Les lectures comics de la semaine S09E21

Une nouvelle semaine qui s'achève et c'est donc le moment pour prendre une bonne dose de comics/bédé et cette semaine il y a du très lourd !

 

"Luminary" Vol.1, de BRUNSCHWIG & PERGER, chez Glénat.

 

C'était l'une des surprises du mois chez Glénat, la parution de "Luminary", nouvelle adaptation (on peut dire) de "Photonik" comics des années 80'. C'est BRUNSCHWIG qui s'occupe du scénario de ce "reboot", lui qui (on l'apprend dans l'interview en bonus) avait failli travailler sur la série originale à l'époque. Il revient donc pour démontrer qu'en France on sait aussi faire des histoires de super-héros. Le titre nous propose de suivre l'évolution de trois personnages, un enfant noir travaillant dans un cirque, un ado bossu en quête d'une vie simple et un vieil homme qui tente de rectifier certaines erreurs passées. Alors, n'ayant aucune connaissance de "Photonik" je ne pourrais pas comparer et je me fit donc uniquement à ce que j'ai un pu dénicher rapidement sur le net. Au final, après lecture, j'ai surtout eu l'impression d'une déclaration d'amour au genre, puisque ce premier volume reprend pas mal de code inhérent aux histoires de super-héros. On passe bien évidemment par la traditionnelle "origin-story", fort bien développé, chaque personnage ayant le temps d'exposition nécessaire pour que nous puissions en saisir l'essence (et les motivations très différentes pour chacun) et nous attacher à l'un ou l'autre.  Forcément, le scénariste profite du cadre de l'histoire (USA années 70') pour dépeindre la société de l'époque avec ses bons et mauvais côté (bien évidemment). Je trouve que c'est bien maîtrisé (je ne connais pas l'auteur donc, peut-être est-il coutumier du fait), il n'en fait pas trop, juste ce qu'il faut pour rentrer dans le cadre de l'histoire et surtout pousser le lecteur à la réflexion. En outre, il utilise pas mal de code du genre, on retrouve donc la notion de bien et de mal, de dilemmes moraux, la justice... Sincèrement c'est bien exécuté sur ce premier volume, il faudra désormais voir ce que le scénario donne sur la durée et le développement qui sera fait de cette histoire, qui a un fort potentiel. Un mot sur les graphismes de PERGER, bon si la couverture ne vous avait pas encore convaincu, c'est la perfection. Celui qui vient me dire que c'est dégueulasse le boulot qui est proposé, c'est comme on disait à l'époque "celui qui dit qui est". Non, sérieusement, c'est soigné, il y a de la recherche, c'est détaillé, le chara-design est bon et beau...rien à redire. D'ailleurs, sa patte graphique et surtout son boulot de colorisation et de jeux de lumière vient à mon avis grandement participer au succès de l'histoire. C'est très criant notamment sur tout ce qui entoure le personnage de Barby dont l'histoire brille comme jamais grâce notamment aux planches offertes par le dessinateur. 

 

Scénario : 4/5

Graphismes : 5/5

Ma note : 9/10

heart

 

Bon visuellement c'est le sans faute pour "Luminary", j'ai une fracture de la rétine. Pour le reste, l'auteur place ses pions, la genèse d'une grande aventure, j'espère, parce que les personnages sont top et que c'est drôlement bien écrit pour le moment. Du super-héros pas comme les autres, je valide !

 

"Alice Matheson" Vol.5, de COLLECTIF, chez Soleil.

 

Parfois je trouve des titres improbables dans ma PAL, c'est le cas pour ce cinquième opus de "Alice Matheson" qui traîne depuis 2016 tout de même et que j'avais totalement oublié. Si je suis en partie responsable, que dire de l'éditeur qui traîne maintenant le sixième opus depuis un bon moment avec des annonces reportées à chaque fois. Bon, après tout ce temps, comment s'en sort le titre ? Pas bien j'ai envie de dire, en même temps on a quand même une série qui essaie de mixer beaucoup d’éléments différents et qui ne vont pas forcément bien ensemble il faut le reconnaître (ou c'est mal exécuté alors). On a du serial-killer, du zombies et de la tranche de vie, alors bon disons le clairement la sauce n'a pas prise. La fameuse Alice est quasi-totalement absente du tome, c'est donc des personnages secondaires que l'on essai de mettre en avant, dans une joyeux ratage. Tout d'abord parce qu'on nous largue des personnages que l'on a à peine croisé jusqu'ici, mais aussi car ils ne sont pas intéressant car mal caractérisés. En effet, nous avons devant nous des caricatures vivantes à commencer par le gros de service qui est forcément un geek et qui a force de s'abreuver de jeux-vidéos arrive à s'en sortir. Bien évidement, ce dernier est amoureux de la "parfaite" de service, qui bien évidement est enceinte du connard de service. Je me demande même, comment des scénaristes peuvent encore ce dire, on tient un truc en pondant des trucs de ce genre. Quand même..en 2019 , pardon 2016, c'est tout de même chaud de croire le lecteur assez niais pour trouver ça génial. C'est quand même catastrophique et encore plus sur ce volume. Un tome qui essai de nous en apprendre plus au passage, mais on est tellement dépité par le reste que ça passe inaperçus ou presque. Reste la partie graphique qui fait juste ce qu'il faut, c'est loin d'être inoubliable, mais on va dire que ce n'est pas le pire sur le titre. 

 

Scénario : 1.5/5

Graphismes : 2.5/5

Ma note : 4/10

 

Clairement pas un bon tome, on en apprend pourtant plus sur le fond, mais la forme est trop chaotique. Par ailleurs, les personnages sont trop caricaturaux et les intrigues de bas étages pour vraiment tenir un tome. Perso j'arrête les frais ici, le titre va filer en occasion chez mon libraire, de toute façon, je doute qu'on voit une suite un jour et encore moins une fin potable. 

 

"Le temple du passé" Vol.1 & 2 (FIN), de HUBERT & LE ROUX, chez Ankama.

 

Eh BIM !!! Nouvelle lecture de la collection WUL de lu ! Il s'agit cette fois du diptyque "Le temple du passé" avec HUBERT et LE ROUX aux manettes de cette adaptation une fois de plus de Stefan WUL (logique sinon ça n'aurait pas de sens de le mettre dans cette collection). Pour le moment, je ne sais pas trop quoi penser de cette collection dont les titres sont plutôt inégaux au final. Alors qu'il est en plein voyage spatial, un équipage est soudainement sortie de sa cryogénisation car des problèmes techniques surviennent. Bien vite les choses se compliquent et après diverses événements, les survivants vont avoir fort à faire s'ils comptent regagner la civilisation un jour. Sans faire durer le suspens, voici un titre qui devrait mettre tout le monde d'accord car il est solide. L'histoire est bien écrite et surtout bien développé par HUBERT qui donne le maximum pour rendre le récit cohérent, prenant et prêtant à la réflexion. C'est par la même, l'occasion de voir à quelle point WUL était un grand écrivain. Même si pour les besoins de l'adaptation certains choix sont différents, reste qu'on a quand même un matériel de base de grande qualité. Le titre explore plusieurs possibilités, avec une société aux mœurs différentes des nôtres (comme avec "Piège sur Zarkass" dont je vous parlais récemment) et va vraiment loin dans la réflexion. Je dis différentes des nôtres, cependant il s'agit simplement d'extrapolation de comportements existant déjà. L'écriture est vraiment de qualité, puisqu'elle accouche de personnages intéressants à suivre et dont la caractérisation est bien ficelé. On retrouve aussi une sorte d'éternel recommencement concernant les civilisations, on tire presque sur de la fatalité, l'ensemble étant encore une fois un écho de notre société et par moment ça fait limite froid dans le dos. Est-ce qu'au final la paix est une utopie? Chacun aura son avis sur la question et probablement pas la même réflexion en sortant de cette lecture. Concernant la partie graphique,  je découvre Etienne LE ROUX ici, un trait acéré, c'est précis, détaillé ce qu'il faut, l'auteur propose de belles planches, avec un découpage fluide. J'ai par contre quelques réserves au niveau de la colorisation à laquelle j'ai quand même eu du mal à accroché, notamment à cause du peu de nuances qu'on peut y trouver. C'est...brut on va dire. 

Scénario : 4/5

Graphismes : 3.5/5

Ma note : 7.5/10

 

Solide, c'est le mot qui convient, l'intrigue, les dessins, la réflexion, la morale du titre, vraiment les auteurs ont fait de l'excellent travail sur "Le temple du passé". Une bonne adaptation et un titre aussi intriguant que prenant. 

 

"Perseus" Vol.2, de  AH-KOON / TRAN / ETTORI, chez Delcourt.

 

Il est déjà de retour pour un second opus, je parle de "Perseus" aux éditions Delcourt. Un premier volume qui m'avait plutôt convaincu, avec notamment des personnages hauts en couleurs. La série passe-t-elle avec succès l'épreuve du second volume ?! Je dirais qu'il y a une petite baisse de régime, mais qu'on reste sur un titre tout de même intéressant. La recette reste toujours la même, cette fois-ci Perseus et ses amis vont se rendre en Atlantis et donc faire la rencontre entre autre de Poséidon et Apollon. Alors bizarrement, j'ai trouvé ce nouveau tome, moins percutant, moins énergique. Je dis bizarrement car, je trouve pourtant qu'il est tout aussi équilibré que le premier, action, parlotte, découverte etc... Peut-être est-ce dû au fait que les personnages secondaires sont plus en retrait que sur le premier volume, ou que tout du moins c'est souvent les même qui interviennent et pas toujours de façon très pertinente. Par ailleurs, alors que j'avais plutôt bien rigolé avec le premier volume qui plaçait quelques bonnes vannes et punchlines, ici c'est nettement plus modéré et j'ai trouvé ça plutôt dommage car c'était ce qui participait aussi au divertissement offert par ce titre. Néanmoins, le titre reste tout de même agréable à lire, avec toujours cette bonne patte graphique qui continue de faire des merveilles. 

 

Scénario  : 3/5

Graphismes : 4/5

Ma note : 7/10

 

Un second opus que j'ai trouvé un peu moins percutant que le premier. Beaucoup de personnages sont trop en retrait rapport au premiers, c'est dommage. Cependant ça reste toujours agréable à lire et la suite est prometteuse. 

 

"Le patient" OS, de Timothé LE BOUCHER, chez Glénat. 

 

On va pas dire que j'ai gardé le meilleur pour la fin, mais c'est en tout cas un coup de cœur que je vous présente avec "Le patient" et c'est (encore) chez Glénat ! C'est la nouveauté de Timothé LE BOUCHER, auteur dont j'entends le plus grand bien, mais ça sera une découverte pour moi, son titre "Ces jours qui disparaissent" ne m'ayant pas attiré (malgré de très bons retours). Peut-on parler de génie, je ne saurais le dire, quoi qu'il en soit, c'est un jeune auteur français et qui va probablement confirmer avec ce nouveau one-shot qu'il faudra compter sur lui dans les années à venir. "Le patient" nous propose de suivre la rééducation de l'unique survivant de ce qu'on appel "le massacre de la rue des Corneilles". Alors qu'il tente de recouvrer la mémoire, aidé par Anna une psychologue spécialisé, Pierre pourrait avoir bien du mal à faire face à la vérité. Il faudra donc qu'Anna démêle le vrai du faux pour connaitre cette vérité. Le titre est bon, voir très bon, pour autant il n'est pas sans défaut. Je m'explique, l'histoire est plutôt bonne, mais la construction assez classique de celle-ci fait qu'on est au final assez peu surpris durant la lecture. Alors, est-ce parce que je bouffe ce genre de titre depuis le collège ? Peut-être, reste que j'ai vu venir la fin et son coup de théâtre assez longtemps à l'avance. C'est dommage, car c'est quand même le climax dans un titre de ce genre, le twist qui fait tout basculer et qui vient mettre sur le cul le lecteur. Ici, tout est bien posé, l'auteur ancre bien les personnages agrémentant au maximum le background, mais le déroulement est à mon gout trop académique pour surprendre un lecteur chevronné. Graphiquement c'est pas mauvais du tout, notamment concernant le découpage très cinématographique c'est vraiment fluide, la colorisation de qualité, j'aime beaucoup son chara-design qui a par moment des touches un peu nippone d'ailleurs. A noter que LE BOUCHER use pas mal de scènes contemplatives, si ça ne me dérange pas, il faut tout de même apprécié cela, au risque de trouver que l'auteur fait du remplissage inutile. Un auteur à suivre donc, mais qui va devoir prendre de la bouteille pour sortir des indispensables.

 

Scénario : 4/5

Graphismes : 4/5

Ma note : 8/10

heart

 

Scénaristiquement au top, un thriller comme j'aime et qui fera travailler les méninges même une fois refermé. Graphiquement c'est très beau, l'auteur étant extrêmement doué dans sa mise en page. S'il n'est pas exempt de défaut, je valide tout de même car c'est vraiment bien exécuté. 

PS : Pour les lecteurs manga, on pourrait dire que c'est une sorte de "Monster" d'URASAWA dont l'auteur semble beaucoup s'inspirer.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Equipage en place depuis 2011  -  Hébergé par Overblog