La mise au point de la semaine Episode 01 : Murcielago
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Est-ce que j'invente une nouvelle catégorie d'article parce que je fais ce que je veux?! Totalement! Non, en vrai, en partageant ma lecture du dernier opus de "Murcielago" sur les RS, beaucoup d'entres vous m'ont soulignés le fait qu'ils ne connaissent pas ce titre et n'en avaient jamais entendu parlé jusqu'à présent. Alors évidemment sur le flux incroyable de titres qui poppent chaque mois, je comprend qu'on ne puisse pas avoir l'œil et l'oreille qui trainent partout, cependant on parle d'un titre qui est publié depuis un petit moment déjà (puisque c'est le douzième volume qui vient de sortir) et plutôt que de vous renvoyer vers la review du premier opus qui date (octobre 2018), je me suis dit qu'une petite remise en avant serait la bienvenue non? Puisqu'on part sur ce principe, pourquoi ne pas créer une catégorie d'article qui viserait de temps en temps à remettre en avant un titre qu'on a un peu oublié pour X ou Y raison?! C'est donc de cela qu'il s'agira!
On va donc démarrer avec "Murcielago" de YOSHIMURAKANA, dont il s'agit du premier titre et qui est en cours de publication depuis 2013 au Japon (le vingt-quatrième opus vient fraichement de voir le jour). L'ancien assistant d'Hiroshi SHIIBASHI ("Nura, le seigneur des yokais" chez Kana) roule plutôt bien sa bosse puisqu'au Japon le titre a même eu le droit à un spin-off de cinq tomes intitulé "Murcielago : ARANA". En France, la série est publiée depuis 2018 chez Ototo, pourtant les plus attentifs d'entres vous auront notés (ça ne servait à rien de lever le doigt devant ton écran, je ne vois pas hein) que j'ai mentionné la parution du douzième opus à peine alors que cela fait cinq ans de parution...ce qui est très léger. Alors plusieurs raisons à cela, notre ami désormais légendaire le covid est passé par là, mais c'est aussi parce que l'éditeur a eu une longue période de flottement due visiblement aux ayant-droits et probablement en relation avec les ventes du titres qui ne répondent peut-être pas aux attentes. La faute à qui? A quoi? Va savoir, on est pas là pour rejeter la faute sur quelqu'un et de toute façon quand cela arrive, ce n'est que très rarement lié à un seul facteur. D'ailleurs j'ai moi-même peut-être mal fait le boulot parce que vous avez été plusieurs à me dire que vous n'en aviez pas entendu parlé alors que c'est un titre sur lequel je continuais à faire une review à chaque nouveau volume et qu'il a figuré dans le Top20 l'année de ses débuts. Cependant, c'est vrai que j'ai pas vu masse de monde en parler et j'ai l'impression que la coupure de publication n'a pas aidé à la visibilité. L'éditeur à repris le boulot depuis la rentrée, le rythme semble stable, donc il est de mon devoir de vous parler de ce titre que j'apprécie énormément.
Alors, tout d'abord de quoi ça cause "Murcielago"? Principalement de Kuroko KOMORI, évidemment que ça ne vous parle pas, mais c'est une ancienne repris de justice, grande psychopathe, un casier judiciaire long comme le bras (eheh j'allais dire comme ma bite en vrai, mais du coup ça aurait pas été impressionnant) et perverse à ses heures perdues. Plutôt que de mettre fin à ses jours, le gouvernement à décider de l'embaucher comme tueuse à gages, voir consultante sur des affaires délicates. Ne pouvant pas laisser Kuroko en roue libre, elle est épaulée par Hinako, un turbulent bout de femme, pilote hors pair et qui a une passion pour ce qui permet de se déplacer avec...ou sans roues! Ensemble ce binôme détonant fait de son mieux pour accomplir des missions toujours plus dangereuses et toujours plus explosives! BAM!! (jure t'as pas eu peur?!)
Voilà, pour le postulat de départ, ça parait basique, mais aussi bien sur le fond, que sur la forme, le mangaka est parvenue à imprégner sa patte et cela n'est pas étonnant que Square Enix s'est amouraché du titre au point d'en vouloir un spin-off. A titre perso, j'ai adoré dès le premier volume et les suivants n'ont finalement fait que renforcer mon impression, si bien que cela fait partie des titres dont j'attends toujours la suite avec impatience (imaginez ma détresse lorsque l'éditeur à fait un break). Il faut dire que "Murcielago" déclenche en moi un petit peu de nostalgie car la formule de base me rappel un peu "Gunsmith Cats" (chez Glénat) ou "You're under arrest" (chez Pika). Il s'agissait de mangas avec un tandem féminin en vedette, plutôt badass et qui menait avec succès diverses enquêtes, pas mal axé action etc... (si vous avez l'occasion de vous penchez dessus, faites le). Vous allez me dire qu'au final il n'y a pas d'originalité, puisque c'est déjà-vu. Eh bien non! Figurez-vous que si cela m'y fait un peu penser, il ne s'agit pas pour autant d'un copier/coller car ce que j'ai mentionnez est à peu-près tout ce que l'on peut retrouver de similaire entre eux. En effet, l'auteur par sur une base avoisinante, mais propose dans le fait un titre très différent, tout d'abord via sa galerie de personnages, à commencer par son tandem principal qui est totalement décalé. Entre Kuroko qui est aussi perverse que dangereuse et Hinako avec son côté bas du plafond, l'humour n'est jamais bien loin. Tout du long des missions l'on fera connaissance avec d'autres personnages, sur lesquels le mangaka s'applique toujours à donner du charisme, étoffer le background et un élément qui le rend bien souvent wtf et sera utiliser pour le mécanisme humoristique du titre.
C'est d'autant plus plaisant à suivre, que l'ensemble est bien équilibré, il ne s'agit pas d'empiler les personnages "décalés", ni d'en faire un manga humoristique, non, le titre sait aussi être sérieux et propose en toile de fond bien souvent des histoires assez tragiques. Ce qui nous amène justement à parler du scénario dans son ensemble, maintenant que j'ai plus de recule sur le titre, on voit clairement une montée en puissance, passant de missions anodines, à d'autres avec plus de "corps" et qui viennent s'étaler sur plusieurs chapitres, avec une portée qui impact dores et déjà les personnages principaux et l'intrigue tissée en fond. On peut dire que jusqu'ici la lecture s'est faite sans accrocs, la narration est vraiment fluide, ça semble aller à mille à l'heure et pourtant, dans les faits, l'intrigue centrale ne se dévoile pas aussi facilement, ne lâchant des éléments nouveaux qu'avec parcimonie (ce qui explique aussi probablement sa longévité dans son pays d'origine). Je le disais un peu plus haut, mais si l'on a beaucoup de légèreté grâce à l'humour, les histoires proposées ne le sont pas forcément pour autant. On retrouvera des psychopathes sanguinaires, des sectes ultra-chelou, sniper talentueux, poseur de bombes, groupe d'extrême-droite, bref il y a de la variété dans les ennemis, mais aussi dans les thématiques qui sont abordées, quand bien même c'est sous couvert de l'humour parfois.
Si la qualité globale du titre est constante, il faut tout de même signaler qu'il ne s'agit pas d'un titre à mettre entre toutes les mains. En effet, vous l'aurez compris un peu je pense, mais on est sur un titre qui s'il laisse une grande place à l'humour et l'action, n'en reste pas moins violent, parfois gore et traitant de sujet pas toujours "tout public". Par ailleurs, pour rester dans ce sens, mais avec plus de légèreté, je vous rappel que Kuroko est une grande perverse et que pour elle tous les moyens sont bons pour attirer la gente féminine dans ses filets, autant dire que vous aurez le droit à quelques passages très fan-service par moment. Après, vous me connaissez, quand cela s'inscrit dans le récit, pour moi c'est ok et là, c'est clairement toujours pour servir le personnage de Kuroko qui s'avère être une sorte de croisement entre Tortue Géniale, Ryo Saeba, le tout au féminin.
Bien évidemment qu'il s'agit d'un titre qui place aussi énormément de scènes d'action, ce qui va nous inviter à parler quelques secondes des graphismes proposés par le mangaka. Si le titre fonctionne aussi bien, c'est je pense pour plusieurs raisons qui combinées offre un bien bel attelage. Tout d'abord, le chara-design, varié, expressif et cela aussi bien lorsqu'il s'agit d'humour que de passages plus sérieux. Vous aurez d'ailleurs tout le loisir d'apprécier la version mini d'Hinako à croquer! Au-delà de ça, le titre bénéficie d'une mise en page vraiment très intelligente et qui apporte énormément de fluidité et de nervosité lors des scènes d'action. On ne le dit pas assez, mais ce n'est si facile que cela en à l'air et ici l'auteur sait parfaitement jongler entre ses scènes là et d'autres où il s'agit plus de tranche de vie. D'ailleurs un point que j'aime beaucoup c'est l'intégration des titrages de chapitres DANS l'histoire et les cases (vous en avez l'illustration plus haut avec la page couleur du chapitre un). C'est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup (#TasLaRef). Le rendu est toujours très bon et j'aime beaucoup ce genre d'initiative qui casse un peu le traditionnel "chapitrage".
Du côté de l'édition Ototo fait un bon taf, la qualité est au rendez-vous et on louera avec plaisir l'initiative d'avoir garder les covers originales puisqu'elles forment une fresque mise côte à côte. (comme vous pouvez le voir si dessous)
Après 12 tomes :
Scénario : 4.5/5
Graphismes : 5/5
Ma note : 9.5/10
❤️
Je ne change pas mon fusil d'épaule, bien au contraire, l'avancée du manga renforce mes premières impressions. C'est bien écrit, c'est drôle, riche en action, les missions sont toujours variés et différentes, on a de la tension quand il faut et graphiquement c'est un sans-faute pour ma part. Que demander de plus, si ce n'est que la parution poursuive sa route sans encombre et que vous soyez le plus possible à rejoindre l'aventure!!! Un titre fun et décalé, qui n'a peur de rien!