Les lectures de la semaine S14E19

Hey, c'est encore moi, je sais incroyable. Petit changement qui ne va pas vous déranger de ouf, simplement n'ayant plus le temps de scinder mes lectures mangas et autres, les genres seront désormais mélangés. Si je vous l'indique aujourd'hui, c'est parce qu'au milieu de trois mangas, une petite bédé s'est incrustrée! Vous aurez le droit aux reviews de "Nine Peaks" chez Ki-oon,  "Tank Chair" chez Kana, "Gokurakugai" chez Pika, voilà pour les mangas. Puis, je vous parlerais de "Retour a Tomioka" un one-shot bédé ultra quali! 

"Nine Peaks" Vol.1&2, de Tetsuhiro HIRAKAWA, chez Ki-oon.

Furyo, furyo everywhere!! Eh oui, c'est désormais à la mode depuis quelques temps, le furyo fait son grand retour en France et chaque éditeur fait de son mieux pour dénicher la pépite capable d'atteindre les sommets comme ce fût le cas pour "Tokyo Revengers" (chez Glénat)! Pour cela, du côté de chez Ki-oon, on mise sur "Nine Peaks" de Tetsuhiro HIRAKAWA, un ponte du genre à qui l'on doit notamment "Clover" et quelques spin-off de "Crows". Le jeune Gaku à déjà une réputation de dur à cuire et ce malgré les remontrances de son père Harumi. Alors que ce dernier meurt dans un accident, Gaku est surpris par le nombre important de personnes présente à son enterrement et pleurant le défunt. Gaku décide de rendre hommage à son père en allant pêcher, mais fini par se noyer. Lorsqu'il reprend ses esprits, c'est un jeune homme aux allures de voyous qui l'a sauvé...un jeune homme qui ressemble fortement à son père plus jeune et pour cause Gaku à fait un saut de vingt-deux ans en arrière!! L'occasion peut-être pour le jeune garçon de mieux connaître son père et les mystère qui l'entourent. Voilà pour le point de départ de cette histoire qui pour le moment s'étale sur dix volumes au Japon et continue son chemin. Je sais, vous allez me dire, encore une histoire de voyage temporel, la même ficelle narrative que pour "Tokyo Revengers" à l'exception faite qu'ici c'est dans le passé que se faut le saut. Vous n'avez pas tout à fait tord et c'est aussi la première réflexion que je me suis faite durant ma lecture. Toutefois, bien rapidement on voit qu'on part sur quelque chose de différent avec des enjeux moins "lourds" et partant sur une dynamique plus émotionnelle à mon gout. En effet, ici on voit rapidement que ce qu'essai de créer et mettre en avant HIRAKAWA, c'est la relation qui se noue entre Gaku et la version jeune de son père. J'ai vraiment apprécié la narration qui permet à Gaku de découvrir sa famille sous un autre angle que celui qu'il connaît, plaçant la thématique familiale au centre du récit et brodant autour. Vous allez me dire, ça sonne pas très "furyo" tout ça...c'est bien mal connaître le mangaka qui parvient à faire cohabiter avec brio les genres et les idées, tout en y incorporant ce qui fait le charme du genre et principalement la castagne. Certes, il n'y a pas des tonnes et tonnes de pages de bastons, mais juste ce qu'il faut pour donner un peu de pep's et de liant à tout ça. Au-delà de ça, on retrouve aussi les ficelles inhérentes au genre, celle du protagoniste ayant pour but d'unifier les gangs, d'arriver au sommet d'un façon ou d'une autre, même si ici les motivations sont relativement différentes d'à l'accoutumée. Côté graphismes, HIRAKAWA à vraiment un trait très plaisant, c'est fin, détaillé, très expressif (ce qui sur ce type de récit est une plus value). Le chara-design est très varié, on a des personnages très reconnaissable, les planches tabassent bien lors des phases d'action et même de façon plus générale, on a vraiment un beau rendu. Côté édition, Ki-oon c'est le haut du panier, papier de qualité, jaquette fidèle, traduction et adaptation de qualité, bref, rien à redire! 

Scénario : 4/5

Graphisme : 4.5/5

Ma note : 8.5/10

❤️

Un auteur que l'on est content de retrouver, un coup de crayon qui transcende le récit et une histoire qui sort du lot grâce à une narration efficace et un mélange des genres bien maitrisé. Je dis oui! 

"Tank Chair" Vol.1&2, de Manabu YASHIRO, chez Kana.

Nous revoilà chez Kana, pour l'arrivée d'un ovni intitulé "Tank Chair" de Manabu YASHIRO, un manga en cours de parution au Japon avec six volumes. Vous savez, parfois je vous dis qu'il y a des titres dont l'on se demande comment les auteurs ont fait pour dénicher les idées?? Eh bien, "Tank Chair" entre parfaitement dans cette catégorie! Vous avez quelques indices avec la couverture, mais si vous n'en étiez pas sur, le pitch devrait finir le travaille. Alors qu'il était le meilleur tueur à gage en activité, Nagi Taira se retrouve dans un état végétatif après avoir reçu une balle en sauver sa petite sœur Shizuka. Cette dernière n'abandonne pas pour autant l'idée de voir son frère retrouver de sa superbe et à raison puisque dès lors qu'il ressent une pulsion meurtrière dirigée vers lui, ce dernier se réveille et galope comme une gazelle de Thomson! Shizuka n'hésite alors pas à le livrer en pâture aux plus puissants assassins et à l'envoyer en mission suicide dans le but de trouver la pulsion meurtrière "ultime" capable de remettre son frère sur pied pour de bon! Comme quoi, l'univers manga parviendra encore et toujours à me surprendre grâce à des auteurs aux idées toujours plus wtf, parce que là avec "Tank Chair" on atteint tout de même un sacré niveau, le gars qui sort de son état végétatif et redevient un redoutable tueur lors qu'il ressent une pulsion meurtrière, je chiale, c'est du génie!! Il faut dire que l'auteur à des gouts divers et variés puisqu'il est un grand fan de "Godzilla", des kaijus en tout genre, mais aussi des licences "Resident Evil" et "Megaman", ce qui sort de ce genre d'esprit ne peut alors qu'être wtf! L'histoire est bien barrée, ça se laisse gentiment suivre, même si par moment on va assez loin et qu'il faut donc aimer ce type d'histoire. Les personnages sont bien déjantés ce qui les rend assez attachants, l'ensemble est assez fluide à lire, le but étant de divertir le lecteur et de ce point de vu là, je pense que le paris est réussi. On mettra tout de même une petite réserve sur la capacité du titre à se renouveler dans la durée. Il est certain que la patte graphique du mangaka joue un rôle dans le côté fun du titre avec un chara-design qui en jette vraiment avec énormément de variété, un fauteuil multitâche qui s'adapte en toutes circonstances et des scènes d'actions aussi wtf que dynamique. Côté édition, la traduction de Rodolphe GICQUEL est bonne, l'ensemble de l'édition l'est toute autant, dans les standards de l'éditeur. On notera une édition limitée du premier volume à 9.95€ qui propose un petit artbook couleur. Un peu déçu néanmoins, puisqu'il ne s'agit au final que de la galerie d'illustrations que l'on peut retrouver en fin de tomes, sauf qu'ici elle est en couleurs. A voir donc en fonction de vos envies et de votre bourses si cela en vaut la peine. 

Scénario : 3.5/5

Graphisme : 4/5

Ma note : 7.5/10

🌟

Un titre bien wtf et qui devrait aisément trouver son public. De l'action à gogo, des personnages totalement déjantés, un fauteuil roulant digne de la Batmobile, bref de quoi nous tenir en haleine pour petit moment. 

"Retour à Tomioka" OS, de Laurent GALANDON & Michael CROUZAT, chez Jungle. 

Petite parenthèse bédé, avec le one-shot "Retour à Tomioka" publié chez Jungle et avec Laurent GALANDON et Michael CROUZAT aux manettes. Survivants de la tragédie de Fukushima, Osamu et sa sœur Akiko vivent avec leur grand-mère Ba-chan. Chacun tente de repartir du bon pied, jusqu'au décès de Ba-chan. Osamu se met alors en tête de rapporter les cendres à l'autel familial en pleine zone interdite. Une aventure aussi folle que dangereuse dans laquelle il embarquera bien évidemment sa sœur. Voilà pour le pitch de départ qui vous l'aurez compris à la couverture fera aussi intervenir un partie du folklore nippon via des yokais. Un titre qui s'avère très touchant sans en faire des caisses (chose que l'on apprécie pas mal), avec cette quête du deuil qui prend des allures d'aventure au vu du contexte, mais qui vise avant tout pour le jeune garçon à respecter les traditions familiales et rendre une dernier fois hommage à sa grand-mère. C'est fait avec énormément de soin de la part des auteurs, mais surtout de façon astucieuse avec cet aspect road-trip aux travers d'un secteur totalement sinistré. On revient sur la catastrophe de Fukushima là aussi avec lucidité. On voit ainsi, des zones totalement à l'abandon, village et maisons désertés, animaux livrés à eux même, ainsi que les travaux de décontaminations. On découvre aussi des populations entière ayant été obligées de tout abandonner derrière elles, mais aussi le regard entre hostilité et effrois des habitants d'autres régions. Car oui, le titre met aussi en avant la peur, peur d'autrui, de l'avenir, du danger, du changement et de tout ce qui peut en découler.  On ressent bien que GALANDON s'est énormément renseigné sur les différents sujets qu'il aborde sur ce titre, ce qui fait qu'on retrouve un récit plein de justesse et qui ne va pas dans le patho à outrance. Du côté des personnages ils sont fort bien caractérisés, abordant de manières différentes ce nouveau départ, Osamu s'isolant dans son coin auprès des yokais, alors qu'Akiko essaie de s'ouvrir aux autres via notamment les vidéos sur ces réseaux sociaux. Plutôt bien apprécié les deux caractères voués à évoluer durant le périple qui les attend. L'intégration du fantastique via les yokais permet au titre d'avoir une autre dimension et une approche plus "tout public", j'ai trouvé cela très malin et apportant quelque chose de différent des autres récits que l'on a pu découvrir sur le sujet ces dernières années. La patte graphique de Michael CROUZAT joue aussi son rôle, avec son trait rondouillard dans le chara-design, des yokais bien retranscrits et même l'inédit "radiation" aux allures aussi gigantesques que dangereuses. L'ensemble à un rendu proche du manga, avec des décors qui misent sur le côté traditionnel et nature du Japon, loin de la modernisation que l'on voit souvent dépeinte. L'ensemble offre un rendu vraiment très agréable à l'oeil, avec des planches à la colorisation maitrisée. Côté édition Jungle fait comme à son habitude, c'est qualitatif.  

Scénario : 4.5/5

Graphisme : 4.5/5

Ma note : 9/10

❤️

Un petit one-shot qui ne paie pas de mine et qui pourtant s'avère ultra chouette à découvrir. Une quête initiatique teinté de fantastique et de folklore qui permet dans un même temps de revenir sur la tragédie de Fukushima d'une manière inédite. 

"Gokurakugai" Vol.1&2, de Yuto SANO, chez Pika. 

On termine la semaine du côté de chez Pika avec l'une des grosses nouveautés 2024 de l'éditeur à savoir "Gokurakugai" de Yuto SANO, un titre en cours de parution au Japon avec quatre opus. Nous suivrons l'activité du "bureau des résolutions" tenu par Tao et Alma, un tandem que rien ne semble pouvoir arrêter lorsqu'ils ont une mission. Au cœur du quartier de Gokurakugai, réputé pour être très animé, mais aussi une zone total de non-droit où l'on peut croiser tout et n'importe quoi, le duo aura évidemment fort à faire!! Le pitch de départ est ultra simple et l'approche n'est pas sans rappeler le mythique manga "Get Backers" (chez Pika) et son binôme de "récupérateurs". On retrouve pas mal de similitude, même si la corde fantastique est encore plus tirée avec les Maga, ces créatures qui peuplent l'univers du manga. Car oui, le titre flirte grandement avec le surnaturel et l'occulte, proposant souvent des missions aux bouts desquelles ils doivent se frotter à l'un de ses fameux Maga. L'amorce proposée sur ce lancement fait dans le classique, SANO plante le décor, on nous fait découvrir les personnages et quelques mystères autour de chacun, puis l'on enchaine sur diverses missions en prenant le soin doucement de faire germer en toile de fond une trame plus consistante avec une organisation qui sera à abattre. L'ensemble est plutôt bien équilibré, d'autant que le mangaka à une bonne capacité à faire cohabité action et humour dans son récit ce qui fonctionne généralement bien sur le lectorat visé. Il faudra néanmoins voir sur la durée si le titre parvient à insuffler quelque chose de plus d'un point de vu scénaristique, car les lecteurs avec de la bouteille noteront tout de même pas mal de ficelles dores et déjà connues. Concernant Tao et Alma, c'est bien évidemment le jour et la nuit du point de vu du caractère, ce qui permet de pouvoir s'identifier à l'un ou l'autre, mais aussi en donnant l'envie de connaître plus sur eux. LE point fort du titre réside à mon sens dans sa partie graphique, puisque Yuto SANO à vraiment un coup de crayon très quali. En effet, le chara-design est vraiment top, on abouti sur des personnages aux allures très charismatiques, ces derniers qui sont par ailleurs très expressifs. On a le droit à des décors fouillés, pas mal de détails, les Maga sont eux aussi impactant et l'ensemble ne manque pas de fluidité. A noté une bonne mise en page qui permet d'avoir un titre plein d'énergie, nerveux et qui met clairement une plus value à ce démarrage. Côté édition, on reste dans les standards de l'éditeur, c'est bien tenu. A noter le second opus plus "restreint" puisqu'on y retrouve une histoire bonus, ainsi que le chapitre ayant servit de pilote au manga. Il est clair qu'il faudra être patient avec la série, car le rythme de parution ne risque pas d'être violent (on est sur un tome par an au Japon quasiment). 

Scénario : 3.5/5

Graphisme : 4.5/5

Ma note :  8/10

❤️

Une mise en bouche très correcte, un tandem principal qui dépote bien, un planté de décor intéressant, le tout rythmé par de l'action et de l'humour. Je suis très preneur, d'autant que le coup de crayon est loin d'être moche!