Le crush de la semaine : Altair
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Véritable coup de cœur depuis le premier volume parut aux éditions Glénat, "Altair" est devenue après partage avec l'équipage, un crush général. Un coup de foudre qu'il me tardait de faire, mais sur lequel j'avais un peu temporisé en raison du peu de volume disponible. Si tu n'as pas déjà cette série dans ta mangathéque, laisse moi essayer de te convaincre, ok ?!
"Altair" nous narre les aventures du jeune Mahmud, dans une Türkiye aux senteurs d'Orient et à l'architecture byzantine, ce pacha en devenir devra faire face à bon nombre de situations périlleuses avant d'atteindre son but. Brusquement rétrogradé au rang de commandant après un concours de circonstances défavorables, Mahmud part explorer ce pays qui lui finalement assez inconnu. Un voyage initiatique qui fera découvrir la vie à notre héros, le bon, le mauvais, rien ne lui sera épargné. En toile de fond, un conflit opposant la Türkiye à l'Empire nous est proposé et sera plus qu'omniprésent tout au long de l'aventure. Voilà qui devrait être suffisamment clair et ne pas trop vous spoiler.
Très honnêtement pour moi on est simplement dans le haut du panier. Très peu de mangas parviennent à trouver un équilibre entre shonen et seinen, "Altair" en fait partie. Car, si le développement de l'histoire est assez classique et rassemble beaucoup de code dit "shonen", il n'en reste pas moins une scénario extrémement travaillé et un intrigue particulièrement complexe.
On retrouve clairement les ficelles utilisés dans tout bon shonen, à savoir, un héros ayant des prédispositions dans certains domaines, mais ayant encore énormément de chance à apprendre sur "la vie". Pareil concernant la désormais plus que classique (presque obligatoire) quête initiatique qui apprendre à notre héros la vie et le fera grandir au fur et à mesure de ses expériences.
La mangaka KATO reprend donc une trame assez classique, mais la couple avec un scénario complexe et fouillé bien comme il faut. Tout d'abord, ce qui nous est proposé est assez cru par moment et aucune violence n'est épargné (qu'elle soit montré ou suggéré), au même titre que Mahmud le lecteur découvrira qu'en temps de guerre tout est bon pour remporter une bataille. Outre cet aspect, la trame de fond traite tout de même d'une guerre, de conflit politique, bref de sujet que l'on ne voit pas souvent dans un shonen ou du moins pas traité de cette façon. Un apport non-négligeable puisqu'il permet d'attirer les lecteurs de shonen (par son côté apprentissage de la vie), mais qui ravira aussi les fans de seinen (avec un trame somme toute assez mature).
L'une des autres facettes assez intéressante d'Altair, reste cette capacité qu'à l'auteure à nous faire voyager. Rien que les premières pages nous font découvrir un tout autre paysage avec comme dit plus haut une forte inspiration de l'architecture byzantine et avec un vrai parfum d'Orient. Le dépaysement est assuré pour nous habitué à vivre et voir (le plus souvent) des villes occidentales, à la tv, en manga ou simplement en vrai.
On retrouvera aussi bien des villes assez atypique et fortement inspiré de la Turquie, mais aussi de véritable forteresses imprenables, des ports maritimes comme on en voit pas souvent, ainsi des villes recherchant leurs inspirations ailleurs comme par exemple Venise ou dans les petits villages Mongole.
Allant de paire avec le paragraphe du dessus, est-ce que c'est beau ? Car oui, faire voir du pays c'est sympa mais si ton coup de crayon est dégueulasse autant s'en tenir à des choses simples. Laisse moi te dire que KATO à vraiment un coup de plume assez stupéfiant. Alors, je ne sais pas si elle est seule ou avec des assistants, mais quoi qu'il en soit c'est extrémement bien fouillé. Déjà on sent qu'il y a beaucoup de recherche, de travail fait en amont notamment sur l'architecture. Les décors fourmillent de détails et ce même sur des cases assez anodines. J'adore ça !! Non, mais vraiment, il y a des fois où l'on ce dit tient, cet auteur charge un peu trop ses cases, mais là non. C'est pas surchargé, simplement détaillé (ce qui n'est pas la même chose).
Pour le reste, le chara-design est à mi-chemin entre le shojo et le shonen. On retrouve d'ailleurs par moment les fameuses cases sans fond, spécialité des auteures de shojo (et en fait surtout des mangakas féminine lol). En parlant de chara-design, il faut aussi noter la diversité proposé par KATO, qui s'applique à ne pas faire de "clone" et nous offre des personnages identifiable au premier coup d’œil.
* C'est juste magnifique sérieusement ! *
On retrouve effectivement dans la série, une galerie de personnage forte sympathique. Alors certes, nous avons Mahmud, le héros tantôt hautain et sur de lui, tantôt enfantin et naïf. Un personnage principal qui à les traits d'un génie ayant été élevé et ayant vécu dans les hautes sphères et qui découvrira la "vraie" vie.
Il sera vite rejoint par un binôme avec Cyrus, un espion à la grande gueule et qui ne dit jamais non à une petite baston. Une personnalité qui détonne et qui tranche bien avec celle de Mahmud, plus réfléchit plus posé. Un duo qui passera même en trio avec l'arrivée d'Abiriga, l'archétype de celui doué en tout et qui en plus à le don (et qui forcément est toujours en conflit avec Cyrus).
Une palette de personnage principaux hautes en couleurs et une panoplie de personnage secondaires qui n'ont rien à leurs envier. Car oui, les personnages secondaires d'Altair sont tout aussi important et peuvent même tenir les rôles principaux sur un ou plusieurs chapitres laissant nos héros très en retrait. Autant dire que quand tu en arrive là...au-dessus c'est du ODA ou du TORIYAMA.
C'est pour moi l'atout majeur de la série, mais peut-être aussi un frein pour d'autre, la catégorisation. Car si être à cheval entre shonen et seinen, permet hypothétiquement de toucher un public plus large, on peut tout aussi bien ce retrouver avec l'effet inverse et ne faire fuir le public shonen et ne pas intéresser celui des seinens.
Honnêtement, je ne vais pas vous le cacher (puisque je l'avais dit sur ma chronique des deux premiers volumes), les débuts apportent énormément de données et le flux d'informations à ingérer pourrait en rebuter plus d'un (notamment les plus jeunes ce qui est dommage). En revanche passé le premier volume, la suit est beaucoup plus "light" et le flot est beaucoup plus lent et régulier. La mise en place de la quête initiatique de Mahmud après permet d'avoir de l'action, de l'humour mais aussi de rester dans se qu'on appel le shonen "intelligent" avec des batailles proposant aussi bien de l'action que des retournements de situations et des coups stratégique digne de "L'art de la Guerre".
Pour faire simple, les fans de shonen (et surtout les plus jeunes) ne vous arrêtez pas à la trame qui peut être complexe, car la série propose aussi un vraie voyage dépaysant et initiatique. Les fans de seinen, ne chipoter sur les aspects shonen qu'on retrouve dans "Altair" car elle offre une vraie trame scénaristique, une histoire bien construite et fouillées.
Peut-être qu'un mot sur l'édition est aussi intéressant. Il faut dire que l'éditeur n'a pas communiqué des masses sur la sortie de la série à l'époque. Pour autant, on sent que la série n'est pas lésée et qu'un travail important est effectué dessus. Le travail de traduction et d'adaptation fournit par Fédoua LAMODIERE (qu'on retrouve aussi récemment sur "Jaco, the Galactic Patrolman") est fichtrement bon. On sait que les termes, ne sont pas toujours facile à adaptés, mais ici pas de souci (pour ceux qui aurait du mal plusieurs astérisques sont disséminées).
Le bouche à oreille et les bonnes critiques des premiers volumes aidant, on sent que l'éditeur à confiance en son titre et continue de le proposer à un rythme régulier. J'ai envie de dire qu'il manque plus que les pages en couleurs, mais ne soyons pas trop gourmand.
"Altair" offre plusieurs niveaux de lecture ce qui ouvre la porte à beaucoup de lecteur. C'est beau, c'est intéressant, c'est drôle, triste, on retrouve de l'action...merde achetez-le, tout simplement !!!!!