Tu ne tueras point !

On se dit tout ? L'annonce de "Distopiary" par Pika m'avait complètement laissé de marbre. L'impression qu'après les survivals, c'est désormais une vague de "fantasy/dark fantasy" qui s'abat sur nous et que tout le monde essaie de sortir le titre qui va faire fureur. De plus voir un shonen terminé en 5 volumes, ça a tendance à me freiner grandement. Court et shonen font rarement bon ménage, puisque les intrigues sont souvent étudié pour tenir sur la durée. J'ai néanmoins l'impression que de plus en plus les shonen "next-gen" (et les mangakas) ont assimilés la nouvelle façon de consommer des lecteurs (à savoir des séries plutôt courtes). Il faut bien sûr encore effectuer un certain tri, puisqu'une série courte peut aussi être indépendante de la volonté de l'auteur, faute de succès. A quelle catégorie appartient "Distopiary" ?! C'est ce qu'on va tenter de définir aujourd'hui.

 

 

Mené par deux petit nouveaux Fumitaka SENGA & TELLMIN, "Distopiary" narre la quête de Tolza, un jeune héros qui aura la lourde tâche d'exterminer le XXIIIeme Roi du Mal. Pour cela, il devra tout d'abord trouver des compagnons d'armes, car sans eux, un héros n'est rien... Peut-on faire plus classique comme pitch pour un manga de fantasy ?! Que tu es naïf mon ami, c'était uniquement la partie visible de l'iceberg, rassure toi, même un génie comme moi a failli tomber dans le panneau ! Après lecture de ce deux premiers volumes, on comprend nettement mieux la petite durée de vie de la série, puisque l'intrigue est clairement défini et ne pourrait s'étirer indéfiniment. La narration est d'ailleurs assez rapide, puisqu'en marge de présenter les personnages principaux et l'univers, on continue d'avancer sur la naissance de ce fameux 23éme Roi du Mal. Comme quoi, pas besoin de X tomes pour démarrer une intrigue tout en restant cohérent et en impliquant du fond à l'histoire. On démarre donc sur un univers de fantasy (avec ses codes), puis l'on y insère le "petit plus", un héros à besoin de compagnons d'armes, de faire valoir et le binôme d'auteurs en vient à la définition la plus pure possible du principe. J'essaie de ne pas spoiler, car ça reste un élément central de l'intrigue. L'idée était toute bête, pourtant personne n'y avait jamais pensé (je crois) et tellement efficace ! La fin du premier chapitre est tellement improbable, qu'on ne peut qu'avoir envie de poursuivre la lecture afin de comprendre dans quoi nous avons mis les pieds. Du point de vue de l'histoire, c'est vraiment bien ficelé, SENGA fait progressivement monter la sauce, un mystère en amenant un autre et l'on ce plait à suivre le funeste destin de Tolza.

 

 

Si dans l'ensemble l'histoire prête assez peu à la rigolade, on retrouve tout de même de l'humour distillé comme il faut. Les personnages sont charismatiques Tolza en tête, d'autres plus atypiques comme Fordol, le mage nasal (tellement wtf) où Ezerkill, l'exterminateur au grand coeur. La palette est assez large et même si certains ne sont présent que quelques pages, l'impact reste fort car introduit à la perfection. Certainement le tour de force le plus difficile, puisque si l'on ne se soucie guère du sort des personnages, l'histoire en prend un sacré coup. Sur un "short", il faut donc que la mayonnaise prenne rapidement dès les premières pages, ce que parvient à faire SENGA sans trop de problèmes.

Si le scénario est de qualité, il est aussi servit par le trait énergique de TELLMIN. Un style graphique très actuels, c'est très fluide et puissant. Le design global parvient à mixer l'univers fantasy avec une touche gothique (à l'instar de "D.Gray Man"), une formule qui fonctionne vraiment bien. Il faut aussi saluer le boulot opéré sur la mise en page et le découpage, le mangaka n'hésitant pas à varier les genres, les points de vues, le c

 

 

Je crois qu'on a ici un exemple parfait de ce que peut attendre de nos jours le lectorat mangas. On a toujours de l'affection pour les shonen de longue haleine (One Piece, Jojo's Bizarre Adventure etc), mais la "next-gen" veut des séries courtes, sans pour autant perdre dans la puissance scénaristique (on flirt d'ailleurs avec le seinen). "Distopiary" s'inscrit parfaitement dans cette idée, proposant un récit mené tambours battant, sans temps morts, avec des personnages charismatiques, une histoire intrigante et prenante, couplé à des graphismes actuels, stylés et énergiques ! J'ai vraiment hâte de découvrir la suite et la conclusion de cette aventure !

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