Les lectures comics de la semaine S09E16

De retour de vacances mes bichons et comme promis lors de l'interview de RUN, on va parler dans un premier temps de la saga "Doggybags", mais aussi d'autres trucs !

 

"Doggybags" Intégrale, de collectif, chez Ankama. 

 

Je n'en avais encore jamais parlé sur le blog, c'est l'occasion puisque pour préparer l'interview de RUN, j'avais relu entre autre quelques volumes de "Doggybags" (qui en compte treize au total). Comme il l'a expliqué en interview, le but était de proposer quelque chose de "nouveau" en France et de reprendre un peu ce qu'on peut avoir avec "Les contes de la cryptes" (dispo chez Akileos), des récits courts qui nous donneraient une bonne dose de suspens, d'horreur et de frissons comme en atteste le slogan présent sur chaque volume. Pour cela RUN travail dans un premier temps avec MAUDOUX et SINGELIN, avant d’agrandir avec le temps le cercle des élus dénicher dans le vivier français, mais aussi de superstar comme par exemple le mangaka KANEKO (Soil, Wet Moon etc). On retrouve des scénaristes, des dessinateurs, des romanciers, bref dès que ça peut matcher, c'est tenter au travers d'une histoire courte d'une trentaine de pages environ. Je suis très fan de cette saga (et qui j'espère va bientôt revenir), parce que tout d'abord ça permet de découvrir énormément d'auteurs de tout bord, puis aussi parce que c'est fait avec beaucoup de talent il faut le reconnaître. On va pas chercher le premier péquenaud du coin, non, il y a un état d'esprit à avoir (représentatif de ce que fait globalement le Label 619) pour intégrer l'équipe.  Par ailleurs, on est forcé d'admettre que sur l'ensemble des histoires il y a assez peu de déchets, c'est toujours bien bossé et amené de façon à faire mouche. Le ton peut être décalé, insolent, sanglant (si un ton sanglant c'est bien connu), mais on retrouve souvent de la réflexion et du fond derrière tout ça. Par ailleurs, chaque titre est accompagné de fausses publicités du plus bel effet, ainsi que certains passages "documentaire" qui apporte un vrai plus lors de la lecture et permettent une immersion encore plus grande sur certaines histoires dont une relecture pourra donner un tout autre sens. Concernant l'aspect graphique, alors on ne pourra pas tout apprécier, chacun aura son charme, ses côtés positif et négatif, mais dans l'ensemble c'est de très bon facture et ça permet de découvrir des auteurs de talents ! Faire dans le détail serait trop long, sachez juste que c'est à tester, ne serait-ce que pour vous faire votre propre idée. Je suis perso très fan du genre, donc peut-être que mon jugement est un peu biaisé, mais je pense que majoritairement pour ceux qui me suivent depuis longtemps, vous devez avoir cernés mes goûts et savez si vous avez les même. Si vous n'êtes pas certain de kiffer (j'en doute), sachez qu'une anthologie rassemblant dix des meilleures histoires existe et que ça pourrait vous donner une idée avant d'éventuellement sauter le pas pour choper l'intégrale.

 

Scénario : 4.5/5

Graphismes : 4.5/5

Ma note globale : 9/10

 

C'est classique pour ainsi dire, c'est bien construit, les histoires sont majoritairement bonnes, c'est majoritairement bien dessiné, très bien documenté et ça mixe fond et fun. Franchement j'ai adoré découvrir "Doggybags" et même pour cette relecture je kiffe toujours autant. Plus qu'une série, c'est vraiment un état d'esprit et un style qu'on avait pas en France et qu'on découvre ici. De plus ça permet de découvrir une flopée de bons auteurs et bonnes autrices qui méritent vraiment ! 

 

"Killjoys" OS, de WAY/SIMON/CLOONAN, chez Delcourt.

 

Un one-shot découvert suite à la lecture de "Umbrella Academy", le pitch était attractif, mais c'est une sacrée désillusion que j'ai eu lors de la lecture. On retrouve l'ami Gerard WAY aux manettes, pour ce one-shot qui on va l'apprendre à nos dépends lors de la lecture (si l'on n'est pas renseigné avant) vient faire suite directement à l'univers développé dans deux clips musicaux du groupe dont est issue le lascars à savoir My Chemical Romance ("Na Na Na" et "Sing" pour les clips). Je vais vous la faire courte, j'ai trouvé top que l'auteur reprenne un univers qu'il a déjà créé et qui n'est pas mauvais du tout, mais clairement tu ne peux pas proposer une version comics de ton histoire qui est finalement plus une suite à tes deux clips musicaux et qui va exclure une grande partie des lecteurs qui ne vont rien biter au récit. La narration n'est déjà pas toujours nette, même si j'étais prévenue et que j'avais vu en amont les fameux clips, le scénariste te donne l'impression que tout coule de source (ce qui est logique pour lui qui est le créateur), alors que ce n'est pas toujours le cas et ça rend la lecture extrêmement périlleuse. Avec les éléments a disposition j'ai été un peu exclu, je n'ose pas imaginer un lecteur lambda qui tombe dessus un peu au hasard et qui pense simplement pouvoir découvrir un univers et une histoire cool. Quand tu ne donne pas toutes les clés de compréhension aux lecteurs, impossible d’espérer aller très loin et c'est là peut-être qu'on voit aussi que ce n'est pas son métier premier et qu'il manque encore de bouteille pour vraiment être efficace à 100% !

 

Scénario : 1.5/5

Graphismes : 3/5

Ma note : 4.5/10

 

Voilà, le genre d'idée intéressante, mais qui mal exploité fait un flop. Dommage que les auteurs soient partis du principe que les lecteurs connaîtraient déjà l'univers...C'est un peu excluant et hélas pas assez bien géré dans la narration pour vraiment convaincre. Le titre bénéficie cependant d'un bon coup de crayon qui le sauve un peu. 

 

"Extremity" OS, de Daniel Warren JOHNSON & Mike SPICER, chez Delcourt. 

 

Ehehehe décidément Delcourt me régale dernièrement avec des sorties alléchantes et "Extremity" était un titre que j'attendais avec envie, déjà parce que ce que j'en avais vu était plutôt prometteur et parce que le pitch semblait en mesure de m'offrir un bon moment de lecture. L'histoire prend place dans un futur post-apocalyptique avec une grosse tendance à au fantastique, dans lequel on fait connaissance avec Théa qui comme son père n'a pour unique aspiration que de se venger d'un clan adverse leur ayant fait beaucoup de mal (le mot est faible). Au cour de cette quête de vengeance, Théa prendra conscience que cela ne résoudra peut-être rien et que la violence n'engendre finalement que de la souffrance et des larmes ! C'est peut-être l'un des meilleurs comics que j'ai lu depuis le début de l'année, avec un thème pourtant très usuel, celui de la vengeance, mais dont les auteurs vont faire une utilisation qui prendra le lecteur à contre pied. En effet, au lieu d'y aller bêtement et de satisfaire la vengeance suivit d'une happy end toute belle toute rose, les auteurs préfèrent interroger le lecteur sur les conséquences que cela peut avoir. On retrouve notamment l'idée dans laquelle la vengeance entraîne la violence, la violence la souffrance, la souffrance les larmes, puis le cercle revient vers la violence. Sans être trop moralisateur, j'ai trouvé que c'était dépeint avec beaucoup de justesse et surtout aux travers de personnages très différents et dont les réflexion n'aboutissent pas aux même conclusions et encore mois en même temps. C'est peut-être l’élément qui m'a le plus charmé dans cette lecture, les différents personnages et les aspirations différents et visions des choses. Par ailleurs, on retrouve malgré la violence du titre, un certaine poésie et un côté onirique qui fait je pense que l'éditeur cite GHIBLI comme référence. Si la partie scénaristique m'a charmé, la partie graphique n'est pas en reste ! Car elle aussi malgré la violence (et c'est sanglant mes bichons), certaine planche dégagent beaucoup d'émotions et un côté très intimistes par moment. Par ailleurs, je suis très fan du style graphique et du chara-design qui rend vraiment très bien. Si vous cherchez un one-shot de qualité, nul doute que celui-ci fera parfaitement l'affaire !

 

Scénario : 4.5/5

Graphismes : 4.5/5

Ma note : 9/10

 

J'attendais le titre avec impatience depuis son annonce et je n'ai pas été déçus ! "Extremity" propose un récit de qualité, un univers vraiment riche, des personnages attachants et surtout un bien beau message. Par ailleurs visuellement, ça met de grosse claque, un bon et beau petit one-shot !

 

"Green Arrow Rebirth" Vol.4, de Collectif, chez Urban Comics.

 

J'ai fait une petite pause dans les comics de super-héros dernièrement, j'avais fait peut-être une saturation, ça me bottait pas plus que ça mes dernières lectures. Alors, peut-être que c'était aussi dû à la qualité desdits tomes en question, toujours est-il que je m'y remet doucement et c'est avec l'archer vert que j'ai remis le pied à l'étrier (et comme par hasard il est sur un canasson sur la couverture, de la à dire que je suis Green Arrow, il n'y a qu'un pas). Alors du coup, je ne sais pas si c'est le fait d'avoir fait une longue pause, ou bien la qualité même de ce volume, mais je l'ai trouvé dans la moyenne haute de ce que j'ai pu lire dernièrement chez DC Comics. Si j'ai parfois l'impression qu'Oliver Queen piétine un peu sur place dans son évolution (il n'est pas tout jeune tout de même), j'aime plutôt bien ce qui est proposé sur la série depuis "Rebirth". J'irais même plus loin, si lui est pas mal, c'est aussi parce que les personnages secondaires sont eux aussi bien utilisés et qu'ils ne sont pas cantonné à un bête rôle de sidekick. Ils ne vont pas jusqu'à prendre la première place, mais on sent une volonté des auteurs de bosser le background et le rôle de chacun dans l'histoire. La lecture n'en est que plus agréable et l'on tombe donc sur un tome efficace qui permet d'avance dans la mythologie qui entoure Oli. C'est bien amené, il y a de tout dans ce volume et surtout les dernières pages promettent un cinquième opus qui va mettre un bordel pas possible. J'ai donc plus qu'hâte de l'avoir entre les mimines !

 

Scénario : 3.5/5

Graphismes : 4/5

Ma note : 7.5/10

 

L'archer vert continue de proposer des récits de qualité, c'est très rythmé, on retombe enfin un peu sur nos pattes, pis les dernières pages mettent clairement le feu !

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