Les lectures mangas de la semaine S08E28

BAM, je me suis pas foutu de vous cette semaine, c'est les vacances ?! Rien du tout, j'ai planché pour vous sortir un article avec pas moins de cinq lancements, ainsi que trois suites. On est pas là pour rire...bon si quand même un peu ! 

 

"Moriarty" Vol.1, de Ryosuke TAKEUCHI & Hikaru MIYOSHI, chez Kana.

Débutons par celui que j'attendais le moins et qui s'avère être une bien bonne surprise, j'ai nommé "Moriarty" qui est évidemment basé sur la némésis de Sherlock Holmes, personnage de Sir Arthur CONAN DOYLE (que j'espère tout le monde connait). Un récit duquel Holmes est d'ailleurs absent (définitivement ?! je ne pense pas), mais qui s'attarde surtout comme son titre l'indique à Moriarty, personnage charismatique s'il en est et dont les auteurs vont tenter d'offrir plus d'épaisseur. La série nous montre l'enfance de ce dernier, ainsi que sa montée en puissance pour devenir l'ennemi numéro un d'Holmes. Le tome s'ouvre d'ailleurs sur le célèbre passage qui voit Holmes et Moriarty mourir, avant donc de retourner dans le passé et probablement nous montrer comment le jeune Moriarty deviendra le génie du crime que l'on connait. TAKEUCHI offre d'ailleurs un traitement bien intéressant du personnage, puisque sur ce seul premier volume, le parti pris est de faire passer Moriarty pour un genre de Robin des bois qui s'attaque aux riches. Alors deux options pour la suite, soit ça sera le développement définitif qui viendra s'heurter à Sherlock pour le coup défenseur des "riches", soit à un moment ou un autre Moriarty basculera dans l’extrême façon Light dans "Death Note". En l'état, je trouve ça assez intéressant à suivre, le développement du personnage m'intrigue hautement, il faut dire qu'il est très charismatique et que finalement ses apparitions dans les romans de CONAN DOYLE sont assez minces. J'espère cependant qu'il gagnera en épaisseur et qu'on ne tombera pas dans la facilité en transformant justement ce méchant ultime en un méchant finalement pas si méchant que ça, ça serait vraiment dommage. L'ensemble est bien mis en place, l'enfance de ce dernier, ses premiers coups, l'équipe autour de lui, non rien à redire sur l'intrigue qui prend délibérément le parti des pauvres. Graphique, nous retrouvons MIYOSHI (Psycho-Pass), un trait que j'apprécie plutôt bien et qui sied à merveille au genre, les personnages sont classes, les décors et les tenues bien soignées, de même que les expressions des personnages bien mises en valeurs. Mention pour la traduction que j'ai trouvé de bonne facture, avec un soin apporté par exemple avec le patois des paysans. 

Kana a fait les choses en grands pour ce premier volume de "Moriarty", lancement en grande pompe avec un kit presse de toute beauté (que j'ai fait suivre sur les réseaux sociaux). Le titre en lui-même demande encore confirmation, mais débute plutôt bien, s'intéressant à un personnage charismatique, proposant de le développer et de mieux s'intéresser à son passé que l'on connait peu ou pas. Attention cependant de ne pas en faire un faux méchant, ça serait vraiment dommage de détruire ce mythe !

 

"The Isolator" Vol.1, de Naoki KOSHIMIZU / SHIMEJI / Reki KAWAHARA, chez Ototo.

Encore une adaptation de light-novel, c'est devenue monnaie courante il faut croire. "The Isolator" débarque donc chez Ototo avec son premier volume. On nous propose de suivre le destin étrange de Minoru, qui possède une faculté bien singulière suite à un contact avec une énergie étrange appelé "Third Eye". C'est cool d'avoir un super pouvoirs, ça l'est moins quand d'autre en possèdent aussi et sont nettement moins gentil que vous. Pitch pas foncièrement mauvais, mais qui ne fait pas non plus preuve d'une grande originalité il faut bien l'admettre. Nous retrouvons KAWAHARA aux manettes de la série, déjà à l'oeuvre sur la quasi-totalité des titres "SAO" (dispo aussi chez Ototo). Je ne suis pas un grand fan de la saga, mais on va dire que c'est une autre série, c'est pourquoi j'ai tout de même souhaité tenter l'aventure. Ce premier volume m'a laissé une impression de trop peu malheureusement. Comme je l'ai dit plus haut, l'histoire n'est pas mauvaise, mais disons que ça manque un peu d'originalité et de prise de risque dans le développement de l'intrigue. J'ai trouvé le personnage principal un peu trop mou à mon gout, on va encore avoir droit au personnage introverti et faible d'apparence qui va petit à petit devenir un héros courageux, ça me gonfle d'avance. Cependant, ce premier volume est très introductif, on entre dans le vif du sujet que sur les dernières pages, c'est pourquoi je pense tout de même lui laisser une chance avec le second opus. Visuellement, le trait n'est pas mauvais, c'est pas la révolution, mais c'est tout de même efficace, les personnages sont agréable à l’œil, le découpage est bon, c'est fluide, les scènes d'actions ont du sens, non KOSHIMIZU fait un bon boulot. 

J'avais quelques a priori sur la série, ce n'est pas ce premier tome de "The Isolator" qui m'aura rassuré. Ce n'est pas foncièrement mauvais, mais ça manque de peps, d'innovation, on a l'impression d'avoir déjà vu cette formule X fois et malheureusement c'est le même constat sur les différents compartiments du récit. Je laisserais tout de même une chance au titre, qui semble décoller un peu dans les dernières pages. Wait and see...

 

"Irrésistible" Vol.1, de Azusa MASE, chez Kana.

Qu'on se le dise, Akata et Kana sont les éditeurs sur qui je fais le plus confiance en terme de catalogue shojo. Ils font rarement de mauvais choix, depuis début d'année nous avons de bons titres dans le genre, sachant que Pika s'est aussi mis en tête de redonner un coup de fouet à son catalogue de ce côté-là. "Irrésistible" débarque donc dans nos librairies, dernière série en date de l'autrice et première percée en France. On nous propose de suivre l'amourette naissante entre Serina et Mizukawa, son senpai. Bien qu'un peu bourru et maladroit, le jeune homme fait rapidement craquer la jeune fille qui décide de lui avouer son amour sur un coup de tête. Une histoire d'amour est alors en marche, avec ses hauts et ses bas ! Que dire, que dire ?! Après lecture, ce premier volume m'a laissé une impression étrange. C'est loin d'être mauvais, j'ai même passé un bon moment de lecture, l'histoire est plaisante à suivre, les personnages pas neuneu, on sent bien que la mangaka essai de développer au mieux ses personnages pour donner du contenue notamment du côté du personnage féminin qui est souvent assez vide. Ce n'est pas le cas ici, même si Serina a quelques traits et réactions excessives, on rappel qu'il s'agit d'une ado. Non, vraiment, mon problème ce situe plutôt sur le déroulement des événements, qui part moment me semble aller extrêmement vite. Pour des adultes je n'aurais pas tiqué, mais sur des ado, de mémoire je crois que c'est le deuxième rendez-vous où ils passent déjà la soirée chez Mizukawa, dorment ensemble etc... Bon, peut-être qu'entre temps ça a changé, mais je me rappel pas avoir fait ça dans cet ordre. Surtout que c'est d'autant plus troublant que les personnages ne sont pas en couple depuis longtemps et qu'ils ne se connaissent finalement pas des masses. Bon, je veux bien, peut-être que c'est un peu maladroit dans la construction, j'avoue que ça m'a tout de même perturbé durant la lecture, genre putain ça va vite de nos jours, prochain tome il devrait l'avoir menotté à son lit (#50NuancesDeFefesses). Visuellement, j'ai toujours le même problème dès qu'il s'agit de shojo, cette façon de faire sans décors et ce découpage chelou, fort heureusement la nouvelle génération de mangaka à fait de gros efforts là-dessus et c'est de plus en plus rare, ou tout du moins très atténué. 

Ce premier volume de "Irrésistible" m'aura donc laissé sur une impression mitigé, l'histoire et les personnages sont bien développé, en revanche l’enchaînement des événements me parait peu crédible. Peut-être est-ce un peu maladroit de la part de l'autrice, j'ai trouvé que ça manquait un peu de réalisme et de cohérence sur l'avancée de cette relation. Maintenant, on va voir avec le second opus ce que nous réserve MASE. 

 

"Hungry Marie" Vol.1, de Ryuhei TAMURA, chez Kazé.

Ce diable de TAMURA est de retour en France, connu pour sa série "Beelzebub" est tout naturellement de retour chez Kazé, qui avait déjà publié sa précédente série. Série que perso j'avais lâché en cours de route, j'avais adoré les premiers volumes, l'histoire, les personnages, avant qu'on patine un peu pour finir par s'embourber. Voir le mangaka de retour m'a fait plaisir, jusqu'à voir que la série ne comptait que quatre tomes, ce qui on le sait sur ce genre de série n'est jamais très rassurant. "Hungry Marie" débarque donc et nous narre l'histoire hors du commun de Taiga et sa voisine Anna. L'histoire était déjà compliqué avant, ça le sera d'autant plus quand Anna décide de ressusciter la fille de Marie Antoinette, mais qu'un concours de circonstance fait que l'esprit de Taiga ce retrouve enfermé dans celle-ci, alors que le processus s'inverse quand elle à faim (et donc son esprit dans le corps de Taiga). Un concept pas inintéressant, qui peut vaguement faire penser à "Ranma 1/2" mais qui n'a finalement pas grand chose avoir hormis la transformation homme/femme. Tout est question d'opposition de style dans la série, religion, caractère, étant source de conflit, de désaccord, mais aussi de ressort comique, voir de message de tolérance et d'acceptation, c'est en tout cas ce qui aurait dû ce passer. Sauf que dans les faits, c'est lourd, peu ou pas drôle, qu'on ne voit pas de message particulier en fond et qu'on s'ennuie assez vite. Alors, s'il y a bien une chose que je trouve génial avec TAMURA c'est sa capacité à imprégner du rythme et de l'énergie dans ses planches, ça on en manque pas une seule seconde, c'est l'un (voir LE seul) point fort de la série. Avoir de l'énergie c'est très bien, par contre il faut qu'elle soit utilisée correctement, ce qui n'est pas le cas et qui nous donne des personnages qui cabotinent et partent dans tout les sens. Graphiquement, j'ai jamais trop adhéré au style graphique de l'auteur, question de gout en revanche. Je suis un peu déçu de ne pas voir une évolution graphique entre sa précédente série et celle-ci. 

Je n'ai hélas pas été transporté par l'histoire de "Hungry Marie". Le concept n'est pas inintéressant, mais assez mal exploité, les personnages cabotinent trop à mon gout, ça me semble surjoué, j'ai pas spécialement ris et je me suis plutôt ennuyé durant la lecture. Le genre de titre qui me parle pas, je comprend mieux le pourquoi de l'annulation de la série.  

 

"Beyond the Cloud" Vol.1, de NICKE, chez Ki-oon.

Nous avions pu découvrir les premières pages du titre dans le petit catalogue qu'avait proposé Ki-oon en début d'année, cette fois c'est le premier volume de "Beyond the Cloud" qui est disponible. On rappel qu'il s'agit de la quatrième production des éditions Ki-oon depuis le début d'année, l'éditeur est chaud patate et ne semble pas prêt de s'arrêter. Nous découvrons donc la mangaka NICKE aux commandes de la série, prenant place dans un univers emprunt de fantasy et qui nous propose de suivre le quotidien de Théo un bricoleur rêveur, qui est chamboulé le jour où tombe du ciel Mia, une jeune fille ailée. Le jeune garçon tentera de faire son maximum pour permettre à la jeune fille de voler à nouveau et regagner le ciel. Le pitch laisse assez peu de place au suspens, clairement nous sommes en plein récit de fantasy, ça hume bon la créativité et une histoire enchanteresse. C'était la création qui m'avait le plus marqué lors de la présentation, je ne suis pas déçus puisque ce premier volume est vraiment très agréable à lire. Tout d'abord parce que l'univers est vraiment bien fouillée et avec d'énormes possibilités, tout est bien pensé, les différentes castes, les espèces, le fonctionnement de l'univers, c'est vraiment bien bouclé. L'éditeur décrit la série comme étant un mix entre du Ghibli et Final Fantasy, c'est exactement le cas, je trouve que ça s'inscrit totalement dans cette veine et ce n'est pas pour me déplaire bien au contraire. La mise en place de l'histoire ce fait assez instinctivement, Dans un autre temps, bien qu'un peu gniangnian, j'ai trouvé les personnages vraiment attachants, alors peut-être est-ce justement ce côté un peu naïf qui fait qu'on s'attache plus vite, que ce soit Théo ou Mia, ils sont vraiment touchant dans leur façon d'être. L'histoire ce décante assez rapidement, j'ai été surpris la qualité de celle-ci d'ailleurs qui est très digeste, alors que quand on y regarde de plus prêt, c'est archi classique. Le fait que l'action prenne place dans un univers comme celui-ci laisse présager du bon pour la suite, puisqu'il semble très vaste et offre donc de bonnes perspectives de développement par la suite. Visuellement, NICKE s'en sort vraiment très bien, elle possède un style qui fait très crayonné et je trouve que ça apporte un charme supplémentaire, j'aime vraiment beaucoup l'ensemble en tout cas. Le seul bémol, j'aurais bien apprécié quelques pages couleurs en plus, elles sont vraiment canon !

Elle claque bien cette production made in Ki-oon !! "Beyond the Cloud" sera assurément l'une des bonnes surprises de 2018. Ce premier volume d'introduction est juste comme il faut, présentant l'univers, les personnages, démarrant son histoire, on trouve beaucoup de douceur, de poésie durant la lecture, c'est vraiment un petit bonbon de lecture. De plus, c'est servi avec des planches canons, je valide !

 

"The Promised Neverland" Vol.2, de Kaiu SHIRAI & Posuka DEMIZU, chez Kazé. 

Le phénomène est de retour pour une nouvelle flopée de chapitres, "The Promised Neverland" poursuivra-t-il sur sa bonne lancée ?! Je serais très bref car c'est finalement assez compliqué de parler de cette série sans spoiler. Oui, ce second opus confirme le très bon démarrage de la série, on retrouve notre trio infernale prêt à tout pour ce libérer de l'emprise de Maman, quand je dis prêt à tout, c'est vraiment à tout ! Malin comme des singes, Emma et ses amis, envisagent donc toutes les possibilités possibles (même les pires) et préparent leur évasion tel Michael Scofield (si c'est la référence dans le milieu). Evidemment que les auteurs ne pouvaient pas bêtement ce contenter de juste planifier une évasion sans encombre, c'est donc tout naturellement que plusieurs éléments perturbateurs surgissent. Clairement c'était à prévoir, c'était même nécessaire je dirais et cela vient ajouter du piment à la lecture (qui n'en manquait pas spécialement cela dit). Jusqu'ici, chaque problème trouve sa solution assez rapidement, peut-être un peu trop facilement à mon gout (pour pinailler). Il est vrai que le groupe ne semble pas vraiment avoir de difficultés à trouver une solution à chaque fois, vu qu'ils sont très intelligent, c'est l'occasion pour les auteurs de parfois s'en sortir un peu trop facilement. Le raisonnement est cohérent, mais c'est vrai que voir des enfants penser aussi loin (je sais c'est l'un des points important du titre), c'est parfois perturbant, j'aimerais et j'espère que par la suite, ils auront tout de même des vrais défis à relevé et qu'ils auront plus de mal à s'en sortir. 

Toujours un sans faute pour le moment, la série risque vraiment de faire mal pendant un bon petit moment et ce n'est que le début !! "The Promised Neverland" clairement un must-have !

 

"Otaku Otaku" Vol.2, de FUJITA, chez Kana.

J'ai le droit de retourner ma veste un tout petit peu ?! Parce que je viens justement de finir le second tome de la série et avec le recule, le seul point qui m'avait rebuté et fait raté le coup de cœur sur la série, bha il s'avère que ce n'en est pas tellement un. Je m'explique, lors de mon avis sur le premier volume, j'avais un peu décrié le découpage proposé par l'auteur, entre histoires courtes, bonus etc...c'était assez fouillis finalement dans la narration et je trouvais ça assez déroutant finalement. Alors fait de la VO ou de Kana, mais j'ai l'impression que c'était mieux séparé sur ce volume et du coup, la lecture était plus fluide et structuré. J'ai donc totalement kiffé la lecture de ce second volume, on retrouve la galerie de personnage présenté auparavant et forcément on ce plait à suivre leur bonheur, mais aussi leur malheur. Comme dans tout les couples, on retrouve des hauts, des bas, l'auteur frappe d'ailleurs très souvent juste, ayant bien cerné les choses et grossissant chaque détail qu'il ne faudrait pas. On retrouve toujours beaucoup de référence aux différents univers otaku, histoire de parler un peu à tout le monde. Je réitère en revanche mon commentaire sur les annotations que je trouve un peu hasardeuse, on t'explique certains termes, alors que d'autres non... Moi je veux bien, mais soit tu expliques tout ce qui apparaît comme "technique", soit tu n'en explique aucun. N'étant pas un gamer de ouf, j'avoue que par moment, je suis bien content d'avoir l'info...mais dans ce cas-là il faut tout le temps là donner, pas uniquement quand le traducteur lui-même ne connait pas le mot. Comme je vais le dire en conclusion, je trouve qu'on a un genre de "Scènes de ménages" (le format court de M6) sauce otaku et je trouve que c'est vraiment bien bidouillé.

Finalement, il s'agit ni plus ni moins d'une sorte de "Scènes de ménages" façon otaku. Alors forcément ça me (nous) parle plus, on s'amuse de voir ses deux couples cabotiner, mais aussi essayer de s'adapter l'un à l'autre. C'est vrai, c'est touchant et surtout c'est hyper drôle ! Je valide à fond, un titre sans prise de tête et qui fait vraiment du bien à lire !

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