Les lectures mangas de la semaine S14E17
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Hey, mais qui revoilà?! C'est moi! Oui, on est pas sur une régularité incroyable ces derniers temps, mais on fait au mieux. Cette semaine, on revient sur le retour de "Spriggan" chez Panini, "Mission in the apocalypse" chez Delcourt/Tonkam, "Danzai Lock" chez Doki Doki et le webtoon "Hero Tickets" chez Kazoku.
"Spriggan" Vol.1&2, de MINAGAWA & TAKASHIGE, chez Panini.
Comment ne pas foncer lorsqu'il s'agit d'un titre de Ryouji MINAGAWA, je vous le demande?! D'autant plus lorsqu'il s'acoquine avec un scénariste tout aussi doué que lui en la personne de Hiroshi TAKASHIGE ("Jusqu'à ce que la mort nous sépare" chez Ki-oon). Un titre qui devrait peut-être parler aux plus anciens, puisque "Spriggan" avait déjà été publié dans les années 90, chez Glénat (avant d'être abandonné après deux volumes). C'est Panini qui repêche la série, surfant sur sa nouvelle adaptation en anime disponible via Netflix. Une édition "perfect" (devenue presque une signature de l'éditeur) qui comptera un total de huit volumes (au lieu des onze de la version standard), un grand format, de bons pavés d'environ 300 pages, des pages en couleurs et le fameux marque-page que l'on retrouvera à chaque nouvel opus. Un titre qui va mêler action et scifi, en nous proposant de suivre le jeune Yu Ominae, figure emblématique des "spriggans", ces agents d'élite en charge de protéger la planète. Rien de bien fifou me direz vous, sauf que les spriggans ont pour mission de chercher et sceller de dangereux artefacts laissés par une ancienne civilisation à travers le globe. Des artefacts qui s'ils tombaient entre de mauvaises mains pourraient changer l'équilibre des forces, pire encore littéralement mener la race humaine à sa perte! Voilà pour le postulat de départ et surtout un récit à "l'ancienne" et qui ravira les fans des ninties! Aucun effet de style, non, tout simplement un titre publié à cet époque et qui donc est de facto imprégné des codes de l'époque. Vous retrouverez donc des combats bien bourrins et sanglants, des intrigues s'inspirent de différents mythes, une course vers la puissance entre la Russie et les Etats-Unis, tout ceci étant bien évidemment parsemé de science-fiction (sinon ce n'est pas fun). Je suis assez client de ce type de récit, c'est donc sans trop de surprise que j'ai adoré cette lecture. Il faut dire que les deux mangakas redoublent d'énergie et d'ingéniosité pour proposer aux lecteurs un récit de qualité, bien écrit (parfois même plutôt bavard), divertissant et ne proposant pas juste un bête récit d'action sans fond (comme c'est devenu de plus en plus commun maintenant). TAKASHIGE nous propose des histoires variés, avec de la réflexion en fond, mais qui ne sont jamais barbantes et qui jusqu'ici parviennent à se renouveler à chaque fois. On oscille entre les phases d'action, la réflexion, l'humour, la tension, le suspens et c'est ce qui rend la lecture agréable et prenante. Le petit point noir que j'ai trouvé, concerne l'âge des protagoniste (des ados majoritairement), ça tranche tout de même pas mal avec les missions et intrigues proposées. Cependant, ça reste un détail qui n'est pas vraiment dérangeant lors de la lecture. Graphiquement l'on retrouve MINAGAWA déjà très en forme même à l'époque. Le don de la mise en scène et du découpage est déjà présent rendent l'ensemble ultra vivant et les combats nerveux et fluides comme on aime. Vraiment un mangaka qui a un sens du visuel très efficace et dynamique façon "cinéma". Le chara-design est à remettre dans le contexte, on retrouve évidemment les "abus" lié à l'époque avec souvent des montagnes de muscles façon "Hokuto no Ken", mais le rendu est plutôt bon avec des visages très expressifs notamment. Côté décors Ominae se ballade pas mal à travers le globe ce qui permet de proposer pas mal de diversité dans les décors (même si l'on retrouvera une forte tendance à finir dans d'immense forêts).
Scénario : 4.5/5
Graphisme : 4.5/5
Ma note : 9/10
❤️
Un manga d'action scifi à l'ancienne comme on en fait plus désormais. MINAGAWA est vraiment le patron dans ce genre! C'est complet, bien dosé, prenant, on a un maximum d'action et jusqu'ici tout s'imbrique plutôt bien.
"Mission in the apocalypse" Vol.1, de Haruo IWAMUNE, chez Delcourt/Tonkam.
C'est habituellement J qui vous ouvre les portes de la collection Moonlight des éditions Delcourt/Tonkam, mais pour une fois, c'est votre serviteur qui s'en chargera. En effet, j'ai vu un titre post-apocalyptique et donc forcément, je me suis jeté dessus! "Mission in the apocalypse" arrive donc en France, un manga de Haruo IWAMUNE, dont c'est le premier essai et qui est toujours en cours de parution au Japon avec trois volumes. Nous allons suivre Saya, une jeune fille se promenant dans des décors urbains à l'abandon et où règne un calme inquiétant. Saya est chargée de dénicher de potentiels survivants et d'éradiquer les dernières traces du "mal cristalin" ayant frappé le monde et décimé quasiment toute la population. Aucun doute, nous sommes bien sur un récit post-apocalyptique, mais ici peu d'action puisque ce n'est pas le sujet. Non, nous avons entre les mains un titre tranche de vie, qui va aux travers des pérégrinations de Saya, de découvre ce qu'il s'est produit, mais aussi de faire connaissance avec quelques "survivants" bien souvent d'origine robotique. IWAMUNE offre une belle palette de diversité dans les sujets abordés, c'est vraiment plaisant à suivre et mènent à la réflexion. La narration est des plus efficaces, même si le récit n'a que peu d'action, on ne s'ennuie pas pour autant et l'on se plait vraiment à "écouter" et décrypter les histoires de ces "survivants". Au-delà de ça, on retrouve un fil conducteur lié directement à Saya, ce qui poussera la curiosité du lecteur à son maximum. Côté graphisme, c'est vraiment beau. Le mangaka s'applique sur les décors urbain en ruine, ça fourmille de petits détails, on appréciera le chara-design des fameuses créatures à l'origine du mal, celui de Saya est un peu plus basique, mais passe partout et avec son charme. Dans l'ensemble il y a vraiment un bon travail de composition avec des planches bien pensées et dont certaines sont vraiment sublimes. Côté édition, on notera quelques coquilles, c'est en revanche une belle réussite concernant la jaquette dont la texture est vraiment agréable au toucher.
Scénario : 4/5
Graphisme : 4/5
Ma note : 8/10
🌟
Un récit tranche de vie post-apocalyptique plutôt bien mené sur ce premier volume. Une surprise prometteuse avec une bonne écriture et des planches qui viennent mettre le récit en valeur...à moins que ce ne soit l'inverse!
"Danzai Lock" Vol.1 à 3 (Fin), de KOBAYASHI & NONOYA, chez Doki Doki.
On file chez Doki Doki, pour la short-serie "Danzai Lock" que j'ai pu finalement lire en intégralité puisque je suis tellement lent dans mes lectures que j'ai reçu le troisième opus alors que je démarrais ma lecture. Aux manettes de ce titre en trois volumes, l'on retrouve Masaki NONOYA que certains connaissent peut-être pour "Enma" (chez Kana), qui sera accompagné de Yasuko KOBAYASHI plutôt connu dans le milieu animé puisqu'on lui doit quelques adaptations de qualités et il s'essaie donc à la création originale. L'histoire prend place dans le Sixième district carcéral, une immense prison à ciel ouvert aux allures de ville nipponne d'antan. Quiconque causant le décès d'un tiers (de façon volontaire ou non) est automatiquement condamné à mort et envoyé là-bas. Chaque détenue bénéficie cependant d'un temps imparti avant son exécution et ce voit avoir la possibilité de gagner du "temps" en travaillant honnêtement...ou non. Dans ce district sans loi, Yushin, un moine ici pour soulager les âmes et Kunoji, le bourreau de la ville vont devoir composer l'un avec l'autre. Voilà en gros le postulat de départ, une intrigue qui va se tisser sur "l'opposition" entre le moine et le bourreau, mais qui va vite s'étoffer pour former un tout autour d'un trafic de "temps". J'ai plutôt apprécié la lecture globale de la série, l'ensemble est bien pensé, l'univers cohérent, avec des idées intéressantes et bien développées au fil des chapitres. Il y avait vraiment matière à creuser plus en profondeur sur le concept, était-ce un choix volontaire ou imposé, je ne sais pas, mais en tout cas j'aurais trouvé cool de pouvoir continuer au-delà de trois tomes cette aventure qui avait diverses possibilités sous le coude. La galerie de personnages est qualitative, on apprend à apprécié ces derniers au fil des chapitres. Chacun ayant droit à son background développé de façon cohérente et ceux en dépit du faible nombre de tomes. Les thématiques abordées sont peut-être un peu déjà-vu, avec la notion de "justice" en sujet central qui est bien exposé et permettra à chaque lecteur d'aller dans la réflexion s'il le souhaite. Au-delà de ça, nous avons un titre qui repose pas mal sur l'action, c'est la que NONOYA prend le relai et s'en sort pas mal. En effet, les scènes d'actions proposées sont diverses et variés, qu'il s'agisse des armes utilisés, du nombre de combattants ou plus simplement des décors dans lequel l'action prendra place. Le chara-design est lui aussi réussi avec des personnages charismatique et qui n'ont rien à envier aux gros hits du moment. Un titre qui offre une lecture très fluide et pleine de dynamisme, en faut-il plus pour vous convaincre?! Le seul bémol reste la courte durée de vie du titre, alors que, comme je le mentionnais plus haut, il y avait de la place pour proposer de bonnes choses sur une durée un peu plus conséquente à mon sens. Je précise tout de même que la conclusion est correcte. Côté édition, nous avons le droit à trois tomes plutôt épais, Doki Doki fait plutôt du bon job pour des volumes proposés à 7.95€. On retrouve MALET à la traduction et le rendu est bon, pour moi rien à redire.
Scénario : 4/5
Graphisme : 4/5
Ma note : 8/10
🌟
Une short-serie efficace, de bonnes idées, des personnages bien écrits, de l'action, on reste toute fois un peu sur notre faim avec cette conclusion très ouverte.
"Hero Ticket" Vol.1&2, de RYU, chez Kazoku.
On termine ce petit tour chez Kazoku qui nous propose un nouveau webtoon à savoir "Hero Ticket" de RYU, un titre plutôt plébiscité à en croire le sticker et qui compte à ce jour plus de deux cents chapitres en cours de parution. On va suivre Kyeong-Ho, un jeune homme persécuté dans son bahut qui décide de mettre fin à ses jours. Ce dernier va se voir proposer un deal par la faucheuse, recevoir des tickets permettant d'invoquer des esprits d'héros légendaires, ceci en échange d'années de sa vie. Un marché qu'il accepte dans le but de retrouver l'âme de sa défunte mère et la sauver. Si le pitch n'a pas l'air très cohérent, c'est parce que c'est effectivement le cas de ce lancement. En effet, on passe d'un personnage qui voulait mourir à un personnage à la volonté de fer voulant retrouver l'âme de sa mère...une faucheuse qui achète les années de vie...d'un mort. Bref, très compliqué comme démarrage et ce genre d'incohérence ou de raccourcis narratifs qui n'aident pas particulièrement à bien entrer dans le récit. En voyant les chiffres fait par le webtoon en ligne, j'avoue ne pas vraiment avoir compris l'engouement pour le titre qui me dépasse...à croire que le niveau d'exigence des lecteurs a diminué. On a finalement un titre à la narration chaotique, qui débouche sur de la baston lambda et qui entre très rapidement dans le moule prédéfini propre aux webtoons. C'est dommage parce qu'après vingt-six chapitres, malgré quelques bonnes idées, c'est creux et on a rien d'incroyable à se mettre sous la dent. Graphiquement le constat est le même, on est retrouve la même patte graphique interchangeable que sur l'ensemble des webtoons, ça devient lassant...
Scénario : 2/5
Graphisme : 2.5/5
Ma note : 4.5/10
Un titre un peu fourre-tout et qui manque parfois de cohérence, j'avoue avoir eu beaucoup de mal à m'intéresser aux personnages et aux enjeux. De plus, j'ai l'impression de voir encore et toujours les même graphismes ce qui commence à être un critère négatif. Perso, je passe mon tour.