Le crush de la semaine : Montage
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Cette semaine, je reviens avec un crush concernant une série que j'ai découvert assez tardivement puisqu'elle compte dores et déjà neuf volumes en France (le neuvième devrait paraitre d'ici quelques jours) et est terminée depuis peu au Japon avec pas moins de dix-neuf tomes à son actif. Jun WATANABE, inconnu en France et pour cause il s'agit de son premier essai qu'il transforme d'office en bombe polar aux relents de thriller. Les éditions Kana semblent avoir piochés une pépite, mais qui dit pépite ne dit pas forcément succès au niveau des ventes hélas. Ce genre de manga est toujours délicat à vendre de part la thématique, le public etc etc... mais c'est pourtant ce genre de manga que je "surkiffe" et il était quasiement énévitable de proposer un crush sur "Montage" !!
"Montage" est comme dit plus haut un manga polar à fortes tendances thriller. Outre cela, c'est surtout l'intrusion d’éléments existant qui rendent la lecture d'autant plus prenante. Quiconque s'intéresse de près ou de loin à la culture nippone à entendu parler du fameux vol des 300 millions de yens en 1968, l'une des affaires non-résolues les plus célèbre du Japon. WATANABE nous propose cette affaire comme base pour son manga et la mêlée avec des éléments fictifs tout en restant ancrés au maximum dans le réalisme. Plusieurs années après le "casse" un inspecteur sur le point de mourir révèle au jeune Yamato (10ans à l'époque) que son père est l'auteur de ce braquage. Six ans plus tard, Yamato découvre dans les affaires de son père l'un des billets en provenance du casse et décide d'enquêter lui-même pour connaitre la vérité. Enlèvement, meurtre, cavales, affrontement, flics ripoux, bandits sans scrupules, voilà désormais le quotidien de Yamato !! Sur qui peut-il s'appuyer ?! Quelle est la vérité ?!
Il n'en faut pas plus pour absorber le lecteur qui laisse les indices le guider en même temps que Yamato à la poursuite de la vérité.
Ca aurait parfaitement pu servir de sous-titre à la série, non mais vraiment ! Si la base reste assez simple avec cette "enquête" et tout ce qui y est attaché, par moment on est vraiment projeté dans du "soap" avec des amitiés ou de l'amour (on sait pas), des trahisons, des alliances, des retournements de situations, tout est fait de sorte à ce que le suspens puisse tenir en haleine au maximum le lecteur. Alors si 95% du temps on dit banco, certains passages restes tirés par les cheveux.
La relation qui lie les différents personnages est presque l'essence même du manga puisque c'est ce qui intéresse le plus la personne qui tient le bouquin en main. Certes l'histoire est prenante, mais ce qu'on veut dans le fond, c'est de la trahisons, des alliés qui deviennent des ennemis, des coups de putes quoi !!! Bam, t'es mon pote ?! Bha non finalement je te la glisse en souplesse....t'es là ?! Non, je suis là BIM !!
A ce niveau là le mangaka s'en sort plus qu’honorablement puisque même si l'on devine par moment quelques ficelles un peu trop grosse, dans l'ensemble on sera assez surpris de la tournure des évènements.
Je parlais d'amour ou d'amitié, car la relation qui lie Yamato à Miku est assez spéciale. Ils vivent ensemble depuis tout jeune, sont comme frère et sœur, mais sans l'être vraiment. Alors on est sur de la forte amitié, mais l'on sens à plusieurs reprises une attraction assez forte entre les deux personnages et l'auteur fait tout pour nous le faire comprendre de toute façon. Fort heureusement cette partie n’entache pas du tout le bon déroulement de l'histoire et surtout on ne tombe pas dans la niaiserie (ce qui est assez important pour moi, d'autant plus sur ce type de série).
Euh... non (quote Michael KYLE) !! On est pas non plus dans un resucée de "Detective Conan" avec un "jeune" qui mène une enquête. Non, on reste bien sur du seinen et forcément l'ensemble reste assez sombre, des enlèvements, des meurtres, de la torture, du viole, bref l'ensemble est loin d'être une simple enquêtes mené par un gamin en manque de sensation. La trame est complexe, de part les relations entre personnages, mais aussi de part son traitement tout simplement.
On retrouve donc des scènes propres au genre comme dit plus haut, mais aussi des passages assez durs notamment la scène de "viole" de Miku. Sekiguchi est le type même de personnage qu'on adore détester et que même si on sait qu'il va crever et avoir ce qu'il mérite à la fin, bha on est pas du tout presser de voir ca arriver. C'est ce genre de personnage qui apporte un gros plus la touche "mad" et violente, alors qu'un personnage comme Suzuki fait plus office d'électron-libre capable d'apporter du rebondissement et un côté plus réfléchi et intelligent. De quoi ouvrir un maximum de portes le moment venus. Dire que "Montage" relève d'une simple enquête policière serait donc assez faux.
Autant au Japon qu'en France, les mangas qu'enquêtes sont rarement de gros hits (sauf exceptions) pour la simple et bonne raisons qu'il faut en permanence tenir la tension à son maximum et surtout parvenir à garder l'intérêt du lecteur intact. Le fait qu'on bascule sur un format "adulte/seinen" réduit encore plus la niche et ensuite aux gouts et aux couleurs d'agir.
Malgré tout, les éditions Kana ont crus en ce titre et je ne peux que leurs donner raisons. Pour preuve une fois la lecture du premier volume il est assez difficile de s'arrêter (j'ai pour ma part enchainer les 8 tomes sans temps mort et me suis presque félicité d'avoir rater cette série et de pouvoir me goinfrer autant de volumes d'une traite.....d'ailleurs peut-être était-ce un coup de génie de ma part......ouai c'est plutôt ça en fait). Sous le format chapitre par chapitre le résultat est le même la lecture devient assez addictive au bout de quelques pages.
"Montage" fait clairement partie des mangas à priori peu ragoutant, personne ne me contredira sur ces couvertures assez peu vivantes et peu représentative du contenue. Pour autant s'arrêter au simple aspects cités ici vous ferait certainement rater l'un des meilleurs mangas du genre ! Et ça j'achète !! Et ça.......J'ACHETE (quote J-M Genereux) !!!
Yes my lord (quote Dark Vador) !! Le trait de WATANABE colle vraiment bien à l'ambiance que dégage la série. C'est assez sombre, très peu de passages "happiness" (de quoi rendre Pharell dépressif), on reste vraiment sur un ensemble parfois à la limite glauque. Les expressions sont bien retranscrites et la qualité des décors est juste parfaite, pour le coup j'ai vraiment, mais vraiment rien à redire là-dessus.
Le découpage et le "montage" (bam je place ma joke) des scènes est aussi de qualité, c'est fluide et ce même dans les scènes d'actions. Le lecture n'est jamais perdu dans les cases et le chara-design à le mérite d'être assez étoffé pour que le lecteur ne confonde pas X avec Y.
C'est même de la bombe bébé (quote Joeystarr) !! C'est un peu ce que j'essaie de dire depuis le début, "Montage" c'est de la haute-voltige (monter, les hauteurs, qualité toussa toussa), on est dans un excellent manga polar/thriller, ni plus ni moins.
L'histoire est prenante, on retrouve des éléments important de la culture nippone qui ancre le récit dans la réalité. Le suspens est omniprésent, on fait des sauts dans le temps ce qui dynamise le récit et propose presque plusieurs histoire distinctes à plusieurs époques avec bien entendu un élément les reliant tous en un seul et unique point. La galerie de personnages est étoffé juste ce qu'il faut pour ne pas nous perdre en route et garder de la qualité. On retrouve des personnages assez charismatiques et attachant ce qui bien entendu aide le lecture à s'immerger encore plus. L'ensemble reste suffisamment mature et complexe pour tenir en haleine tout le long de la lecture, c'est souvent sombre, parfois glauque sans faire dans le too much. Pour couronner le tout, c'est visuellement loin d'être dégueulasse à regarder, dans ces conditions que peut-on demander de plus ?!
* Achéte on te dit !! *