Sarcophage, OUVRE-TOI !!

Je tente de temps à autres des incursions dans le monde luxuriant de la BD franco-belge. Un monde aussi vaste que riche et si comme partout on tombe parfois sur des titres pas top, on déniche souvent des titres de bonne qualité. Ayant une collection modeste à ce niveau (une cinquantaine d'albums), c'est vraiment au hasard que je me repère principalement, une couverture qui attire l'oeil, un pitch intriguant où tout simplement des planches sublimes. J'ai toujours du mal avec le rythme de parution (1/2 albums par an) et surtout avec le prix 14/15€ pour un cinquantaine de pages c'est pas donné, d'où le fait que je suis assez frileux sur ce type de lecture. Quoi qu'il en soit, à l'occasion du second opus de la série du jour, mon libraire en à fait une jolie vitrine bien flashy (les covers sont dominés par le jaune et le vert fluo) et c'est tout bêtement que je me suis jeté dessus tel un papillon dans le feu.

Perso, je ne connais aucun des deux auteurs, Christophe BEC (scénario) et JAOUEN (dessins), mais "Eternum" me semblait être un bon trip de sciences-fictions, me rappelant visuellement pleins de films des années 80 (Alien en tête). A priori la série comptera trois volumes, le dernier prévus pour...l'année prochaine. En 2297, les scientifiques du futur n’ont toujours pas appris de leurs erreurs. L’Homme a envahi et colonisé la majeure partie de notre galaxie. Aux confins de la Voie Lactée, une équipe d'excavateurs découvre un mystérieux sarcophage enfoui dans les entrailles d’une planète aride. Quelques temps plus tard, le contact est rompu avec la colonie. Sur Terre, les astronomes d’un observatoire d’Amérique du Sud repèrent un mystérieux rayon cosmique, apparu soudainement depuis le Nuage de Magellan, une galaxie mineure en orbite autour de la nôtre. Voilà pour le pitch, qui flaire bon la SF classique lui aussi, avec une histoire qui me semble abordable sans problème sur le nombre de tomes annoncés. Je trouve à ce niveau là, la BD plus clair et simple dans le traitement d'une histoire, là où les mangas et comics traite une histoire vraiment dans l'optique d'une sérialisation et donc d'une narration longue. Pour moi, une bande-dessinées ce rapproche nettement plus d'un film, alors que les mangas/comics plus d'une série tv. On tourne rarement autour du pot, on propose une histoire, on va du point A à B en utilisant un minimum de détour. Après c'est mon point de vue, uniquement.

Je ne vais pas vous mentir, j'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire, car la narration d'Eternum est assez décousue, le scénariste essayant à tout pris de perdre le lecteur en passant d'un endroit à un autre et en proposant des bonds dans le passés assez régulièrement. Peut-être n'ai-je pas suffisamment l'habitude, quoi qu'il en soit c'est plutôt déroutant et ça n'aide pas toujours à la compréhension surtout quand les personnages ne sont pas clairement identifiable. Peut-être d'ailleurs encore un soucis quand à l'attachement envers les personnages, en peu de page c'est plutôt contraignant. Quoi qu'il en soit, une fois qu'on parvient à se mettre dans le bain, "Eternum" est plutôt une bonne surprise. On nous propose une histoire SF, hautement inspirée par beaucoup de films du genre des années 80 et perso c'est une genre que j'affectionne particulièrement. Bon j'avoue que pour quelqu'un qui en à visionné pas mal, on peut grogner un peu devant le manque d'originalité, où sur le manque de prise de risque pour surprendre le lecteur.

Graphiquement c'est bluffant, on retrouve vraiment une atmosphère pesante, des planches sublimes avec un travail sur la lumière et la couleur qui met le trait de l'auteur encore plus en valeur. J'avais trouvé les couvertures magnifiques, l'intérieur propose des planches encore meilleures. Vraiment un sans faute sur ce plan-là.

Bon, que retenir de "Eternum" ?! Une histoire de SF qui rend hommage aux films du genre des années 80 et des graphismes de toute beauté. Si le scénario peut donner un air de vu et revus, on est tout de même pris dans l'histoire et si le premier tome avait mis du mal à démarrer on trouve vite un rythme de croisière. Je serais au rendez-vous pour la conclusion de cette mini-série en tout cas !