Chronique : Evil Eater Vol.1
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Type : Seinen
Auteurs : KOJINO (dessins) / Issei EIFUKU (scénario)
Editeur : Ki-oon
Prix de vente : 7.65€
Nombre de tomes France : 1 (en cours)
Nombre de tomes Japon : 3 (terminée)
Date de parution : 10 avril 2014
Pitch :
Dans un Tokyo futuriste, les dernières découvertes scientifiques permettent de ramener les morts à la vie. Le hic ? Pour chaque personne qui revient, une autre doit être sacrifiée. Les autorités ont donc décidé de réserver cette avancée technologique au système judiciaire : désormais, on peut condamner les meurtriers à mort pour ressusciter leurs victimes. Mais les revenants, les Returners, comme on les appelle, sont souvent contaminés par un “bug”, une anomalie psychologique qui exacerbe les sentiments négatifs. Jalousie, haine, colère, désir de vengeance font parfois d’eux des bombes à retardement plus dangereuses encore pour la société que les criminels envoyés à l’échafaud… Pour désamorcer ces situations potentiellement catastrophiques, le gouvernement utilise des fonctionnaires d’un genre nouveau, les Sorceristes, capables de plonger dans la conscience des malades et de déraciner le mal qui les ronge. Les agents Nagumo et Amagi sont de ceux-là. Et ils n’ignorent pas que le subconscient de leurs cibles peut aussi devenir un piège mortel…
Chronique :
Evil Eater est le tout dernier seinen de genre science fiction proposé par les éditions Ki-oon et, ayant personnellement eu l'occasion de lire un court extrait du premier volume avant sa sortie, j'étais déjà totalement conquise par l'histoire et c'est donc avec beaucoup d'enthousiasme que je me suis plongée dans la lecture de ce manga !
Dès le premier chapitre, tout se met rapidement en place : on nous présente les 2 personnages que l’on suppose être les protagonistes de cette histoire (petit indice : on les voit sur les 3 covers que compte la série !) ainsi que le principe du Sorcerisme et des Returners. On est donc directement immergé dans cet univers futuriste, la lecture est fluide et on ne s’ennuie pas un instant.
Alors certes, le manga est construit sur un schéma très basique, vu et revu dans ce genre d’histoire : Nagumo et Amagi passent d’une mission à une autre sans s’éterniser, un peu comme un travail à la chaîne (bien qu’Amagi, encore nouvelle dans sa fonction de Sorceriste, se laisse parfois emporter par ses émotions ce qui laisse place à quelques imprévus). Cela peut paraître rébarbatif à la longue mais ce procédé permet au manga de suivre un rythme effréné, le lecteur n’aura pas le temps de dire ouf qu’il sera immédiatement plongé dans une énième affaire de Returner !
L’auteur donne de la profondeur à ses 2 protagonistes : d’un côté, nous avons Kento Nagumo, agent Sorceriste expérimenté que l’on surnomme « le tueur d’équipier » et, bien qu’étant d’apparence assez froid, rigide, s’en tenant rigoureusement aux règles, cache un passé sombre et torturé. De l’autre côté, Yôko Amagi, nouvelle recrue fraîchement sortie de l’Académie et détentrice d’un pouvoir extraordinaire, elle semble radicalement à l’opposé de son équipier : jeune fille toujours d’humeur joyeuse, elle montre très vite de l’empathie pour les Returners mais elle aussi, cache un passé sombre et douloureux.
Petit point négatif qui m’a néanmoins marqué : la répétition dans tous les chapitres (ou presque) du principe du Sorcerisme et des Returners : alors, je veux bien que ça aide au début à bien comprendre de quoi il s’agit mais je trouve cela un peu exagéré de le répéter encore et encore à travers tout le manga. Ce petit point mis à part, j’ai passé dans l’ensemble une très bonne lecture.
Côté graphisme, cela me fait penser à ce que l’on a pu voir dans SHI KI : des personnages aux traits fins, des dessins aux noirs & blancs très contrastés et bien que certaines pages soient un peu « vides » (dans le sens où les cases ne sont pas archi-remplies de dessin et donc majoritairement blanches), les scènes d’actions sont extrêmement bien retranscrites. Niveau édition, rien à redire encore une fois concernant Ki-oon, c’est du très bon boulot ; on regrettera seulement pour le prix, l’absence de pages couleurs.
Ce premier volume est très efficace et remplit parfaitement son rôle : il nous immerge dès les premières pages dans un univers bourré de magie et de paranormal, nous explique clairement en quoi consiste le Sorcerisme et ses conséquences sur la société, et surtout, ce tome se conclut par l’arrivée d’un nouveau personnage énigmatique qui annonce une suite des plus prometteuses !