Envoyé spécial en Chine : Comment trouver des mangas ? S01E02
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Comme je le disais dans l'épisode précédent, impossible de mettre la main sur une librairie spécialisée ou même un simple rayon manga à Shanghai. C'est bien beau de pouvoir acheter des packs d'une poignée d'anciennes séries (anciennes mais mythiques, ne me faites pas dire ce que j'ai pas dit) mais mon immense appétit de passionné n'était toujours pas satisfait. Où allais-je donc pouvoir me réconforter après une dure journée de cours? Au Karaoké? Sûrement pas! Il me fallait trouver ma librairie, un étalage de livres dans lequel je pourrai feuilleter les nouvelles sorties, un endroit où je pourrais me sentir comme à la maison... mais avec tout écrit en chinois. Après quelques essais infructueux dans différentes librairies aux quatre coins de la ville ma décision était prise, j'allai me rendre dans la plus grande librairie possible, là où il y aurait le plus de choix et le plus d'espace possible pour entreposer ne serait-ce que quelques bandes dessinées.

Me voilà donc parti avec un ami pour Fuzhou road, la "rue des librairies" comme elle est surnommée ici dû à l'extraordinaire quantité de... librairies, qu'elle accueille. Rendez-vous au numéro 465, là où se trouve la sobrement appelée "City of Books". Déjà le nom en impose, mais ce n'est rien face à la grandeur du bâtiment qui compte pas moins de 7 étages. J'entre donc dans l'immense hall et découvre que la partie "Comic Books" et "Imported Books" se trouve au tout dernier. On va prendre ça du bon côté et se dire que nous avons gagnés la chance de visiter un magasin! Les étages défilent donc peu à peu et mon cœur se serre : "Novels"... "Foreign Languages"... "Social Science and Politics"... l'énumération s'arrête là car je ne me rappelle plus de tous les étages mais nous voilà bientôt arrivés à destination. A peine sorti de l'escalator une couverture m'interpelle à l'autre bout de l'allée, mes yeux s'écarquillent, ma respiration se coupe. Suis-je arrivé au 7e étage ou au 7e ciel?! (jeu de mot de qualité) Non ce n'est pas Naruto, ce n'est pas Berserk, ni même un Minetarô Mochizuki que je viens de voir au loin mais simplement Tintin! Jamais je n'aurais pensé que cette petite houppette rousse aurait pu me faire tant de bien.
Comme happé par cette madeleine de Proust inattendue je me dirige donc à grands pas vers le mélange étrange de ces couvertures colorées qui me sont bien familières mais garnies de sinéogrammes. Tintin est devenu 丁丁 (lire « DingDing ») et il n'est plus en Amérique mais en 美洲 (« MeiZhou »). Heureusement ce n'est pas tout car un peu plus loin sur les étagères je peux retrouver la Justice League, Spiderman, notre bon vieux Blacksad et même un Taniguchi. Une fois remis de mes émotions, je prend donc le temps d'analyser où je suis. Tout en haut de cet immense magasin, je me trouve donc face à trois étagères étroites contenant respectivement de la bédé Franco-Belge, des comics Américains et TINTIN. Oui oui, une des trois étagères n'était consacrée qu'à Tintin ; il faut croire que malgré le manque d'appétit des chinois pour la bande dessinée occidentale, le journaliste belge semble avoir su fait son trou en dans l'empire du milieu!



Me voilà donc ravi, il y a de la bédé et du comics en Chine ! Peu, il faut bien le chercher, mais il y en a. Mais qu'en est-il de nos mangas dans tout cela ? Car mis à part le Taniguchi perdu au milieu de l'étagère des Comics je n'en ai pas encore vu la trace. Je cherche donc autour de moi et finis par tomber, au milieu d'une autre étagère sur ce que je cherchais : une cinquantaine de One Piece qui n'attendaient que moi pour être feuilletés. A côté d'eux, quelques Belzebub, un peu plus loin une bonne rangée de Space Brothers et quelque part perdus dans les rayons des Kuroko's Basket. Ce n'est pas grand chose mais ça me servira de lot de consolation, j'étais plutôt satisfait de cet endroit et faute d'avoir trouvé mieux je reviendrai à coup sûr dans cette librairie. Avant cela, un petit tour au rayon livre importés s'imposait tout de même. Je ne vais pas m'étendre sur cette partie pour des raisons de longueur de l'article mais j'ai pu y trouver quelques autres séries importées depuis Taiwan et introuvables en Chine continentale comme One Punch Man et bien sûr un petit stock de mangas VO... mais mon japonais n'est pas encore au niveau pour ça !

Voilà pour le moment tout ce que j'ai pu trouver en terme de manga à Shanghai. Je pourrais aussi mentionner la librairie internationale un peu plus loin dans la même rue mais elle ne proposait elle aussi que des importations et donc des mangas en VO. C'est certes amusant de tenter de déchiffrer les hiéroglyphes mais au bout de quelques minutes la frustration l'emporte souvent sur l'amusement. Comme vous pouvez vous en douter, j'ai aussi pu faire la rencontre de pas mal de Manhua sur mon chemin, souvent peu ragoutants comme je le disais avant mais quelques couvertures ont tout de même attirés mon attention, j'irai donc m'y pencher de plus près un de ces jours, avec peut-être un article à la clé qui sait.
Morale de l'histoire : si vous voulez lire pour pas cher, apprenez le chinois. Pour ce qui est du manque de choix et du ticket d'avion on verra plus tard.
P.S : Ah oui et je me suis renseigné depuis la partie 1 : L'Attaque des Titans et Death Note sont en fait interdits en Chine, comme une trentaine d'autres mangas, c'est pour ça que je les trouvais même pas sur internet