grands super-heros et l'on sait que bien souvent cela vient foutre le boxon. Car oui, Ed a oublié d'être con, et le fait de multiplier les thématiques, permet aussi de ne pas rester en permanence figé sur une même ligne directrice. Le titre est d'ailleurs à la croisé des genres, on y trouve du fantastique, un petit côté horrifique, mais avec un binôme pareil, c'est bien évidemment le polar qui domine le game.

Il faut dire que quand tu as des mecs aussi doué dans un genre, ça semble tellement facile et ce n'est pas ce premier volume qui viendra contredire la règle ! C'est donc le moment pour parler des planches servies par PHILLIPS et là que dire...hormis laissons parler le talent (#Pouloulou) ! Le mec ne tient pas en place, il te fait carnage sur carnage, tu te prend une claque, tu tourne la page il te gifle encore, une autre page et la c'est une bifle !! Sérieusement, ce type est intenable, c'est détaillé avec minutie, et l'ambiance dépeinte sombre à souhait, qui colle tellement au genre. Non, mais vraiment, le style très cinématographique de PHILLIPS fait des merveilles sur ce type de récit. Une mention spéciale pour BREITWEISER, qui s'occupe de la couleur, on y pense pas toujours, mais on sent que là c'est un élément indissociable de la puissance que dégage ses planches.

* Delcourt quelques heures après l'annonce de l'acquisition de la licence *
L'équipe créative est tellement bien rodée que même les yeux bandés ils auraient fait mouche ! Avec "Kill or be Killed", ils signent un retour en force dans nos librairies, sincèrement des comics aussi bon j'en veux tout les jours !! Que ce soit sur l'ambiance, la caractérisation, les graphismes, le fond, la forme, les autres ils ont juste à fermer boutique, rideau, on met la clé sous la porte, on rentre chez sa mère et on tête son pouce.